Des innocents protecteurs d'animaux sont en prison preventive depuis le 21 mai 2008, en Autriche. Voici leurs lettres. Si certains veulent les soutenir par un petit signe:
lettre du 11.06.2008
Chers amis, soutiens et personnes intéressées,
Je n'arrive toujours pas comprendre ce qui m'est arrivé. C'est comme
un mauvais film. Aujourd'hui, je suis en prison depuis trois semaines
et un jour, et je n'ai toujours pas eu entièrement accès au dossier
d'accusation. Ce dont je suis accusé est toujours opaque !
Mais une chose est sûre, je continuerai à militer pour les droits des
animaux et le véganisme, et je ne laisserai pas l'État m'intimider
pour que j'arrête !
L'ampleur de la solidarité est incroyable. Je suis ému presque
jusqu'aux larmes quand je vois le nombre de personnes qui prennent
position pour les droits des animaux et contre cette brutalité
policière arbitraire.
Il semble qu'il y ait de plus en plus de gens qui soient prêts à se
battre de façon désintéressée pour un monde meilleur.
Amicalement,
Felix
___________________
Pour lui écrire :
Par email info@vegan.at
en mettant « Félix » en Objet
Par la poste :
Justizanstalt Wr. Neustadt,
Felix Hnat (JA Eisenstadt),
Maximiliang. 3, 2700 Wr. Neustadt,
Austria
___________
Même si on ne parle/n'écrit pas l'allemand ni l'anglais, on peut
envoyer une simple petite phrase amicale, traduite par traducteur
automatique, une photo sympa,etc...
lettre du 11.06.2008
Chers amis, soutiens et personnes intéressées,
Je n'arrive toujours pas comprendre ce qui m'est arrivé. C'est comme
un mauvais film. Aujourd'hui, je suis en prison depuis trois semaines
et un jour, et je n'ai toujours pas eu entièrement accès au dossier
d'accusation. Ce dont je suis accusé est toujours opaque !
Mais une chose est sûre, je continuerai à militer pour les droits des
animaux et le véganisme, et je ne laisserai pas l'État m'intimider
pour que j'arrête !
L'ampleur de la solidarité est incroyable. Je suis ému presque
jusqu'aux larmes quand je vois le nombre de personnes qui prennent
position pour les droits des animaux et contre cette brutalité
policière arbitraire.
Il semble qu'il y ait de plus en plus de gens qui soient prêts à se
battre de façon désintéressée pour un monde meilleur.
Amicalement,
Felix
___________________
Pour lui écrire :
Par email info@vegan.at
en mettant « Félix » en Objet
Par la poste :
Justizanstalt Wr. Neustadt,
Felix Hnat (JA Eisenstadt),
Maximiliang. 3, 2700 Wr. Neustadt,
Austria
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19/06/08
Salut
Je suis en prison maintenant depuis quatre semaines – sans aucune
raison ! La première semaine, j'ai été détenu à Innsbruck, après que
la police ait fouillé pendant quatre heures toute notre maison, dans
laquelle vivent ma femme et nos trois enfants. Pendant la fouille de
la maison, j'ai dû rester assis menotté dans la cuisine.
Le jeudi 29 mai 2008, j'ai été transféré à la prison de Wr. Neustadt.
Wr. Neustadt semble être plutôt plus « confortable » - si un
prisonnier peut employer ce mot – comparé à Innsbruck.
La nourriture végane à Wr. Neustadt est bien meilleure qu'à
Innsbruck. Pendant toute la semaine passée à Innsbruck, j'ai
seulement eu du pain complet, une ou deux fois du riz complet et de
la salade dont j'ai dû rincer l'assaisonnement parce que personne n'a
pu m'en donner les ingrédients. Lorsque j'ai demandé de la nourriture
végane, le fonctionnaire et le médecin m'ont dit : « Ici, c'est une
prison, par un centre de remise en forme ! ». Ici, à Wr. Neustadt,
ils cuisinent aussi pour les végans. Par exemple, aujourd'hui, nous
avons eu du tofu pour la première fois.
Chaque jour en prison est pratiquement identique aux autres. À six
heures du matin, les néons s'allument dans les cellules. Nous devons
faire nos lits avant sept heures, et pendant la journée nous sommes
seulement autorisés à nous allonger sur les lits complètement vêtus
et non recouverts d'une couverture. À sept heures, c'est le petit
déjeuner. Les végans reçoivent des bananes, du pain complet, de la
margarine et de la confiture.
Vers huit heures, les premiers prisonniers sont autorisés à sortir
dans la cour – une heure par jour, et c'est la seule heure passée à
l'extérieur. À la prison d'Innsbruck, la cour était uniquement
recouverte de bitume et on ne pouvait voir que des clôtures et des
murs, mais ici, à Wr. Neustadt, il y a de l'herbe et même un arbre,
un sorbier.
Les lundis et les jeudis, nous sortons dehors un peu plus tard, parce
que ces jours-là nous pouvons nous doucher par groupes de quatre à
huit détenus. Lorsque nous sommes dehors, un fonctionnaire et trois
ou quatre caméras nous observent. La plupart des prisonniers marche
très lentement, ou simplement s'assoit et fume. Je marche très vite,
parce que j'ai l'habitude de faire de l'exercice. Je dépasse souvent
les autres prisonniers d'environ trente tours. J'essaie d'apprécier
et d'utiliser la seule heure à l'extérieur aussi bien que possible.
