Devoir de penser.
Notre devoir c'est de prendre ce temps de réel à l'état brut comme objet non de lamentation mais d'étude afin d'en tirer enseignement.Pour répondre à cette phrase d'Emmanuel Lévinas: "Comment peut-on philosopher après Auschwitz ?". il serait bon justement de faire l'inverse, de ne pas rester fasciné par l'effroyable choc du réel à l'état brut dû à la déception produite par ce devoilement de la barbarie des civilisés, car il est urgent de philosopher, si philopher c veut dire réfléchir, prendre une distance, ecrire sur quelque chose qui va de soi et y introduire le doute par l' épreuve de la dialectique.
Il faut penser Auschwitz pour ne pas recommencer. Il faut penser ce qui s'est passé comme une suite logique de ce qui se passait dejà. il ne faut pas juste croire en une anomalie de l'histoire mais voir ce que ça analyse de l'humanité.
Lanzman nous a rendu le service de nous offrir sur un écran ce réel-là, alors que nulle image de l'époque ne vint à son secours. Juste avec les mots et au passage, l'affect des acteurs de cette sale histoire, soit survivant, soit témoins indifférents ou jouissant de la situation, peut etre de rares temoins justes, ayant, eux, souffert avec les victimes, soit directement coupables se rememrant leurs actes le plus souvent sans remord, et pour certains pas sans fierté du travil bien lmené dansune belle rentabilité: 16.000 qui étaient traités/jour disait le responsable d'Auchwitz, je crois.. C'est là le génie de Lanzman. On peut et doit lui en être reconnaissant. Mais du coup, il n'a pas pris la distance suffisante à la réflexion. On est devant Shoah comme si on l'avait vécu. C'est l'instant de voir. Mais il faut ensuite le temps pour comprendre. Et au bout de ce chemin, le déclic du moment de conclure.
Mais le fait que ce mec puisse aimer les corridas montre bien son échec à tirer d'Auschwitz la leçon qui s’impose. Car ce qui rend possible la Shoah , c’est que le vernis de civilisation craque et laisse apparaître la toute-puissance sauvage dès que l’autre n’est plus considéré comme humain.
Il est utile de comprendre ceci : lorsque l’autre n’est pas vu comme alter ego humain, l’homme perd son humanité. L’homme est un animal narcissique qui ne peut bien tuer que celui qui le déculpabilise parce qu'il le voit d’une autre essence que lui. Après, se pose la question de la haine du double, la deshumanisation de l’autre est sans doute une défense qui cache la haine de soi, de son double, de son image en particulier de son image pulsionnelle.
Ce qui est un comble. L’homme déteste ce double jouisseur, lubrique, bestial. Et de cette haine peut naitre un danger : qu'il s’autorise, lui, à ce n’importe quoi qu'il imagine en l’autre. En croyant tuer dans l’autre le hors la loi, c’est lui qui devient le tueur, l’incestueur d’avant la loi, en un mot le plus grand, le seul, le vrai barbare. C’est en tuant la bête que tout homme devient bestial.
C’est pour cela que le juif fut décrit d’abord comme ce dépravé jouisseur du malheur des autres, sans scrupule, sans humanité, lubrique. Une image de ce père originel, réel, décrit par Freud comme celui, abuseur, de la Horde Primitive.
Lacan pose 3 temps dans le temps logique :
« L’instant de voir, le temps pour comprendre, le moment de conclure. »
dans la corrida, le bestial est visé. L’animal Taureau est présenté comme ayant une sexualité sans limite. Il est important que le taureau soit dit sauvage, fauve, même si nous savons tous que c’est faux, que c’est un animal domestique comme sa mère, la vache. Il est important pour le fantasme que cela recouvre que ce symbole de la bête (dont il faut rappeler que la Bête est l’autre nom du Diable, autre projection du père jouisseur sans limite) est décrit comme un hédoniste sans entrave qui a pris du plaisir toute sa vie dans les champs. L’aficionado en fait d’ailleurs un argument pour, dit il, justifier le pire imposé. La morale sous-jacente mais manifeste ? Lui avoir offert une vie de plaisir exonère de la marque offensante de la faute des tortionnaires, des témoins passifs et indifférents, ceux qui savent et se taisent, et des spectateurs de la corrida. Au niveau latent, cette bête non castrée doit payer pour ce supposé jouir à nos dépens . Car cette jouissance « du » taureau comme celle « du » juif se fait à notre détriment dans le fantasme le plus paranoïaque de l’hystérique Et, ultime traduction de l’inconscient là- dessous : la part bestiale en soi doit être éliminée. On sait que les pulsions partielles, dominées par la pulsion de mort, dangereuses avant le temps de la castration sont imaginarisées comme bestiales.
