L'antispecisme en questionS: Estiva Reus interviewée par EVANA, site chretien végétarien.
J'écris ici ceci à Estiva Réus, afin que chacun prenne connaissance de son texte et aussi de ce dial qui, peut-être va s'instaurer ici.
Enfin, si elle souhaite y répondre.
Bonjour, chère Estiva,
Te serait-il possible de m'expliquer ce qui distingue la déontologie de l"'éthique?
Veux-tu brouiller les cartes?
je sais que tu dis qu'il faut conserver le conséquentialisme (comme l'utilitarisme de Bentham, l'éthique d'un acte se mesure à ce qui resulte) contre la déontologie( "Fais ce que dois", sous entendu quelqu'en soient les conséquences. Kant)*
Les deux positions se trouvent être du champ de la morale.
Mais pourtant j'ai l'impression que l' utilitarisme conséquentialiste d'essence peut aller très loin, au delà de l'éthique...au sacrifice de quelques uns si c'est pour le bien des autres, comme c'est le cas en expérimentation animale. Jusqu'où peut-on aller, puisque, du coup, comme on le lit plus loin, tu dis que les cahiers anti-specistes dont tu es ne revendiqueraient pas de droits pour les animaux ?
Donc je te cite:
"En termes de philosophie éthique, ses rédacteurs sont plus proches des doctrines conséquentialistes que déontologiques (ce qui ne les empêche pas de considérer qu’il entre dans la vocation de la revue de faire connaître les thèses d’auteurs se revendiquant d’une théorie des droits).
Tout ton texte, pourtant, me semble relever d'une revendication des droits. Je retiens ceci de contradictoire dans ta magistrale interview . En effet , + loin, tu écris :
"L’exigence de justice envers les animaux ne se confond pas avec celle de préservation de la biodiversité."
Qui dit justice dit droit. D'ailleurs tu as tout à fait conscience qu'il faut agir en amont, au niveau des lois, avant même qu'elles sortent, par des propositions.
Tu opposes ça à la nécessité de changer les mentalités, que tu relativises. Tu penses que les mentalités n'en ont pas tant besoin, puisque les sondages montent une exigence de "bien-être" animal en France, pays à la traîne pourtant, ce qui s'explique par le poids des lobbies agricoles, de la chasse et de la corrida..(etc)
Autre chose:
"Les Cahiers ne participent pas non plus à cette pensée diffuse qui tend à idéaliser la nature et à imputer tous les maux à la perversité humaine."
Sur ce point, laisse moi te dire que c'est l'histoire de l'oeuf et de la poule. Qu'est-ce qui est premier et cause de l'autre?
Je vois les choses ainsi:
1°.D'abord, la puissance humaine a soumis les êtres de la nature.
2° par manque de limite à donner à cette soumission, le I can s'est transformé en I may.
Ceci s'explique par le fait que nul n'avait prévu qu'on devait avoir de l'éthique pour d' autres êtres qu'humains, ce qui s'éclaire du fait que "le sentiment de culpabilité est de l'angoisse sociale"(Freud in Malaise dans la civilisation), pas morale...ce qui vient du fait que la loi à l'origine ne fut pas tant morale qu'egoïste, par besoin de vivre en sécurité, comme de manière absolument géniale Freud le décrit dans Totem et Tabou, au sujet de la naissance de la loi après le meurtre du père de la Horde primitive.
puisque ce n'était pas prévu que la loi protège les animaux des pulsions dangereuses des hommes, les hommes sont restés ce que la loi leur interdit d'être: des pervers.
On peut aussi dire d'un point de vue existentialiste que l'utilisation hors la loi (qui est la norme dans l'humanité) des animaux débouche sur une transformation de la structure mentale des hommes en perverse.
Après tout, il n'est guère contestable, selon l'observation, que l'humanité, en déniant ce qu'elle fait de condamnable, donc ce qu'elle est, relève de la perversion qui est basée sur le déni de ce qui manque dans le réel, de ce qui fait faille en lui. Tous les pervers sont dans l'incapacité d'affronter la contestation de ce fait qu'ils se sentent détruits par elle;
Cela suffit à en faire une nature humaine, alors que cette nature est loin d'être innée, elle est acquise.
Acquise par la pratique qui n'est rien d'autre que la jouissance des animaux par l'homme, hors du cadre de la loi.
L'interview:
http://www.evana.org/index.php?id=23330&lang=fr .
"Estiva Reus est maître de conférences à l’Université de Bretagne
Occidentale. Elle est aussi membre de la rédaction des Cahiers
antispécistes. Elle vient de publier dans cette revue la traduction de
larges extraits du livre Animal Gospel [Évangile animal] d’Andrew Linzey.
