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Psychanalyse et animaux.

Béthune: un paradis pour les pigeons? Mieux que là où on les envoie au paradis en passant par l'enfer.

10 Mars 2012, 07:21am

Publié par Jo Benchetrit

  vaillant.jpg"Ci-dessous, le lien avec la page Reportages du site de l'Ambassade des pigeons, dans lequel on pourra lire le REPORTAGE exceptionnel sur la GESTION DES PIGEONS à BETHUNE :

Un évènement qui marquera l'histoire et le "traitement" des pigeons dans notre pays ! Sans doute aucun... :
  
  
(Le reportage sur BETHUNE se trouve juste après celui sur ESSLINGEN, avant l'Hommage à Nadia FONTENAILLE)
  
Nous devons remercier la Mairie de BETHUNE et diffuser l'information...
Pour faire florès..." Brigitte Marquet
 
 Des  milliers de municipalités  devraient prendre exemple sur la mairie de Béthune et sa façon de vivre avec des êtres destinés par elles à être massacrés selon la pathologie de la majorité des hommes occidentaux en mal de vide, et ce, de façon compulsive car  obsessionnelle. Pour avoir du soi-disant« propre », l’homme est capable de tuer ce qui représente à ses yeux le sale. (Même si les pigeons ne sont pas un peuple sale. Ils se lavent dès qu'ils le peuvent, comme tout oiseau:besoin de propre pour voler!)

Le sale ET le Ça. Tout ce qui est tué est vécu comme pulsionnel, sale, obscène, et c’est paradoxalment au nom du pur, du beau, du bon, du bien...par le biais de  l’hygiénisme que les crimes les pires sont commis chez nous.

Tout  le monde ne pense pas comme moi: la morale compte plus que tout. Plus que soi-même.
La morale, c'est la maturité psychique, c'est la civilisation, la dignité humaine passe par la bonté. C'est donc le   frein par excellence, en principe commun à tous, à la barbarie.
Heu ! non, pas le seul.
Pourquoi ? Parce que la morale est en réalité la chose la moins bien partagée au monde des humains. Et bien plus souvent, il n’y a que la loi pour poser la distinction entre le bien et le mal car rares sont ceux qui intériorisent la morale au point de ne jamais pouvoir la perdre. Mais hélas la loi des hommes ne fait pas toujours son travail, et parfois, elle indique le mal en le faisant passer pour le bien.

 

 La morale est aussi rare que les Justes le furent en des temps où on en avait tant besoin, durant la 2° guerre mondiale où la barbarie était au pouvoir, et rendue  obligatoire par l’idéologie  et la terreur. Cette expérience extrême révéla s’il en était besoin aux personnes qui croyaient  en la civilisation et au progrès humain au fil du temps, que les hommes sont   soit carrément immoraux en participant eux-mêmes activement à la destruction des vivants en massacrant  ou en dénonçant, soit juste indifférents, ce qui revient au même. Seuls quelques hommes sont de vrais humains, et, pour en revenir à cette sombre histoire du nazisme comme chute de l’idéalisation des  humains à leurs propres yeux, après la défaite des allemands et de leurs innombrables complices de par le monde, on les a ensuite appelé les Justes. On les porte au pinacle, ils sauvent notre humanité , tirent l’homme de sa dépression en le montrant capable du meilleur, lui qui avait montré le pire de ses talents, celui au bonheur dans le mal.
L’homme, en effet, soudain rendu lucide sur lui-même et en particulier en occident où on se faisait des illusions sur notre coivilisation,fut anéanti devant le miroir des crimes qu’il a commis : le barbare quitta son statut originel d’être l’Autre, l’étrange étranger, pour devenir un autre soi-même. Oui, l’Autre sans morale à civiliser n’était plus ce qu’on fantasmait jusque là, c’est-à-dire l’arabe, le berbère (d’où vient le mot à l’origine romain « barbare »)le noir d’Afrique, celui qu’on colonise pour lui apporter les bienfaits de la civilisation occidentale et chrétienne, celui qu’on évangélise en croyant ainsi le rendre meilleur. L’Autre, soudain, était en nous et nous colonisait, nous, ou plutôt notre image idéale. Après la shoah, l’homme occidental ne put plus se voiler la face : l’ennemi intérieur était soi-même, en réalité et en rien comme il le croyait en suivant Hitler, celui qu’on massacre pour croire ainsi se débarrasser du mal !

Et cette figure, la sienne, il le réalisa enfin était celle du ça, celle des pulsions les plus archaïques, destructrices, monstrueuses, et ce,  sans le frein de cette morale qu’on appelle aussi le surmoi, ou mieux encore dit, le nom-du-père le rendit laid, inconvenant, obscène, insupportable  à ses propres yeux. Cette confrontation au réel fut de courte durée. Le temps de voir, puis de fuir dans l’imaginaire, à nouveau, dans le monde des illusions, spécialité  humaine!   Très vite,   des mécanismes  de défense permirent à des gens comme de Gaulle de fabriquer le mythe thérapeutique du « tous résistants ». Quelques collabos furent jugés, quelques uns exécutés. Mais la grande majorité garda sa place, son prestige, réussit dans sa vie, comme le responsable de l’ignoble rafle du Vélodrome d’hiver, ami et déshonneur des Mitterrand, René Bousquet. Ainsi les Justes non seulement furent encensés par les Juifs et l’état d’Israël qui les a appelés ainsi, par immense gratitude, mais aussi par les non-juifs  au nom d’une humanité traumatisée par ses méfaits, au service de  la  réparation de son image, de la restauration de sa propre estime. Restauration indispensable à tous, pour pouvoir continuer à vivre. Ainsi prend tout son sens cette phrase tirée du Talmud : « celui qui sauve une vie sauve l’humanité ». (Un Juste qui compte beaucoup aux yeux du monde, surtout  après le film prodigieux de Spielberg, La liste de Schindler. In wikipedia : « Oskar Schindler et sa femme quittent le pays car ils sont pourchassés comme criminels de guerre par les alliés, mais pas avant d'avoir dit adieu aux 1 100 Juifs qu'ils ont sauvés et de s'être vu offrir par ces derniers une bague portant la maxime tirée du Talmud : « Celui qui sauve une vie sauve l'humanité tout entière » (Michna, Sanhédrin 4:5 וכל המקיים נפש אחת מישראל מעלה עליו הכתוב כאילו קיים עולם מלא).) »

 

Alors, une vie, c’est aussi bien une vie d’un non humain, non ?
la  vie des animaux , de ce point de vue là est aussi respectable et à sauver, et se  faisant, c’est l’humanité  qui devrait être reconnaissante à celui qui en sauve une.

Je vous le dis tout net. Rien n’a changé  : lorsque la loi est immorale, ceux qui tentent de sauver une vie ont les pires ennuis.

Mais la loi se contourne et c’est recommandé quand elle est mauvaise et va donc dans le sens dénoncé ici du mal à la place du bien. De ce point de vue là, la mairie de Béthune avec ses pigeonniers empêche celle qui interdit de nourrir les animaux de ville. Animaux considérés par les services hygiène comme de la simple salissure à éliminer. Sauf parfois, rarement évidemment, c’est bien « humain », comme à Béthune.

Bravo au maire et aux autres en charge de cette ville.


Et ceux qui ne manqueront pas d'être choqués  par ce texte devraient encore se rappeler:

« Celui qui sauve une vie sauve l'humanité tout entière »


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