Toc du propre de l'homme et bêtise humaine. Réponse à M.Pascal-Henri Keller, psychologue.
Réflexions par commentaires sur un texte de Pascal-Henri KELLER.paru dans Libération.
Ce monsieur est gêné de la façon selon lui abusive qu'on aurait à notre époque de présenter l'homme comme un hybride anaimal-homme.
>
> http://www.liberation.fr/rebonds/219012.FR.php
> <http://www.liberation.fr/rebonds/219012.FR.php>
Il parle, entre autres choses assez ahurissantes, comme s'il était minoritaire, alors que l'ideologie dominante de l'humanité toute entière lui est acquise!
Il me rappelle la plainte réitérée de Le Pen qui dit qu'on ne le laisse pas dire tout haut ce que ...selon lui, mais hélas, c'est souvent vrai...ce que donc tout le monde pense tout bas.
Des milliards d'animaux massacrés par année sans aucune limite éthique et les amis des massacreurs renversent les choses en se disant victimes et héroïques defenseurs d eje e sais quelle verité...glauque.????
Il ose lancer ceci, à nous, les pauvres infatigables mais épuisés coureurs en sens inverse du disque court courant:
"Autrement dit, la période actuelle n'est pas très favorable pour
> tenter de
> penser la place de l'homme dans le monde sans un détour par le monde
> animal
> ; pour se risquer dans cette voie, il faut donc beaucoup d'audace."
Mais la chose est claire, et je peux répondre à Pascal Keller:
La place de l'homme que se donne l'humaniste (dont il est) est centrale. Le nombril du monde, son centre de gravité, c'est l'humanité.
A nous de faire un travail inverse et copernicien pour nous sortir de ce pétrin narcissique et nocif à l'équilibre du monde, donc à nous, au final.
N'oubliez pas la triste fin de Narcisse.
Pascal Keller ne fait que jouer la Sainte Inquisition pour qui les heliocentristes étaient des ennemis de l'humanité tout en jouant les victimes. Classique, non?
Quand l'homme a peur de se dissoudre, il sort son TOC, et nous en assène
un bien martelé afin que nul n'en doute: Il n'est point une bête.
Mais de se dissoudre dans quoi?
Dans un grand tout pulsionnel qu'il nomme à tort animalité,car "Le
névrosé craint qu'on se serve sur sa castration.",Lacan.
Lacan, mon maître, a, il est vrai, tracé la voie à ce dernier propre, le
symbolique. Ce qu'il voulait dire c'est ceci:
L'homme est atteint par le symbolique au point d'être lui-même
transformé en mots. IL est atteint par quelque chose qui l'éloigne du
réel, quelque chose qui n'est pas un plus, selon Lacan, mais un moins.
Ce moins, c'est l'impossibilité de percevoir le réel car les mots sont
entre lui et nous, mais aussi l'impossibilité de le dire car il y a un
reste indicible. Ce moins, c'est qu'avec des mots, on se fabrique des maux.
Les mal renseignés, mal comprenant de toute obédience se sont emparés de
la chose et l'on entendu ainsi "Le propre de l'homme, les dupes de leur immense narcissisme croient QUE c'est qu'il
parle."Et ces pauvres aveugles ont fait de cette erreur l'équivalent de la légion d'honneur.
Ces gens qui n'ont en general aucune notion de l'éthologie croient qu'on
peut relayer ce que disent les "maîtres" sans trop de risque de se
tromper. Par exemple, quand Heidegger suggère que les animaux ne peuvent
se représenter la mort, ils relaient. Or Heidegger, qu'est-ce qu'il y
connait aux bêtes? ET puis, Heidegger , il a surtout dit que ce sont les
hommes qui ne peuvent se représenter leur mort, à ma connaissance. Alors,
d'où tout ça vient-il?
D'où?
Mais tout simplement de ceci: la peur de ne plus jouir de tous les
privilèges possibles sur le monde des "autres" animaux.La peur que cette
proximité ne vienne à créer de nouveaux tabous, ou plutôt à étendre le
champ du tabou de nuire à l'autre homme
aux...autres...animaux.
Donc la peur de se voir aussi horrible que ce que nous sommes.
L'homme est un animal qui a gagné la terre en faisant comme si il n'en
était pas. Le problème c'est que ce même animal est en train de la
perdre du fait qu'en ayant créé une zone de tout est possible, il est
en train de foutre en l'air les vivants et la planète ensemble.
