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Psychanalyse et animaux.

Mon commentaire à Élisabeth de Fontenay.France inter,27/5/12 Vivre avec les bêtes.

27 Mai 2012, 16:54pm

Publié par Jo Benchetrit

Chère  Élisabeth de Fontenay, je suis toujours ravie de vous écouter sur France Inter quand j’en ai la possibilité. Vous êtes en quelque sorte un phare dans le champ de la défense  des animaux.

Mais on n'en est rarement sur la question qui m'interesse de la cause de la barbarie envers les animaux qui, me semble t il, est celle de la barbarie tout court.

 

Certains sont outrés si on met sur un même pied hommes et animaux  parce que ça dégraderait les hommes.

  Nous sommes là au niveau de la source, de la cause du désir barbare.

Celui-ci se nourrit d’un fantasme, celui qui soutient l’image de l’homme par l’homme :   la  grande supériorité humaine fait qu’à côté de cette espèce, toutes les autres sont mineures. Pas de commune mesure entre ces 2 univers hommes /bêtes.

 

En d’autres termes, c’est le narcissisme des hommes qui en fait ce qu’ils sont.

 

Si nous voulons avancer sur le chemin de la fin de la barbarie y compris inter-humains, si c’est possible, il faut accepter une ultime blessure narcissique. Abandonner l'idée de notre incomparabilité d'essence avec l'essence supposé au monde dont nous ne serions pas, l' animal. Devrais je parler d'égalité? Sans doute.

 

En tous cas, d'un décentrement. Nous ne sommes pas le centre du monde. Tous les autres ont les mêmes droits à être épargnés si nous ne sommes pas en état de légitime défense. A ce titre, nous ne pouvons pas tout. Le may anglais conviendrait mieux. I can, but I may not.

Pour cela, pour faire cette opération symbolique qui permettra de nous donner une chance d’humaniser l’humanité, il faudra faire en sorte que les pulsions humaines soient castrées, et ne s’autoriser à leur satisfaction que comme cela, castrées, et ce, quelque soit la qualité de la victime visée, et l’estime dans laquelle elle est tenue par l’idéologie dominante que d’ailleurs, nous devons changer impérativement pour ce faire.

 

Il  faut donc avoir le courage un peu fou d’un Giordano  Bruno et pas la prudence réaliste du Galilée arrêté. Et prendre le risque d’une mise à l’index, comme Copernic, Bruno, et aussi Galilée  d’ailleurs, qui s'est qd même retrouvé menacé de mort par l'Inquisition et a bien fait alors d'être prudent. Mise à l'index comme Freud aussi bien, mais avant, on le sait, Darwin qui  choqua plus d’un créationniste.

Ce décentrement s'accompagne d'un "Et pourtant", eux aussi  souffrent…  ils existent, avec toutes les conséquences de ce mot lorsqu’il s’agit de vivants subjectifs, conscients  et sensibles.

Mais surtout, ils sont nos colocataires, pas nos subalternes, ni notre propriété. Ce sont des alter ego, même si on a du mal à s'identifier parfois.


Ne plus jamais dire: "ne comparez surtout pas humains et animaux,  parce que ça dégrade les hommes."
C'est la cause du désir barbare.
Celui-ci se nourrit d’un fantasme, celui qui soutient l’image de l’homme par l’homme :   la  grande supériorité humaine fait qu’à côté de cette espèce, toutes les autres sont mineures. Pas de commune mesure entre ces 2 univers hommes /bêtes.

 

En d’autres termes, c’est le narcissisme des hommes qui en fait ce qu’ils sont, des êtres sans scrupule.

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