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Psychanalyse et animaux.

Comment rompre avec quelqu'un de respectable mais que vous ne supportez plus.

23 Février 2016, 03:34am

Publié par Jo Benchetrit

Un beau divorce (ou separation d'avec un ami), c'est un divorce décidé et mûri à 2, et pas un coeur brisé, fracassé comme sur ce dessin.

Un beau divorce (ou separation d'avec un ami), c'est un divorce décidé et mûri à 2, et pas un coeur brisé, fracassé comme sur ce dessin.

En préambule, quelle que soit notre souffrance, il est honnête de se dire qu'elle est toujours bien inférieure à ce qu'on impose en permanence aux animaux incarcérés sans espoir. Et, du coup, se plaindre est assez indécent.

Pas simplement à cause de choses comme la tauromachie dont tout le monde dit que c'est "méprisable", même des gens comme Yann Moix qui, pourtant, n'en a rien à foutre des animaux. (dernier sondage sur la corrida: 75% de français sont contre).  C'est la globalité du rapport aux bêtes qui est barbare. La barbarie sans les déguisements obscènes et ridiculesdes arenes  met tout autant à mal ces innocents à notre merci, et sur des durées variables, parfois trop longues, comme pour les produits tels qu'oeufs et lait. Le vivant limité à la part qui nous sert est un vivant martyrisé, desubjectisé à nos yeux imbeciles. Et des milliards d'animaux de par le monde sont traités comme tels.
Au fait, merci de signer ceci:

J'y viens! Ne me criez pas si je n'ai pas foncé de suite sur le sujet qui vous amène ici.

Pour donc en revenir à nos..moutons...(on n'en sort pas) enfin, à nos drames personnels, ici, à la rupture avec un ami ou un amour, encore que les deux fassent la paire, il faut savoir d'abord pourquoi on est arrivé là. En gros, 3 cas de figure:

1)On rompt parce que l'autre vous a sciemment fait  gravement du tort.

2)L'autre vous a nui, mais involontairement.

3) c'est juste une incompatibilité, un désamour né d'une déception, d'une desidealisation plus ou moins lente.

Dans les 3 cas, il est plus indiqué de dire pourquoi à l'autre que de se taire, laissant cet autre de trop à l'angoissante question du Pourquoi? Question qui peut se traduire au final par des choses graves comme une dépression.

Certes, le 1er ne mérite pas toujours d’égards, il voulait vous nuire, mais vous, vous  méritez de lui dire ce que vous avez mal encaissé et que vous ne voulez plus vous laisser faire. Vous avez souffert et ça suffit comme ça. C'est un accusé de reception, ou de déception, si vous voulez!

Par contre, le 3° (ou le 2° qui se rejoignent, au fond) doit être épargné. il n'est pas vraiment coupable que l'image que vous aviez de lui ne coïncide pas avec ce qu'il est. L’hystérique est spécialiste de la chose: d'abord, monter au pinacle les autres...pour mieux les déboulonner du pied d'estale ensuite. RASSUREZ VOUS, ON L'EST TOUS PEU OU PROU. C'est ça, la cristallisation dont parle Stendhal.

Mettre des mots sur ce qui ne va pas évite bien des maux, y compris la mort. Mort du désir, de la capacité amoureuse, ou de l'individu qui se suiciderait dans le pire des cas.  baisse des défenses immunitaires et parfois cancer et mort.

 

Surtout si la personne en question n'a aucune idée de ce qui motive votre décision.

Si vous êtes ici, à me lire, c'est que vous êtes probablement quelqu'un de bien...Du moins un humain qui a des égards envers les autres, ce qui est assez rare, surtout en ces temps où les moyens de communication peuvent vous faire biffer quelqu'un que vous connaissez depuis 30 ans en 2 secondes par SMS.

Un simple: "casse toi", peut même chez les plus rustres, servir de mot d'adieu! Ce qui, pour quelqu'un qu'on quitte, qui vous aime comme ami ou amoureux et qui n'y pige rien, ne peut que le casser, en effet. Surtout s'il pense depuis toujours qu'on ne peut pas l'aimer. "Je ne voudrais pas faire partie d'un club qui m'accepterait pour membre" Groucho Marx.