Débattez vous toujours pour revendiquer avec le TOC anti-angoisse du
propre de l'homme. Mais vos convictions métaphysiques d'une différence
fondamentale entre vous et le reste des animaux ne peuvent être validées
par la science. Elle ne valide que ceux qui mettent les hommes dans le
règne animal. Le règne humain n'est qu'un fantasme, un délire, une
croyance, étayée par les religions et les lois perverses car faites sur
mesure par le tyran humain pour asseoir son pouvoir sans risque de sanction.
Mon collègue psychologue clinicien, M. Keller, devrait savoir que la
passion de l'ignorance, celle que Lacan a rajouté aux deux autres, est
la chose la mieux partagée au monde des hommes et que son papier en est
hélas pour lui et pour les dupes qui ne demandent qu'à le croire, la
plus radicale démonstration. Qu'il ne veuille rien en savoir, de ce que
je dis, est de toutes les manières attendu.
Et pour conclure, qu'il sache que les animaux ont la parole et que Lacan ne l'a jamais dénié. Si différence il y a à ses yeux c'est que quand ils mangent, ils mangent ce qu'ils mangent alors que nous, en prime, on mange des MOTS.
C'est à dire que nous allons trouver bon ce que le "on dit" donne comme bon, comme le foie gras, qui n'est, en réalité qu'une écoeurante cirrhose d'animal torturé!
Mais les dauphins s'appellent par leurs noms, les abeilles avec leur danse indique un lieu de manière fort abstraite et mathématique, et denier la parole à l'autre, c'est aussi lui dire qu'il n'a pas droit au chapitre, non?
C'était une réponse à ce texte de Pascal-Henri KELLER:
>
> http://www.liberation.fr/rebonds/219012.FR.php
> <http://www.liberation.fr/rebonds/219012.FR.php>
>
> Dans l'air du temps, l'«animalité de l'homme» ou l'«humanité de l'animal»
> sont des leurres.
>
> On n'est pas des bêtes
> Par Pascal-Henri KELLER
> QUOTIDIEN : vendredi 24 novembre 2006
> Pascal-Henri Keller professeur de psychologie clinique, université de
> Poitiers.
> Dernier ouvrage paru : le Dialogue du corps et de l'esprit, Odile Jacob.
> 0 réaction avec
> Porcs «humanisés», singes qui «parlent presque», primates désignés comme
> «nos cousins», voire «nos frères», on ne compte plus les tentatives
> contemporaines qui visent à mixer, entre elles, les créatures animales et
> humaines. Les partisans de cette perspective affirment que nous avons
> tout à
> y gagner. Cette philosophie peut d'ailleurs se résumer ainsi : égoïstes,
> narcissiques et dominateurs jusqu'à aujourd'hui, il est temps que nous
> acceptions d'offrir enfin l'hospitalité aux autres créatures qui, sans
> mot
> dire jusqu'à maintenant, ont accepté de partager avec nous la planète.
> Apparemment, l'enjeu de ce combat mené par les nouveaux enfants de Noé et
> Darwin réunis est désintéressé ; certains d'entre eux sont prêts à leur
> donner des droits, gravés dans le marbre du droit humain. Il s'en trouve
> d'autres pour prétendre qu' un tel projet d'intégration correspondrait
> à un
> progrès indiscutable pour la communauté humaine.
> Existe-t-il encore une possibilité de réagir face à un engouement aussi
> massif pour la cause animale ? Quand se multiplient les films pour grands
> et/ou petits, documentaires ou dessins animés, métamorphosant tous les
> animaux en êtres parlants, bavards ou parfois même logorrhéiques. Quand
> l'image de synthèse, sur des animaux bien réels, vient transformer leurs
> babines en lèvres, dont les mouvements deviennent alors autant de paroles
> articulées. Quand des philosophes se demandent le plus sérieusement du
> monde
> si les animaux ont une pensée. Quand des éthologues traquent tout ce
> que les
> conduites respectives des bêtes et des humains ont de ressemblant, de la
> parade amoureuse aux comportements de domination-soumission. Quand des
> psychanalystes essaient de comprendre les difficultés précoces
> d'attachement
> de l'enfant à sa mère, à l'aide d'observations expérimentales sur des
> petits
> macaques privés de leur mère. Quand des revues scientifiques font leur
> une
> sur les animaux, en se demandant pourquoi ils ne parlent pas. Quand les
> primatologues se questionnent sur la part du singe qui existe en nous.
