Deady boom ces derniers jours: Johnny, d'Ormesson, le rabbin Eisenberg, la psychanalyste et philosophe Judith Miller...et le peintre Netto.

Un joli echange de regard entre le plus faible et le rock.

Des pigeons sur les épaules. Johnny était à Trafalgar square avec Sylvie et c'est lui qui l'a prise en photo. Une chose pareille serait-elle possible à notre epoque de haine anti-pigeons, anti-vie?

Un tableau de Netto mort fin novembre, peintre bresilien. Comme ses tableaux, un être lumineux et simple, incroyable humilité des vrais grands.

 Sil est vrai qu'il faut bien que jeunesse se passe, elle passe trop vite...et ensuite...Cette série noire que j'espère terminée nous place devant la conscience de notre propre mortalité. On entend la pendule qui fait entendre que le temps  est un train qui arrivera à son terminus, enfin, au nôtre, sans qu'on ait une idée de quand!  On ne sait plus où donner de la larme mai nous sommes encore vivants et Restons le. Vivons non seulement pour soi mais pour ceux dont nous sommes responsables, les autres, en particulier les victimes absolues que sont les animaux.

Larmes versées chaque jour pour les êtres en souffrance, comme toujours les animaux.
Et c'est pour cela que je mets cette photo de Johnny, en espérant que ça inspirera les "braves" gens pour retrouver leur amour pour les pigeons, alors que ceux ci sont persecutés de 1000 façons. 

Johnny avait signé la pétition anti- corrida du CRAC du regretté Jean Pierre Garrigues mort en Novembre. Dure periode pour la mort qui a beaucoup de boulot ces temps-ci (Au fait: ça suffit !!!!)

J'écoute en même temps Carole Bouquet, qui parle dans l'Eglise de la Madeleine lors de la messe animée et rock and roll pour la mort de Johnny...Assez grandiose, cette messe, avec 1 million  de personnes dans la rue...Carole Bouquet donc, qui, comme une prêtresse entrecoupée d'accords de guitare nous dit je ne sais quoi... C'est assez dur qu'on entende une  musique d'une chanson qui n'attend que les paroles, en vain...La voix de Johnny est éteinte. C'est une image impressionnante de ce qu'est le rien, le néant d'après la vie. Mais nous garderons l'image d'un beau félin evoquant un autre mort, mais  bien plus jeune, James Dean.

D'ormesson n'avait pas signé contre la corrida. De plus il semble selon cette photo adepte de chasse à courre. Donc, il n'aura pas mes larmes! Mais gardons de lui son oeuvre, ses yeux bleus intelligents,son sourire et cette citation que je partage à "sang pour sang"qui résume bien tout ce que l'on devrait ressentir devant la monstruosité des hommes, en particulier les corridas mais aussi la chasse et pire encore celle à courre que cette photo que m' a envoyé Thierry Hely que je remercie. C'etait le dada de la famille d'Ormesson. Il en parle ainsi:

Notre second grand terrain de jeu était la forêt. A partir d’octobre, il y avait les chasses à courre. Je me rappelle de cérémonies très belles, même si elles étaient un peu rudes. Au flambeau, on ramenait les cerfs. Toute la famille aimait beaucoup la chasse. Moi, je préférais la forêt.

Aucun affect autre que:"moi, je". Aucun sens moral, donc.

RÉPULSIF, NON? Pas une larme pour lui...

“La seule façon pour Dieu de s'exonérer d'une responsabilité écrasante, c'est de ne pas exister. On peut pardonner à Dieu s'il n'existe pas. S'il existe, je crains qu'il ne faille trop souvent le maudire.”
Jean d'Ormesson.

Ce qui evoque ceci "Si Dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse"  de Woody Allen.

Le rabbin Josy Eisenberg: il ne manquait pas de dire des choses profondes, souvent avec humour. Il etait contre le sacrifice de  poulets à Kippour ( Grand Pardon) comme d'autres rabbins:

"En Israël, où cette tradition fait l'objet d'une remise en question croissante, le ministre Israélien de l’Agriculture Uri Ariel a déclaré cette année : “Nous nous sommes efforcés d’encourager le public à poursuivre cette coutume importante sans recourir à l'abattage de poulets, mais en réalisant à la place un don d’argent. Cela est doublement juste : pour la cruauté évitée envers les animaux, et pour la charité faite aux personnes dans le besoin.”

