Je viens de voir sur ARTE un film etonnant de 2011, Habemus Papam, de Nanni Moretti. Piccoli bouleversant. La difficulté d'etre responsable quand on est encore un enfant, ce qu'on peut être à tout âge.
J'y vois la metaphore de la tragedie humaine qui gere si mal le monde,même si ce n'est peut être pas dans l'intention de Moretti qui, au final, donne raison au libre pape démissionnaire. Triste enfant que l'homme qui est guidé par son plaisir plus que par la morale! C'est notre destin de protecteur d'animaux, nous les Atlas du monde qui n'y arrivons pas mais qui essayons sans cesse, nous y épuisant. Nous aussi, comme ce pape et la majorité des humains, avons horreur de ce réel à affronter.Mais nous ne fuyons pas. Parce que nous savons que ce que nous faisons pas, personne ne le fera. Ben oui, nous sommes, de par notre rareté, irremplaçable contre notre gré. La releve n'est pas assurée.
Nous sommes responsables comme tout homme mais nous, nous le savons et c'est dur de le faire aussi bien que nous le voudrions. Il faut bcp d'energie pour ça, et le reste des humains nous entravent, nous roulent dans la boue, nous menacent, nous haïssent et parfois nous tuent.
Bien que nous méprisions pour leur immense bêtise, CEUX QUI PENSENT ETRE NOS ENNEMIS ALORS QUE NOUS LEUR APPORTERIONS LA SURVIE SILS NOUS ECOUTAIENT, nous en souffrons car l'homme a peut être besoin d'un minimum de reconnaissance comme une plante d'eau.
Est-ce pour ça que ce film m'a fait monter des larmes? La difficulté d'être pape, c'est la nôtre. Lui dans le film, demissionne, ecoute l'enfant qui ne veut pas etre pere de tous les chretiens. "je ne peux pas guider; j'ai besoin d'etre guidé". Nous avons tous besoin detre guidés et cest bien pour ça que nous avons inventé Dieu ou autre puissance qui repondra à nos questions. Que dieu existe ou pas n'est pas la question. La question est: l'homme en tant qu'etre responsable existe-t-il?
Et nous avons la reponse. Nous devons accepter de dire la verité: NON. un être au narcissisme demesuré, enfant merveilleux d'une nature éblouie par sa splendeur, son intelligence, indispensable, prioritaire sur toute la sainte creation...ne peut etre le pape de la nature! Quant on a tué des vivants par milliards, alors qu'on est à peine 0,01% de cette biomasse, on n'est pas crédible dans le rôle.
Le probleme c'est que l'homme fait comme s'il etait dans le rôle de père symbolique devolu par Dieu selon la BIble à l'homme alors qu'il n'est que l'abuseur du monde.
Nous les antispecistes, nous ne sommes pas aussi parfaits que nous le devrions, loin de là, mais nous continuons à faire notre maximum, quelque soit notre etat de santé, les circonstances actuelles ne sont pas faciles, mais elles ne le sont jamais pour nous.
Nous sommes un Atlas pas musclé et le Noé que nous aimons voir comme le gardien bienveillant des animaux, et toujours Sisyphe, lui qui ne remonte douloureusement son rocher de progrès humain que pour le voir redescendre, s'echouant immanquablement dans la boue de la barbarie.
On peut comprendre que les hommes choisissent l'irresponsabilité, le jeu, le plaisir de l'enfance, mais du coup, la jouissance etant sous le signe de la pulsion de mort, la destruction, mais aussi la compulsion à la repetition.
C'est pourquoi les hommes ne changeront pas après COVID, si il y a un après COVID, ce qui est loin d'etre certain.
Et de ce fait, nous continuerons à voir se degrader le monde, disparaitre les animaux...Que c'est triste que les autres vivants soient entre les mains du "pere"Ubu qu'est l'humain.
Pere de la horde primitive et enfant merveilleux du narcissisme primaire, 2 termes, l'un de Freud, l'autre de Leclaire, désignant la même entité tyrannique et toute-jouissante.