La Kabbale et les anti-spécistes parlent de couple...

Adam et Eve de Dürer.
Pour tenir, un couple a besoin de 2 forces antagonistes qui tirent chacune de leur côté. On le ressent bien, l'amour fusionnel peut mener à la séparation ultime car "c'est trop", on s'y perd, on s'angoisse car alors tout est permis, y compris le pire. Il lui faut associer la dimension du respect de chacun. L'amour en effet, est la recherche de la retrouvaille du temps perdu ...celui, mythique de surcroît (jamais connu autrement qu'en fantasme) , où l'amour de la mère couvrait tous nos besoins, satisfaisait toutes nos pulsions, l'époque du 1, mais, comme j'aime à le dire, celui du hun, de la réalisation des fantasmes les plus destructeurs car, en ce temps-là, il n'y a pas de frein, du moins pas encore de manière claire la fonction paternelle. Les membres d'un couple vont parfois aux confins de la mémoire, et dans une fusion à la fois délicieuse et angoissante, retrouve ces temps incestueux, mais, comme je vous l'ai déjà énoncé pour le rapport de l'homme à la Nature, incestueur.
La Kabbale nous le dit: il faut à la fois respect qui sépare et amour qui réunit, qui rapproche tant qu'il mène à ce non respect que l'on voit dégrader une relation.
"La paix est l'union entre le feu et l'eau". La paix est donc l'union du couple impossible par la règle du respect de chacun.
L'homme selon la kabbale a 4 âmes, 4 niveaux d'une même âme, 4 forces du bas vers le haut:
1)la biologie (jambes)
2) l'esprit, les sentiments bons et mauvais, monde des qualités, émotions, affects (coeur)
3) une partie qui pense (cerveau)
4)la vie: la capacité de croire, la foi. (là, on voit la pâte de la religion! Pour moi, j'aimerais y voir la relation intuitive, immediate, à ce qui est) On ne peut avoir de relation à Dieu sans elle, ni à l'Autre. La plupart des choix qui élèvent au dessus de l'intelligence, cette part spirituelle permet de savoir que j'ai fait le bon choix.
La lumière trop forte que Dieu a imposé au monde(il dit dans la Genèse: "la lumière, c'est bon".) a séparé le ciel et la terre, ce qui a cassé la création en morceaux. L'homme est là pour réparer cette séparation, donc pour faire du 1.
C'est ainsi que les antispécistes des cahiers sont comme le peuple du livre selon la Kabbale : ils croient pouvoir réparer le monde. Ici, en imaginant possible de défier la loi de la chaîne alimentaire en rendant tous les êtres végétaliens. De défier à déifier...il n'y a qu'un pas, mais bien sûr pas conscient.
Or, sur ce sujet, il n'est que nous et les autres omnivores qui ayons une action sur notre mode de vie sans conséquences néfastes sur notre santé du point de vue biologique .
Le fait d'être omnivores, en effet, nous permet d'utiliser les nutriments nécessaires à notre survie de divers supports, et pouvons ainsi dépasser la fatalité biologique que les carnivores et herbivores strictes subissent du fait de leurs tubes digestifs. Le saviez-vous?
Ça n'empêche pas que même dans la nature, le milieu commande et que certains animaux, dans un mileu qui ne permet pas le regile adequate au système digestif carnivore ou herbivore de cette espèce ne vont pouvoir survivre qu'en changeant de mode de régime, non sans incidence bien entendu. Cela s'appelle l'adaptation au milieu et est permis au fil des millions d'années de l'évolution par la survie de certains individus plus ou moins mutants.
Il me semble évident, pourtant, que la thèse de la Kabbale est fausse, que ce n'est pas la lumière qui a morcelé le monde, mais la pulsion de mort armée par l'homme. Et loin de le réparer, il continue de le casser.
Le couple Homme-Nature est un couple inégal, où l'homme ne fait que prendre, et ne donne rien. C'est donc un amour basé sur l'irrespect, où l'homme s'imagine être le seul qui compte aux yeux de sa mère qui lui souffle qu'il peut tout, car il le vaut bien, puisque il la comble en la pillant.
