Psychanalyse et corrida. Taureaux torturés, fantasme pervers et illusion d'optique. Wolff délire et les animaux trépassent.
Je suis tombée sur une citation vertigineuse d'aberration de Francis Wolff, professeur à l'ENS, comme tout ce qu'écrivent sur leur passion décidément pathologique, les aficionados.
Vu son influence délétère sur les incultes en particuliers, mais qui font étalage de leur "culture" avec bonheur, il faudrait peut-être reprendre ses bouquins pour les démonter aisément. Mais il est vrai que j'ai peu envie de lire quand il s'agit d'humains de mauvaise foi. pour moi, la lecture comme la philosophie, c'est l'occasion d'un savoir, et là, j'y vois tout juste de l'encre pour se cacher derrière, comme le fond les sèches apeurées.
Wolff: "Les taureaux de combat sont traités avant, pendant et après le combat, conformément à ce qu’ils sont pour l’homme : avec l’égard que l’on doit à l’adversaire, » Le vocabulaire guerrier que Wolff de Normal Stupre nous impose là oublie que l'égard dû à l'adversaire , par la convention de Genève, appelle crime de guerre la torture des prisonniers.
Voila la définition de la perversion vue par Lacan
dans
Les quatre concepts, p. 168 : "Ce que j'ai appelé structure de la perversion, c'est à proprement porter un effet inverse du fantasme. C'est le sujet qui se détermine lui-même comme objet, dans sa rencontre avec la division de subjectivité".
Et puisqu'on en est aux citations, il faudrait lire Casas à qui décidément il manque une case, dans des envolées lyriques sur la question.
Simon Casas, directeur des arènes de Nîmes, cette perle :
"Les anticorrida ont peur d'être confrontés à la mort. De la confrontation avec la mort, l'homme a beaucoup à gagner. Le taureau en mourant nous signifie que nous sommes mortels. On est dans un phénomène de transfert au point de vue analytique"
Ah oui, quand même.
Le probleme est qu'il emploie le terme TRANSFERT analytique (en réalité le rapport patient-analyste) avec un enorme contre-sens.
Et celle-là?
«L e taureau est né pour aimer…
Faire l’amour au taureau, c’est sûr, c’est impudique, c’est beau, il vient vers vous, pas pour vous encorner, mais pour aimer !
La muleta tirée sur le sol comme une langue qui inviterait pour un profond baiser, le spectateur se fait voyeur, c’est à un coït que l’on assiste, un orgasme collectif, à Bayonne la corrida est vaginale…»
Simon CASAS, Taches d’encre et de sang, Editions au Diable de Vauvert.
Mon métier de psy devrait m'interdire de railler un délire, mais là, il s'agit de gens dangereux! De psychopathes qui manipulent avec de grands mots creux les politiques et sont toujours légaux!!Quand on croit dialoguer avec eux, en fait, on s'illusionne. On ne doit pas oublier qu’on cause avec des pervers délirants qui n'ont pas accès à la connaissance de l'autre en tant qu'altérité absolue.
Ils prennent leur imaginaire pathologique pour la realité. et l’autre pour heureux de réaliser leur fantasme.Lacan, dans Kant avec Sade, dit déjà que le pervers croit que sa victime jouit grâce à lui. Le pervers se fait objet assujetti à l’Autre tel qu’il le rêve.il confond service et sévices.C’est pourquoi, vu leur état, et vu qu’un pervers est incurable du fait qu’en général, il ne se sait pas atteint gravement, ce ne sont pas des interlocuteurs, ce sont juste des ennemis. Le pb est qu’ils ont convaincus des tas de gens de pouvoir, qui, au « mieux », les maintiennent dans leur illusion de légitimité et au pire, sont comme eux.
Un vampire se reproduit facilement.et si cela vous a un peu enervé, voyez avec Freud de quoi vous ramener hors de l'asile psychiatrique:
Sigmund Freud, “ Une difficulté de la psychanalyse ” (1917)[1] :
« b) L'homme s'éleva, au cours de son évolution culturelle, au rôle de seigneur sur
ses semblables de race animale. Mais, non content de cette prédominance, il se mit à
creuser un abîme entre eux et lui-même. Il leur refusa la raison et s'octroya une âme
immortelle, se targua d'une descendance divine qui lui permettait de déchirer tout lien
de solidarité avec le monde animal. Cette présomption, ce qui est curieux, reste encore étrangère au petit enfant comme à l'homme primitif. Elle est le résultat d'une
évolution ultérieure, à visées plus ambitieuses. L'homme primitif, au stade du totémisme, ne trouvait nullement choquant de faire descendre son clan d'un ancêtre
animal. Le mythe, qui contient le résidu de cette antique façon de penser, fait prendre
aux dieux des corps d'animaux, et l'art des temps primitifs donne aux dieux des têtes
d'animaux. L'enfant ne ressent aucune différence entre son propre être et celui de
l'animal ; c'est sans étonnement qu'il trouve dans les contes des animaux pensants,
parlants ; il déplace un affect de peur inspiré par son père sur le chien ou sur le
cheval, sans avoir en cela l'intention de ravaler son père. C'est seulement après avoir
grandi qu'il se sera suffisamment éloigné de l'animal pour pouvoir injurier l'homme
en lui donnant des noms de bêtes.
Nous savons tous que les travaux de Charles Darwin, de ses collaborateurs et de
ses prédécesseurs, ont mis fin à cette prétention de l'homme voici à peine un peu plus
d'un demi-siècle. L'homme n'est rien d'autre, n'est rien de mieux que l'animal, il est
lui-même issu de la série animale, il est apparenté de plus près à certaines espèces, à
d'autres de plus loin. Ses conquêtes extérieures ne sont pas parvenues à effacer les
témoignages de cette équivalence qui se manifestent tant dans la conformation de son
corps que dans ses dispositions psychiques. C'est là cependant la seconde humiliation
du narcissisme humain : l'humiliation biologique. »