Le syndrome de Tartuffe.
Le syndrome de Tartuffe.
Ce qui frappe celui (homme rare) qui accepte tant bien que mal de savoir ce qui se passe dans le monde, c’est que les gens de partout et de tout milieu font subir, directement ou indirectement des choses abominables aux autres vivants sensibles du règne animal.
Ce qui ensuite l’atterre, c’est la désinvolture avec laquelle ils font ça, alors même que ces humains affirment avoir de quoi savoir discriminer le bien du mal, au point d’en avoir fait un de leurs propres, à tort, ce qui d’ailleurs semble la fatalité de ceux-ci.
Ce qui enfin l’achève, c’est de constater que ses alter ego les plus proches, souvent, trouvent exagéré non pas le terrifiant traitement réservé aux bêtes qu’il préfèrent en général ignorer (« Cachez ce sein »…), mais le fait que l’on puisse s’en offusquer au point de ne point vouloir en être complice, au point de faire de la lutte pour que ça cesse un projet urgent. Ils déprécient quand ils ne les tuent pas ceux qui voient dans ce projet la seule preuve véritable de la dignité humaine, l’ultime chance pour le monde vivant de s’en sortir, et un grand espoir, que je nourris pour ma part tout en sachant que c’est plus improbable que de gagner au loto, que l’homme un jour guérisse.
Car l’homme est malade. Diagnostic évident : c’est un pervers polymorphe, nom donné par la psychanalyse à la libido du jeune enfant et qui désigne la barbarie lorsque c’est un adulte qui en est atteint. Ceci donne au kamikaze sa dimension la plus humaine possible, car, sans le savoir, tout homme se laissant dominer par sa pulsion de mort, comme nous tous, ne peut être épargné longtemps par le feu qu’il allume.
Mais ce kamikaze n’en veut rien savoir et reste convaincu qu’il ne veut que son bien, et qu’il le vaut bien, qu’il ne peut rien faire de mal si c’est pour le bien des hommes, vu qu’Homo Sapiens Sapiens est élu des dieux, voire s’il est darwinien, de la déesse Nature qui l’aurait selon lui mis au sommet des autres, ignorant que cette conviction égoïste et érotomaniaque donc mégalomaniaque est justement ce qui le livre au puissant Thanatos, justement donc ce qui lui nuit.
La première question que je me pose quand je reçois quelqu'un en 1° intention, c’est de quoi se plaint-il ? Et immédiatement après : comment en est-il arrivé là ?
Ce sera ma question : comment cet animal qui a renié son animalité, cet animal qui parle de manière articulée, cette bête pas très prévoyante quant aux consequences de ses actes mais si ingénieuse dans ses découvertes techniques a pu prendre la grosse tête au point de ne plus vouloir imaginer que ce qu'il fait pour lui, même si c’est un être vivant sensible qui subit des atrocités, puisse être mal.
C’est quand même gros, non ? Je ne vois pas la différence avec n’importe quel psychopathe : un sens moral absent. Ce qui confirme mon diagnostic de perversion.