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Psychanalyse et animaux.

Et si le mal n'était qu'un mauvaise habitude?

8 Juin 2007, 05:07am

Publié par Jo Benchétrit

Les habitudes vous mettent en pilotage automatique. Pas besoin de néocortex pour elles Si c’est tant mieux pour certaines choses qu’il serait obsédant de remettre sans arrêt en doute, jusqu’à la douleur comme le subissent les malheureux atteints de TOC, il faut savoir en repenser certaines.

En effet, il faut éliminer ce qui est considéré comme normal et ne l’est que si on admet comme norme la pathologie d’une société qui l’impose à tous comme mode d’intégration à elle.

Dit comme ça, ça ne vous dérange sans doute pas, car vous êtes encore convaincu de n’avoir que de bonnes habitudes. Mais je soutiens ici que non, que nous n’aurions pas autant de problème sur terre si l’humain moyen en pilotage automatique, que nous sommes tous, au demeurant, avait de si bons usages que ça.

 Et je vous rappelle  ce qui commence à se savoir: certains signaux de la planète sont au rouge…Il y a donc des habitudes  qui nous font agir à notre insu de manière kamikaze. Les habitudes de penser sont souvent des convictions délirantes...puisées dans un plat commun, un prêt à croire collectif. 

Ainsi de ces thèmes qui font l’unanimité, du moins en  occident  comme ces deux-là :

  1. Si je vous dis  « barbarie », il est quasi-certain que vous me répliquiez que c’est affreux et qu’il faudrait débarrasser la terre de ces barbares qui la défigurent et nous mettent tous en danger.
    Jamais nous ne revendiqueriez ce titre pour vous, titre d’ailleurs peu honorable, je  vous le concède.
  2.   Si je vous parle cruauté envers les animaux, la presque totalité d’entre vous répondra que c’est très mal et qu’il faut punir ceux qui les font souffrir. Mais vous rajouterez probablement  ce qui fait « la religion » commune des hommes de par le monde : s’il faut lutter contre la cruauté envers les bêtes, il est absolument certain, indéniable, immoral de penser l’inverse  (là, on frise la conviction délirante !) de ceci:  l’homme est a priori prioritaire sur tous les autres vivants sensibles, et propriétaire de la planète donc de tout ce qui se trouve dans  ce panier garni, y compris les (autres) animaux. Donc, il faut toujours penser à sauver "l'homme" d’abord, même si des milliards d’(autres) animaux sont en proie à de terrifiantes soufrances de son fait.. D'ailleurs, tant qu'un seul homme sera malheureux, il doit être considéré come indécent de s'apitoyer sur un animal...Donc, on ne pourra jamais lutter contre! On est là dans la logique inverse de celle de l'Antigone d'Annouilh qui conclut par cette replique: "je ne serais jamais heureuse tant qu'il y aura un chien malheureux."Vous commencez à savoir que notre action est en cause dans les dégâts que subit ce que, bien-sûr, en tant qu’humain bien moyen vous appelez notre « environnement ».(comme si nous étions le centre de tout le reste qui, du coup, nous environne.). Mais vous croyez aussi que vous n’êtes pas assez fort à vous tout seul pour  changer les choses et donc, vous n’avez pas besoin de changer, vous, car ça ne servirait à rien, ce qui est convenez-en, bien du Tartuffe. Sachez que TOUS les autres, les près de 7 milliards, en croient autant.

Déjà, si je dis barbarie, vous ne penserez en grande majorité qu’à celle qui s’exerce d’homme à homme et pas à l’autre, pourtant bien plus fréquente qui a pour victimes (de l’homme) les (autres) animaux..

Quant à la cruauté que vous condamnez envers les bêtes, parions que vous n’avez en tête que les  animaux dits de compagnie, les chiens, chats et autres fidèles amis de l’homme.   Vous allez jusqu’à le souligner avec une sincère véhémence, ce qui est moche, ce sont les gens qui les maltraitent et  ceux qui les abandonnent.

Et surtout, dans tous les cas, vous ne vous sentez en rien mis en cause. Je vous propose cependant de vous mettre en examen, non pour vous culpabiliser mais pour vous permettre de vous voir tels que vous êtes ce qui peut être loin de certaines illusions d’optique. En quelque sorte, je pense utile de vous offrir des lunettes, car mon hypothèse c’est que l’homme a une fâcheuse tendance à la presbytie : plus ce dont il parle est près de lui, moins il le voit.

Et qui a-t-il de plus près de soi…que soi-même ?
Seul le miroir peut vous montrer votre minois. Il  en est à peu près de même  de votre psychisme. Il ne faut pas en vouloir au miroir de ne pas vous dire que vous êtes le plus beau si tel n’est pas le cas…Mais rien ne vous empêche de tenter de changer si ça vous dérange.
A lieu de tenter de tuer Blanche Neige, sa jalouse belle-mère aurait sans doute fait une chirurgie esthétique, aujourd'hui.
Au lieu de briser le miroir que je vous tends ici, au lieu de zapper ce blog avec l’idée (saugrenue, bien-sûr…et surtout défensive) qu'il n’est guère intéressant,  pourquoi ne pas tenter la petite chirurgie, éthique cette fois, à laquelle il invite ?

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