Donny le petit canard, l'amour, la bouffe et sa mère. (video en lien)
Donny, le petit canard,
vit, non en famille comme un petit dans la nature, mais en troupe, né dans une couveuse. La 1° personne vue, c’est maman ! C'est ce que Lorenz a appelé "imprégnation".*
« Piou !Piou ! Donny a faim ! » Il ne fera "coin-coin" que plus tard, un peu comme tous les bébés du monde qui n'ont pas de suite leur voix, ni le langage des grands.
Il ne voit plus grand chose. la main qui le saisit le "sexe". C'est à dire qu'on regarde si c'est un mâle. On le prend sans état d'âme et après lui avoir écrasé son petit ventre,(Piouh!) on le jette dans une grande boite: les filles d'un côté et les garçons, maman et ses ouvriers les font valser de l'autre.
Les petites, elles, se retrouveront dans des sacs plastiques. Pas de chance, ou chance? Pour elles, c'est la mort tout de suite, certes étouffées ou broyées vives dans des souffrances abominables ...Mais au moins,elles échappent au cauchemar que les petits gars comme Donny vont connaitre pendant plusieurs semaines. A moins que Donny n'y échappe? Mais, chut...
Ouvrez les yeux sur la réalité Une main bienveillante se tend vers le groupe et lui offre une bonne farine qui le rassasie. Donny s’endort, bienheureux, un peu étouffé par ses milliers de frères, mais tant pis. Il a tellement sommeil!
Il est content. Il a été bien accueilli dans le monde des vivants.
Son premier rêve fut d’être pris sous le bras chaleureux de sa jolie maman. Elle est le portrait de Maïté la grosse cuisinière, mais pour tous les enfants, sa mère, c'est la plus belle du monde, non? Mais voilà qu'une voix ravissante le réveille : C’est Elle. « Allez, crie la maman, c’est l’heure de la promenade ! Faut me faire de la bonne viande ! » dit la voix mélodieuse en riant.
Comme il l’aime ! Ils sont un millier, on dirait, à être nés en même temps, mais il est sûr qu’elle lui a réservé son plus beau sourire. Elle ne peut que l’adorer. Il est si mignon, une petite boule de duvet, un vrai poussin d’amour. C'est lui, là, en 2° plan, sur la gauche, avec un peu plus de noir lui maquillant l'oeil jusqu'à la tête. Vous voyez? Le plus beau!
Comme c’est bon, pensa-t-il, de s’ébattre avec les grands dans l’herbe.
Là, il y a des gens qui ressemblent plus à maman qu’à tous ses frères. Si on les suivait aussi, pour voir ? C’est rigolo. Un enfant humain, avec des "plumes" toutes frisées sur la tête le prend dans ses mains. Il a un peu peur, mais ça se passe bien, l'enfant n'est pas méchant et lui fait même une bise. Puis il le remet délicatement dans l’herbe.
Tiens ! Un truc volant avec des tas de couleurs ! « C’est un papillon », lui souffle, l’air important, un plus grand. Coin ? Répond Donny. Il goûte un brin d’herbe. C’est bon ! Puis un autre et fait la grimace : Berk, c’est amer ! Il apprend la vie, et ce genre d’herbe, il n’en mangera plus, c’est sûr. Un grand copain a trouvé une flaque d’eau, et il est certain que c’est ça qui manque ici. Une grande immense flaque pour tous. Quand il sera grand, sûrement qu'il ira dans une mare avec sa mère.
C'est lui, là : C'est comme ça qu'il se rêve quand il sera grand:
Regardez le de près, comme il sera beau plus tard! Il sait que Maman sera fière de lui. Mais voilà que le sommeil le prend, il a un peu froid et heureusement, maman les fait rentrer. Là, on leur sert à manger, c'est la pagaille autour d'une drôle d'assiette centrale mais maman ne l’a toujours pas pris dans ses bras. Le doute peut s’installer, mais tant pis, il a trop sommeil.
Et dans son rêve, sa mère à nouveau le couve sous son aile tendre. Génial !
Et tous les jours, c’est le même bonheur, pendant peut-être un mois. Et puis un jour, il ne se sent pas bien. Une sensation de rhume.
Va-t-elle s’en rendre compte et le soigner ?
Chic ! Elle le prend dans ses mains. Comme elle est intelligente !
Elle a compris que Bébé a besoin qu’on s’occupe de lui, et surtout, d’un petit câlin.
Elle le soupèse, puis le jette sans plus d'égards dans une drôle de boite. Clic, clac, des rabats curieux, ajourés, enserrent tout son corps.
"Hé! J'veux sortir!"Mais il est immobilisé mieux que par des mains puissantes.
ça y est, Donny ne le sait pas mais le moment de payer les quelques jours de joie est arrivé.
Au delà de cette limite, seuls les indifférents à l'autre, les nazis de coeur, ceux qui bouffent sans savoir ou en sachant mais en s'en fichant, peuvent lire la suite sans mouchoir.
Ne vous en faites pas. ils sont majoritaires, largement. Tant pis pour Kleenex.
« Ca y est, dit-elle. T’es assez grand pour qu’on te gave. »
Donny est déçu. Il n’y comprend rien. Pourquoi voudrait-elle le laver? Il a bien cru entendre ça, pourtant. "Bon! j'y suis, pensa-t-il. Elle va me mettre dans une mare. La mare de mes rêves! Il savait bien que ça sentait l'eau, pas loin. Or, il ne se trompe pas: il y a en effet une mare pas très loin de l'usine.
Mais il n'y ira pas. ce n'est pas du tout UTILE.
Donny ignore qu'ici, tout affect est superflu, tout amour inutile, tout plaisir non prévu car il est là pour servir la prductivité de l'usine, comme n'importe quel produit.
Quelle usine?
Voyez plutôt. Mais je vous donne un indice: nous sommes dans le Périgord.
Ouvrez les yeux sur la réalité...
Il lance un « Coin » désespéré qui veut dire :
« Bobo tête. Au secours ! Maman ne t’en va pas !
Ne me laisse pas dans cette boite.
Je peux plus bouger ! Maman ! »
Mais Maman s’éloigne et continue avec d’autres frères
qui vont aussi se faire enfermer chacun dans une boite…
Non, mais elle va pas nous plonger dans l'eau comme ça. On peut pas nager dans cette main de fer. On peut même pas bouger! Elle est folle!
Mais il voit le petit garçon qui l'avait pris gentiment dans sa main.
"COIN! Au secours, petit, je suis là!!!!"
Le fils de la gaveuse va-t-il le sauver????
Si seulement Tonny regardait Donny, c'est (presque) sûr qu'il le libèrerait. C'est son copain, quand même. Mais rien, pas un cil du frisé ne bouge vers lui.
Pourtant, un jour, le salut viendra de lui.
Video : La brutale réalité du gavage
Ici, pas un mouvement n'est possible, comme vous le voyez. Tout juste la tête.. Les nuits et les jours, les jours et les nuits, sans bouger, dormir comme ça vient, manger...enfin si on peut appeler ainsi le supplice de 'l'entonnoir, vomir parfois quand on le peut, expulser un peu de cet excès hallucinant de nourriture, l'estomac distendu, faire ses fientes sur soi...les plumes collées, puantes, eux qui aiment tant l'eau, eux, en plus comme tous les oiseaux si propres, si avides de propreté, ne pouvant se lisser les plumes, ne pouvant se grâter, la peau irritée, les pattes sur le fer du grillage blessées.Ces pattes, qui, peu à peu, s'enkylosent. Les os déminéralisés se fragilisent et il n'est pas rare qu'ils se brisent sous le poids, de plus en plus énorme.
Ces deux canards sont le même. 3 semaines le séparent de lui-même.
Comble de l'ironie: on l'appelle canard de...BARBARIE.Voilà un "avant/après" éloquent, non?Vous pouvez cliquer sur la dernière photo et vous verrez... ce qui se passe en vrai derrière l'image que vous en avez.
Ouvrez les yeux sur la réalité...
-"Maman, j'ai faim" fait le petit garçon de sa voix un peu rauque pour son âge, 8 ans.
Et voilà que maman lui caresse la tête, devant lui, qui s'égosille en vain.
Le gamin ne le voit pas. Pas plus qu'il ne voit les autres. Indifférence totale.
Sa mère lui prépare une tartine avec une boullie informe qui ressemble à de la fiente.
"Et il mange ça. bouerk! pense Donny. Bon, alors, elle vient me sortir ou je fais la grève de la faim, ce soir? C'est que j'ai des fourmis dans les pattes. et mon ventre me démange. Comment s'gratter? C'est intenable. Je vais essayer de pleurer...Couine Couine. laisse moi sortir, je serai saaaage."
