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Psychanalyse et animaux.

le 20° siècle de la toute-puissance réussie.

13 Octobre 2007, 06:46am

Publié par Jo Benchetrit

Pour ceux qui savent faire des liens entre des choses apparemment dissemblables, le 20° siècle fut le temps où 2 types d’évènements auraient dû nous rendre bien plus lucides sur l'état mental de notre espèce:


1° Un progrès technique fulgurant, nous ayant fait passer de l’ère de la bougie à celle de l’éclairage électrique dont on sait à présent où nous mène l’outrance. Les longs voyages en bateau, pfuit…transformés en quelques heures pour faire le tour du monde avec les avions, le confort dans les maisons avec l’électroménager, comme la machine à laver…une véritable révolution, en un mot, et en moins d’un siècle.
L’homme avait non seulement inventé des outils pour prolonger son bras mais en plus des robots pour faire les choses à sa place ! Il avait enfin du temps pour penser à vivre alors que jusque là, il s’était surtout battu pour survivre.

2° Une régression morale toute aussi énorme, puisque le côté de la planète le plus évolué à ses propres yeux, celui qui avait le vent en poupe, qui voyait fleurir les plus belles intelligences comme un certain viennois, Freud, et tant d’autres, des gens dont la culture semblait devoir être partout divulguée afin que reculent les bornes de la barbarie décrite comme celle des autres peuples depuis l’antiquité, ce côté-là si confiant en lui-même a vu naître un engouement surprenant pour un autre viennois, Hitler, qui justement  se présentait comme l’inverse de Freud, l’inverse de la civilisation, avec un programme paranoïaque basé non sur la pensée mais sur l’affect, et l’affect le plus générateur d’abjections, la haine.

Nul besoin de neo-cortex, en effet pour haïr, pour designer un  coupable imaginaire, pour le lyncher. Il suffit de réagir en processus primaire, opérant une régression au temps de la petite enfance perverse polymorphe.   Ce fut le cas dans sa grande majorité du monde auto-consacré civilisé, ce fut  le cas par  la mise au ban du monde humain d’une partie de cette humanité-là. A ceci près que l’homme Hitler avait relégué ailleurs cette partie en assurant savoir que ce n’était pas des hommes.

Mais le 20° siècle nous a aussi appris que l’espèce  humaine  n’est pas soluble dans des différences ethniques qui se réduisent à des apparences, effets d’une adaptation au milieu comme la peau noir qui est moins chaude au soleil.

En effet, s’il y eut des espèces humaines, si l’homo Sapiens que nous sommes a pu côtoyer Neandertal, pour une raison encore inconnue, il est le seul survivant de la famille des hominidés.

C’est ainsi que le 20° siècle eut 2 faces : coté face, le soleil d’un progrès scientifique et technique enivrant mais côté pile, le sordide nazisme et son cortège de désillusions, sans compter ses guerres fratricides entre nations aussi « évoluées ».

Mais à y regarder de plus près, un point commun :

Côté face, la toute-puissance instrumentale, le recul de l’ignorance.

Côté pile, la toute puissance aussi, l’impression d’avoir non seulement le droit de massacrer mais le devoir de le faire  pour le bien de l’humanité.

Comme dit une pub, aux yeux des hommes,  « tout est possible, tout est réalisable. »

Voilà où le ver se situait dans la p’homme, dans ce fantasme de toute-puissance réveillé ou plutôt alimenté par le progrès technique, car il n’a jamais quitté Homo Sapiens qui est de ce fait, tout sauf sapiens c'est-à-dire sage, fantasme, qui, hélas, trouve son origine au temps d’autres fantasmes, ceux-là destructeurs, ceux du tyran dit aussi sa majesté le bébé.

En effet, qui dit toute-puissance dit impuissance car le sujet par rapport à ses pulsions non civilisées par la Loi d’interdiction de l’inceste n’existe plus que dans le sens de sujet de la reine. Et cette reine, c’est la jouissance, reine aussi impérative, absurde et arbitraire que la reine de cœur d’Alice au pays des merveilles.

De ce fait, toute régression au stade d’avant la Loi est un inceste, donc toute barbarie est un inceste, tout psychopathe est incestueux et le nazisme est une psychopathie de groupe, une résistance à l’évolution mentale, donc morale, fatalement morale que ce soit enfin clairement dit, donc un retournement des valeurs, un retour au temps où rien ne devait entraver la réalisation des désirs du sujet. Ou plutôt faut-il absolument le formuler ainsi pour comprendre qu’il ne s'agit pas de liberté mais de dépendance, et ne pas parler de désirs du sujet mais bien plutôt de l’assujetti au surmoi primitif, celui qui dit « Jouis » et que Lacan décrivait magistralement comme une « figure obscène et féroce ».
Avec Lévi-Strauss et d'autres scéptiques quant à un humanisme de rigueur,  dégoûlinant de narcissisme outrancier, je crois qu'on ne peut se leurrersur notre avenir si on sait regarer notre présent et notre passé avec des yeux un peu neuf, et dégagé de tous préjugés.
Je dirais qu'on a mangé notre pain blanc...Et que nous amorçons tout autre chose, le temps où notre progrès technologique aveugle et inconscient de ses effets aura des  consequences telles que tout va basculer.

La  condition humaine, on le sait plus forte que toutes les autres, puisqu'on a réussi à exterminer des  prédateurs extrêmement impressionnants d'efficacité, comme certains félins sauvages, est vouée à changer d'approche d'urgence ou à être confrontée à l'échec grave à plus ou moins long terme.
Y rester, cest accezpter que la pulsion de mort régisse amajoritairement nos vies.
Ses effets sur le climat, sur les espèces autres qu'humaines, mais à présent visiblement sur nous tous, font de l'homme un être destructeur qui n'épargne personne, pas même lui. A trop vouloir ne pas rogner sur le plaisir (en voulant "profiter de la vie"), plaisir dont on sait que c'est la moindre excitation qu'il recherche, donc la mort, on en arrive à devenir un être kamikaze.

On peut dire que les terroristes du Wold Trade Center étaient des monstres inhumains. Cependant, ils ne sont que notre hideuse mais réaliste caricature.

 

C’est ainsi , dans ce point régressif que le monde se transforme de manière kleinienne, en bonne et mauvaise mère.
A ce stade de régression, en effet, le progrès technique est vécu comme la bonne mère qui va nous aider. Il va de soi que les sous-hommes, le monde qui nuit aux hommes selon Adolf, sont alors la mauvaise mère.

Nul n’ignore ceci : il faut et il suffit que l’on dise qu’un homme n’est pas un homme pour que les tabous de le maltraiter tombent.
Pourquoi ? C’est à ce problème que le considère comme central que je vous demanderai ici de vous atteler. Car ce qui suit sera consacré à l’effet que produit sur l’homme le rapport aux (autres) animaux qui est le  fondement de nos civilisations. Ce qui explique en quoi toute civilisation a laissé entrer en elle sa pire ennemie, la barbarie, qui l’empêche à jamais de s’installer de manière irréversible au cœur de l’humanité.
 
Au passage, on a pu noter   que   la vision réifiante et technique du vivant né avec les élevages industriels émergeants se mettait au service de la régression mentale qui a pu  logiquement mener à l’industrialisation d’un génocide, démontrant puisqu’il le faut aux yeux des aveugles humains qu’on ne peut impunément mettre le doigt dans un engrenage aussi mortifère. Mais le manque de lucidité, effet du puissant mécanisme de défense pervers que Freud a nommé le déni a fait que nul ne veut le savoir jusqu’à présent. Le désastre moral mène à la destruction de celui qui en est le siège. Nulle raison de croire que cela peut s’arranger tant que l’homme se jugera prioritaire au détriment de tous ses colocataires des autres espèces.
Ainsi, l'animalité c'est d'abord notre nid, puis on en est parti volontairement ce qui est l'effet d'un fantasme de toute-puissance du choix biologique, aussi impossible à réaliser dans le réel que le transexualisme puisque les chromosomes ne mentent pas, eux.
Puis l'homme a réifié l'animalité.
Donc lui.










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V
Il est extrêmement décevant de constater que la police de la pensée et le politiquement correct sévissent même ici.Il est donc interdit d'en finir avec les tabous anthropocentriques, un comble sur un site qui se réclame de la libération animale.Je n'ai fait aucun discours pousse au crime, mais en enlevant mon commentaire certains qui n'ont pas eu le temps de le lire, vont maintenant le croire. Procédé malhonnête.Que le judaïsme affirme que les juifs sont le peuple élu est un fait, n'en déplaise à ceux qui ne veulent pas regarder la réalité en face.Dresser un parallèle entre judaïsme et nazisme n'est nullement un éloge de ce dernier, au contraire, c'était clair dans mon commentaire.Je suis assez consterné que Jo Benchetrit, qui par ailleurs dit des choses vraies que j'approuve entièrement, perd tout sens critique dès que l'on aborde le judaïsme. Il est pourtant le fondement de la société judéo-chretienne anthropocentriste qui met l'homme sur un piedestal et traite les non humains en choses sur lesquelles nous aurions tous les droits.Ce manque de lucidité me sidère...
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D
Tout à fait OK, Jo. Vous n'avez pas à laisser cette immondice de commentaire nazi, et je ne suis qu'un modeste chretien ancien résistant..
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D
Tout à fait OK, Jo. Vous n'avez pas à laisser cette immondice de commentaire nazi, et je ne suis qu'un modeste chretien ancien résistant..
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J
 Je fais sauter le discours pousse au crime de Verité qui, cette fois , a mis un commentaire faux et  delirant.. Peut mieux faire. Le nazisme est justement dans ce discours. Berk. ça m'écoeure.
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