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Psychanalyse et animaux.

Lettres d'Autriche: les militants droits des animaux en prison

24 Juillet 2008, 17:18pm

Publié par Jo Benchetrit


Des innocents protecteurs d'animaux  sont en prison preventive depuis le 21 mai 2008, en Autriche. Voici leurs lettres. Si certains veulent les soutenir par un petit signe:
lettre du 11.06.2008

Chers amis, soutiens et personnes intéressées, 

Je n'arrive toujours pas comprendre ce qui m'est arrivé. C'est comme 
un mauvais film. Aujourd'hui, je suis en prison depuis trois semaines 
et un jour, et je n'ai toujours pas eu entièrement accès au dossier 
d'accusation. Ce dont je suis accusé est toujours opaque ! 

Mais une chose est sûre, je continuerai à militer pour les droits des 
animaux et le véganisme, et je ne laisserai pas l'État m'intimider 
pour que j'arrête ! 

L'ampleur de la solidarité est incroyable. Je suis ému presque 
jusqu'aux larmes quand je vois le nombre de personnes qui prennent 
position pour les droits des animaux et contre cette brutalité 
policière arbitraire. 

Il semble qu'il y ait de plus en plus de gens qui soient prêts à se 
battre de façon désintéressée pour un monde meilleur. 

Amicalement, 

Felix 

___________________

Pour lui écrire :

Par email info@vegan.at
en mettant « Félix » en Objet 

Par la poste :
Justizanstalt Wr. Neustadt, 
Felix Hnat (JA Eisenstadt), 
Maximiliang. 3, 2700 Wr. Neustadt, 
Austria

___________

Même si on ne parle/n'écrit pas l'allemand ni l'anglais, on peut 
envoyer une simple petite phrase amicale, traduite par traducteur 
automatique, une photo sympa,etc... 
lettre du 11.06.2008

Chers amis, soutiens et personnes intéressées, 

Je n'arrive toujours pas comprendre ce qui m'est arrivé. C'est comme 
un mauvais film. Aujourd'hui, je suis en prison depuis trois semaines 
et un jour, et je n'ai toujours pas eu entièrement accès au dossier 
d'accusation. Ce dont je suis accusé est toujours opaque ! 

Mais une chose est sûre, je continuerai à militer pour les droits des 
animaux et le véganisme, et je ne laisserai pas l'État m'intimider 
pour que j'arrête ! 

L'ampleur de la solidarité est incroyable. Je suis ému presque 
jusqu'aux larmes quand je vois le nombre de personnes qui prennent 
position pour les droits des animaux et contre cette brutalité 
policière arbitraire. 

Il semble qu'il y ait de plus en plus de gens qui soient prêts à se 
battre de façon désintéressée pour un monde meilleur. 

Amicalement, 

Felix 

___________________

Pour lui écrire :

Par email info@vegan.at
en mettant « Félix » en Objet 

Par la poste :
Justizanstalt Wr. Neustadt, 
Felix Hnat (JA Eisenstadt), 
Maximiliang. 3, 2700 Wr. Neustadt, 
Austria

__
19/06/08

Salut 

Je suis en prison maintenant depuis quatre semaines – sans aucune 
raison ! La première semaine, j'ai été détenu à Innsbruck, après que 
la police ait fouillé pendant quatre heures toute notre maison, dans 
laquelle vivent ma femme et nos trois enfants. Pendant la fouille de 
la maison, j'ai dû rester assis menotté dans la cuisine. 

Le jeudi 29 mai 2008, j'ai été transféré à la prison de Wr. Neustadt. 
Wr. Neustadt semble être plutôt plus « confortable » - si un 
prisonnier peut employer ce mot – comparé à Innsbruck. 

La nourriture végane à Wr. Neustadt est bien meilleure qu'à 
Innsbruck. Pendant toute la semaine passée à Innsbruck, j'ai 
seulement eu du pain complet, une ou deux fois du riz complet et de 
la salade dont j'ai dû rincer l'assaisonnement parce que personne n'a 
pu m'en donner les ingrédients. Lorsque j'ai demandé de la nourriture 
végane, le fonctionnaire et le médecin m'ont dit : « Ici, c'est une 
prison, par un centre de remise en forme ! ». Ici, à Wr. Neustadt, 
ils cuisinent aussi pour les végans. Par exemple, aujourd'hui, nous 
avons eu du tofu pour la première fois. 

