Traditions taurines pornos. Voyage de sadiques et feria de Seville.
Porno, la corrida, pourquoi dire ça?
Cette soi-disant tradition qui n'est légalisée que depuis 1951 n'est en effet ni un art, qui demande sublimation, ni un sport, encore moins un défi de la faiblesse du petit homme courageux devant une brute acéphale et dangereuse, un fauve sanguinaire et carnassier, mais une séquence pornographique, à ceci près qu'au lieu d'adultes volontaires, il s'agit là d'un groupe de mecs vicieux, qui, en réunion et devant un public excité, va tour à tour humilier, narguer, percer de toutes parts une victime offerte à leurs moeurs dépravées. Tout le bla bla autour, les passes (comme dans la prostitution...)la "véronique", (comme la plante calmante!) , ne servant qu'à...endormir les scrupules du chaland faussement naïf. et à faire croire qui: ya quelque chose à voir en dehors de l'horreur, à laquelle les"étrangers à cette "noble " tradition ne peuvent accéder sans un minimum d'efforts!
Porno, car ce dispositif de pantins qui rappellent étrangement le Casanova de Felini fait bander et mouiller les petites culottes, la tragique mise à la disposition pour un supplice d'un être donné en pâture à une foule lyncheuse. Ce mécanisme transgressif et donc festif attire les foules, comme le firent les exécutions capitales il y a peu de temps en Europe et en ce moment dans les pays où ça se pratique encore. On se souvient tous des foules agglutinées devant les meurtres publiques des femmes adultères ou dites telles en Afghanistan.
La transgression fait jouir, que ça s'appelle tauromachie(proche de ce néologisme:"tarémachie"), ou femmes tondues à la libération, ou viol, ou meurtres, ou encore...esclavage...d'où l'obscénité du génocide nazi menant des victimes dénudées, humiliées, tondues dans les "chambres" à gaz.
Oui, ce que vous lisez d'une main avec un livre de Sade dans l'obscurité de votre chambre, sorti d'un univers textuel, pour rejoindre un passage à l'acte dans sa pleine lumière pour les pervers devient un crime plein de volupté...encore sexuel.
Les habits de "lumière" ne mettent en lumière que ça: la monstruosité du désir humain( Castoriadis) quand il se donne le droit de se satisfaire tel quel.
L'univers transgressif des fêtes taurines que sont les ferias en témoigne: l'homme en général est un pervers sado-maso qui ne passe pas à l'acte plus souvent pour une unique raison: la trouille d'être puni.Cf. Freud: "La culpabilité, c'est de l'angoisse sociale"(in Malaise dans la civilisation)
Cette phrase si basse et petite d'un peintre respecté, Bacon, qui inspire des monstres sadiques qui font leur beurre sur le mal, comme Hirst, exprime en un raccourci saisissant tout ce que veut dire le mal:
" La corrida est comme la boxe : c'est un apéritif merveilleux pour l'amour ", Francis Bacon cité dans John Russell, Francis Bacon, Paris, 1994, p. 143.
Écrivons aux agences de voyage pour leur demander de retirer ce genre d'annonce de leurs circuits, mais il faut être lucides, et il y a des tas de touristes pour les ferias, en particulier de Séville et en France de Bayonne...Les agences de voyage font leur beurre là-dessus et ne changeront sans doute pas.
Faut dire que si certains bandent (et rient...jeu de mots et de morts, réduisant au stade du psychopathe des gens tout à fait normaux, comme les nazis le soir en famille) devant ça, d'autres hurlent leur chagrin de ne pouvoir intervenir mieux pour l'éviter :
Voici plus bas ma lettre en réponse à cette annonce:
"L'agence de voyages Revel Voyages propose, pour les vacances 2006, une excursion à Séville pendant la feria pour découvrir les traditions taurines dans une ferme andalouse."
Madame, monsieur,
Il me semble déplorable d'associer un pays à une pratique barbare, sous le
prétexte, qu'en effet, il y a des gens qui croient que leur séjour doit y
passer par les corridas.
N'oubliez pas que 82 % des français sont contre les corridas. N'oubliez pas
que près de 70% des espagnols sont aussi dans ce cas; et que des villes d'Espagne se sont déclarées non taurines.
Merci donc de cesser de traîner ce beau pays dans cette boue qui le
déshonore et d'aider à en faire découvrir autre chose que la banalisation
des tortures d'animaux... Il y a des petits trésors à y découvrir en dehors de ces
exhibitions sanglantes .
Salutations pleine d'espoir que vous comprendrez que ceci est un sale choix.
Jo Benchetrit.
Je n'arrive toujours pas à comprendre en quoi cette image de malheur peut-être un plaisir des yeux.
Et vous?
Que dit son regard? Jérome Lescure s'étonnait de ce regard du condamné qui s'était posé sur lui tandis qu'il filmait.
Épuisé de souffrance, que dit-il au cinéaste juste qui souffre et pleure en le filmant? Que dit-il, sous l'effet de traumatismes répétés, tant psychiques que physiques, et cela depuis bien avant son entrée dans l'arène éblouissante après avoir traversé un long couloir noir dans ce but, alors qu' il a été dénutri depuis des jours, battu, et je vous passe sur les autres sévices, le tout dans le but de l'affaiblir pour affronter les petits hommes "courageux" mais pas téméraires... avec en premier le picador qui a fourragé sa nuque afin que ne pouvant plus soulever sa tête, il ne puisse les encorner ? Son douloureux message pourrait être : " Pourquoi moi, qu'ai-je fait pour endurer tout ça? Que me veulent-ils? Que dois-je faire pour sortir de là?
