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Psychanalyse et animaux.

Monde, immonde, tauromachie. Wolff et la corrida= la philosophie dans le frimoir!

4 Janvier 2012, 11:35am

Publié par Jo Benchetrit

http://egalite.animale.free.fr/photos_acta/corrida_humanite.jpg

 

Moi j'ai peur du grand méchant Wolff !
Signé: un petit veau.

Vous avez dit culture ? 
La classe, l'élévation des sentiments: 
"Pourquoi la souffrance d'une bête me bouleverse-t-elle ainsi ? Pourquoi ne puis-je supporter l'idée qu'une bête souffre, au point de me relever la nuit, l'hiver, pour m'assurer que mon chat a bien sa tasse d'eau ? 
Pour moi, je crois bien que ma charité pour les bêtes est faite de ce qu'elles ne peuvent parler, expliquer leurs besoins, indiquer leurs maux. 
Une créature qui souffre et qui n'a aucune moyen de nous faire entendre comment et pourquoi elle souffre, n'est ce pas affreux, n'est ce pas angoissant ? "(Emile Zola)

 

J'avais ecrit ceci en commentaire d'un grotesque article d'une  aficionada Marine de Tilly qui a pris son pied en lisant un truc pseudo philosophique et vraiment pompeux, dit livre au titre frimeur et usurpé: "La philosophie de la corrida"!!!Rions! de  Francis  Wolff, philosophe à l'âme egarée et déchue dans le monde de jouissance sadique et nécrophile qu'est la tauromachie. C'est une figure de prout du mundillo qui porterait mieux le nom d'immundillo.

 

Étymologiquement le monde est le propre, l’ordonnancement, le pur. C’est l'aménagement du chaos dont il est, selon la Bible, issu. 
Et l'immonde, à l'inverse, par extension, c’est l'impur, l'abject, le déchet, c'est-à-dire l’objet perdu à jamais et devenu cause du désir. 
Il y a donc une connotation morale dans cette antinomie. L'art contemporain, avec les actionnistes en tête, se débarrasse de toute morale et prend l'alibi de l'art pour imposer des performances, des installations, en lieu et place de ce qui définit l’art, à savoir la sublimation. L’art contemporain, en ce sens, fait comme si, dans l’art, le réel pouvait être atteint en vrai, ce qui est une erreur, et même une perversion. Car si l’art existe, c’est pour nous le faire fantasmer, pas pour nous le donner à voir. Ils croient faire de l’art avec du réel, comme des cadavres, ce qui est juste immonde, mais aussi des animaux torturés, ce qui est en plus immoral donc insupportable. 
La corrida est de la même veine. Le mundillo assume l'immonde de sa position et la fait passer pour de l'art, revendiquant la liberté de l'artiste et de la culture au sens noble du terme. 
Si nous devions poser comme différence culturelle l'immonde à opposer à ce monde qui n'existe encore pas si c'est selon cette définition, le bien... Alors il faut bien entendu un rappel... à l'ordre. 
Or notre société ne sait plus ce que c'est que le bien ou le mal, d'ailleurs, et confond liberté et assujettissement à ses pulsions barbares. 
Les gens qui ont un sens moral ne sont pas les moins libres des 2. 
Il n'est que de parler avec un amateur de produits de torture que ce soit foie gras, de homard brûlé vif, de corrida, de cirque avec animaux ou de tout autre immondice de l’aculture humaine pour s'en convaincre. Leur réponse universelle et globalisante, elle, pour le coup, c'est ceci : 
"Mais c'est si bon (même si c'est mal ou parce que c'est mal)! " cette réponse est exactement la même que donnera tout drogué. Elle est selon Lacan du S1, le signifiant maître, ce signifiant auquel s’identifie le sujet, au point qu'il est son maître. Comme disait Lacan, si Napoléon s’était pris pour Napoléon, il aurait été fou. Le "c’est si bon" est le maître de ce sujet qui ne veut rien savoir de ce qui cause son désir barbare, qui ne veut pas du S2 libérateur et donc éthique du savoir. Voilà pourquoi le mundillo est fou, mais le monde aussi, de se laisser mener par le S1 de ce qui lui fait plaisir quoiqu’il en coûte à ses victimes (S2), de se livrer pieds et poings liés à la jouissance de l‘immonde, qui en demande toujours encore, par l’aiguillon de ses pulsions insatiables. 
Voilà pourquoi le mundillo serait plus honnête de se nommer l’immundillo.

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