C'est le seul moment que je passe avec d'autres prisonniers, à part
la personne avec laquelle je partage ma cellule. Les autres
prisonniers sont là, par exemple, pour vol ou attaque à main armée.
Beaucoup d'entre eux devront rester en prison longtemps. Ceci rend
encore plus grotesque le fait d'être ici parce que je suis accusé
d'appartenir à une « organisation criminelle ».
Il semble que je sois le seul non fumeur de la prison. Depuis mon
arrestation le mercredi 21 mai, j'ai partagé ma cellule avec cinq
personnes différentes, trois à Innsbruck et deux à Wr. Neustadt.
Quatre sur les cinq présentaient des symptômes de manque de drogue,
tous étaient des fumeurs invétérés.
Les personnes qui ont des symptômes de manque sont vraiment
épuisantes. Le prisonnier avec lequel je partage ma cellule
actuellement a, par exemple, dans la nuit de dimanche à lundi, vomi
toutes les 15 minutes dans un seau, sur le lit superposé du haut,
pendant que j'étais allongé dans le lit du dessous. Bien que je ne
comprenne pas les gens qui prennent des drogues et que je sois
totalement contre, je me sens navré pour ces gens.
Vers onze heures et demie, on nous donne le déjeuner. Vers cinq
heures du soir, c'est le dîner. Le matin, j'écris, je lis ou je
dessine principalement. Après le déjeuner, je regarde souvent la TV.
À deux heures et demie de l'après-midi, je regarde toujours Bob
l'éponge à la TV.
Il y a quelques jours, j'ai reçu un carnet de dessin et des
aquarelles. Je suis en train de faire mon autoportrait et un portrait
de mon codétenu, parce qu'il me l'a demandé. J'ai aussi commencé à
dessiner les portraits de mes trois enfants à partir de leurs photos,
que j'ai avec moi.
Depuis que j'ai été arrêté, j'ai écrit presque une centaine de pages,
un peu comme un journal et des réflexions à propos de mon
arrestation. J'ai aussi répondu à toutes les lettres de ma famille et
de mes amis. Je reçois beaucoup de courrier, cette semaine j'ai déjà
reçu dix cartes postales et quatre ou cinq lettres – j'aime recevoir
du courrier, particulièrement de ma femme et de mes enfants.
Le pire, ici en prison, est d'être séparé de ma femme adorée et de
mes enfants chéris. Je ne peux décrire à quel point ils me manquent.
Mon fils aîné, Samuel, a dix ans. Il a été tellement choqué par mon
arrestation qu'à sa première visite il n'a pas pu s'arrêter de
pleurer. Noah a cinq ans. Je ne peux pas oublier les signes d'au
revoir qu'il me faisait lorsque j'ai été arrêté. Ma fille Talia, deux
ans, est la plus jeune. Je suis très inquiet pour ma relation avec
elle. Notre relation pourrait être sérieusement détériorée suite à
cette séparation. Je dois me forcer à arrêter de penser à tout cela,
sinon je sens que je deviens fou d'inquiétude. Karin, Talia, Noah et
Samuel, vous ne pouvez pas imaginer à quel point vous me manquez. À
part la souffrance de ne pas pouvoir être avec ma femme et mes
enfants, je m'inquiète pour notre avenir suite à cette arrestation,
et particulièrement pour notre situation financière.
Bien que je travaille la plupart du temps à mes activités
artistiques – que vous pouvez voir sur www.radikalkunst.net – je
travaille aussi depuis dix ans comme restaurateur pour un
archéologue. Je m'occupe du nettoyage, de la préservation et de la
restauration de découvertes archéologiques – principalement du Moyen-
âge. J'espère vraiment que je pourrais continuer mon travail après ma
libération – qui devrait d'ailleurs avoir lieu maintenant, puisque je
suis innocent.
Je peux continuer à créer aussi ici en prison, même si je n'ai pas le
matériel ni les outils, je peux dessiner et concevoir – et je peux
écrire. Ma cellule fait environ 2,5 x 6 mètres. Dedans, il y a un lit
superposé, deux placards, une étagère, une table, deux chaises, un
lavabo et des wc à part. Il y a aussi une fenêtre avec des barreaux.
Dans la cellule, nous avons aussi la télévision et une radio, ce que
je n'avais pas à Innsbruck où je suis resté une semaine entière.
À Wr. Neustadt, je suis dans la cellule 9 et mon numéro de prisonnier
est 91001.
Lorsque je vois les émissions pour enfants que je regarde à la maison
avec les miens, je ne peux m'empêcher de pleurer. Même des images de
familles heureuses ou d'enfants, ou les mots « famille », « enfants »
ou « maison » suffisent à me frustrer et à me faire pleurer. Je pense
que le temps passé en prison serait plus facile si je n'avais pas une
famille dont je suis séparé. D'un autre côté, ma famille est une des
raisons pour lesquelles cet emprisonnement sans aucune accusation
doit cesser rapidement.
Même si je suis désespéré parce que je suis séparé de Karin, Talia,
Noah et Samuel, et même si j'ai peur pour notre situation économique,
je suis sûr que je sortirai de prison vivant.
Pas comme les millions d'animaux qui, chaque année, meurent après
leur emprisonnement. Est-ce que faire quelque chose d'artistique et
d'actif contre cette injustice est un délit ?
Depuis la prison, salutations pour Karin, Talia, Noah et Samuel, je
vous aime !
Chris
http://www.evana.org/
________________
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Justizanstalt Wr. Neustadt,
Christian Moser,
Maximiliang. 3, 2700 Wr. Neustadt,
Austria