Oran, Paris, Pointe-à-Pitre ... Mais d'où est donc Ornicar? Je est un autre.

Oran, vue du haut des Planteurs sur le  Front de mer.

Ceci est un début de roman...ceci est une fiction personnelle,  ou une confidence sur le blogoreiller?

Je est  ailleurs.

Nulle part je ne me sens chez moi…Je suis en exil.

Je ne sais pas pourquoi, mais quand  je quitte un lieu pour aller dans un autre, si j’y retourne un jour, j’en ai la nostalgie. Je suis celle qui est du pays  où elle n’est plus. De quoi cela vient-il ? Est-ce de la nostalgie du sein maternel qu’il s’agit ? ou  bien encore de celle de l’Algérie qui me travaille ainsi ? Ou ma judéité qui fait de moi l’errante qui,   partout, sera accueillie,  parfois admirée, aimée, puis un jour jalousée on ne sait pourquoi, haïe et chassée ?

Comment savoir ? il n’en reste pas moins que nulle  part, je ne me sens  chez moi, que je pense toujours que je ne peux nidifier, aimer mon appartement, mon présent, que chez moi est ailleurs. Et quand je quitte cet endroit, il devient à mes yeux une sorte de paradis perdu lorsque j’y retourne et que je n’y ai plus de chez moi.

Ce qui fait que je ne veux pas que le temps passe, que j’ai soif à la fois d’éternité  et d’être partout. Si j’etais riche, j’aurais une maison un peu partout. Avec possibilité de retour : ainsi, un appartement  à paris nation où j’ai vécu, une près du bois de vincennes pour sortir mon chien que je n’ai plus( j’en prendrais un autre…tant sont à l’adoption et sont tués faute de maîtres !) mais aussi un dans le 14°, un autre place de l'étoile, encore une autre dans le 6°…et pour la mémoire  de ma mère qui aurait aimé y vivre près du reste de la famille de mon père, mais nous n’en avions pas les moyens, une dans le 16°. Et pourquoi pas une près du cimetière des Batignolles où mes parents si chers sont enterrés, ensemble à jamais.
Mais  je voudrais aussi des maisons ailleurs. Près de la Méditerranée, d’est en ouest  à cannes, mais aussi à St Trop, et une à Sète . Bien entendu, une à Oran, un en  Guadeloupe, une à New York. Une dans  une île grecque.

Je voudrais qu'à Paris, il y ait la mer...peut être alors y serais je chez moi.

Je me demande s’ils sont nombreux ceux qui, peu sages, comme moi, ne peuvent se contenter de ce qu'ils ont, de ce qu'ils sont et qui croient que demain sera meilleur, et sera de toutes les façons ailleurs ?
Je me rends compte que je n’ai pas dit que je voudrais une maison en Israël. Ce serait logique, pourtant…mais je ne connais pas ce pays. Je suis tentée de le visiter mais j’ai peur de vivre dans un pays bâti au milieu d’ennemis. J’ai honte de ce sentiment. Mais je ne  peux tout défendre à la   fois, les animaux, les juifs, la patrie des juifs…qui pourtant, là bas, ont ce sentiment d’être enfin de retour au pays , d’être enfin chez eux, là où il n’y aura plus d’antisémites pour dire : « je les tolère mais ils sont chez moi ».    Mais  on sait que l’histoire se répète et ils sont à jamais, même chez eux, dits d’ailleurs, quand  ce n’est pas de nulle  part, donc d’être juste de la chair à jeter, expulser, excréter, quand  ce n’est pas…à tuer. Comme les animaux que je défends. Comme mes amis de cœur et d’esprit, les pigeons, nous sommes de trop. Et pourtant indispensables, les pigeons ont contribué à créer la base de la communication car ce furent nos 1° facteurs, dès il y a 5000 ans… Quelques juifs comptèrent aussi dans le monde pour l’humanité.
Dois-je les égrainer ? en voici 3:
Jésus et Marx qui voulurent le bien de l’humanité. Curieusement, ces 2-là n’aimaient pas beaucoup les autres juifs !!!Rions.

Avant eux, un autre juif,   Moïse (Egyptien selon Freud…qui pense même qu’il y en eut 2, ce qui est un comble pour Moïse  le monothéiste, qui, lui, serait double…abîme de père-plexité) qui apporta au monde de précieuses lois civilisatrices.

Tout ça pour dire que rien n’est fait pour que je me sente vraiment chez moi quelque part.

Comment  se sentir chez soi dans  un pays de foie gras,  de corridas, de cruautés  comme les tueries de mes pigeons et cette interdiction qui me fait souffrir de les nourrir sous peine de les voir massacrés sous mes fenêtres  par la mairie de Cachan à qui je paie des impôts locaux mirobolants ? J’en retire une partie pour droit à  objection de conscience  mais mes pigeons sont là, avec mes moineaux et ils roucoulent durant que j’écris sur ma fenêtre en m’implorant de ne pas les laisser mourir de faim et je ne peux que pleurer…bon, je vais essayer de les nourrir ailleurs. Mais j’ai si peur pour eux…vie de résistance, c’est pas simple, mais obligatoire.

Peut être que mon pays, c’est ça, la patrie réelle mais pas estampillée comme telle, celle des gens qui disent non à la saloperie humaine ?

Et vous, vous sentez-vous chez vous quelque part ?

nota bene:

Je realise soudain une chose etrange. Pendant que j'ecrivais sur les pigeons, ils sont arrivés sur mon balcon, alors qu'ils ne le font pratiquement jamais...C'est là que je vous l'ai   dit, en ne voyant pas la bizarrerie de la chose. Ha! s'ils etaient aussi telepathes pour ne pas arriver quand les monstres tueurs ecoeurants psychopathes d'Hygiene Action viennent les   pieger! Qui a dit : il n'y a pas de sot métier? Ceux- ci ne connaissaient pas les tueurs patentés.

Comments

[nana]

"Il n'y a pas de sot métier: ceux-ci ne connaissent pas les tueurs patentés."


Ô combien je suis d'accord avec toi sur ce point!


Très beau texte sur ton monde intérieur, ton vécu, tes états d'âme, ton sentiment d'appartenir à tant de lieux et à aucun à la fois et de toute façon jamais à celui où tu te trouves.


Effectivement, Jo, comment se sentir chez soi dans ce monde d'abattoirs, de labos, de torture même lorsque l'on n'est pas juif ? Comme toi, je me sens en pays étranger où que je me trouve puisque
la terrible présence de l'homme et de sa barbarie nous écrase, broie ce qu'il y a de beau, broie l'amour, broie la compassion, étouffe nos vies.bises