Mais les « Couine Couine » plaintifs qui se font entendre, maman les entend depuis si longtemps qu’elle ne les perçoit pas. Elle pense aux belles choses qu’elle va offrir à son enfant, pour Noël, son vrai enfant, bien-sûr, grâce aux foies de « sa » production. Elle regarde son garçon. Comme il est mimi. Avec ses cheveux qui frisent, on dirait un petit prince. Elle travaille dur, mais quelle belle récompense!
Elle ne saura jamais l’amour et l’admiration que lui portent Donny et ses pauvres frères. Elle n’a même aucune idée d’être leur mère. Elle est loin de se douter qu'ils sont tous en train de se demander pourquoi elle les trahit ainsi, loin d'imaginer que "ça" pense et "ça" souffre.
Donny, pour sa part, ignore encore que, tel le petit Poucet, il est dans la maison des ogres.
Il verra qu’il ne sortira de cette boite qu’une fois, vous verrez pourquoi, puis une dernière, et ce sera la fin de l'histoire qui sera proche, toute proche, comme la fée qui arrivera alors, celle qui souffle sur les âmes des agonisants.
Mais, me direz-vous, va-t-il se faire laver? Que fait-il dans cette drôle de boite? Pourquoi cette maman est-elle si impitoyable? Il est vrai que des canetons comme ça, il y en a eu des tas, jusque là. Et vous ne vous êtes pas posé toutes ces questions. Mais je viens au fait : maman n'a pas l'intention de le laver, du moins, pas vivant.
Afin de le gaver, (oui, pas laver!) seule sa magnifique petite tête émerge de cette boite, où on peut -- facilement puisqu'il est incapable de bouger--lui enfourner dans le bec un énorme tuyau de 20 cm, presqu'aussi grand que lui de la tête aux pattes, qui va jusqu’au gésier comme pour un examen de l’estomac. Ceux qui ont subi une fibroscopie savent qu’on les anesthésie pour ça. Imaginez: un tube d'1 mètre qu'on vous enfourne de force, sans préparation ni anesthésie et qui va de votre bouche à votre ventre et quelqu'un qui y bourre comme un gros coussin de pierres brûlantes 7 kg de pâtes chaudes en 2 secondes! et ce, de 2 à 3 fois par jour.
Suite au choc du gavage, l’animal est immédiatement pris de diarrhées et de halètements. Et cette horrible chose se renouvelle jusqu'à ce que mort s'ensuive, bien souvent, 2 à 3 fois par jour. Et on souffre, mais tout le monde s’en fout, à commencer par cette mère indigne qui ne fait rien pour le tirer de là. En outre, les dimensions de son foie hypertrophié qui atteindra presque 10 fois son volume normal en fin de gavage, rendent sa respiration difficile, et ses déplacements pénibles, pour ceux qui ont la chance d'avoir un autre lieu de contention que ces terribles boites.
Les sacs pulmonaires sont compressés, le centre de gravité de l’animal est déplacé.
Ouvrez les yeux sur la réalité...
D'ailleurs, les jours passent et sa petite tête jadis mutine est de plus en plus usée, vieillie prématurément. Donny, avec ses plumes sales, mouillées, son regard hagard, ne supplie plus que très rarement car son espoir s'est envolé...à peine se plaint-il, alors que lui, ses ailes, il en convaincu maintenant, ne lui serviront jamais à regarder le monde de haut, comme ses frères sauvages
Il est plongé dans un drôle d'état, une sorte de souffrance si forte qu'il ne sait pas si il n'y aurait pas une chance, enfin, que sa vie s'échappe... c'est ce néant qui lui fait le plus envie quand une main ferme lui sert le cou et lui enfourne le tube, avec maladresse, jusqu'au fond, en le raclant à hurler. Mais sans pouvoir hurler. Vous le pourriez, vous, avec un tuyau dans l'oesophage? Ouvrez les yeux sur la réalité...
Parfois, un canard voit ce conduit transpercé et il en meurt dans des souffrances... "Aïe !" pense Donny qui peut à peine respirer. Il ne tente plus d’appeler sa mère tant il s’est égosillé, en vain, la première semaine. Et puis il souffre trop. Cette bouffe qui l’emplit va le faire éclater, c’est sûr. Et son aile droite le fait souffrir, car elle est à l'envers, et que ça l'a cassée.