Ce n'est pas conforme à la religion juive, a t il dit, et c'est une ridicule superstition, pas de la religion, et il a dit aussi que c'etait barbare.

En fait, on ne peut sacrifier qu'au Temple de Jerusalem, seul lieu saint des juifs, detruit comme chacun sait et dont il ne reste que le mur dit des lamentations.   

Points communs connus de moi avec Johnny: l'amour de la moto, de la vitesse et ...un coma. Lui, en 2011.

La communication a toujours été difficile, voire douloureuse. Mais c'est seulement dans la langue du Grand Siècle qu'on le reconnaissait sincèrement: "Souffrez que je vous dise..."

Mots de tête de Josy Eisenberg

Il nous faudra souffrir que vous ne nous disiez plus.

Quant à Judith Miller, fille de Lacan et de Sylvia Bataille, femme de Jacques-Alain Miller,  prof de philo à Vincennes dans les années 70. C'etait une fac pluridisciplinaire, on s'amusait à etudier un peu de tout... Et je me souviens n'avoir pas reclamé ma licence de philo car elle avait dit à je crois Paris- Match, que tout le monde avait sans selection toutes les unités de valeur de philo  juste en les réclamant ce qui avait foutu le bordel en haut lieu...S'en suivit une interdiction de tenir compte de nos diplômes par l'Education nationale courroucée.

C'etait l'audace post-68...D'où une belle manif à "l'education surveillée"(slogan:"nous sommes tous en education surveillée avec Gerard Miller, Alain Badiou, René Scheirer, et d'autres tetes d'affiche du departement turbulent, avec qui j'ai eu "l'honneur" de me retrouver au poste, en essayant d'eviter les coups de matraque des CRS...La belle époque, quoi!

Merci à elle pour ce joli moment de folie.

Et pour clore par cette praticienne de la talking cure qui vient aussi de dire bye à la vie...ses traits fins, ses yeux bleux, ses cheveux bruns un peu plus clairs, mais visage au charme inchangé, comme son pere qui garda lui aussi jusqu'à la fin ce pouvoir de seduction.  Allez, Lacan, j'étais à tous ses séminaires et finalement, qu'il me pardonne ce trait ultime, c'etait notre rock star à nous! Voici donc une de ses filles, Judith :

Comments

[michaudclaire]

Madame Judith Miller n'a rien à faire ici dans les pages personnelles de ce blog. La flatterie est lovée sur elle même ; je pense ses ratages inconnus ; la reconnaissance y est nostalgie alors.
J'ai entendue la voix de cette dame sur une vidéo publique pour la mémoire de Lacan. La mort de Judith Miller est à peine à peine - annoncée.
Votre geste - généreux - me fait penser à ce sac, sur un compteur, dans une rue quelconque, avec cette phrase dont l'envie personnelle d'ironie ne m'a pas échappée "les vêtements sont propres, lavés, servez-vous !"
bien à vous

claire michaud

[michaudclaire]

plaider ma bile ma rate est morte

[jo benchetrit]

pas faux, amusant. ça faisait bcp de morts. Mais au fait ce blog est le mien. pourquoi je devrais interdire d'y causer de Judith M?

[honorius]

Comme on dit, ce sont souvent les meilleurs qui partent trop tôt, c'est toujours trop tôt... Quand à Dieu, comme disait le poète : "Et si vraiment Dieu existait, comme le disait Bakounine ce Camarade Vitamine, Il faudrait s'en débarrasser" Pour 68 une belle période de liberté ou l'on pouvait avoir des rêves, ça a bien changé depuis. Mais le combat continue !

[josette benchetrit]

Oui, on combattra toujours. je viens d'ajouter la bobine de d'Ormesson. regarde la, il semble chasseur à courre! alors...Pas de regret.
merci de la citation un peu nerveuse à mon goût. on pourrait d'abord discuter. ;)