Faudrait quand même un jour
Faudrait quand même un jour qu’on essaie de savoir pourquoi cet homo sapiens est si problématique. Ainsi, ce n’est un secret pour personne que l’histoire de notre espèce est pavée de mauvaises intentions, mêlées à de bonnes, certes, mais que le résultat en fut bien trop souvent dans les deux cas l’enfer.
On devrait ne pas pouvoir se cacher que le plus souvent l’humanité en manque terriblement…d’humanité. Et pourtant, si elle n’arrive pas à vivre de manière pacifique avec ses congénères, ni à respecter son milieu de vie, la nature, dont elle se protège et qu’elle ne protège en rien de ses brillantes trouvailles, elle n’en est pas moins convaincue d’être de toutes les espèces, celle qui vaut bien de continuer à se penser prioritaire sur toutes les autres.
Bizarre, non ?
C’est ça, la magie du déni, dont la structure est toujours : « Je sais bien…mais quand même, je fais comme si je ne le savais pas », que j’écrirais volontiers vu que l’origine en est le narcissisme : « Je sais bien, mais je m’aime, même si je suis coupable de monstruosités, je fais comme si elles n’en étaient pas pour continuer à me croire digne de cet amour».
Ce constat ne donne peut-être pas complètement l’étiologie du mal, mais au moins montre comment on fait pour ne surtout pas s’en débarrasser : on s’arrange pour faire comme si on l’ignorait. Et bien souvent, on l’ignore là où il est le plus intolérable et on fera un déplacement sur d’autres choses, par exemple des futilités, des vices de forme, qui, sur Internet font parfois scandale. Un exemple ? Il ne faut pas écrire en MAJUSCULE. Ce serait mal élevé : c’est comme si vous criiez dans les oreilles, ho lalalalalala.
_SOS Molière !!
_Celle-ci, des femmes savantes : « le moindre solécisme en parlant vous irrite mais vous en faites vous, d’étranges en conduite ».
Etranges, c’est vrai cher Poquelin, et qu’on ne voit pas. Mais dont on jouit.
_Molière !!! Une petite autre ?
_Oui, j’arrive : « Cachez ce sein que je ne saurais voir. »
_Merci, Jean Baptiste, toujours serviable et pertinent dans ses impertinences.
il faut sortir de ce déni afin de montrer que l’éthique commande de voir le réel tel qu’en lui-même l’humain l’a fabriqué…Mais en sachant que je pars avec un lourd handicap : Tartuffe, pas plus que Narcisse, ne veut ça-voir ce qu’il sait déjà.
C’est normal, c’est le même : un inconditionnel de l’ignorance, cette 3° passion que Lacan a découvert, hypocrite ignorance mise au service de son idéalisation de lui-s’aime.