> Quand
> les savants cherchent l'humanité au fond des yeux des grands singes.
> Quand
> les psychologues aimeraient savoir ce que les gorilles ou les
> chimpanzés ont
> à nous dire. Quand certains journalistes se déclarent frappés par la
> troublante continuité mentale qu'ils disent observer entre nous et les
> primates. Quand d'autres journalistes sont prêts à nous déclarer
> coupables
> de laisser disparaître nos frères singes. Quand des sexologues vont
> jusqu'à
> chercher chez le rat ou la gerbille l'explication de l'abstinence
> sexuelle
> humaine. Quand des intellectuels se demandent si la parole est un
> produit de
> la sélection naturelle. Quand des supporters de foot font des mimiques
> simiesques au moment où certains joueurs à la peau foncée marquent un
> but.
> Quand l'homme politique à l'oeil de verre parle de son adversaire
> d'origine
> africaine comme d'un gros zébu fou. Quand l'une des plus célèbres
> actrices
> de cinéma au monde parle de son accouchement en se comparant à une
> vache en
> train de mettre bas. Du monde de la science au monde profane en
> passant par
> l'univers people, ce n'est qu'un seul et même discours : l'originalité
> intrinsèque du statut de l'humain au coeur du vivant est infiniment moins
> intéressante que les vestiges animaux de sa substance biologique.
> Autrement dit, la période actuelle n'est pas très favorable pour
> tenter de
> penser la place de l'homme dans le monde sans un détour par le monde
> animal
> ; pour se risquer dans cette voie, il faut donc beaucoup d'audace.
> Quant à
> l'autorité de la science, elle en donne à peine la légitimité nécessaire.
> C'est par exemple Daniel Marcelli qui, seul parmi ses pairs et loin des
> idées reçues, affirme que la capacité à croiser les yeux et à partager
> durablement le regard n'appartient qu'à l'homme, soutenant qu'aucun
> animal
> ne peut rivaliser avec lui sur ce plan (1). Mais cette audace peut
> également
> surgir inopinément sous une plume journalistique. C'est Jean-Yves Nau,
> dénonçant un contexte de «régression collective» et de raisonnement
> indigent
> : penché sur des mots à la mode, «euthanasie» ou «assassinat», pour
> parler
> de la mort d'animaux (2).
> A ces quelques exceptions près, remettre en question la comparaison
> homme-animal, prétendument fondée scientifiquement, n'a pas très bonne
> presse dans notre pays. S'opposer à la notion de «cousinage» entre
> l'homme
> et l'animal est jugé, au mieux absurde, au pire relevant d'un
> obscurantisme
> entêté. Au-delà de toute revendication d'indépendance, la seule attitude
> scientifiquement correcte concernant le monde du vivant consiste à
> admettre
> l'assujettissement de l'humain à l'animal, son «parent».
> Face à un unanimisme qui s'étend du savant au profane, peut-on encore
> faire
> entendre une autre voix ? Dispose-t-on encore d'arguments opposables ?
> Par
> exemple, qui osera soutenir que, scientifiquement et éthiquement parlant,
> rien ne prouve la pertinence d'une démonstration de «l'animalité de
> l'homme»
> ou de «l'humanité de l'animal», ou pire encore, de la fusion
> embryologique
> des deux? Pourquoi ne pas rappeler que, si la littérature puise à
> profusion
> dans ce mixage, l'actuelle fascination des scientifiques pour cette
> fusion
> risque, de leur part, d'apparaître un jour comme un fourvoiement
> scandaleux
> et barbare.
> Il y aura bientôt un siècle, dans un livre couronné par le prix Goncourt,
> Louis Pergaud racontait ainsi la fin brutale de Guerriot l'écureuil :
> «Guerriot sent sa tête qui ne pense plus ! Il faut fuir, fuir !
> Brusquement
> il va secouer ce charme, tenter le geste, esquisser l'élan. Trop tard
> ! Un
> immense éclair rouge jaillit de l'oeil vide, un saisissement plus
> grand et
> plus fou perce le petit crâne bossué et cingle sous le poitrail blanc le
> coeur chaud de la pauvre bête qui sauta et dégringola sur le sol,
> encore aux
> dents la grosse noisette jaune déchaulée, qu'elle serrait plus fort entre
> ses petites mâchoires raidies par l'étonnement suprême de la mort» (3).
