enfants / animaux
attention ceci est une sauvegarde encore brouillon.
Le rapport enfants / animaux.
“Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous” écrivait Kafka en 1904.
On a tendance à penser idéal ce couple-là. A coup sûr, ils se comprennent, et sont faits l’un pour l’autre suppose avec joie le vulgum pecus, trop heureux d’avoir trouvé avec les seconds de quoi distraire sans efforts les 1°.
Et il est vrai que les enfants ont souvent une réelle attirance spontanée pour les animaux. Ils sont intéressés par eux, amusés, consolés…Mais chacun sait aussi qu’ils sont de fameux dangers pour les animaux, les petits au sadisme si innocent qu’on peut hesiter à l’appeler ainsi tant ils sont plus amoraux qu’immoraux.
Mais si on parle ici des animaux de compagnie, ceux-ci, à juste titre, se méfient bien souvent de ceux qui n’ont aucune limite spontanée avec eux. Les doigts avides de toucher le chaud nounours vivant peut s’égarer partout, y compris dans les yeux…La queue est tirée, les animaux sont serrés avec avidité dans les bras…Toutes les pulsions en éveil, l’enfant veut exercer sa maîtrise sur le petit chien ou chat qui, pour sa part, n‘a pas le droit de se défendre de l’envahisseur indélicat sous peine, parfois, de mort.
Mission est laissée au parent de veiller à ce que le petit pervers polymorphe ne fasse pas de mal à l’ animal. Mais pour « posséder »(quel mot à propos de vivants sensibles !) un animal, il faudrait intelligence complète, de coeur et de tête, ce qui n’est pas souvent le cas.
Les parents, donc, sont conditionnés à penser que le must de la distraction pour un enfant c’est la visite au zoo, ou encore au cirque avec animaux. Les parents, en général, n’ont pas plus de raison de réfléchir que celui qui n’a pas d’enfant, dans un monde où il est conseillé de croire ce qui se transmet de génération en génération et de chausser les charentaises des anciens sans se poser de questions. Faut dire, qu’à coup sûr, elles seraient gênantes. Du genre : De quel droit leur fait-on subir tout ça ? Les hommes sont certains d’être légitimement fondés à prétendre avoir tous les droits, à affirmer être prioritaires sur tous les autres, et propriétaires de tout ce qui est. C’est ça l’humanisme dont je parlerai ici et dont se désole Lévi-Strauss dans cette phrase dite à Guillaume Durand lors d’une interview : « Je serai pessimiste tant que les hommes ne se départiront pas de leur humanisme exaspéré. »
Question en apparence peu scandaleuse et qui pourtant a de quoi vous couper de la Terre entière, à entendre du reste de l’espèce qui s’en croit le centre. La lui poser est la confronter au gouffre du vide abyssal d’une non réponse sinon une de mauvaise foi c’est à dire fondée sur une option métaphysique d’obédience religieuse. Et ceci, même chez les athées, car où classer cette conviction qui relie tous les hommes de tous pays entre eux, cette internationale de l’humanisme qui condamne les animaux à être les véritables damnés de la Terre ? Celui qui ose dénoncer l’humanisme n’est pas des nôôôôtres. Il n’a pas bu son verre (métaphore du sang du père tué de la horde primitive telle que l’a proposé le christianisme) comme les autres ! Et ces damnés de la Terre ne se mettront pas debout. Ils ne crieront pas : « Abolition de l’esclavage ! » « Liberté pour tous !» Ils ne diront pas, comme Luther King : « j’ai fait un rêve… »
Les hommes disent que parler est le propre de l’homme. Lacan assure que pour qu’il y ait parole, il faut qu’il y ait quelqu'un pour recevoir, pour comprendre le message. Les animaux crient probablement : « C’est par où la sortie de cet enfer fait par les hommes à notre intention ? »