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Psychanalyse et animaux.

Le nazisme, crime contre l'humanité ou l'animalité?

6 Janvier 2008, 14:01pm

Publié par Jo Benchetrit

Je vous colle un extrait de mes interventions dans le blog de PIerre Assouline.
http://passouline.blog.lemonde.fr/2008/01/03/dante-navait-rien-vu/



Qu’est-ce que l’humanité ?
Si l’humanité est prise au sens d’une espèce animale, alors, en effet, le nazisme est aussi un crime contre l’animalité.
Mais l’humanité est un signifiant dont un des sens, et pas le moindre, est d’être quelque chose comme la plus vertueuse des vertus.
La vertu compassionnelle, intelligente, pacifiée, triangulée, généreuse, vraiment civilisée, en 3 mots, dénuée de barbarie.

En ce sens, le nazisme comme symbole de l’abjection du desir humain quand il se réalise sans censure est un crime contre l’humanité.
Mais plus globalement, et je vais vous titiller au niveau de l’humanisme le plus courant:
L’HUMANITÉ EST UN CRIME CONTRE L’ HUMANITÉ.
En tant qu’espèce organisée de façon barbare, narcissique et sans gêne, du fait de ses crimes contre l’animalité,
contre la vie, contre la nature, contre le réel, contre l’être, l’humanité bafoue ses idéaux résumés dans le terme humanité, avec une bonne conscience psychopathe absolue.
C’est pour cela que les camps nazis comme le traitement que subissent les autres animaux de notre part sont des crimes contre l’humanité.
Bien-sûr d’autres crimes inter-humains sont inhumains sans relever du terme crime contre l’humanité.
Il faut dire que les seuls crimes qui soient vraiment semblables aux crimes nazis jusque là me semblent être les traitements envers les animaux.
On le dit bien: on les réduit à des animaux, on les traite comme des animaux.On le dit, mais on ne veut pas savoir ce qu’on dit, signe de déni pervers. Et c’est ce même déni qui pousse à s’insurger dès lors qu’on renverse la proposition de cette simple manière logique : si on traite les hommes comme des animaux et que c’est ignoble, le traitement des animaux l’est aussi.

Ainsi, l’horreur comme l’erreur est humaine. Et pour que ça continue il faut et il suffit de continuer à faire comme si on ne savait pas notre inhumanité dès lors que la victime n'est pas classée de l'espèce humaine.

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G
On s'arroge toujours les qualités pour soi et les défauts pour les autres (l'histoire de la paille et de la poutre est toujours d'actualité !). L'humanité est devenue synonyme de bonté, de bienveillance, alors qu'elle véhicule la barbarie, l'horreur, la torture, le crime...C'est paradoxal, mais on projette toute notre mauvaiseté sur les animaux (bestial, forcément bestial), notre bêtise aussi (les animaux sont des bêtes, avec tout ce que cela a de péjoratif)...Les hommes font le même travail sur le vocabulaire avec les femmes, certains mots masculins mis au féminin deviennent péjoratifs (un gars, une garce, un entraîneur, une entraîneuse, etc.). Les économistes néolibéraux l'ont bien compris qui traitent leurs opposants de réactionnaires, de passéistes, etc...Et de s'approprier le mot "libéral" qui a perdu son sens premier.Les mots sont souvent menteurs mais révèle leur dualité si on y réfléchit un peu. Le problème, c'est que réfléchir, c'est pas vraiment à la mode !
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