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Psychanalyse et animaux.

Du ratisme (phobie des rats) au racisme. Vivre avec les rats? Pauvres bêtes.

23 Juin 2013, 14:46pm

Publié par Jo Benchetrit

http://static.ladepeche.fr/content/media/image/zoom/2008/10/21/200810211223.jpg

 

Pourquoi ne m'aimez-vous  donc pas, moi qui  suis hyper discret, moi qui nettoie les tuyaux de vos égouts* qui seraient bouchés sans moi, le  rat , votre intouchable, celui qui ne vous touche pas, celui dont la souffrance infinie ne vous empêche pas de dormir, elle pourtant provoquée par vos poisons et pièges aussi divers qu'est grande l'imagination du Malin au service de qui vous pourriez être s'il existait?  Et last not least,  moi qui suis un rempart contre la  peste?  Je vous suis UTILE, voire indispensable. Pourtant, vous me dites de trop. Je n'ai pas de permis de vivre, selon vous.  Si je peux avoir des maladies, c'est de la faute à qui? A quoi? Ben évidemment à la persécution exercée par vous, qui nous forcez à nous cacher dans ces lieux immondes  des égouts.  Mais même là, vous venez nous traquer. Alors nous passons notre vie dans la clandestinité, courant comme des rats...comme des dératés.

Oui, pauvres rats, n'est-ce pas?


Et pensez aussi à votre déchéance si jamais on part de l'idée que le "genre humain" dont vous avez plein la bouche est tombé bien plus bas que vos égouts. Jugez de vous à la lumière de vos abus sur nous, les rats, et aussi sur les autres bêtes. Pauvres bêtes! Ha oui! vous pouvez nous plaindre. La vie ne nous sourit pas à nous, les rats et nos cousines souris. Surtout quand vous nous haïssez? Non,  surtout quand vous  nous utilisez en toute impunité, dans vos labos. Avez-vous vu  des manifs contre la vivisection des rongeurs? Pas encore. Certains amis des bêtes sortent plus facilement  pour les chiens, les chats, leurs frères les singes, mais pas pour nous, les rats, les trahis. 
Mais ça vous retombe dessus. A chaque fois, en effet, qu’on traite quelqu'un  de rat, on finit par se donner le droit de le  tuer (cf ratonnades) Si ni la haine des rats, ni aucun  autre specisme  n’existait,  le monde ne serait peut être pas ce qu'il est. Aussi, soyez vous-mêmes, ne croyez plus que les rats sont des êtres malfaisants et méprisables. Ne succombez plus à ce qui vous habite dès l'enfance et prend la place de votre cerveau, l'Autre qui vous dicte qui aimer et qui haïr, l'Autre, ce bain de  langage qui vous empêche de penser par vous-mêmes. Soyez vous-mêmes, devenez un autre.   Et si vous...excusez moi le gros mot...et si...j'ose à peine le dire...vous deveniez...Ouille, ne sortez pas votre balai pour m'écraser...Et si...vous...deveniez...
BONS
Oui, BONS...ou pire encore à vos yeux, si vous deveniez des êtres avec un sens moral plus développé que votre immense compassion pour vous-même? Si enfin, vous étiez ce que vous revendiquez pour vous, à savoir justes?

 

Mais revenons à notre ratitude ratiboisée par votre ingratitude. 


Étrangement, le rat, ce petit rongeur, ma foi,  inoffensif dans la grande majorité des cas, est l'objet de la haine universelle des hommes(pas inoffensif, eux). Au point que l'on visite une curiosité, un monastère en Inde comme l'exception insolite où on retrouvent de ces rongeurs en place d'amis des hommes. C'est le Temple de Karni Mata ou des Rats Sacrés. Mais si on y vénère les rats c'est parce qu'on croit y voir  ...la resurrection, la réincarnation de  jeunes (humains, evidemment) morts aimés.  L'anthropocentrisme ne quitte jamais l'homme! Ha! Narcisse, l'incurable!

"http://inde.aujourdhuilemonde.com/le-temple-de-karni-mata-ou-temple-des-rats-sacres

 "Les prêtres de Karni Mata racontent volontiers que le temple fut le seul lieu à être épargné par l'épidémie de peste bubonique qui s'abattit sur l'Inde entière en 1927."   Les rats n'y ont pas peur, donc ne sont pas obligés se cacher dans les lieux souillés des égouts ce qui les rend chez nous dégoutants.  Et depuis 500 ans, la dévotion à l'égard des rongeurs n'a pas faibli  : des centaines de milliers d'hindous viennent se recueillir dans le temple chaque année.  


Leur poil est brillant, ce sont de très jolies bêtes. "Si chose aimée est toujours belle, si la beauté est eternelle, on ne saurait que bien aimer." Ronsard.


 

Sinon, pour eux , PARTOUT AILLEURS DANS LE MONDE OÙ IL Y A DES HOMMES, c'est la mort qui leur est reservée. L'objet de votre phobie non seulement n'est pas fautif, mais il n'a pas à endurer les effets délétères de vos névroses.

 

Sagesse du rat! En effet, le symptôme, c'est un déplacement, et ce n'est pas des rats dont nous avons horreur, mais d'autre chose qui nous concerne, nous,humains pollueurs, crevant  sous sous nos dechets...envers les autres animaux que notre Altesse reine du Monde transformé par ses soins en immonde, tient sous son joug.


 

Pourles animateurs de vivre avec les bêtes, je suggere une emissiojn à eux consacrés.