Chaque jour en prison est pratiquement identique aux autres. À six 
heures du matin, les néons s'allument dans les cellules. Nous devons 
faire nos lits avant sept heures, et pendant la journée nous sommes 
seulement autorisés à nous allonger sur les lits complètement vêtus 
et non recouverts d'une couverture. À sept heures, c'est le petit 
déjeuner. Les végans reçoivent des bananes, du pain complet, de la 
margarine et de la confiture. 

Vers huit heures, les premiers prisonniers sont autorisés à sortir 
dans la cour – une heure par jour, et c'est la seule heure passée à 
l'extérieur. À la prison d'Innsbruck, la cour était uniquement 
recouverte de bitume et on ne pouvait voir que des clôtures et des 
murs, mais ici, à Wr. Neustadt, il y a de l'herbe et même un arbre, 
un sorbier. 

Les lundis et les jeudis, nous sortons dehors un peu plus tard, parce 
que ces jours-là nous pouvons nous doucher par groupes de quatre à 
huit détenus. Lorsque nous sommes dehors, un fonctionnaire et trois 
ou quatre caméras nous observent. La plupart des prisonniers marche 
très lentement, ou simplement s'assoit et fume. Je marche très vite, 
parce que j'ai l'habitude de faire de l'exercice. Je dépasse souvent 
les autres prisonniers d'environ trente tours. J'essaie d'apprécier 
et d'utiliser la seule heure à l'extérieur aussi bien que possible. 

C'est le seul moment que je passe avec d'autres prisonniers, à part 
la personne avec laquelle je partage ma cellule. Les autres 
prisonniers sont là, par exemple, pour vol ou attaque à main armée. 
Beaucoup d'entre eux devront rester en prison longtemps. Ceci rend 
encore plus grotesque le fait d'être ici parce que je suis accusé 
d'appartenir à une « organisation criminelle ». 

Il semble que je sois le seul non fumeur de la prison. Depuis mon 
arrestation le mercredi 21 mai, j'ai partagé ma cellule avec cinq 
personnes différentes, trois à Innsbruck et deux à Wr. Neustadt. 
Quatre sur les cinq présentaient des symptômes de manque de drogue, 
tous étaient des fumeurs invétérés. 

Les personnes qui ont des symptômes de manque sont vraiment 
épuisantes. Le prisonnier avec lequel je partage ma cellule 
actuellement a, par exemple, dans la nuit de dimanche à lundi, vomi 
toutes les 15 minutes dans un seau, sur le lit superposé du haut, 
pendant que j'étais allongé dans le lit du dessous. Bien que je ne 
comprenne pas les gens qui prennent des drogues et que je sois 
totalement contre, je me sens navré pour ces gens. 

Vers onze heures et demie, on nous donne le déjeuner. Vers cinq 
heures du soir, c'est le dîner. Le matin, j'écris, je lis ou je 
dessine principalement. Après le déjeuner, je regarde souvent la TV. 
À deux heures et demie de l'après-midi, je regarde toujours Bob 
l'éponge à la TV. 

Il y a quelques jours, j'ai reçu un carnet de dessin et des 
aquarelles. Je suis en train de faire mon autoportrait et un portrait 
de mon codétenu, parce qu'il me l'a demandé. J'ai aussi commencé à 
dessiner les portraits de mes trois enfants à partir de leurs photos, 
que j'ai avec moi. 

Depuis que j'ai été arrêté, j'ai écrit presque une centaine de pages, 
un peu comme un journal et des réflexions à propos de mon 
arrestation. J'ai aussi répondu à toutes les lettres de ma famille et 
de mes amis. Je reçois beaucoup de courrier, cette semaine j'ai déjà 
reçu dix cartes postales et quatre ou cinq lettres – j'aime recevoir 
du courrier, particulièrement de ma femme et de mes enfants. 

