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Psychanalyse et animaux.

Ecologie - Outre-Manche, la vivisection n'est plus toleree,

27 Janvier 2006, 16:55pm

Publié par Jo benchetrit

J'ai reçu ces news, pour se donner un peu d'espoir de progrès humain...sous la contrainte, hélas...pas moyen que Narcisse sorte la tête de l'eau autrement. Pauvre mec.


 


Ecologie - Outre-Manche, la vivisection n'est plus toleree, Courrier
international n° 794, 19/01/06
Emma Marris et Tom Simonite, Nature

Plusieurs groupes extremistes de defense des animaux harcelent les
chercheurs britanniques. Ils les amenent a cesser leurs travaux, voire a
quitter leur pays.
La construction du laboratoire de recherche biomedicale a l'universite
d'Oxford aurait du etre achevee a l'automne 2005, mais l'entrepreneur charge
du projet s'est retire en juillet car ses ouvriers avaient recu des menaces
de certains groupes extremistes engages dans la defense des animaux. Les
travaux ont donc ete interrompus et viennent juste de reprendre. Le projet a
deja accumule dix-huit mois de retard.
L'universite a toujours assure qu'elle poursuivrait la construction de ce
laboratoire, qui doit remplacer ses anciennes installations
d'experimentation animale. Mais elle a du faire appel a de nouveaux
entrepreneurs, dont l'identite est tenue secrete, meme si un groupe de
defense des animaux affirme pouvoir et vouloir la reveler. Le 30 novembre
2005, les ouvriers ont apporte du materiel sur le chantier sous la
protection de la police. Un dispositif de securite complexe et onereux a ete
mis sur pied pour proteger les entrepreneurs et le site. Les difficultes de
ce projet de 20 millions de livres [30 millions d'euros] illustrent les
problemes auxquels sont confrontes, depuis trente ans, les chercheurs
britanniques qui utilisent des animaux. Les difficultes se sont accrues au
cours de la derniere decennie, depuis que les defenseurs les plus
extremistes des droits des animaux s'en prennent personnellement aux
scientifiques, lesquels se sentent desormais menaces.
Les chiffres officiels de 2005 ont toutefois montre une diminution du nombre
d'attaques. Les nouvelles lois proposees peu apres l'interruption des
travaux a Oxford y ont peut-etre contribue. Adoptees au cours de l'ete 2005,
elles interdisent de manifester devant un domicile pour terroriser les
residents et de recourir au harcelement pour infliger des dommages
economiques a une entreprise. Les chercheurs, quant a eux, ont change de
tactique. Au lieu de dissimuler leurs travaux au public, ils sont desormais
plus ouverts et multiplient les informations sur les benefices de
l'experimentation animale pour la medecine. Un sondage informel realise par
Nature revele cependant que les traumatismes des dernieres decennies ont
laisse des sequelles. L'eventualite d'un risque personnel pese sur les
chercheurs, leurs instituts et les relations qu'ils entretiennent. Les
personnes qui nous ont parle ont presque toutes demande a ce que leur nom ne
soit pas publie. Consequence, entre autres, de ces tensions, ceux qui
entrent dans la carriere scientifique preferent ne pas travailler avec des
animaux. "Tres rares sont les gens a vouloir fonder leur carriere sur la
primatologie ou la recherche animale", confie un primatologue d'une grande
universite. Il est difficile de trouver des techniciens pour les
laboratoires parce qu'ils sont souvent rebutes par les mesures de securite.
"Qui serait pret a faire mettre son telephone personnel sur liste rouge, a
faire retirer sa voiture des listes d'immatriculation officielles et a
apprendre ce qu'il faut faire en cas de filature ?" demande un
administrateur de laboratoire. Craignant pour leur personnel et leurs
locaux, certaines universites veillent a ne pas faire parler d'elles et de
leurs experimentations animales. Une dizaine d'etablissements ont toujours
des laboratoires de primates. Un chercheur en neurosciences confie toutefois
avoir renonce a celui de la grande universite dans laquelle il travaille et
qu'il etait le seul a utiliser. "Il n'y a pas eu d'interdiction veritable.
Mais ce n'etait pas encourage parce que considere comme un risque potentiel
pour l'universite", explique-t-il. Les chercheurs se disent aussi handicapes
par la severite de la reglementation en matiere d'experimentation animale.
"Personnellement, je ne le ferais pas, explique un eminent chercheur en
neurosciences, mais je sais que certains collegues partent sur le continent
parce qu'ils ont l'impression qu'il y a trop d'obstacles en
Grande-Bretagne."
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International
Une contestation qui s'etend dans le reste de l'Europe

