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Psychanalyse et animaux.

L'avènement de l'Autre comme personne: la morale.

9 Juillet 2010, 06:45am

Publié par Jo Benchetrit

Le développement de l'enfant est apparemment linéaire. Il va d'un point A à un point B. De la petite enfance amorale, riche en fantasmes et hallucinations d'un monde qui serait fait rien  que pour le bébé, régi par le principe du plaisir, vers un état plus digne, plus noble, qui respecte l'Autre sous toutes ses formes.
Les pulsions partielles s'y réalisent de manière débridée.
Il n'y a pas de bien, pas de mal au sens courant de la morale. il y a juste une personne pour qui le bien , c'est ce qui lui fait du bien, que nous appellerons de manière kleinienne la bonne mère, et le mal, ce qui s'oppose à son bien-être immédiat, la mauvaise mère. Ce  qui échappe à sa maîtrise, donc, et qui,de ce fait, contrecarre son désir de complétude jouissive est vécu comme ennemi persécuteur. Peu à peu, l'enfant va sortir de cet état de non conscience morale à la conscience que l'autre a autant de droit que lui, de par sa subjectivité. ce qui constitue le substrat de toute conscience morale réelle.
L'avènement d'un sujet détaché de  l'Autre va de pair avec l'avènement de l'Autre comme personne, comme être qui existe en  dehors de lui et sa jouissance.
La mère, son Autre privilégié, celui ou celle qui s'occupe de lui, devient peu à peu autre chose qu'un support au puzzle de ses objets partiels.
Comment ce changement s'opère-t-il? Magnifique signifiant, il "s'au père" de par la fonction paternelle qui, elle, préexiste à la fin de l 'oedipe où on la re-père dans l'interdit de l'inceste. Cet interdit signifie: tu ne peux jouir de ta mère. Elle désire ailleurs pour sa liberté et pour la tienne qui peut aller voir le monde pour rechercher de quoi   combler le désir né de ce refus.
Sans jamais l'atteindre, car ce serait en mourir  en tant que sujet de ton désir.
La fonction paternelle est repérable dans l'éducation, ce qui passe par des sevrages successifs. Elle est ce qui sépare.  Le nom du père est c e qui, en la mère, dit NON à la toute-jouissance basée sur la toute-puissance fantasmatique du tyran bébé.
Le développement de l'enfant est donc un développement moral, pour ne pas dire politique. Il est en effet ce qui va de la tyrannie à la démocratie.
moral car il est ce qui sort l'enfant d'un état barbare où l'autre est là rien que pour lui, à un état civilisé qui tient compte de l'autre comme être désirant et ayant un vécu détaché du vécu de l'enfant. l'Autre voit le monde de sa fenêtre.
Mais alors, me direz vous, pourquoi ça ne fonctionne pas? Pourquoi le sujet humain est il, même adulte, en susceptibilité de  barbarie?
C'est là tout le problème que je propose d'étudier ici.


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J
<br /> <br /> c'est plus Klein qu'il faut lire.<br /> <br /> <br /> <br />
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G
<br /> <br /> Parce que l'enfant a longtemps été traité comme les animaux...ça parle pas, donc ça pense pas...donc c'est pas vraiment humain.<br /> <br /> <br /> Et puis tout le monde n'a pas lu Françoise Dolto.<br /> <br /> <br /> <br />
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