 

On pense là à une blessure narcissique de l'enfance. Vécue par soi, ou héritée à son insu  du vécu familial  comme les enfants de juifs après la guerre.

Je ne parle pas ici du cas le pire," l'inquittable", le harceleur, celui qui vous fait flipper car, violent et  incapable de penser qu'il puisse être un mauvais objet pour l'autre, croit que son amour lui donne des droits sur l'autre. Avec celui ci, bon courage, et prudence! En général, il faut juger de cela avant de vous engager dans une relation, essayer de savoir si le choisi est "quittable". Suffit parfois de voir comment il cause de ses ruptures précédentes.

Toutefois, le harceleur est à distinguer de celui qui insiste pour avoir une explication. Celui-ci, en fait, ne cherche pas à renouer, comprend bien qu'on le quitte, l'accepte, peut même l'avoir desiré, mais a besoin pour survivre de savoir de quoi on l'accuse. Je le redis, des mots anti-maux sont nécessaires. Piètre pansement, apparemment, mais panser ses plaies ne peut se faire si on n'a rien à penser de concret du désir de l'autre.

L'angoisse, selon LAcan, nait de cette question: "Que veut l'Autre?"

En fait , pour le rustre, l'objet en désamour est une merde et il croit qu'il peut se contenter de tirer la chasse d'un simple mot de rupture  aussi raffiné que "vas te faire foutre"pour en être "débarrassé".

 

Je me propose de vous donner une idée de lettre de rupture pas trop blessante pour les n° 2 et 3 même si on ne peut pas tout éviter. Mais le mieux, c'est d'avoir le cran d'en parler de vive voix. Ne pas mentir, et mettre en avant le positif aussi,car il y en a eu, et vous l'avez aimée, cette personne qui est peut être fragile et à qui vous ne voulez pas de mal. Tout l'art est de fermer définitivement sa porte sans fermer complètement son coeur... Il n'y a que les pervers qui veulent tant exister dans le coeur de l'autre qu'il le cassent pour s'y installer en vampire.

Voici donc la chose, et surtout, ne mentez pas:

 

Très cher ,

J’ai beaucoup appris avec toi, de toi et je t’en remercie. A présent, j’ai envie de faire ma route sans toi parce que de nombreuses divergences me sont apparues.
dont celles ci et celles là...(à préciser)
Je pense qu’elles sont indépassables, ce qui n’enlève rien au positif et au beau souvenir que je garderai de toi.

Je traverse par ailleurs des moments difficiles et je n’arrive pas à gérer à la fois ces soucis et ce que tu dis sur tel sujet qui ne colle décidément pas avec ce que je pense.
Je te demande de m’excuser car je ne voudrais pas t’imposer de souffrance.
Mais c’est un peu chacun pour soi, la vie, et je pense que pour toi comme pour moi, se dire au revoir, suspendre nos relations serait une bonne chose.
Vraiment, sache que j’en suis triste,et que tu es une personne de valeur, mais il faut se résoudre car on n’a qu’une vie et c’est court quand on a beaucoup à faire.
Merci encore de ce que tu m’as apporté depuis ? ans qu’on se connait et que rien ne nous prendra.

Je te souhaite le meilleur, et pardonne moi si tu peux.

En résumé, évitez le : "Vas te faire foutre" avec des gens bien qui ne vous veulent pas de mal.

Ne me dites pas que ça n'existe pas de balancer des trucs pareils...Qui dénotent une sacrée colère, peut être justifiée, mais qui mérite d'être explicitée.

Et pourtant, si. cest si facile de blesser par mail. Ou sur FB.

Comme le conducteur au volant, l'internaute se croit verbalement sans limite. Finkielkraut parle à ce sujet de poubelle.

Il est donc de notre devoir de ne pas faire n'importe quoi. Même si on sait que la personne est à la fois sensible et solide. On ne sait jamais s'il ne peut pas somatiser.

Heureusement, la plupart du temps, le désir de vie est le plus fort, et le quittant en est quitte pour avoir un peu peur et c'est tout.

Epargner l'autre s'appelle l’éthique, à savoir l'art de se mettre à la place de l'autre. L'art du beau geste.

 

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