Aux Etats-Unis et en Europe, certains defenseurs des droits des animaux ont
adopte les methodes illegales utilisees par les organisations extremistes
britanniques. C'est du moins ce qu'affirment la police et les organismes qui
suivent les mouvements contestataires. Selon eux, alors que le nombre des
incidents semble diminuer au Royaume-Uni, il est au contraire en hausse
ailleurs dans le monde. "Les militants britanniques de la protection animale
ont beaucoup de savoir-faire en matiere d'action extremiste", assure un
porte-parole de l'Unite nationale de coordination tactique sur l'extremisme,
service specialise de la police cree en 2004. Ils ont noue des liens aux
Etats-Unis, et "l'on note aussi une augmentation des activites extremistes
en Europe continentale, directement liees a celles qui ont lieu de ce cote
de la Manche", ajoute-t-il.
 Le militantisme s'est exporte a la suite du durcissement de la legislation
et du renforcement des controles dans le Royaume-Uni, estime Mark Matfield,
le directeur de l'European Biomedical Research Association (EBRA), une
association londonienne qui demande a l'Union europeenne de mieux soutenir
et proteger les chercheurs utilisant des animaux pour leurs travaux. "Au
cours de la premiere moitie de 2005, les actions illegales se sont
multipliees en Suede, en Suisse, aux Pays-Bas et en Allemagne, affirme-t-il.
Des militants britanniques en sont souvent les auteurs ou y ont participe."
Plusieurs organisations britanniques comme Animal Liberation Front et Stop
Huntingdon Animal Cruelty (SHAC) ont des antennes actives dans d'autres pays
europeens et aux Etats-Unis. Carrie Wolinetz, porte-parole de la Federation
of American Societies for Experimental Biology, un organisme implante a
Washington qui milite en faveur de la recherche biologique, le confirme.
"Les campagnes de SHAC et du Front de liberation des animaux sont nees au
Royaume-Uni, puis ont ete exportees parce qu'elles ont, helas, prouve leur
efficacite", explique-t-elle. Les defenseurs des animaux aux Etats-Unis ont
environ cinq ans de retard sur leurs homologues britanniques, estime George
Goodno, porte-parole de la Foundation for Biomedical Research, une
organisation americaine a but non lucratif qui defend l'utilisation des
animaux de laboratoire et collecte les informations sur les actions
contestataires illegales. "Mais la tendance est incontestablement a la
hausse", deplore-t-il.
Les Etats-Unis ont pris conscience de l'activisme croissant des extremistes
de la cause animale dans le pays, en septembre 2005, lorsque Huntingdon Life
Sciences, un institut de recherche qui effectue des tests sur les animaux,
s'est vu refuser a la derniere minute son introduction a la Bourse de New
York. De l'avis general, cette rebuffade a fait suite a des menaces
proferees par le SHAC, lequel a rapidement crie victoire. A Washington, la
Chambre des representants et le Senat procedent a l'examen de textes de loi
visant a faciliter les poursuites judiciaires a l'encontre des militants qui
feraient subir des dommages economiques aux entreprises, aux laboratoires
universitaires et aux zoos. Les projets de loi americains prevoient une
peine d'emprisonnement de dix ans pour tout dommage superieur a 100 000
dollars [83 000 euros] inflige a une entreprise. Temoignant devant le Senat,
John Lewis, charge de la lutte antiterroriste au FBI, a assure que les
actions illegales etaient essentiellement destinees a empoisonner la vie des
entreprises visees, avec des menaces telephoniques, des actes de vandalisme
et des manifestations bruyantes devant le domicile de leurs dirigeants.
George Goodno en a recense quatre-vingts aux Etats-Unis en 2004, mais il
estime que, si la tactique consiste seulement a mener des actions de
harcelement permanent tout en restant dans les limites legales, ces
incidents ne constituent que "la partie visible de l'iceberg".
<http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=59103&provenance=ecologie&bloc=01#>


 


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