Polanski, Mitterrand, la justice du peuple vue par le juge Charollois, et moi, émoi, aime moi!
Quand , après un président noir aux USA, un président mal voyant mais souvent clairvoyant, en France?
En tous cas, voilà ce que ce cher Gérard "Condorcet" dit des affaires qui font couler tant d'encre fielleuse.
Sachant que F.Mitterrand n'a droit à ma compassion que pour cette affaire où c'est lui la victime persécutée, mais aucunement d'indulgence pour ses goûts tauromachiques.
donc, je transmets:
Ecologie et liberté.
L’actualité dérisoire éclaire les maux du temps.
ROMAN POLANSKI, Frédéric MITERRAND se trouvent au centre du confluent de l’ordre moral ancien et de la société sadienne de la jouissance absolue et égoïste dont les eaux mêlées peuvent naufrager l’esquisse ou déboucher sur l’hédonisme altruiste.
Les tenants de l’ordre moral, hypocrites prescripteurs de normes contre nature, ignorent le mot de MALRAUX : « L’homme est un petit tas de secrets ».
C’est qu’il est une masse de souffrance, d’angoisse, d’insatisfaction.
L’humain mérite ce qu’il reçoit le moins de ses inquiétants semblables : la compassion.
Alors, on emprisonne des messieurs de 76 ans, illustres ou inconnus, pour des faits qu’ils furent déterminés à accomplir quarante ans plus tôt.
Mais, pour les tenants de l’ordre moral, l’homme possède son libre arbitre et est donc responsable, donc toujours coupable.
Que voilà une illusion commode que l’on envie aux ravis qui en bénéficient.
Qui peut encore croire que dans une cour d’assises l’homme est libre d’être le président ou l’accusé ?
L’homme choisit, en toute liberté, voyons, de jouer le « bon » ou le « méchant » !
Le libre arbitre n’est à l’évidence qu’une fiction, mais une fiction socialement indispensable.
Il faut feindre d’admettre que chacun joue le rôle qu’il a très volontairement choisi, sans aucun déterminisme social, biologique, hormonal, neuronal.
Cette fiction permet une organisation de la fourmilière humaine, mais parce qu’elle n’est qu’une fiction, elle commande l’empathie, la compassion et la prescription qui n’est quela reconnaissance du fait qu’un individu n’est jamais ce qu’il fut vingt ans auparavant.
Un cinéaste adulé, un ministre au patronyme instrumentalisé par les réactionnaires auront sans doute plus de défenseurs qu’un obscur condamné, mais tous doivent bénéficier du sentiment simplement humain de la compassion universelle.
Vous entendrez les censeurs, les redresseurs de torts, les vengeurs insatiables brandissant d’une main le drapeau des innocents et de l’autre le couperet de l’échafaud, les nostalgiques des supplices d’antan, les féroces, les chasseurs de décalés, invoquer les victimes qu’il faut réparer.
Qu’elle fait peur cette idéologie qui répare les uns avec le châtiment des autres.
Non, le sang des bourreaux ne lave jamais leurs victimes et une société se grandit, s’éduque, s’émancipe, s’adoucit en élevant la réponse sociale à l’état des connaissances et au raffinement des mœurs.
Regarder vers le haut, tendre vers les sommets, inviter à comprendre plus qu’à juger, refuser de bêler à l’unisson, ne seront jamais des attitudes populistes, ces attitudes qui s’adressent à l’instinct, à la pulsion en évacuant la raison, c’est-à-dire en faisant en troupeau grégaire exactement ce qui est reproché au lynché du jour.
La constatation de la fiction du « libre arbitre », l’évidence du déterminisme, pourraient conduire à nier la liberté individuelle dans l’ordre politique.
L’homme étant déterminé, peut-on lui reconnaître la liberté d’agir, liberté toujours contingente ?
Pour nous, la liberté, valeur essentielle, consiste à vivre son déterminisme dans toute la mesure où son expression ne nuit pas à autrui.
Nos contempteurs évoquent volontiers un écofascisme en inversant les valeurs, ce que fit un philosophe conservateur, auteur de « l’arbre, l’animal et l’homme, le nouvel ordre écologiste » et ce que font les lourds propagandistes des lobbies de l’arriération.
Ainsi, à titre d’exemple, contre le formatage officiel, nous dénonçons la surpopulation et ses nuisances pour la Nature.
L’explosion démographique, génératrice d’urbanisation et d’agressions contre le vivant, doit être dénoncée, dénonciation fort iconoclaste.
Comment répondre à ce défi ?
Comment laisser des espaces pour les espèces ?
Les ennemis de la terre, travestissant nos propos, prétendent que nous voudrions interdire les naissances, voire générer des éliminations massives de l’espèce proliférante et invasive.
Or, l’écologie implique le respect de tout être sensible dans sa biologie et dans ses aspirations.
Il serait dès lors contraire à notre éthique d’interdire à quiconque de procréer si tel est son déterminisme.
En revanche, nous préconiseons des incitations économiques opposées à la procréation.
Doivent être abandonnées les mesures natalistes héritées d’une culture du « Croissez et multipliez ». Sera substituée à la prescription de cancériser la terre, celle de partager l’espace avec toutes les autres espèces .
Cet exemple topique révèle comment nous entendons concilier les impératifs écologiques avec la liberté conçue comme un moyen d’épanouissement de l’être.
La pensée écologiste est aux antipodes tant des morales d’antan théocentriques et anthropocentriques culpabilisantes et doloristes, que de la société sadienne contemporaine du « jouissons sans entrave ».
Jouissons, bien sûr, sans interdit obscurantiste, sans inhibition irrationnelle, mais sous l’impératif de ne nuire à aucun être sensible.
Décidément, la chasse est nauséabonde, qu’elle traque ROMAN POLANSKI, Frédéric MITERRAND, un inconnu pour des faits datant de trente ans ou qu’elle affecte le sanglier ,pas moins attachant que le chien de compagnie ou la fragile alouette des champs.
La chasse est le plus vil instinct de l’homme.
Extirper la pulsion de mort, congédier la cruauté, promouvoir l’empathie, tels sont les missions de la pensée écologiste.
L’individu, selon l’éthique écologiste, peut vivre sa vie pleinement avec une invitation à faire de son existence une occasion de jouissance pour autrui, ce quej’ai appelé un hédonisme altruiste.
Gérard CONDORCET
CONVENTION VIE ET NATURE POUR UNE ECOLOGIE RADICALE