Mais voilà que sa mère vient le libérer. Plein d’espoir, il en oublie ses souffrances, ce foie énorme qui écrase ses poumons, et il ne tiendrait plus sur ses pattes si elle le posait. Elle lui caresse un peu le doux duvet de dessous. Il n’a pas le temps de goûter à ce plaisir. Elle tire dessus et se met à le plumer vivant. Puis le remet dans sa boite. « Ça fera du beau duvet vif, à vendre cher pour les édredons des riches. » Mais il ne reconnaît plus la voix. Il est tout aux signaux dans le rouge que lui envoie son petit corps abandonné. Il ne rêve plus, il délire. La maladie du foie le met dans un état second, d’où il sort à peine quand les machines envoient dans son ventre une mélasse, plusieurs fois par jour, pour le faire encore plus s’étouffer. « J’ai dû faire quelque chose de très mal, pour mériter ça », conclut-il."Tiens, le voisin est mort!" Encore un qui ne connaîtra pas l'égorgement final.Jugez plutôt de la mortalité dans la poubelle; Donny n’espère plus qu’une chose : avoir la chance , lui aussi, de mourir au plus vite.
Et dire qu'un jour, dans une fête( et peut-être même dans un gala de "bienfaisance"! Sic.) quelques personnes charmantes et humanistes vont dégûster joyeusement le foie malade du petit trahi par sa mère. Elles n'auront aucune pensée pour lui ni pour ses frères de martyr. Et elles riront, si d'aventure, quelque personne charitable refuse de goûter à leur pâté de cirrhose. Ces gens repus de foie de malheur se moqueront sans doute de cet "excès de sensibilité".
Ce mélo, vécu à chaque instant vous ferait-il pleurer ?
Je ne vous en dirai pas la fin, vous la savez.
Alors, je le répète, ce mélo, vécu à chaque instant vous ferait-il pleurer ? La fin?
Non, je vous la décrirez pas.
Je ne peux pas.
Ouvrez les yeux sur la réalité: vous avez une très complète video là dessus sur le site de Stop gavage avec une petition en ligne à signer:
En Israël, en Italie, en Pologne, en Italie, en Californie, on interdit la production...mais en France?Toujours à la traîne pour défendre les autres animaux!
Question en passant: Ce qui se passe entre la vie misérable des petits martyrs et votre assiette vous intéresserait donc?
Bon, j'ai pitié de votre curiosité. Alors,lisez plutôt...Surprise!
Epilogue
Donny va t-il être sauvé? La mort est venue. Mais...Mais, si en effet la mort arrive, ce ne sera pas seule...Non, ce n'est pas une blague. Sa prière n'a pas été vaine.
Une fée, la fée Hyperacousie ce matin, est passée par là, alertée par le cri de victoire de la mort et par tous ces gémissements qu'elle seule est capable d'entendre, le monde étant totalement sourd à ce qui se passe dans les élevages. Sans qu'il sache pourquoi, elle a suggéré au petit garçon, le fils de Maman, de se lever très tôt, à l'heure où commencent les abattages, et l'a amené près du corps agonisant du petit canard égorgé. Puis elle a soufflé sur l'âme de Donny qui venait de s'envoler. Et alors, le miracle s'est produit,
Donny a pénétré le corps de Tonny, le fils frisé de maman, et leurs âmes se sont fondues en une seule. Mère lui a passé la main dans les cheveux en lui disant, tout en supervisant le travail de ses innombrables ouvriers: "Mon Tonny, comme je t'aime! Il a un bien gros foie , celui-là, mais une aile cassée, alors, pour la viande, faut la mettre là, pour les plats préparés. Regarde bien. Plus tard, ce sera ton entreprise. Faut que tu apprennes, mon gaillard chéri!" Donny n'a pas compris tout de suite que son corps ne lui fasse plus mal. Halluciné devant son cadavre disséqué avec moultes précautions par cette femme, il n'a pas vu tout de suite pourquoi cette main de tortionnaire lui faisait à présent du bien. Et Tonny désormais habité de l'âme de Donny, rêva qu'il était un de ces canards gavés. Le lendemain, il eut une impulsion : il lui fallait fuir, fuir ce lieu de malheur. Quelle confusion en lui!...Il ne put résister plus longtemps à ce désir de fuguer. Il quitta sur la pointe des pieds la maison de l'ogresse, dont l'affection tant désirée, à présent le faisait vomir.
"Je n'ai plus foi en toi, maman, tu me fous les foies. J'en ai "mare"( faute d'orthographe inhabituelle chez Tonny) de ce que tu fais à ces malheureux, et pour moi, en plus, ça me gave ! Il n'y aura plus de prochaine fois pour moi, sous ce toit maudit."lui écrivit-il avant de partir, à jamais, dans la nuit étoilée, libre et ivre de joie, à la recherche d'une...Mare.
