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Psychanalyse et animaux.

Qu'est-ce que la barbarie?Comment devient-on psychopathe?

31 Mai 2007, 04:33am

Publié par Jo

Sans penser en faire le tour, voici quelques idées sur le sujet:
la barbarie, c'est de la cruauté excessive et gratuite.
C'est ce que souvent on en dit.
Mais pourquoi toute cruauté n'est elle pas dite barbare?

La cruauté n'a rien à voir avec la légitime défense, ni avec la défense du faible contre le fort. Il s'agit alors d'un acte sans jouissance déterminé par la nécessité morale d'aide à un être menacé, y compris si c'est soi-même.

Il y a dans la barbarie et même dans la simple cruauté, l'idée de jouissance. C'est pour cela qu'on ne doit jamais parler de cruauté quand un prédateur chasse pour s'alimenter. Mais le plaisir de la chasse chez les humains peut-il en relever? Oui, surtout si cet humain est informé qu'il est possible de vivre sans tuer.

Mais aussi lorsqu'on tue des êtres comme les renards, alors que les hommes ne les mangent pas.

Tout cela est complexe, mais je ne vois pas de limite claire entre cruauté et barbarie...Je crois que la notion d'excès est trop floue en la matière..
Qu'est ce qui doit nous alerter chez un enfant? Peut-on lui éviter d'être sans morale et comment? Question sans réponse.
Rien ne s'explique par une seule cause et la transmission de la morale semble aléatoire. Je ne pense pas qu'on puisse dire qu'en matière d'éducation 2+2=4.
L'enfant est le fruit d'un jeu de désir, le sien, mais aussi celui de sa mère et de son père, eux même déterminés par ceux de leurs parents de leur milieu de l'histoire à la fois familiale et globale du monde...
Ce qui va faire qu'il sera ceci ou cela, ça va dépendre d'un tas de choses du ressort de l'inconscient, le désir étant déterminé par plein de détails de la vie, comme celui de la place dans la fratrie., de ce que ça évoquera chez la mère, de sa place à elle, de ses frères dont l'un peut avoir été psychopathe, et elle retrouve ça chez son fils, idem du père, mais aussi de ce qui se passe entre elle et cet homme, mais aussi de ce qui l"'a fait souffrir de la part de quelqu'un qui l'ayant traumatisée, l'a fait basculer dans la répétition névrotique, tout ça parce que le jeu de désir inconscient peut te faire vouloir retrouver ce que tu hais, et que sans le vouloir tu vas le formater pour, parce que ton amour de ton frère te force à vouloir le retrouver en ton fils, ou ton sadomasochisme si celui ci-ci était sado avec toi etc..
C'est donc plus complexe que l'éducation. Mais il est vrai aussi qu'un enfant élevé dans une atmosphère morale particulière , par identification peut la reproduire, et intérioriser les interdits ou pas selon ce qu'en fait sa famille. Parfois il fuit cette identification, mais parfois il la fait.
Nul ne peut dire que sera un enfant , car de même que les serial killer, les amis des animaux comme les philanthropes ont parfois commis dans leur petite enfance des actes de sadisme envers les animaux, Freud le note comme étant une constante. C'est donc très peu prévisible, un enfant, surtout
avant 3 ans.
Donc, s'il arrive qu'un enfant abusé devienne abuseur, ce n'est pas du tout une obligation.
Ce qui serait intéressant, ce serait de voir d'un peu près les statistiques, si il y en a. Je ne me suis pas penché dessus.
J'ai par contre un enfant
en thérapie qui m'inquiète.
Il vient de me faire un dessin très sadique envers un chat. il dit que ce n'est pas mal de faire du mal si ça lui fait du bien, et il a 8 ans. Cet enfant semble sans limite, et en même temps, c'est un frustré continuel, il pense que le petit frère est le chouchou et dit que ses parents, pourtant me semble-t-il aimants, ne l'aiment pas, depuis la naissance du frère. Pas de compassion, il pousse son frère (2 ans) en le faisant tomber, ou encore l'étouffe de baisers sans tenir compte de ce que veut et ressent le frère, se plaint si celui-ci se défend.
Pour le moment, je ne le vois pas évoluer. A son âge, il devrait avoir un peu plus de sens moral, c'est à dire de notion de l'autre comme respectable, comme existant, comme n'étant pas une chose à sa disposition. Ses parents sont dépassés, et eux ne semblent pas des gens sans morale. Pour le moment, je n'y comprends pas grand chose, mais le fait qu'il ait enfin fait un dessin "parlant" pourrait me rendre plus optimiste, à ceci prés que sa façon d'en parler, avec froideur et détachement (alors qu'on le voit dire des choses sadiques du genre:"je lui tire dans l'oeil blessé", et qu'il tire encore en éprouvant en le disant un plaisir non sublimé, malsain, et qu'il tire partout sur le corps, et encore et qu'il fait du sang, des trous sanglants sur le chat) m'inquiète, car il n'a pas du tout essayé de se masquer et parce qu'il a vécu ce dessin comme si ça se produisait réellement, dans une intense jouissance. Il dit "je" à propos du bourreau, pas une once de sentiment de culpabilité. C'est très inhabituel...et mon pronostic peu optimiste si cette thérapie n'arrive pas à le faire bouger de cette position.


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