Le pire, ici en prison, est d'être séparé de ma femme adorée et de 
mes enfants chéris. Je ne peux décrire à quel point ils me manquent. 
Mon fils aîné, Samuel, a dix ans. Il a été tellement choqué par mon 
arrestation qu'à sa première visite il n'a pas pu s'arrêter de 
pleurer. Noah a cinq ans. Je ne peux pas oublier les signes d'au 
revoir qu'il me faisait lorsque j'ai été arrêté. Ma fille Talia, deux 
ans, est la plus jeune. Je suis très inquiet pour ma relation avec 
elle. Notre relation pourrait être sérieusement détériorée suite à 
cette séparation. Je dois me forcer à arrêter de penser à tout cela, 
sinon je sens que je deviens fou d'inquiétude. Karin, Talia, Noah et 
Samuel, vous ne pouvez pas imaginer à quel point vous me manquez. À 
part la souffrance de ne pas pouvoir être avec ma femme et mes 
enfants, je m'inquiète pour notre avenir suite à cette arrestation, 
et particulièrement pour notre situation financière. 

Bien que je travaille la plupart du temps à mes activités 
artistiques – que vous pouvez voir sur www.radikalkunst.net – je 
travaille aussi depuis dix ans comme restaurateur pour un 
archéologue. Je m'occupe du nettoyage, de la préservation et de la 
restauration de découvertes archéologiques – principalement du Moyen-
âge. J'espère vraiment que je pourrais continuer mon travail après ma 
libération – qui devrait d'ailleurs avoir lieu maintenant, puisque je 
suis innocent. 

Je peux continuer à créer aussi ici en prison, même si je n'ai pas le 
matériel ni les outils, je peux dessiner et concevoir – et je peux 
écrire. Ma cellule fait environ 2,5 x 6 mètres. Dedans, il y a un lit 
superposé, deux placards, une étagère, une table, deux chaises, un 
lavabo et des wc à part. Il y a aussi une fenêtre avec des barreaux. 
Dans la cellule, nous avons aussi la télévision et une radio, ce que 
je n'avais pas à Innsbruck où je suis resté une semaine entière. 

À Wr. Neustadt, je suis dans la cellule 9 et mon numéro de prisonnier 
est 91001. 

Lorsque je vois les émissions pour enfants que je regarde à la maison 
avec les miens, je ne peux m'empêcher de pleurer. Même des images de 
familles heureuses ou d'enfants, ou les mots « famille », « enfants » 
ou « maison » suffisent à me frustrer et à me faire pleurer. Je pense 
que le temps passé en prison serait plus facile si je n'avais pas une 
famille dont je suis séparé. D'un autre côté, ma famille est une des 
raisons pour lesquelles cet emprisonnement sans aucune accusation 
doit cesser rapidement. 

Même si je suis désespéré parce que je suis séparé de Karin, Talia, 
Noah et Samuel, et même si j'ai peur pour notre situation économique, 
je suis sûr que je sortirai de prison vivant. 

Pas comme les millions d'animaux qui, chaque année, meurent après 
leur emprisonnement. Est-ce que faire quelque chose d'artistique et 
d'actif contre cette injustice est un délit ? 

Depuis la prison, salutations pour Karin, Talia, Noah et Samuel, je 
vous aime ! 
Chris 

http://www.evana.org/

________________

Pour lui écrire

Avec « Chris » en objet
info@vegan.at

Par la poste :

Justizanstalt Wr. Neustadt, 
Christian Moser, 
Maximiliang. 3, 2700 Wr. Neustadt, 
Austria

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G
J'ai signé la pétition, je l'ai fait signer, je fais partie d'un comité de soutien...mais j'ai le sentiment que ce n'est pas assez. Qu'est-ce qu'on peut faire d'autres ? Pourquoi les medias français n'en parlent pas ? Qu'on puisse mettre des gens comme eux en prison, c'est plus qu'honteux. C'est absurde, bête et méchant. Que font les autrichiens ?
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