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Psychanalyse et animaux.

La défense des bêtes c'est aussi être contre la persécution des animaux espèce hommes.

28 Septembre 2005, 22:00pm

Publié par josette benchetrit

La défense des bêtes et la persécution des gens ...« trop » sensibles et compatissants pour être normaux et donc fréquentables... 

 

 

 

 

 

« Les hommes sont prioritaires, bien-sûr ». Ainsi répondit à la radio, Pascal Picq[1][1], pourtant plus proche du monde animal que cette réplique le pourrait faire croire. Il est en effet un des auteurs de « La plus belle histoire des animaux » qui trace pourtant une voie vers une meilleure considération des animaux. 

 

 

 « Il faut d’abord prendre soin des hommes ».   Ainsi s’exprima à la télévision la philosophe Elisabeth de Fontenay[2][2], pourtant auteur du livre « Le silence des Bêtes », fruit d’un travail considérable et passionnant qui parcourt l’histoire du rapport des hommes aux  « bêtes » qu’elle appelle ainsi avec tendresse,  à travers les écrits des philosophes et assimilés. 

« Il ne faut pas être extrémiste, ça nuit à notre cause », dit Brigitte Bardot à Michel Drucker, lors de l’émission Vivement Dimanche à elle consacrée. La « fée des animaux » dont je suis une fan pour sa carrière et son œuvre en faveur des (autres) animaux, et je le dis malgré que cela ne soit plus politiquement correcte, a toujours su  se battre contre les souffrances infligées par cet animal irrespectueux qu’est l’homme aux individus bafoués des autres espèces.

"Il faut bien-sûr s'occuper de la souffrance des hommes d'abord" (citation non garantie dans la forme mais dans l'esprit) d' Alain Finkielkraut.

J'ai choisi ces exemples chez ceux que je considère comme mes amis d'esprit mais dont je suis (presque) inconnue.

Mon ami Cavanna, lui aussi, qui fut un jour battu par des afficionados) lorsqu'il parle de ses révoltes dans Charlie, parle souvent avec humilité: "Vous devez me prendre pour un fou, mais vous me connaissez..." des trucs pour s'excuser d'être normalement sensible dans un monde anestésié à la douleur de l'Autre au mal fait aux bêtes.
Tout cela, on ne peut imaginer qu'on le ferait au sujet de n'importe quelle lutte pour l'égalité des droits. Mais ce serait celles d'hommes.

Pourquoi avoir choisi des gens qui me sont chers ? Parce qu'il faut savoir pister là où elle est le plus absente les traces de l'idéologie humaniste que ces mêmes personnes m'ont montré qu'il fallait la critiquer résolument. Car ce que j'y vois, c'est que quelque part...ils se font avoir par le régime tyrannique humain.

Ce dont il s'agit dans ce genre de piège, c'est qu'on nous demande de montrer que nous aussi, nous sommes des humains, avec nos faiblesses et nos préférences pour nous-mêmes, qu'ainsi, nous en sommes et que  nous ne trahissons pas notre espèce, comme il nous en est fait reproche.

Ainsi, avec des questions stupides et insidieuses, du genre: "Et toi, si un homme était en même  temps qu'un chien dans un incendie, tu sauverais qui?" peu à peu, on peut se laisser intimider. Erreur fatale car si on tombe dans ce piège de la préférence à l'homme, on entre dans la logique humaniste, à l'origine de la barbarie.

On est sommé de montrer patte blanche, de se renier, comme le fit Galilée pour ne pas être tué, car la mort sociale guette celui qui n'obtempère pas au terrorisme intellectuel de ceux qui veulent protéger leur emprise sur le monde.

N'oublions pas ceci, qui est d'ordinaire ignoré: L'HUMANISME EST UNE RELIGION ET SES INTEGRISTES EN SONT AUSSI VIRULENTS QUE CEUX DES AUTRES RELIGIONS. A CECI PRES QUE LA MAJORITE DES HUMAINS, TOUTES RELIGIONS CONFONDUES, EN SONT AFFECTES.

Alors, on peut parfois se renier. Ca se comprend, vu l'enjeu. Mais du coup, on ne rend service à personne: on est assuré de continuer à faire ce que j'appelle du patinage autistique dans la boue de nos pulsions partielles. Car le mal se soigne à la racine, et pas avec des thérapies comportementales où pointent le retour du mal dès la "guérison" comme dans "Orange Mécanique".

J’ai pris ces exemples un peu au hasard parmi ceux que j’admire, pour bien mettre en évidence qu’aucun discours construit n’est encore implanté pour servir de colonne vertébrale à la défense des animaux, même chez les plus brillants, même chez les plus conscients.

