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Psychanalyse et animaux.

un poème d'Aimé Cesaire qui en dit aussi long qu'un discours de 1000 ans.

16 Juillet 2005, 22:00pm

Publié par Jo benchetrit

"Partir.

Comme il y a des hommes-hyènes et des hommes-

panthères, je serais un homme-juif

un homme-cafre

un homme-hindou-de-Calcutta

un homme-de-Harlem-qui-ne-vote-pas



l'homme-famine, l'homme-insulte, l'homme-torture

on pouvait à n'importe quel moment le saisir le rouer

de coups, le tuer - parfaitement le tuer - sans avoir

de compte à rendre à personne sans avoir d'excuses à présenter à personne

un homme-juif

un homme-pogrom

un chiot

un mendigot



mais est-ce qu'on tue le Remords, beau comme la

face de stupeur d'une dame anglaise qui trouverait

dans sa soupière un crâne de Hottentot?
"

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S
Je vois que tu t'empêches à diffuser ;-) merci, ce texte n'est pas assez connu. Adorno non plus d'ailleurs.<br /> Petit détail: j'ai oublié de préciser le titre, ce serait bien de le rajouter dans ton post.<br /> <br /> Ravie que tu apprécies l'effort ;-)
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J
bon.J'irai donc voir ça.<br /> merci. Et, écrit à la main, c'étaoit quand même plus agréable...pour moi!
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S
" mais te crève pas à copier si il est sur le web"<br /> C'est rageant, je l'ai tapé et trouvé par la suite sur ce lien:<br /> http://personales.ciudad.com.ar/Derrida/frances/benjamin_adorno.htm<br /> <br /> J'ai comparé à mon bouquin, c'est bel et bien l'intégralité du texte, alors si ça te donne envie...
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J
remarque, ça rejoint tout à fait ma pensée, comme quoi les grands esprits se rejoignent même si le mien a un style plus peuple. je crois être plus explicative. <br /> Un seul bémol, l'interrogation pour le soi-disant végétarisme de Hitler. Faux: il bouffait du jambon.<br /> Mais il faut sans doute étudier le culte de la nature chez un peuple si dupe des classifications symboliques des vivants. ("l'être juif" n'existe que dans son cerveau malsain. et pas plus que l'être aryen, non???qu'en penses-tu?)<br /> l'idée de nature est combattue par les cahiers antispécistes. Il faut dire qu'ici on voit bien que c'est dangereux de figer un vivant dans une certaine idée qu'on se fait de lui.<br /> Merci encore de m'avoir recopié à la main ce texte que je pense utiliser. Sais-tu si le reste du texte est aussi édifiant sur le sujet?
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J
<br /> Oh! pourrai-je te remercier assez pour ce texte? Passionnant, je vais prendre mon temps pour le relire/déguster.Bonne nouvelle: j'ai compris du Derrida! <br /> <br /> Remarque, ça rejoint tout à fait ma pensée, comme quoi les grands esprits se rejoignent même si le mien a un style plus peuple. je crois être plus explicative. <br /> je cherche à toucher ceux qui ne sont pas habitués au langage des philosophes mais, en fait, je ne sais pas si j'ai raison. Bien-sûr, je touche plus de gens: mon blog a été visité en 2 mois et demi par plus de lecteurs qu'un essai.<br /> Mais...qui l'a compris, Qui l'a lu?<br /> Qui arrive à en tirer la substance? Très peu, dont, je pense,toi, ce qui explique ce texte de Derrida qui tombe si juste et à pic, au moment où je me dis que tout de même, faudrait le faire, ce livre.<br /> Amitié.<br /> Jo<br /> <br />
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S
Oups, je n'ai pas mis le titre: Fichus
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S
"7. J'en viens enfin au chapitre que je prendrais le plus de plaisir à écrire, parce qu'il emprunterait le chemin le moins frayé mais à mes yeux parmi les plus décisifs dans la lecture à venir d'Adorno. Il s'agit de ce qu'on appelle, d'un singulier général qui m' a toujours choqué, l'Animal. Comme s'il n'y en avait qu'un? En me référant à plusieurs esquisses ou suggestions peu remarquées d'Adorno, dans le livre qu'il a composé aux Etas-Unis avec Horkheimer, Dialektik der Aufklärung. Philosophishe Fragmente ou dans son Beethoven, Philosophie der Musik, j'essaierais de montrer (j'ai déjà tenté de le faire d'ailleurs) qu'il y a là des prémisses à déployer avec une grande prudence, les lueurs au moins d'une révolution pensante et agissante dont nous avons besoin, dans la cohabitation de ces autres vivants qu'on appelle les animaux. Adorno a compris que cette nouvelle écologie critique, je dirais plutôt "déconstructive", devait s'opposer à deux redoutables forces, souvent antagonistes, parfois alliées.<br /> D'une part, celle de la plus puissante tradition idéaliste et humaniste de la philosophie. La souveraineté ou la maîtrise (Herrschaft) de l'homme sur la nature est en vérité "dirigée contre les animaux" (sie richtet sich gegen die Tiere), précise ici Adorno. Il reproche surtout à Kant, qu'il respecte tant d'un autre point de vue, de ne laisser place, dans son con cept de la dignité (Wünde) et de "l'autonomie" de l'homme, à aucune compassion (Mitleid) entre l'homme et l'animal. Rien n'est pus odieux (verhasster) à l'homme kantien, dit Adorno, que le souvenir d'une ressemblence ou d'une affinité entre l'homme et l'animalité (die Erinnerung an die Tierähn-lichkeit des Menchen). Le kantien n'a que de la haine pour l'animalité de homme. C'set même là son tabou. Adorno parle de Taubuireung et va d'un coup très loin: pour un système idéaliste, les animaux joueraint virtuellement le même rôle que les Juifs pour un système fasciste (die Tierre spielen fürs idealistiche System virtruelle die gleiche Rolle wie die Juden fürs faschistiche). Les animaux seraient les Juifs des idéalistes qui ne seraient ainsi que des fascistes virtuels. Le fascisme commence quand on insulte un animal, voire l'animal dans l'homme. L'idéalisme authentique (echter Idealismus) consiste à insulter l'animal dans l'homme ou à traiter un homme d'animal. Adorno nomme deux fois l'insulte (Schimpfen). <br /> Mais, d'autre part, sur l'autre front, c'est un des thèmes du fragment, "l'homme et l'animal", de la Dialectik der Aufklärung, il faudrait combattre l'idéologie qui se cache dans l'intérêt trouble que les fascistes, les nazis et le Führer ont paru manifester, au contraire, parfois jusqu'au végétarisme, pour les animaux." <br /> <br /> J. Derrida, Discours de Francfort<br /> <br /> Je pense que ce texte te fera plaisir <br /> Amicalement<br /> <br /> <br /> <br />
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