Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Psychanalyse et animaux.

la disparition des éléphants du Viet Nam

5 Juin 2007, 06:55am

Publié par Jo

Triste pouvelle, il n'en restait plus que 60 en 2006.
Je colle ici un extrait d'un article écrit par le Courrier du vietnam.
Vivant aux côtés des hommes, les pachydermes jouaient un rôle très important dans la vie de la communauté. "Grâce à eux, le village jouissait toutes les saisons d'une joyeuse atmosphère", raconte-t-il.

Les années sont passées et aujourd'hui, le village de Dôn ne compte plus qu'une vingtaine d'éléphants, la plupart vieux et maigres. Leurs défenses sont courtes car elles sont sciées, "pour des raisons mercantiles", explique Ma Kông, en déplorant : "Mais comment pourraient-ils se nourrir convenablement alors que les montagnes sont de plus en plus déboisées ?"

[B] Une image de marque à sauvegarder [/B]
La province de Dak Lak tire sa réputation nationale du café et des éléphants. Or, si le premier n'a rien à craindre tant que des gens en boivent, les autochtones s'inquiètent de voir disparaître un jour les proboscidiens.

Selon les chercheurs, il y a 8 décennies, le Tây Nguyên (dont Dak Lak était le centre) était un des plus grands centres de cette population d'Asie, avec des milliers de pachydermes. Or, en 2000, selon les statistiques d'un groupe de chercheurs travaillant pour le Fonds mondial de protection des animaux sauvages (WWF), il ne restait plus qu'environ 140 bêtes au Vietnam, contre 12.000 dans le Sud de l'Inde, 5.000 au Myanmar, 4.000 au Sri Lanka, 3.000 en Indonésie, 800 en Malaisie… L'enquête montre que le Vietnam est le pays qui connaît la plus rapide diminution de ses éléphants. Dak Lak répond à cette triste logique, puisqu'en 1985 elle recensait 502 éléphants domestiques, contre seulement 60 en 2006.

Et plus leur nombre est modeste, plus la probabilité de leur extermination est forte. Selon les chercheurs, sur une durée de 100 ans, elle serait de 0,4% pour une population d'environ 3.000 éléphants, contre 20% pour celle ne totalisant que 300 animaux. Ainsi, les 60 éléphants de Dak Lak n'auraient plus de descendance dans une trentaine d'années ! Amère réalité pour cette province qui aura tout perdu, à la fois son image de marque, sa fierté et un argument touristique de poids. Mais c'est aussi à son passé qu'elle devra rendre des comptes, à ces siècles de cohabitation harmonieuse disparus !

[B] Les éléphants domestiques ne seront plus ? [/B]
Aujourd'hui, admirer un troupeau comptant plusieurs dizaines d'éléphants relève de l'utopie. Pourquoi, en si peu de temps, la province a-t-elle enregistré une telle diminution ? Un groupe de scientifiques apporte quelques éléments de réponse.

D'abord, l'habitat traditionnel de l'éléphant, au cœur de la forêt, a diminué à une vitesse ahurissante. Il n'en subsiste que quelques zones alors que l'animal régnait dans la jungle dans le passé. Conséquence indirecte, il est de plus en plus difficile pour l'éléphant mâle de rencontrer une femelle puisque les distances d'habitat sont devenues très grandes. Tandis que les hauts plateaux se modernisent avec de nouvelles routes, ces massifs forestiers jusque-là restés sauvages sont désormais soumis à l'activité des hommes. Et comme sur tous les continents, la sinistre race des braconniers pourchasse cupidement les défenses de l'animal. On a bien tenté de les reconvertir dans le tourisme mais sans grand succès. Il faut dire que leur entretien est très coûteux, environ 50.000-70.000 dôngs par jour. Face à des promenades bon marché et donc peu rentables, les éleveurs ont tendance à revendre leurs bêtes pour un gros bénéfice. Depuis 2004, 8 éléphants l'ont été ainsi…

[B] Un "marché de l'amour" pour éléphants ? [/B]
Alors, quelle solution pour couper court à ce phénomène ? D'après le professeur-docteur ès sciences Lê Huy Bá, il faudrait aménager une réserve à Dak Lak. Cette dernière, considérée comme idéale pour favoriser les accouplements, pourrait se situer dans le parc national de Yok Dôn ou dans la réserve naturelle de Nam Ka. Ainsi, chaque année, lors de la période d'accouplement, on y regrouperait les pachydermes de toutes les localités pour sauver l'espèce.

De plus, ce lieu serait un rendez-vous pour les experts animaliers et les éleveurs expérimentés. Les éléphants seraient protégés et scrupuleusement soignés selon des processus techniques permettant l'apport suffisant de substances nutritives. En favorisant de cette manière leur "échange sexuel", on encouragerait la formation d'un "troupeau d'éléphants reproductifs", regroupant les plus forts qui donneraient des éléphanteaux assez robustes pour assurer la pérennité de l'espèce.

Depuis toujours, les éléphants font partie de la vie quotidienne, festive et spirituelle des minorités ethniques des hauts plateaux du Centre. Ils ont façonné l'identité culturelle de toute cette région. Il est aujourd'hui l'heure de les sauver pour que leurs barrissements animent encore les villages de Dak Lak.

Minh Quang/CVN
( 03/06/07 )

Commenter cet article
G
Pourquoi on attend toujours qu'il soit trop tard pour agir ?
Répondre