Chez nous, les autres animaux qu'"humains", ceux qui ne sont pas pervertis comme vous, il y a une logique, on ne fait pas souffrir pour rien, surtout chez les herbivores comme moi. Là, tout ce que je subis qui bientôt devrait s'arrêter car je ne tiens plus debout...n'a aucun sens."
Mais ne peut-on l'entendre ainsi:"Plus jamais ça"?
Que diriez-vous devant un gamin sadique qui s'amuserait à planter des fourchettes dans un chat? Que c'est de l'art? Qu'il faut mettre un peu de musique, un tutu rose pour bien faire, et tortiller du cul en hurlant la liesse d'être ensemble à partager cette indigne jouissance en toute impunité ?
Je vous laisse imaginer...ce que vous lui diriez!
Et bien là, on ne peut rien dire. Notre loi abjecte permet ça depuis 1951, date de la légalisation de cette ignominie.
Comment croyez vous qu'on puisse alors espérer atteindre la civilisation? comment se leurrer en affirmant que le nazisme est mort, alors même que notre terrible méchanceté a toujours le droit de s'épanouir ?
Si vous me répondez: "Mais ce ne sont que des bêtes", comme je le suppute, vous ne pouvez pas ignorer que le nazisme fut basé sur la phrase: "Mais ce ne sont que des ...juifs, homos etc."
Ce qui est la source de la levée de la censure et la porte ouverte sur l'enfer des pulsions.
Victimes collatérales, chevaux torturés, battus également après, car paniqués ils ne peuvent entrer dans leur camion pour repartir. On estime que les chevaux des corridas ne vivent qu'au plus 5 ou 6 ans, sur leurs 30 ans d'espérance de vie...:
Merci à Jérôme Lescure pour ces tristes photos..images de notre terrible et obscène humanité. Bravo pour votre courage, Jérôme, qui avez dû filmer ces horreurs sortis de l'imagination dépravée des tueurs des abattoirs qui amusaient les foules avant de les tuer...Quand je pense que des gens, hissés au rang d'intellos par des foules littérairement sous développées, prétendent que c'est de l'art!
Alors que l'art, c'est la sublimation de pulsions et pas leur passage à l'acte "tel quel ". N'est-ce pas Philippe
Il ne suffit pas de changer d'objet-victime pour assouvir sa pulsion pour que celle-ci soit acceptable car non barbare.
Aficionados, vous me faites penser, lorsque vous parlez d'éthique, à quelque fou qui, clivé, étranglerait d'une main la personne qu'il prétendrait vouloir sauver de la noyade de l'autre main.
Oui, ce bas art sanglant est de l'indignité, de même que les monstruosité de l'imposteur Damien Hirst.
Et je suis dans l'effroi de savoir qu'il existe des congénères qui y voit un spectacle, et qui plus est, un spectacle bandant...
Voici pourquoi les justes, et autres gens sensibles sont soumis sans cesse au traumatisme du viol...de leurs consciences.
Personne ne voit donc qu'il y a là, dans le rapport aux animaux, un déni du droit à l'objection de conscience?
La corrida est la révélation en pleine lumière que le rapport des hommes aux animaux est le cheval de Troie de la barbarie, siégeant en maître obscur et d'ordinaire invisible à la plupart par le mécanisme de "la banalisation du mal " (Hannah Arendt) au coeur même de la civilisation qu'elle asservit en se faisant passer pour elle, sous le sigle de respect des traditions et des cultures.
Ne sous-estimons pas la force de ce maître obscur que Lacan appelait le "surmoi obscène et féroce" et qui préside à toutes nos mauvaises affaires.
Ne serait-il pas temps de refuser cette dérive mortelle qui fait de l'homme un parfait kamikaze ?
Car ne nous leurrons pas, tant que le rapport aux animaux sera inchangé, basé sur un déni des droits de ces autres vivants, la vie elle-même sera en danger.
Quant à la civilisation, c'est , du coup, un rêve qui restera à jamais inaccessible.
Le hasard d'Internet me permet de vous donner la fin de la triste histoire du taureau marron:
je vous colle cet article de Luce lapin qui m'a rendue malade...
Une horreur...que la mort de ce petit taureau trop vaillant...pour en finir vite.
Je ne vous dis pas dans quel état j'ecris ces mots. Larmes et fureur.
L’agonie du taureau marron : la corrida, c’est ça ! Je dédie enfin mon film à cette Force de Vie qui a été traînée à terre hors de la vue d’un public en pleine jouissance et qui, jusqu’au bout, respirait encore. Repose en paix, mon beau. Vous trouverez les images de son agonie sur le site du CRAC (www.anticorrida.com ), rubrique “La preuve par l’image” - corrida de Châteaurenard : extraits 3, 4 et 5. Vous le verrez également dans Alinéa 3 [DVD disponible sur demande au CRAC], à chaque tercio, mais aussi à la fin, dans un dernier hommage, lorsque son regard a croisé le nôtre, à Delphine et à moi. » J’ai vu Jérôme récemment. Il m’a raconté le «taureau marron ». M’en a montré les images qu’il a filmées. Depuis, elles me poursuivent. J’ai tenu à ce que lui vous la rapporte, cette agonie, avec sa sensibilité d’auteur. Je connais par cœur les arguments des aficionados, toujours les mêmes, dégoulinants de mauvaise foi. Ils diront qu’il y a les « mauvais toreros », conviendront du bout des lèvres de la « boucherie » de « cette corrida-là », tout en la qualifiant d’exceptionnelle. Il n’y a rien d’« exceptionnel » dans les cinq corridas qu’ont vues Jérôme et Delphine Simon (secrétaire nationale et porte-parole du CRAC). Car la souffrance et la mort d’un être vivant, humain ou animal, ne peuvent en aucune façon être banalisées. |
![]() Tableau de Thierry Hély, vice-président du CRAC |