Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Psychanalyse et animaux.

Une vérité de la Palisse pour sortir de la barbarie?

17 Juillet 2005, 22:00pm

Publié par Jo benchetrit

poisson

Et si on commençait par une vérité de La Palisse ? La voici:

 

 

"On ne peut pas sortir de la barbarie tout en y restant".

 

 

C'est pourtant ce que prétend faire l'humanité. Mais celle-ci reconnaît-elle sa barbarie ? Évidemment que non. En général, pourtant, chaque individu est tout-à-fait apte à la repérer chez les autres. Ce qui nous rappelle que l'étymologie de ce terme, chez les gréco-romains désignait l'étranger, autre étrange aux mœurs ridicules ou/et repoussantes, à la vérité et à la morale aux antipodes des siennes. Cette signification est bien restée mais à elle s'est rajoutée ce qui désigne la cruauté morbide, abjecte et sans scrupule que l'on sait. Cruauté que l'on repère bien plus facilement chez l'autre que chez soi.

 

 

Tout ça pour dire que l'on aura du mal à avoir un consensus de départ si on se contente de dire aux lecteurs : ce texte a la prétention d'expliquer la barbarie de l'espèce humaine. Car le lecteur se dirait illico : "Mais non, moi je ne suis pas du tout de cette sorte d'hommes".

 

 

Voilà qui ne me facilite pas la tâche ! En effet, c'est pourtant bien de ça qu'il s'agira ici.

 

 

Alors, il existe une solution. Disons que je me fais fort de vous démontrer la barbarie en tant qu'humaine, et de surcroît en tant que symptôme généralisé de l'espèce Homo Sapiens Sapiens.

 

 

De sorte qu'ensuite  la prétention habituelle de l'homme à éradiquer la barbarie du monde vous apparaîtra pour ce qu'elle est: une sorte de décision vide de changement d'actes, comme un fumeur qui prétendrait qu'il ne fume pas sous prétexte que là où il fume, il ne l'appelle pas ça comme ça!

 

 

Donc, pour vous prouver que tout un chacun a le sinistre privilège d'être un barbare, il faut décrire ce qui se passe avec les (autres) animaux. Certes, il y a un gros écueil à l'entrée : vous ne considérez pas que les (autres) animaux méritent le terme de victimes et donc vous ne voyez pas en quoi l'action humaine sur eux pourrait en aucun cas se nommer barbarie.

 

 

Voilà donc qu'il va me falloir vous demander pourquoi lorsque vous agissez cruellement avec les animaux, cette dénomination ne peut s'appliquer.

Vous allez avoir en gros des arguments de 2 ordres, un que j'appellerai pseudo-scientifique: ils ne souffriraient pas.Une telle ignorance s'acquiert après une auto-débilisation volontaire car elle doit, en niant l'évidence, s'opposer à toutes les objections que sa conscience oppose à cette conviction délirante.

 

 

Une autre, d'ordre métaphysique, c'est qu'ils nous seraient tellement inférieurs que leurs souffrance n'a pas plus d'importance que leur être.

 

 

Il va donc falloir faire un sort à ces deux arguments.

 

 

Ce ne sera pas trop difficile.

 

 

Une fois cela fait, il sera donc possible de regarder le réel avec lucidité, loin des préjugés que l'on sait et qui entravent l'accès au savoir sur le réel, réel des actes des hommes, réel de la souffrance des victimes, réel de  l'être  de l'homme puisque ce qu'on fait nous fait et si l'acte de  fumer fait le fumeur,  le meurtre fait l'assassin.  Ce savoir que je propose est déjà disponible à qui voudrait le prendre. Simplement, peu d'hommes se servent de ce savoir.
Une nouvelle étape dans mon développement sera donc de répondre à cette question : pourquoi tant de méconnaissance et tant de mauvaise foi sur ce sujet ?

 

 

La réponse, je l'annonce ici, c'est que le déni permet de continuer à agir comme nous le faisons et que la barbarie envers les (autres) animaux est source de nombreux avantages. C'est arc-boutés sur les dits avantages que les hommes font tout ce qu'ils peuvent pour ignorer…ce qu'ils font afin de ne pas avoir à décider ce qui s'impose: la fin de l'exploitation des (autres) animaux.