Les défenseurs des animaux, les anti specistes eux aussi parlent de couple, en l'occurrence du couple homme-animaux c'est à dire en realité, en fin de compte du couple homme-nature. Or eux défendent surtout la maturation humaine, celle qui passe de l'amour qui dévore et disloque à celui qui respecte. Le 1° est soumis à l'enfer des pulsions qui, eux mêmes, sont des esclaves de la pulsion antagoniste, la pulsion de mort. C'est pour cela que les amis des bêtes devraient se cantonner à tenir la place qui impose la séparation mère enfant, celle du nom du père. Si la fonction paternelle est indispensable à la vie, c'est parce qu'elle sépare mère et enfant et, ainsi, permet la protection de chacun. Les défenseurs des droits animaux sont donc topologiquement parlant à la place de ce qui soigne le symptôme en les mettant hors du jeu de la jouissance, et celui qui permet ça, c'est l'analyste. Le moyen, c'est la castration. L'homme ne peut pas tout. le symptôme est une jouissance " en douce", clandestinement, de ce qui est interdit par la loi paternelle.
La psychanalyse est donc d'essence du côté de la défense des animaux, de l'écologie si on entend par ça le respect de la nature et non sa gestion, qui, elle est souvent le couvercle qui cache une exploitation, donc un inceste.
Hélas, je pense que cette dimension échappe à la majorité de mes collègues. Ils reconnaissent cependant qu'ils sont du camp de l'anti-barbarie.
Mais, aveuglés par leur propre relation incestueuse à l'Autre dite Nature, donc à l'Autre animal que l'homme y a prélevé pour sa jouissance personnelle, ils ne voient pas plus que le commun des mortels que ma position n'est en rien une infraction mais bien au contraire devrait être la norme.
Les antispecistes des cahiers, pour leur part athées, voudraient donc réaliser l'idée religieuse de la réparation du monde imparfait et brisé offert par Dieu (pour eux, par la nature) selon les kabbalistes pour responsabiliser l'homme. Ainsi, il y aurait là aussi, leur insu, une idée de couple, ici de l'homme et de la nature, 2 êtres dont l'un, l'Homme, aurait le pouvoir étrange de réaliser ce que le messie attendu par les juifs doit accomplir: l'avènement d'un temps où le lion se couchera près de l'agneau, où le carnivorisme sera aboli.
Ainsi, nous serions des enfants auxquels notre père a offert un puzzle de divers morceaux disloqués qu'il nous faudrait réunir.
Je ne pense pas que la nature soit à réparer. Sans l'homme, bien que génératrice de souffrances hélas, elle avait fait ses preuves de pouvoir maintenir coûte que coûte la vie. Mais rien n'est acquis aux vivants ni leur vie... et on ne sait pas si cette créature,qu'est l'homme-- qui se considère comme non naturel, un artifice-- n'a pas été faite par la nature sous l'influence d'une pulsion de mort qui la parcourt depuis la reproduction sexuée, pour en finir avec la vie. Si on le laisse continuer à sévir, à transformer le monde en immonde, en tout cas, c'est bien ce qui risque de se produire.
Attention, je vous recommande de lire les cahiers antispecistes, qui,à part ce petit délire bien humain de toute puissance, est très intéressant.
en general je suis épatée par leur intelligence, et je souscris à beaucoup de leurs énoncés.
http://www.cahiers-antispecistes.org/
Quant à la Kabbale, rien en ne vous empêche non plus de vos laisser enseigner par elle comme par d'autres textes religieux car toutes les constructions humaines, elle nous explique l'homme que jene comprends toujours pas.
Cependant , je le rappelle, je pense que seul le véganisme des humains, c'est à dire la fin de l'exploitation animale par eux, est une issue pour que la nature et l'homme puissent continuer à être un couple respectueux, donc durable et équitable.
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