> L'écrivain parvient à suggérer que le petit animal, hypnotisé par
> l'homme et
> la gueule de son fusil, en perd toute capacité de jugement et s'arrête de
> penser, au point d'y perdre la vie. N'y aurait-il pas dans ces lignes un
> enseignement auquel il serait bon de réfléchir en ce moment ? Fascinés
> par
> leurs ressemblances et oublieux de leurs dissemblances avec le monde
> animal,
> ces militants pour une humanité animalisée ne parviennent qu'à dénaturer
> l'enseignement de Darwin, davantage un questionneur de l'évolution qu'un
> militant de la cause animale. En s'échinant à regarder les bêtes au
> fond des
> yeux afin d'y découvrir la clef de notre humanité, ils risquent d'y
> perdre
> les valeurs qui la fondent. Car ils font mine de tenir pour nul et non
> avenu
> l'unique témoignage de notre existence humaine : notre parole.
> (1) Les Yeux dans les yeux , Albin Michel, 2006.
> (2) Le Monde du 25 août 2006.
> (3) De Goupil à Margot , Mercure de France.
v > http://www.liberation.fr/rebonds/219012.FR.php Monsieur, comme vous évoquez Jean-yves Nau, je vous indique un article très bref sur un texte de lui: Qui peut dire dans quelle mesure ce modèle fabriqué par l'autisme humain dont celui de Descartes eut le plus beau succès n'est pas le modèle le plus courant, de celui de l'INRA et l'industrie agricole, c'est certain, mais aussi celui du discours courant ? Or, nous savons qu'il y a des millions d'espèces, dont la nôtre(désolée!) qui l'est en fait completement, même si elle le dénie, à l'instar des trans-sexuels,ce qui fait une diversité énorme avec des milliards d'individus différents. En fait, pour nous, il y a 2 sortes d'animaux: Qui est l'Autre? ce que je projette sur lui? Qu'est-ce que recouvre pour nous le concept d'animalité? La part que nous voudrions qu'elle soit, à savoir, l'instinct, la machine pulsionnelle, avec "l'acephalité" de la jouissance humaine ?
http://psychanalyse-et-animaux.over-blog.com/5-categorie-539695.html
Dire que nous ne sommes pas des animaux est idiot. Peut-être auriez vous gagné en crédibilité en disant: nous ne somme pas qu'animal. Mais ceci ne vaudrait que si c'était vrai. Il faudrait un modèle animal, avec des caracteristiques figées et généralisées auxquelles s'identifier, ou pas. Du genre de celui de Descartes. Celui-ci présente un animal machine, imitation parfaite de vivant sensible avant l'heure, sorte de chien robotisé japonais qui, à la fois nous ressemble, bouge, exprime des affects, et en même temps, on sait que c'est du "pour de faux" comme disent les enfants. On voit tout de suite que ce modèle ne nous donne pas envie de nous y identifier! Nous ne sommes pas que des choses, que diable!
1)L'animal tel qu'il existe dans nos mots comme concept globalisant et largement entaché d'un imaginaire à étudier, à psychanalyser.
et
2)L'animal tel qu'il existe en vrai, ce qui serait un mythe aussi, eu égard à la multiplicité sus-évoquée, si on ne tenait pas compte de cette variété pour en parler.
C'est la même question que celle-ci: qu'est-ce que l'Autre? Ce que je crois qu'il est ou y-a-t-il une ek-sistence de l'autre extérieure à mes fantasmes sur lui?
Ou au contraire y a-t-il dans cette description de l'animalité comme bestiale et sans pensée une description de ce que l'homme est et ne veut pas être ?
Ce n'est pas parce que l'image dans le miroir est moche que je devrais jeter le miroir. Parfois une chirurgie esthétique peut être utile. Pour l'homme, je suggère d'urgence une chirurgie éthique, qui lui permettra de se juger enfin acceptable comme HUMAIN, cet animal doué de raison, de sagesse, de morale, comme d'autres, sans doute, mais comme il a en lui les armes de destruction du monde, il lui faut être encore plus préoccupé de garder une boussole morale sans faille.
Je voudrais faire remarquer à David Caroll que le nazisme, ce pays des merveilles dont Hitler fut la Reine de Carreau, a d'abord brûlé les livres, certes, mais ensuite les gens, dont 4 soeurs de Sigmund, preuve s'il lui en fallait que la barbarie ne cède pas le pas à la civilisation, comme disait Freud dans Malaise dans la civilisation.. Je ne vois pas comment cela serait possible alors que son rapport aux bêtes est à la fois la base de l'humanité et sa perte car barbare.
>
>