"Tu seras un homme, mon fils"? Ou tu seras un barbare, mon fils? L'éducation à la barbarie passe par l'utilisation et la soumission des animaux.
Dans le jeu, l'univers pulsionnel des enfants est souvent representé par des animaux.Les fauves en liberté sont pour l'enfant qui joue symboles de, par exemple, ses desirs destructeurs de manger l'Autre. Ça va avec la peur d'être devoré, d'où certaines insomnies retorses.
A l'inverse, les animaux de ferme qu'il met derriere des barrieres sont à ses yeux le chemin vers sa propre domestication. Ou du moins celle de ses pulsions. Elles sont inquietantes du fait que la pulsion de mort, cet au delà du principe de plaisir, commande une jouissance sans entraves, à mort. Mettre des barrières est une défense certes utile mais pas un changement structurel. Le véritable changement pourrait être quand il laisse dans ses jeux les animaux libres mais qu'ils ne sont plus perçus comme fous, sans logique, sans fin à leur faim, comme une jouissance humaine qui en demande toujours Encore. Quand donc ces animaux sauvages ne sont plus du pulsionnel non limité, donc du pulsionnel humain,les animaux s'arrêtant de manger quand ils n'ont plus faim, du moins s'ils ne sont pas d'hommestiques. La logique n'est pas le propre des hommes, loin de là, ce qui déteint sur ses animaux domestiques.
Le fantasme d'un animal aussi incontrôlable que ses pulsions est pourtant dans notre société un biais utilisé par les enfants pour aller mieux grâce au jeu surtout dans le cadre dune cure psychanalytique.
J'ai ainsi vu un enfant guerir d'une insomnie commencée bébé et non attenuée à 7 ans malgré, me dit sa mere epuisée, d'innombrables consultations medicales et même chez un magnetiseur.
Durant la 1°seance il avait "mangé" sa mere avec un crocodile.
A la 2° consultation, il faisait ses nuits! Je le soignais, le crocodile l'a guéri...
J'ai bien dû accepter d'en passer par là pour mes therapies d' enfants qui choisissent eux mêmes parmi des tas de jouets ce qu'ils veulent afin d' exprimer ce que les adultes peuvent voir surgir par le biais de l'association libre.
Cette appetence des enfants pour le monde animal, vecu comme sans mots mais peut-être plus intelligible que celui des adultes, peut expliquer qu'instinctivement les parents croient malin d'emmener les enfants se distraire, ou, disent certains dupes, dans des lieux à visée pedagogique, dans des prisons cruelles par essence, d'animaux mis à leur disposition pour les "mater". Mater, c'est regarder, mais c'est aussi étymologiquement tuer. ÇA SE LIT MATER AUSSI, LA MERE. La mere c'est aussi ce qui s'interdit par la castration oedipienne, castration de quoi, sinon des pulsions? La barbarie, c'est les pulsions non castrées, c'est l'inceste.
Mater un être, c'est le regarder avec une jouissance transgressive. Cette pulsion scopique est encouragée par les adultes alors quelle devrait être castrée, c'est à dire limitée.
C'est loin de permettre aux enfants à apprendre à vivre de maniere civilisée, sans dépasser la limite tracée par la liberté d'autrui. Ça va leur transmettre ce message subliminale: tu peux abuser des autres en ton pouvoir. L'inverse donc de l'éducation des pulsions visée par "la" civilisation. A opposer aux civilisations qui n'en sont pas à ce stade idéal. L'education des enfants va dans le sens de la castration oedipienne. il s'agit de limiter leur jouissance afin qu'ils la rendent non destructrice.
Je sais, ça foire lamentablement, en particulier vu le rapport imposé aux animaux par des adultes non castrés et qui donc ne peuvent pas éduquer.
Parfois, des aficionados, des chasseurs, usurpent le devoir d'éduquer en s'immisçant dans les ecoles pour pervertir encore plus les enfants et parfaire leur deseducation.
Pas etonnant qu'on en soit arrivé à les mettre entre les mains de DAECH.
Eduquer est un des 3 impossibles signalés par Freud. Les 2 autres: gouverner et psychanalyser!
C'est pas une raison pour en rajouter dans l'erreur de l'horreur.
Enseignons à l'école l'empathie pour les animaux !
Philosophes, chercheurs, juristes, vétérinaires et psychologues se mobilisent pour un enseignement de l'éthique animale. Un excellent support pédagogique pour développer la sensibilité de l'...
http://www.liberation.fr/debats/2017/02/20/enseignons-a-l-ecole-l-empathie-pour-les-animaux_1549784
Initiative louable. Il est necessaire pour la survie qu'éduquer les enfants à la violence cesse très vite.
C'est à l'ecole que se forment et deforment les esprits, en plus d'à la maison.
J'ai toujours lié la pratique de mes therapies à une conscientisation de la violence ordinaire rendue invisible par l'habitude des us et coutumes. Ainsi, à un gosse allant "à la pêche avec Papy", j'ai pu dire: "tu aimes tuer les animaux?"
Les remarques de ce genre choquent les parents et mes collegues du CMP. Et pourtant, leur dis-je, qu'est-ce donc que la pêche? le cirque? le zoo?les escargots emprisonnés dans des boites? les crabes agonisant dans les poches? Etc.
Tout ce qui est perçu comme normal pour amuser les enfants avec des animaux est souvent de la violence pure et un apprentissage à l'abus de pouvoir.
Rappeler le réel, permettre de le percevoir malgré le fatras imaginaire qui nous aveugle, c'est ça, être psychanalyste.
Dur travail, peu populaire, à l'envers du rêve populiste conciliant le moi du sujet avec son surmoi en accentuant le déni et d'autres mécanismes de défense.