Une lutte au final chrétienne contre sa part diabolique peut amener le lyncheur à incarner le mal en croyant le tuer en l’autre. Ce n’est pas pour rien que le toro doit être présenté comme un fauve sanguinaire. Il est certain que la démarche de Christophe Thomas contrecarre ce dessein en montrant en se liant à un taureau aussi adorable qu’un chien, qu'il ne manque pas d’ humanité et douceur quand il supporte le s chevrettes qui jouent sur lui. Ce qui met en évidence que si un taureau est humain, alors, c’est son tortionnaire qui, loin d’en être l’éliminateur justicier, est la Bête. La Bête qu'il prétend tuer, c’est donc lui. Dans ce combat de l’homme pour sa rédemption, combat pour tuer dans le réel la Bête qui est en lui, il devient ainsi l’inverse de ce qu'il veut être.
La Shoah, de même, se voulait un service à l’humanité qui se faisait polluer par l’impur donc le bestial, représenté par le juif.
C’est ainsi que l’assertion proverbiale de Pascal se révèle être une intuition terrassante de vérité: « Qui veut faire l’ange fait la Bête ». Surtout quand dans un passage à l’acte, il tue la bête dans le réel.
Dans l’inconscient, la mort est représentée par la castration. Dans le passage à l’acte, la volonté de castrer symboliquement se réalise dans le meurtre.
On ne castre bien que l’incastré. La bête est la représentation de l’incastré. En fait, au féminin aussi bien, de la mère phallique.dans la corrida, le bestial est visé. Lanimal Taureau est présenté comme ayant une sexualité sans limite. Il est important que le taureau soit dit sauvage, fauve, même si nous savons tous que cest faux, que cest un animal domestique comme sa mère, la vache. Il est important pour le fantasme que cela recouvre que ce symbole de la bête (dont il faut rappeler que la Bête est lautre nom du Diable, autre projection du père jouisseur sans limite) est décrit comme un hédoniste sans entrave qui a pris du plaisir toute sa vie dans les champs. Laficionado en fait dailleurs un argument pour, dit il, justifier le pire imposé. La morale sous-jacente mais manifeste ? Lui avoir offert une vie de plaisir exonère de la marque offensante de la faute des tortionnaires, des témoins passifs et indifférents, ceux qui savent et se taisent, et des spectateurs de la corrida. Au niveau latent, cette bête non castrée doit payer pour ce supposé jouir à nos dépens . Car cette jouissance « du » taureau comme celle « du » juif se fait à notre détriment dans le fantasme le plus paranoïaque de lhystérique Et, ultime traduction de linconscient là- dessous : la part bestiale en soi doit être éliminée. On sait que les pulsions partielles, dominées par la pulsion de mort, dangereuses avant le temps de la castration sont imaginarisées comme bestiales.
Une lutte au final chrétienne contre sa part diabolique peut amener le lyncheur à incarner le mal en croyant le tuer en lautre. Ce nest pas pour rien que le toro doit être présenté comme un fauve sanguinaire. Il est certain que la démarche de Christophe Thomas contrecarre ce dessein en montrant en se liant à un taureau aussi adorable quun chien, qu'il ne manque pas d humanité et douceur quand il supporte le s chevrettes qui jouent sur lui. Ce qui met en évidence que si un taureau est humain, alors, cest son tortionnaire qui, loin den être léliminateur justicier, est la Bête. La Bête qu'il prétend tuer, cest donc lui. Dans ce combat de lhomme pour sa rédemption, combat pour tuer dans le réel la Bête qui est en lui, il devient ainsi linverse de ce qu'il veut être.
La Shoah, de même, se voulait un service à lhumanité qui se faisait polluer par limpur donc le bestial, représenté par le juif.
Cest ainsi que lassertion proverbiale de Pascal se révèle être une intuition terrassante de vérité: « Qui veut faire lange fait la Bête ». Surtout quand dans un passage à lacte, il tue la bête dans le réel.
Dans l'inconscient, la mort est représentée par la castration. Dans le passage à l'acte assassin de la corrida, comme dans la tuerie programmée par Hitler et quelques autres, des juifs, homos et en gros, ce qu'ils appelaient non aryens, la volonté de castrer symboliquement se réalise dans le meurtre du presumé coupable de jouissance sans limite.
On ne castre bien que l'incastré. La bête est la représentation de l'incastré. La bête est vue comme phallique.
En fait, au féminin aussi bien, de la mère phallique, qu'on retrouve dans le fantasme du pervers.