Merci, Allain d’avoir fait écouter sa voix de rat noir, surmulot est sa désignation aussi. A présent, il nous faudrait le donner à entendre en tant que sujet et non plus en tant qu’objet « a » . Car comme le disait Lacan, c’est l’être du rat qu’on hait, c’est l’être haï, entendu comme être trahi symbole de la trahison des animaux par les hommes, renégats de l'animalité, convertis à la religion où Dieu est homme.
       
Mais les rats, ils n'y sont pour rien dans nos délires! Comme dans toute phobie, d'ailleurs. le rat est vu comme un déchet, un objet a (à jeter comme immonde, l’autre monde, celui du desordre, du sans limite). Mais n’est-ce pas là une   projection car c'est bien nous qui créons l’immonde?

Merci à vous 2, Allain et Elisabeth, car vous faites beaucoup pour cette révolution de l'homme vers sa bonté. Un autre regard est nécessaire. Vous y contribuez avec talent, et même génie. La tâche n'est pas aisée.

Continuons avec vous notre travail pour faire apparaître le scandale de l’impossibilité de la cohabitation entre bêtes et nous, identifiés au signifiant   " genre    humain", identification vantée par vous, Elisabeth, comme quasiment un propre de l’homme, mais qui devrait se souvenir qu’il a bien trop souvent mauvais genre. Après je crois que cette pretendue priorité ne peut se fonder que de maniere metaphysique, dont est la religion, y compris celle, athée,  de l'homme-Dieu, mais c'est aussi un autre debat.
 
 


 Car là, on est au coeur de ce que nous nommons specisme, avec le ratisme qui est donc une repugnance phobique forcenée envers une espece designée, mais se retrouve aussi envers un groupe humain haï  et consideré comme sous-homme. C’est pourquoi le ratisme est la base du racisme.  De fait,  le rat, objet "a"  est l’être haï par excellence, par essence. Le rat a un autre nom, même pour les amis des animaux, il est le tabou ultime de la PA, Il est « l’indéfendable » ...Pour l’instant. Le spécisme cache une haine de la pulsion, mais c’est une autre affaire, celle du paradoxe du rejet de l’animalité perçue comme pulsionnel libre des limites civilisatrices, alors que cest aussi laprte ouverte au pulsionnel le plus debridé...des hommes! Car ça permet l’exercice de notre ça sans les limites imposées envers les autres hommes.


http://francaisdefrance.files.wordpress.com/2012/01/rats1.jpg 

N'est-il pas craquant?

 

Que serions-nous sans la legitimisation des abus envers les animaux au nom de la notion métaphysique et ridiculeusement pretentieuse
d’ une humanité prioritaire quoiqu’elle fasse, et qui donne en particulier la haine
de l' espèce ratière? Que serait donc l'homme sans ce qui le structure comme il est, c'est à dire la possibilité de se donner des droits inhumains sur ce qui n'est pas homme? Serait-il encore celui  qui réifie l’autre humain lorsqu'il est considéré comme non homme,

sans   ce Sésame de la déshumanisation des groupes à haïr? On n’aurait peut être pas les mêmes effets
sur les abus et agressions diverses entre humains qui, en miroir, se donnent réciproquement des noms d’oiseaux pour lever le tabou du meurtre.
Si un animal est ce  sur quoi on a tous les droits, il faut et il suffit de voir en l’autre homme un animal pour le juger indigne d’ être epargné de nos pulsions non castrées. C'est ça, le  spécisme. Je sais bien qu’Elisabeth de Fontenay étrangement  se proclame spéciste...

Mais l’est-elle? Peut-être encore un peu. On se raccroche à l'Autre comme on peut. La révolution anti-speciste a de quoi nous donner le vertige. Ne remet-elle pas en cause notre image de nous-mêmes, notre idéal du moi, c'est à dire nos parents et leurs certitudes héritées des leurs et léguées en toute innocence? Et ainsi, les fondements même de l'humanité?  Repenser tout, de A à Z, voilà les conséquences d'une telle révolution. Sortir des sentiers battus un peu, ça va, beaucoup, ça   commence à faire trop, mais passionnément? à la folie???A la folie...On se réfugie vite dans le "pas du tout, j'ai peur, maman". 







 

http://photoslol.com/wp-content/uploads/2011/09/rat_au_lit1.jpg

Leurs mains sont si "humaines"...Troublant, non?

Certains rats de compagnie échappent à la haine. C'est peut être un bon début. quoique je ne suis pas pour le commerce d'animaux, ni leur reproduction, car l'homme est un mauvais animal de compagnie. 

 

Conclusion:
 
Les rats ne menacent pas l'homme. Si ils peuvent véhiculer la peste  à cause de leurs puces, on peut leur filer des antipuces! On peut aussi les stériliser si on juge qu'il y en a trop pour des raisons sanitaires fondées et pas mensonges haineux. Mais sachez ceci: il faut au moins 2 rats pour chacun afin de ne pas attraper la peste , car alors, les puces malades seraient sur nous! 

Les voir autrement, ce serait nous élever nous-mêmes.

 

*lire ceci: http://www.bestioles.ca/rongeurs/rats.html (...)


"Cependant, le rat d'égout est utile à l'homme car sans lui, les égouts seraient souvent bloqués. Contrairement à ce que l'on peut penser, le rat est un animal très propre. Il passe plusieurs heures par jour à sa toilette, tout en vivant dans les ordures et les égouts." 

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J
<br /> Salutaire réflexion sur le rat et le ratisme, et qui me conforte dans l'idée que les préjugés spécistes devraient aussi êtres combattus espèce par espèce, et pas seulement au moyen d'un simple<br /> principe appliqué à "l'animal" en général...<br /> <br /> <br /> Joël Lequesne<br />
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