Le matin, on retrouva le corps de Tony, souriant béatement et flottant tel Ophélie, sur une mare de 50 cm. A côté de lui, une famille canard s'ébattait tandis qu'un des bébés le regardait intensément.
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Reconnaissez-vous quelqu'un ici? |
Maman, désespérée, compris qu'il lui faudrait à présent arrêter ses mauvaises actions. Elle n'aurait jamais cru son fils si sensible. Son "gaillard", comme elle l'appelait, n'aimait-il pas traîner dans le laboratoire d'abattage où elle l'avait même surpris à sourire en regardant les bêtes se faire égorger? Si elle avait seulement elle avait su! Elle l'aurait protégé de ce spectacle. Et même des corridas, tiens, où elle m'avait emmené maintes fois. Pourtant, comme il y rigolait bien avec elle, son bébé, son gaillard, son amour. "Holé !" Criait-il en rigolant avec elle, à chaque fois que l'on enfonçait les banderilles. Non, là, elle pouvait le dire, elle n'avait jamais remarqué rien d'anormal.
Et si ça avait été ça, de rire dans ce genre de situation, qui aurait dû l'alerter? Tout à coup, elle s'interrogeait sur ce qui, hier, lui semblait aller de soi. Peut-être que son fils était fou. Parfois, il prenait gentiement un caneton dans ses mains, le caressait...ce n'était pas normal non plus. Elle l'avait même surpris, une fois, en train de faire la bise à l'un d'eux ! Elle aurait dû l'amener au "spichologue", pour sûr. Cette pauvre femme, hier sans aucune interrogation, pour qui la vie était jusque là toute tracée, de par ce choc terrible, se mit à tenter de réfléchir. Mais dans un esprit rouillé par des années de non-utilisation, c'est dur...
Elle rêva, une nuit qu'elle était enserrée sans pouvoir respirer dans une de ces affreuses boites et que son fils, oui, son Tonny, lui ouvrait la bouche et lui enfournait avec la brutalité requise, des quantités astronomiques de graines brûlantes, jusqu'à en exploser, jusqu'à en mourir. Lorsqu'elle se réveilla le lendemain, cette femme à présent sans but, puisque selon ses déductions erronées, son adoré avait choisi de se suicider, sut que, jamais, elle ne pourrait se pardonner.
En fait, il ne s'agissait que de sa part d'âme de Donny qui, voyant la mare, réalisa son rêve...de flotter dans l'eau. Mais son corps, Tonny, ne savait pas nager! d'où la noyade.
Mais figurez-vous que la fée Hyperacousie ne les avait pas lâché, et voyant cette nouvelle catastrophe, fit pénétrer les deux âmes...dans la peau d'un des canetons sauvages présents sur les lieux au moment du drame. Trois âmes se retrouvèrent fusionnées...qu'est-ce qu'on ferait pas pour vous trouver une belle fin!
Et si la vie de Maman ne fut longtemps qu'une longue errance.. elle trouva enfin la paix en donnant sa fortune gagnée indûment à une association, la SPOV, protégeant les oiseaux et militant contre toutes les tortures, dont celle du foie gras. Si vous voyez un jour, quelque part dans le ciel, un petit canard sauvage, les ailes déployées au soleil bienfaisant qui regarde vers notre bas-monde, dites- vous qu'il cherche peut-être sa mère à double titre...L'un encore plein des souvenirs de son amour, l'autre de son abandon et de ses sévices. Bon, vous l'avez eue, votre fin. Rassurez vous, si vous l'avez trouvée invraisemblable: elle l'est! Quant au remord? Vous pouvez rire. Reconnaissez-vous quelqu'un, ici ?
Ouvrez les yeux sur la réalité: videos en cliquant sur la photo.
* selon le concept d'imprégnation de Conrad Lorenz(1984), à nuancer bien sûr, car il a, semble-t-il, une vision mécaniste et n'a pas su y voir l' attachement affectif qui y est,mais un réflexe instinctuel, donc figé . L'oiseau, selon donc Lorenz, pouvant aller jusqu'à se tromper dans son identification à une espèce et à ne rechercher comme objet sexuel que des "comme l'Autre vu en premier".
Par exemple, vous pouvez lire sur ce site une critique de cette théorie: