La philo en petite classe: un bon truc? ou une fausse bonne idée?
C'est pourquoi, je suis choquée de la façon dont est traitée cette phrase d'un élève:
« Si nous, on ne tue pas les animaux, on va se faire envahir. »
Par un : "hé oui" qui en dit long sur le manque de réflexion de l'icelui.
Mettre sur le même plan l'animal humain, espèce envahissante entre toutes, qui a étendu son territoire à toute la planète et les autres animaux qui ne peuvent à peine que survivre dans le meilleur des cas, si on le leur autorise! est une sottise dangereuse si on s'en sert pour légitimer son ostracisme.
Ainsi, je suis plus que perplexe devant ce texte là:
http://www.sudouest.com/gironde/actualite/bassin-darcachon/article/774977/mil/5377644.html#comment_lire
Jeudi 19 Novembre 2009
LÈGE CAP-FERRET.
Nous voici ce mardi, au milieu des élèves de CM1 de l'école publique de Lège. Et cet après-midi, ils font de la philo. Oui oui, Alexia, Marine, Léo, Jules, Nathan, Pauline, Antoine et les autres philosophent avec leur instituteur, Sébastien Menvielle.
Au début, ce dernier a raconté une histoire : un loup se balade dans la forêt, rencontre un agneau et le mange. Alors, c'est bien ou c'est mal ? Ben, ça dépend...
Le mal a plusieurs visage
Nathan se lance : « Non, c'est pas mal, il avait faim. » D'accord, mais pour l'agneau, c'est bien ? « Ha ben non, l'agneau... » Alexia reprend le fil de la réflexion : « C'est mal pour l'agneau mais bien pour le loup. » Ainsi, le mal aurait plusieurs visages et se transformerait selon l'angle de vue. Et donc, à partir d'un loup et d'un agneau, une histoire toute simple, on peut faire de la vraie philosophie.
Poursuivons. Léo a une idée : « Si nous, on ne tue pas les animaux, on va se faire envahir. » Ce qui n'est pas faux. Pauline : « Le lion ne nous attaque que si on va sur son territoire. Mais nous, s'il vient dans notre maison, on le tue aussi. » Hé oui.
« Alors, reprend l'instituteur, à partir de quel moment est-ce bien ou mal de faire quelque chose ? » Et là, les phrases se liant les unes aux autres, voilà les élèves parlant « d'un mal pour mon bien ».
Par exemple lorsqu'on va chez le dentiste, quand on obéit à ses parents, quand on fait du sport, quand on fait ses devoirs. « Et pourriez-vous décider tout seul ? » « Ha non ! répond Marine. Le dentiste, si on m'oblige pas, j'y vais pas. Je reste dans la voiture et j'attends. » « Ouais mais tu vas avoir des caries ! », rigole Pauline. « Et des dents jaunes ! », embraye Jules.
Diogène leur parle à tous
Voilà comment philosophent les élèves de CM1 de l'école de Lège. Des fois, il y a même quelques références, comme le grec Diogène, philosophe cynique du Ve siècle avant Jésus-Christ, celui-là même qui vécut dans un tonneau, bref, un personnage susceptible d'accrocher l'imaginaire.
« En fait, j'ai pris plusieurs éléments du programme en CM1 pour proposer un cours de philo, explique Sébastien Menvielle, l'argumentation, la prise de parole en public, l'éducation à la citoyenneté. J'utilise aussi une collection de petits livres intitulée Les Goûters Philo. En classe, on part d'un petit exemple concret et on discute. »
Le point de départ peut être l'actualité, comme l'invasion de l'Irak par exemple où là encore la relativité du mal explose en pleine figure : « À la fin, on comprend vite que le bien de l'un n'est pas forcément celui de l'autre. » Plusieurs notions sont ainsi passées au grill comme le bien, le mal, le désir, etc.
Bon, alors à quoi sert la philo ? « C'est pour notre vie », répond Pauline. Et elle a raison...