 

 

Ceci fait, je devrais alors affronter les moyens d'en sortir, s'ils existent. L'humanisme ? La civilisation ? La culture, la musique, l'art en général ? La science ? Les lois ?

 

 

Je ne crois pas avoir La solution, mais je sais au moins une chose :   le fait de continuer à être barbare avec les bêtes rend impossible tout progrès moral.
Honnêtement, auriez-vous admis que les nazis puissent, tout en assassinant dans les camps, être sur la voie d'un progrès moral, sous le prétexte que selon eux, les victimes des camps ne méritaient pas cette appellation ? C'était, en effet, tout-à-fait ça qu'ils pensaient ! Mais enfin, me direz-vous, l'homme tué dans les camps n'est pas un animal. Un animal, c'est normal qu'on le maltraite. Ce qui n'est pas acceptable, c'est l'offense faite aux humains.

 

 

D'où vous vient cette certitude ?

 

 

Voulez-vous avec moi tenter d'y répondre ? Je sais que nous touchons là à une certitude " chaude", un point nodal de notre humanité, faisant trait commun entre toutes les cultures et civilisations. Qu'on croit ou pas dans la réincarnation, on est convaincu que l'état animal est hiérarchiquement inférieur à l'état homme.

 

 

Ce qui est une aberration tant scientifique que métaphysique et une grave atteinte à l'éthique.

En fait, qu'est-ce qu'un homme ?

 

 

La science répond ainsi : Un membre du règne animal. Cet animal est classé ainsi : vertébré terrestre, mammifère, primate.

 

 

Notre plus proche parent est le chimpanzé avec qui nous partageons 99 % de gènes. Puis, il y a le gorille, avec 98 % de gènes communs.

 

 

Il est à noter qu'on peut trouver des ressemblances génétiques assez grandes avec d'autres animaux que nous   considérons comme très éloignés de nous. Il en est ainsi de la mouche drosophile, avec pas moins de 44% de gênes communs !

 

 

De quoi perdre de sa superbe.

 

 

Ce qui n'empêche pas l'homme de ne pas tenir compte des avancées de la science pour se réfugier derrière des a priori qui le donnent comme étant le premier. Mais comme on ne sait pas sur quelle échelle ce rang se mesure, c'est là qu'il patauge pour vous répondre si jamais la fantaisie vous poussait à lui demander ce qu'est cette supériorité. Qui, ne l'oublions pas, n'est pas conçue comme un simple classement mais comme l'autorisation d'utiliser les autres selon son bon vouloir. Or, si on y regarde d'assez près, ce bon vouloir a tout à voir avec la satisfaction de toutes les pulsions que la Loi de l'Œdipe, Loi qui permet à l'enfant de grandir et de mûrir, afin de devenir apte à la vie sociale, Loi donc qui lui interdit la satisfaction des dites-pulsions telles quelles, car elles sont destructrices.

 

 

On voit ici qu'avec les (autres) animaux cette Loi n'est pas respectée. Je vous demande ici de réfléchir aux effets de cette transgression, en tenant compte du fait qu'elle est la norme chez tous les humains.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commenter cet article
D
oulaallalala sa a l'air très intessant mais pas toutt à fait adapté pour mon âge lol.<br /> bonne continuation<br /> destroy'
Répondre
J
Honorius, il reste le substrat, la barbarie.<br /> la questio que je pose, c('est pourquoi, alors qu'il n'y a pas e nature humaine, pas d'essence de l'homme, pourquoi son substrat est-il la barbarie?<br /> Qi'est-ce qui rent la civilisation impuissante?<br /> Je crois y répondre ici.<br /> merci pour ton comm. Enfin quelqu'un qui me juge sur ce que j'écris et pa sur du n'importe quoi!!!
Répondre
H
interessant d&veloppement, et si on gratte la mince pellicule que l'on nomme civilisation, il reste quoi ?
Répondre