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Psychanalyse et animaux.

Freud , l'homme et les animaux: une longue citation qui en dit...long.

26 Mai 2011, 10:34am

Publié par Jo Benchetrit

http://www.loc.gov/exhibits/freud/images/dog.jpg


 

Freud et son chowchow( chow signifie manger en chinois! helas.)

Puisque nous avons Freud comme inventeur de la psychanalyse, pourquoi ne pas en profiter pour le citer là où nous ne ferions que le parapharaser ?

Ainsi, dans un article, qu’il reprendra dans ses nouvelles conférences sur la psychanalyse, Sigmund Freud, “ Une difficulté de la psychanalyse ” (1917)[1] :

« b) L'homme s'éleva, au cours de son évolution culturelle, au rôle de seigneur sur

ses semblables de race animale. Mais, non content de cette prédominance, il se mit à

creuser un abîme entre eux et lui-même. Il leur refusa la raison et s'octroya une âme

immortelle, se targua d'une descendance divine qui lui permettait de déchirer tout lien

de solidarité avec le monde animal. Cette présomption, ce qui est curieux, reste enco-

re étrangère au petit enfant comme à l'homme primitif. Elle est le résultat d'une

évolution ultérieure, à visées plus ambitieuses. L'homme primitif, au stade du toté-

misme, ne trouvait nullement choquant de faire descendre son clan d'un ancêtre

animal. Le mythe, qui contient le résidu de cette antique façon de penser, fait prendre

aux dieux des corps d'animaux, et l'art des temps primitifs donne aux dieux des têtes

d'animaux. L'enfant ne ressent aucune différence entre son propre être et celui de

l'animal ; c'est sans étonnement qu'il trouve dans les contes des animaux pensants,

parlants ; il déplace un affect de peur inspiré par son père sur le chien ou sur le

cheval, sans avoir en cela l'intention de ravaler son père. C'est seulement après avoir

grandi qu'il se sera suffisamment éloigné de l'animal pour pouvoir injurier l'homme

en lui donnant des noms de bêtes.

Nous savons tous que les travaux de Charles Darwin, de ses collaborateurs et de

ses prédécesseurs, ont mis fin à cette prétention de l'homme voici à peine un peu plus

d'un demi-siècle. L'homme n'est rien d'autre, n'est rien de mieux que l'animal, il est

lui-même issu de la série animale, il est apparenté de plus près à certaines espèces, à

d'autres de plus loin. Ses conquêtes extérieures ne sont pas parvenues à effacer les

témoignages de cette équivalence qui se manifestent tant dans la conformation de son

corps que dans ses dispositions psychiques. C'est là cependant la seconde humiliation

du narcissisme humain : l'humiliation biologique. » 


[1]    “ Une difficulté de la psychanalyse ”. Texte originalement publié en 1917.

Traduit de l’Allemand par Marie Bonaparte et Mme E. Marty, 1933. L’article

est publié dans l’ouvrage intitulé : Essais de psychanalyse appliquée. Paris :

Éditions Gallimard, 1933. Réimpression, 1971. Collection Idées, nrf, n˚ 263, 254

pages. (pp. 137 à 147).

 

Commenter cet article
J
<br /> <br /> depuis, on l'a dit et redit, mais je me  rends compte qu'il avait dejà une sacrée lucidité, Freud sur cette question qui en aveugle plus d'un.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Fort intéressant...<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre