Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Psychanalyse et animaux.

La banalité du mal, c'est le Diable fait homme. Spécisme, la dimension oubliée du racisme.

5 Juin 2013, 09:30am

Publié par Jo Benchetrit

Pour les lucides, la banalité du mal, c'est partout envers les animaux, c'est tout autant chaque homme.

L'homme croit que ce n'est pas mal de faire du mal aux bêtes. 

De même, l'aryen croyait que ce n'était pas mal de faire du mal aux juifs.


La banalité du mal Eichmann, c'est le diable fait petit bureaucrate.

Rien d'aussi peu seduisant.

Je ne crois pas que l'on puisse expliquer toutes formes de racisme  si on n'appuie pas son analyse sur ce qui les fonde: ceux qui ne sont pas de ma race, je ne peux m'y identifier. Ils ne sont donc pas perçus comme de mon espèce.

Ces non- humains sont sous le raciste, sous au sens de dominés, mais aussi et surtout de valeur metaphysique. Ils seront   "punis" s'ils sortent de leur place subalterne designée par "l'homme", c'est à dire les comme-soi. Aussi, il me semble logique que les "sous-hommes " soient relégués, dans la position subjective du raciste, du côté des autres vivants que sont les animaux. Or, le specisme c'est ce qui fait croire que les animaux ne sont pas conscients ni sensibles. Ce sont donc des choses qui se meuvent par elles-mêmes comme le dit notre code civil! ...Ou encore des sauvages qui ne sont mus, comme on le suppose à tort des animaux, que par leurs instincts et ne pensent ni ne ressentent  comme les "vrais" hommes.   Ils sont, pour le raciste et speciste,  des bêtes, des abrutis qui bougent et crient, pas des hommes, donc ils   sont reifiés car QUE des animaux!

C'est pourquoi du point de vue des auto-designés comme hommes, ce n'est pas mal de faire du mal aux bêtes que sont  tous les autres. Pourquoi? Dans les 2 cas, les raisons sont voisines, et se résument ainsi: au fond, les non aryens ne ressentent rien. Comme les afiocs qui disent que les toros ne souffrent pas, dans la ligne du cher René D.


La Pensée, dans la logique nazie (d’avant le nazislamisme qui ne donne comme homme que les non-juifs ) est le propre de l'aryen. Le  non-aryen est un être avide, pulsionnel, barbare, acéphale. Et l'aryen, c'est le non- animal.

Et c'est cette arrogance, cette prétention paranoïaque d'être les seuls à penser, les seuls à meriter la vie, les seuls à pouvoir prétendre être humains, et la conviction délirante d'être menacé par le non- homme  qui fait paradoxalement la jouissive non-pensée nazie.

A distinguer du sur-homme de Nietszche, malgré ce qu'on en pense car l'aryen du nazisme est un homme à  ses yeux, le seul homme, au dessus des animaux, y compris de ceux qui se prétendent hommes.

Voyons un extrait  de ce que dit l'auteur suivant, Shraga Blum :

La « Banalité du Mal » en version planétaire
Hannah Ahrendt

Beaucoup d’encre a déjà coulé à propos de l’expression introduite par la philosophe Hannah Ahrendt dans la terminologie de la Shoah : « la Banalité du Mal ». Ce concept lui était venu à l’esprit alors qu’elle couvrait le procès du nazi Adolf Eichmann à Jérusalem en 1961, donnant lieu à son fameux ouvrage controversé « Eichmann à Jérusalem » (1963). S’attendant à voir un être cruel et satanique derrière la cage de verre du tribunal, Ahrendt avait au contraire découvert avec stupeur que l’architecte de la Solution Finale était un homme dénué de tout charisme, un monsieur-tout-le monde à l’allure de petit bureaucrate zélé convaincu d’avoir accompli sa besogne. 

Par Shraga Blum 

Cette constatation confirma chez elle la conviction que tout régime ou idéologie totalitaires avaient besoin – en plus d’un appareil d’Etat répressif et de portefaix zélés – d’un puissant système de propagande permettant de transformer des millions de citoyens, pas forcément politisés au départ et parfois même de haute moralité, en agents dociles d’une administration asphyxiante. Jamais le régime nazi n’aurait réussi à appliquer sa politique d’extermination sans avoir auparavant « formaté » sa population par des années de propagande dont le but était clair : déshumaniser le Juif afin qu’au moment voulu, chaque rouage de la machine exterminatrice, depuis le cruel SS du camp de concentration jusqu’au fonctionnaire subalterne qui signe une directive anodine, agisse dans la « bonne direction » en étant persuadé qu’il accomplit une action positive et bienfaitrice.

Dans son livre « Des gens très bien », l’écrivain français Alexandre Jardin rompt avec fracas avec sa famille en détruisant l’icône de son grand-père, Jean Jardin, « homme bien sous tous rapports » et jouissant d’une grande notoriété, directeur de cabinet de Pierre Laval en 1942, et qui avait donc joué un rôle certain dans la Rafle du Vel d’Hiv. Avec mépris et colère, l’auteur décrit dans son livre la bonne conscience qui a accompagné son grand-père jusqu’à sa mort, et son sentiment permanent de ne jamais avoir accompli d’actes moralement répréhensibles.

Les ravages commis par le régime nazi et ses alliés n’ont pu être rendus possibles que parce qu’ils furent précédés d’une préparation méthodique de longue haleine, d’un « péché originel » qui transformait leurs futures victimes en ennemis de l’Humanité. Le Juif fut présenté comme « parasite », « nuisible », « fauteur de troubles », « source de tous les maux » et fut progressivement exclu de la communauté des Hommes. Son exclusion sociale ne pouvait  alors déboucher que sur son élimination physique, qui est alors apparue normale et même morale aux yeux de citoyens au-dessus de tout soupçon qui ont pu participer activement ou passivement à l’entreprise génocidaire sans aucun scrupule ni sentiment de culpabilité.

Fort de cette cruelle expérience, comment ne pas penser à ce qui se passe à l’heure actuelle et qui se trame contre Israël, transformé en « juif des Etats ». Mêmes intentions, même méthode, plus sophistiquée certes. Aujourd’hui, la propagande se fait à l’échelle planétaire et atteint des populations qui n’ont jamais vu de juifs de leur vie, qui n’ont aucune idée de ce qu’est Israël et de ce qui s’y passe. Ayant échoué depuis 1948 dans leur tentative de détruire l’Etat juif par la force des armes, le monde arabo-musulman et son Cheval de Troie « palestinien » ont passé à une offensive mondiale tous azimuts visant à délégitimer l’Etat d’Israël, le mettre au ban des Nations, convaincre les citoyens du « village global » que le monde se porterait mieux si « l’entité sioniste » disparaissait de la surface de la terre. Quelle analogie frappante ! Bien-sûr, la proximité de la Shoah empêche encore pour l’instant – quoique de moins en moins – l’utilisation de l’arsenal terminologique de l’antisémitisme classique, mais le discours antisioniste que l’on entend à travers la propagande arabe comme dans toutes les versions de l’antisionisme – de gauche comme de droite – n’a fait que reprendre les anciennes accusations antisémites en remplaçant tout bonnement le mot « juif » par « sioniste ».

L’Histoire ne repasse jamais exactement les mêmes plats mais l’on sait aussi que les mêmes causes provoquent toujours les mêmes effets. ...Par Shraga Blum

Commenter cet article