Et, de plus, on perçoit dans toute cette prudence oratoire une difficulté qui concerne l’image qu’ont les (autres) animaux dans notre espèce.

 Image dévalorisée d’une animalité à notre service, inférieure, et donc, dans un tel contexte, il est bien difficile de dire ce qu’il convient de saisir de ce réel qui nous entoure mais aussi que nous sommes.

Ainsi, il est actuellement quasi-impossible à la plupart de parler d'égalité et de droits des (autres) animaux ! Alors, parler d’égalité de droit entre les espèces paraît aussi périlleux que de soutenir celle qui existe de droit entre noirs et blancs dans un pays comme le fut l’Afrique du Sud, au temps de l'apartheid.

Nous sommes au cœur de la même logique. Car une chose est certaine, c’est que dans notre façon de considérer la nature nous sommes politiquement placés dans la case tyrannie.

Se battre contre la souffrance infligée à des êtres sans défense est déjà assez difficile et, il faut le dire, est si démoralisant que ceux qui le font ont peu le loisir de prendre le recul nécessaire à la conceptualisation.

Mais, me direz-vous, si on refuse toute stratégie, on ne peut atteindre ceux qui ont le pouvoir--tous le monde--et qui se ferlmet.

Certes, mais ils se fermeront de toutes façons car le mur est indestructible avec des boulettes de papier et déjà là. les hommes s'arqueboutent de toute les façons sur leurs avantages acquis sur la peau des autres.

Je crois plus en la vertu de l'interprétation psy qui, même refusée, fera son  chemin que dans celle du glissement progressif de l'éthique. En tout cas il ne faut pas céder sur son désir anti-humaniste si on veut faire avancer l'éthique.

 Sinon, l’idéologie en cause n’est jamais combattue efficacement. Comment remonter à contre-courant quand on se sent déjà si faible et qu'on donne des armes au camp qui jouit des biens issus du malheur ?

Être minoritaire n’est pas chose facile. Bien-sûr, en général, les défenseurs des animaux ne risquent pas d’être tués, bien que dans certains pays, il ne fait pas bon s’opposer aux braconniers, et la courageuse Diane Fossey[3][3] paya de sa vie son engagement pour la dignité humaine, car il s’agit de ça, dans la défense des animaux persécutés (pléonasme).

Mais les défenseurs souffrent d’un meurtre social. Ils sont eux-mêmes ridiculisés, bafoués dans leur droit à vivre dans un monde conforme à leur éthique, qui serait juste, et où la cruauté ne saurait être considérée comme banale et normale donc acceptable, cruauté qui fait force de loi dans notre humanité. Leur souffrance compassionnelle est aggravée par celle de devoir s’identifier comme humains alors même que cette espèce les déçoit et les rejette.

Ceux qui aspirent à une humanité à la hauteur de la qualité morale que ce nom suppute, sont méprisés dans leurs convictions par des us et coutumes qui les agressent.

Ces habitudes de vie sont appuyés par des lois qui contredisent ce droit et vont jusqu’à les persécuter, les punir, comme lorsqu’ils sont coupables du crime de nourrissage de telle espèce, comme celle des pigeons des villes, qu’il faut laisser mourir de faim car elle est de trop aux yeux des hommes, bien qu’elle ne soit pas même pas classée nuisible.

les défenseurs sont féminisés parce queleurs valeurs sont traditionnellement féminines: sensibilité, amour.

Mais moi, ici, je pose les bases d'une approche bisexuelle, où la loi, l'éthique, et le désir ont une place au moins aussi importante.

 


[1][1] A l’occasion d’une interview le 30.1202004, post-raz de marée du 26.12.2004 sur l’Asie du Sud. Il était interrogé sur le comportement des animaux avant les catastrophes naturelles. Il a dit qu’aux informations sur cette catastrophe on ne voyait guère d’animaux, mais que cela ne voulait rien dire, car il était normal qu’on filme plutôt  des hommes.

[2][2] Lors d’une émission à la télé, où  était conviée Brigitte Bardot, qui exprima sa surprise à ce propos inattendu.

[3][3] 26.12.1985 : assassinat au Rwanda de Diane Fossey, née en 1932 aux USA. Une image restera d’elle : elle fut la première de notre espèce à lier amitié avec un gorille qui lui a pris la main avec affection et une confiance remarquables dans un pays qui a décimé son espèce. Ce gorille fut assassiné avant quelle le soit à son tour.

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