Qui est fou? Le juste et résistant? Ou celui qui est dans la norme?
« Le monde est fou, et ce serait être fou par un autre tour de folie que de ne pas être fou. »
Blaise Pascal.
Cette phrase me semble absolument adéquate au sujet qui m'occupe : la façon de se comporter de l'espèce dite humaine (expression en soi assez folle quand on sait de quelle singulière inhumanité nous pouvons nous prévaloir) dans le monde. Son rapport aux autres espèces, issu d'un rapport à la Nature absolument abusif est d'une qualité particulière, celle qui, chez l'enfant, créerait la psychose : notre relation à elle n'est en rien triangulée par la limite de la Loi. Quand je parle de Loi avec une majuscule pour la distinguer des lois écrites par les hommes, je parle de ce qui, en conformité avec la morale, permet à tout un chacun de vivre en tranquillité. Ce qui signifie à l'abri de ce qui nous menace, les pulsions destructrices des autres hommes ... et même des siennes. Cette Loi est appelée interdit de l'inceste.
Cependant, m'objecterez vous, on a des lois. Et ces lois, de plus en plus peut-être, régissent un certain nombre de choses dans notre relation à la nature et aux autres espèces.
Certes, et, en effet, une prise de conscience de plus en plus aiguë de ce notre action destructrice semble être en train d'émerger.
Mais pour le moment, à part la protection d'espèces anéanties par nous et où il ne reste que quelques exemplaires, je ne vois guère de lois qui protègent vraiment les animaux.
Oui, on a réussi à avoir en France une loi dans le code pénal qui reconnaît les animaux comme êtres sensibles. Mais il y a dans cette loi un vice : il ne faut pas les faire souffrir "sans nécessité" ! Donc cela exclut de la sanction les souffrances inhérentes à l'élevage, à la recherche, au dressage etc. en un mot toutes les souffrances qui nous sont utiles ou agréables, ou les 2. Cette loi est donc, si ce n'est tout-à-fait fantoche, parfaitement au service de la folie de notre société , qui veut que ce qui est bien pour l'homme soit considéré comme étant bien.
Il me semble clair que si une boussole morale prend pour le Nord du bien celui qui s'accorde au bon plaisir d'un prince, on n'est plus dans une politique respectueuse de chacun mais dans un système servant un seul, l'homme, ici en place de ce que nous repèrerions comme une tyrannie si ce n'était pas des animaux qui en pâtissaient mais des hommes. C'est ici que se structure la folie des hommes, à partir d'une morale qui n'est qu'un canada dry de morale, une imposture au service du fantasme des hommes « de le valoir bien », une mégalomanie qui n'inquiète que les gens de la marge, ceux qui sont, eux, vus comme fous par la folie des hommes.
Ce texte est un appel à faire le choix de la résistance à la tyrannie et une explication que ce qui est soi-disant bon pour les hommes n'est qu'une jouissance meurtrière tant pour leurs victimes que pour eux-mêmes.
Le nazisme est une forme d'inceste. On doit rester entre soi, ne pas se mélanger (ici, à ce qui n’est pas aryen), ce qui est contraire à la fonction de la Loi qui demande que l'on ne se marie pas entre soi. En ce sens tout racisme et par extension tout ostracisme est incestueux. pour vivre il faut fur l'inceste qui vous pllace sous le signe exclusif de la jouissance barbare, celle qui sert son Dieu Thanatos.
Il est étrange que la nature non plus ne soit pas incestueuse en général. L’explication donnée classiquement veut que l’on s’attarde sur la génétique. En effet les animaux qui se reproduiraient en famille ne pourraient le faire longtemps, à cause des tares qui, se retrouvant dans les 2 doublent leurs chances de les voir apparaître et finir par rendre stérile la descendance.
Or la Loi protège également des pulsions perverses de la petite enfance. A l’inverse la tyrannie nazie demande à ce que ces pulsions soient satisfaites obligatoirement. De manière suffisamment autoritaire pour que le Moi des sujets ne soit pas en conflit avec leur surmoi. Car du fait que le tyran se substitue au surmoi post-oedipien en reprenant les injonctions du 1° surmoi celui qui impose jouissance au petit enfant pervers polymorphe, le sentiment de culpabilité disparaît et on se retrouve devant une psychopathie sociale. Pour reprendre l’exemple criant (et même vociférant !) du nazisme, tout ce qui est interdit par la Loi, comme réduire l’autre à un terrain de jeu pour sa jouissance perverse, puisque violer, tuer ou torturer était devenu le devoir de tout « bon aryen », avec et sans jeu de mots.
La boussole morale était tout entière orientée vers le nord de la maladie mentale du clown Hitler, qui prenait pour bien le bien de l’humanité, l’aryen n’étant pas une race d’homme parmi d’autres mais LA race, que dis-je ? L’Espèce Humaine. Homo Sapiens Sapiens .Du coup, ce bien se définissait par l’élimination de la tentation de s’accoupler avec les non aryens, donc les faux hommes dont les juifs étaient, du moins dans un 1° temps, les plus dangereux pour l’humanité et estampillés du cigle infâmant aux yeux spécistes de "non-hommes", exprimé par le terme « sous-hommes », donc d’animaux. Et pour éloigner le désir fatal à notre « sainte » humanité-- humanisme oblige-- seule l’élimination des objets libidinalement convoités aurait un pouvoir salvateur.
Le mot d’ordre du nazisme qu’on retrouve dans Mein Kampf c’est qu’il fallait débarrasser la terre de l’espèce juive polluante de l’espèce humaine en voie de disparition aux yeux pourtant pas bleus d’Adolf le brun identifiant comme seuls hommes les blonds aux yeux bleus…Il est assez « comique » de voir des arabes comme le grand Mufti de Jérusalem unis à Adolf pour et par le pire : la haine des juifs qui, pour Adolf étaient symboles de la brunitude dégénérante menaçante. De même il était quand même étonnant et assez daltonien de la part d’Adolf de ne pas voir sa propre brunitude et la blonditude, yeux bleus de nombre de juifs.
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