Estiva Reus a bien voulu nous accorder cette interview..."
Enfin, si elle souhaite y répondre.
Bonjour, chère Estiva,
Te serait-il possible de m'expliquer ce qui distingue la déontologie de l"'éthique?
Veux-tu brouiller les cartes?
je sais que tu dis qu'il faut conserver le conséquentialisme (comme l'utilitarisme de Bentham, l'éthique d'un acte se mesure à ce qui resulte) contre la déontologie( "Fais ce que dois", sous entendu quelqu'en soient les conséquences. Kant)*
Les deux positions se trouvent être du champ de la morale.
Mais pourtant j'ai l'impression que l' utilitarisme conséquentialiste d'essence peut aller très loin, au delà de l'éthique...au sacrifice de quelques uns si c'est pour le bien des autres, comme c'est le cas en expérimentation animale. Jusqu'où peut-on aller, puisque, du coup, comme on le lit plus loin, tu dis que les cahiers anti-specistes dont tu es ne revendiqueraient pas de droits pour les animaux ?
Donc je te cite:
"En termes de philosophie éthique, ses rédacteurs sont plus proches des doctrines conséquentialistes que déontologiques (ce qui ne les empêche pas de considérer qu’il entre dans la vocation de la revue de faire connaître les thèses d’auteurs se revendiquant d’une théorie des droits).
Tout ton texte, pourtant, me semble relever d'une revendication des droits. Je retiens ceci de contradictoire dans ta magistrale interview . En effet , + loin, tu écris :
"L’exigence de justice envers les animaux ne se confond pas avec celle de préservation de la biodiversité."
Qui dit justice dit droit. D'ailleurs tu as tout à fait conscience qu'il faut agir en amont, au niveau des lois, avant même qu'elles sortent, par des propositions.
Tu opposes ça à la nécessité de changer les mentalités, que tu relativises. Tu penses que les mentalités n'en ont pas tant besoin, puisque les sondages montent une exigence de "bien-être" animal en France, pays à la traîne pourtant, ce qui s'explique par le poids des lobbies agricoles, de la chasse et de la corrida..(etc)
Autre chose:
"Les Cahiers ne participent pas non plus à cette pensée diffuse qui tend à idéaliser la nature et à imputer tous les maux à la perversité humaine."
Sur ce point, laisse moi te dire que c'est l'histoire de l'oeuf et de la poule. Qu'est-ce qui est premier et cause de l'autre?
Je vois les choses ainsi:
1°.D'abord, la puissance humaine a soumis les êtres de la nature.
2° par manque de limite à donner à cette soumission, le I can s'est transformé en I may.
Ceci s'explique par le fait que nul n'avait prévu qu'on devait avoir de l'éthique pour d' autres êtres qu'humains, ce qui s'éclaire du fait que "le sentiment de culpabilité est de l'angoisse sociale"(Freud in Malaise dans la civilisation), pas morale...ce qui vient du fait que la loi à l'origine ne fut pas tant morale qu'egoïste, par besoin de vivre en sécurité, comme de manière absolument géniale Freud le décrit dans Totem et Tabou, au sujet de la naissance de la loi après le meurtre du père de la Horde primitive.
puisque ce n'était pas prévu que la loi protège les animaux des pulsions dangereuses des hommes, les hommes sont restés ce que la loi leur interdit d'être: des pervers.
On peut aussi dire d'un point de vue existentialiste que l'utilisation hors la loi (qui est la norme dans l'humanité) des animaux débouche sur une transformation de la structure mentale des hommes en perverse.
Après tout, il n'est guère contestable, selon l'observation, que l'humanité, en déniant ce qu'elle fait de condamnable, donc ce qu'elle est, relève de la perversion qui est basée sur le déni de ce qui manque dans le réel, de ce qui fait faille en lui. Tous les pervers sont dans l'incapacité d'affronter la contestation de ce fait qu'ils se sentent détruits par elle;
Cela suffit à en faire une nature humaine, alors que cette nature est loin d'être innée, elle est acquise.
Acquise par la pratique qui n'est rien d'autre que la jouissance des animaux par l'homme, hors du cadre de la loi.
L'interview:
http://www.evana.
"Estiva Reus est maître de conférences à l’Université de Bretagne
Occidentale. Elle est aussi membre de la rédaction des Cahiers
antispécistes. Elle vient de publier dans cette revue la traduction de
larges extraits du livre Animal Gospel [Évangile animal] d’Andrew Linzey.
Estiva Reus a bien voulu nous accorder cette interview..."
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