Apprendre à vivre avec sans.
Le monde actuel me rappelle la celebre histoire anti psy du petit qui va chez un psy pour énurésie.
Un jour, il arrive tout content. Son psy le sachant affligé par son symptôme lui demande: ça y est? ça va mieux? tu as fait une nuit au sec?
Non, répond l'enfant mais maintenant, je m'en fiche.
Il avait appris à vivre avec.
C'est bien ce qui nous arrive depuis qq temps: on doit vivre avec
le terrorisme
le COVID
Et à present Poutine
Et peut etre bientôt, ailleurs qu'en Ukraine, sa guerre.
En gros, faut vivre avec l'idée que la mort existe, que la vieillesse est le prix à payer pour la vie.
Et il nous faut vivre, une fois vieux(quel horrible mot!) avec nos rides et autres tracas qui font de nous un ex beau ou belle encore desirable puisque desirant. Mais il nous faut aussi vivre sans: sans tous nos aimés disparus parce que morts ou parce qu'ils sont loin de soi.
Il faut donc vivre avec ce sans.
Et aussi avec des projets car sans projet c'est encore plus dur de vivre sans.
Etre sans c'est etre dans le manque, et le manque , c'est le desir.
Ou bien c'est une jouissance du manque, l''immobilisation dans l e manque, la depression qui vous happe, elle aussi.
Un projet sans lequel je ne serais plus apte à vivre: essayer de m'interposer entre la victime et le bourreau, et je pense en particulier aux animaux martyrs de notre espece, la plus bete des bêtes qui n'entend pas que ce monde appelle en vain au secours.
Mais j'ai renoncé à espérer qu'elle entende, qu'elle change et se civilise...Je vis avec mon pessimisme acquis par des décennies d'optimisme se heurtant à la realité du beauf moyen et sadique et aussi très nombreux puisque c'est lui qui porte l'ideologie dominante.. Il faut combattre pourtant, encore et toujours les milliards de Poutine que le monde animal subit.
Il faut vivre avec une lutte qui est aussi infinie que la betise humaine.
Vigilance! Il faut vivre avec cette vigilance qui nous force à sauver ceux qui , pourtant, vous gênent d'exister dans leur souffrance qui vous appelle, vous aspire, vous vole votre vie et votre bonheur.
J'e reviens toujours à cette consolation qui explique que malgré la Peste, des gens ont continué à etre bons,solidaires: "il faut imaginer Sysiphe heureux" Camus.
Mais en rester là serait un peu court.
Nous sommes la generation d'après la shoah;que vous soyez chretien ou juif et sans doute aussi musulman, ou juste là, sur terre, un homme, vous etes marqué par cette histoire qui a devoilé l'humain tel qu'il est.
Les juifs plus que tout , comme les animaux, peuvent dire combien les humains peuvent ne pas être solidaires.
Tout ce que nous faisons, tout est du point Golwin. Nous sommes tous dans le lexique de ce genocide: collabo, etoile jaune, resistants, nazis et aussi c e mot qui m'insupporte quand il s'agit de gaz lacrymogène: etre gazé!!!. Chacun a sa place dans cette donne.
Le deshonneur nazi a démontré que tout homme est un monstre. Cette confrontation de soi avec soi a eu un effet dont on est loin d'etre sorti.
c'est ainsi que Narcisse est mort.Mais ça me fait penser aussi à la meduse qu'il ne faut pas regarder sous peine d'etre transformé en statue.
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