Antisémitisme et politiquement correct anti-sionisme. Même combat?
L’antisémite fait feu de tout bois. Ainsi, la naissance de l’état d’Israël, vécu par la plupart des israéliens comme une récupération légitime de leur pays, sentiment augmenté et argumenté par de nombreuses traces d’un passé fondateur là bas, est désigné par l’antisémite et quelques autres comme une colonisation, et non comme une libération. Le berceau du judaïsme n’est alors plus un pays colonisé dans le passé par ceux qui en ont viré les juifs, ou par d’autres non juifs venus après, mais dans le présent par les méchants juifs qui auraient spolié ceux qui y étaient. Ceux qui vivaient avant là bas, y compris des juifs dits sabras, etaient peu nombreux, de 500 000 à 900 000 personnes de diveres religions. Les arabes qui vivaient dans cette région peu habitée, ont souvent vendu leurs terres aux arrivants, mais ce fait est aussi allègrement nié que Faurisson dénie la shoah. Renversement moral de la grille habituelle de ce genre de fait ? Qu’importe,
cela passe mieux à notre époque que les simples délires antisémites du temps du pétainisme et de la France anti dreyfusarde d’où elle est issu. On s’appellera antisioniste en conservant une reconnaissance sociale de bon aloi qu’on perd encore quand on est ouvertement antisémite.
Après, ce que j’en dis, c'est autre chose. Je me méfie beaucoup du fait que ce pays soit en plein dans un contexte géographique très défavorable, une sorte de ghetto qui les expose plus qu'il ne les protège.
De plus ils me semblent moins bons communicants que leurs nombreux ennemis, et n’élèvent pas leurs enfants dans la haine de l’autre, comme le font les palestiniens qui au plus tard dès l’école maternelle, sont élevés dans l’hostilité envers le grand méchant loup juif, et la vénération des petits chaperons rouges terroristes dits martyrs .
L’intelligentsia mondiale n'est pas ce que je croyais. Elle ne permet pas de pacifier ce sujet, de passer du processus primaire de la haine et de la paranoïa, au processus secondaire de la réflexion. Une fois de plus, on n’a pas saisi l’occasion de permettre que les meilleurs penseurs rendent plus intelligents que les a priori. Eux aussi jouissent de la guerre entre 2 peuples comme dans le fantasme « on bat un enfant » décrit par Freud.
Israël est donc, je le crains, une excellente opportunité pour que les antisémites du monde retrouvent enfin l'illusion de leur legitimité, heureusement perdue avec la découverte des camps des atrocités nazies réalisant leurs désirs les plus fous.