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Psychanalyse et animaux.

livre 1

, 11:03am

On ne fait pas d’omelettes sans casser des poules.

 

Un homme qui se définit par les droits de H, ce  n’est pas pareil que si il se définit par ses devoirs. Fink. France culture.  5.04.2008 sur Leo Strauss

 

 

Quelques éclaircissements sur les concepts employés ici ne seront pas du luxe pour ceux de mes lecteurs qui seraient non informés. 

 

Amour, pulsions, jouissance, fantasme, désir…voilà de quoi éclairer notre rapport aux animaux.

Mais le rapport aux animaux nous en apprend plus sur nous que bien des formations de l'inconscient comme le rêve, le lapsus, les actes manqués. Pourquoi ? Simplement  parce la censure ne s’y exerce pas beaucoup, vue que la société n’exige pas grand chose comme limite morale à notre action sur eux.

Avec les animaux nous sommes en pleine possession de nos droits et nous ne sentons aucun devoir, du moins c’est ainsi que l’idéologie dominante humaine définit ce rapport. Je dirais qu’avec les animaux, on ne manque de rien. Tout désir y est satisfait avant même de s’énoncer comme désir, car il  se donne comme exigence immédiatement obéie. Les pulsions d’avant le temps de la civilisation comme on dit, les pulsions barbares non  sublimées y règnent. Certes, dans nos pays, on a tendance à avoir besoin d’alibi à l’exercice sans limite de notre libido dans ce champ du rapport aux bêtes. Ainsi on fera ce qu’un enfant fait aux animaux  ce qu’il rêve de faire avec sa mère, la découper en petits bouts   pour  ça-voir ce qu’il y a dedans mais en se mettant sous la bannière respectée de la sacro-sainte science…Ce qui est non seulement contraire à la morale mais signe d’une régression à un stade archaïque du développement, celui d’avant le manque, donc celui d’avant la castration symbolique. C’est en conséquence bien avant le moment fondateur  du sujet désirant (post oedipien) que ce rapport se situe.

 Je vous mets en garde contre les mots qui ont rapport avec le temps, régression, comme de celui d’enfance. Nous semblons là sur un axe temporel alors qu’il s’agit de topos, de lieu. En matière de développement du psychisme humain, on sait depuis Mélanie Klein combien de choses sont déjà présentes  dès la petite enfance, y compris l’oedipe, mais aussi avec Freud, combien de choses sont encore là à l’âge adulte. C’est comme si tout le développement était là de tout temps et à jamais comme des touches de piano sur lesquelles on ne joue pas en continu ni toutes ensembles. L’inconscient dit Freud, ne connaît pas le temps. Sur ce piano, rien ne se perd…et ce qui est oublié de la jouissance de la petite enfance perverse polymorphe  est en fait refoulé, et donc toujours là, touches ignorées, que la civilisation est censée interdire, mais prêtes à l’emploi.

 

Jouissance/désir, ce binôme pourrait épuiser la problématique de la morale.

Dans sa scansion temporelle, le désir est 1°, mais en réalité, la jouissance, de n’être pas complète, est ce qui génère le désir. Telle est le lot de la jouissance humaine, d’être comme la poule et l’oeuf. Le désir n’est-il pas désir de retrouver une jouissance originelle, d’avant le temps du désir ? Cette jouissance complète de référence, cependant, a-t-elle jamais existé ailleurs qu’au sein de notre imaginaire ? Certains la repèrent dans l’âge préhistorique foetal. D’autre dans une relation prétendument fusionnelle à la mère qui serait à la fois 1° et idyllique.

Je crois pour ma part qu’en effet le bébé repu d’amour et de lait peut se sentir vraiment bien, transitoirement, tant qu’il n’est pas agité d’éléments perturbateurs internes ou externes.

En effet, sinon, pourquoi y aurait-il des bébés avec une pathologie psychologique alors que les conditions de vie ne semblent pas toujours à 1° vue le justifier ? On trouve ainsi des bébés anorexiques ou insomniaques. Si cet âge de début de vie garantissait une absolue sérénité, cette fameuse jouissance fusionnelle, pourquoi un bébé pleurerait-il si sa mère et lui était fusionnels ? Il pleure  parce qu’il l’appelle. Il est, nous dit Lacan, déjà dans la pulsion. Ce qui veut dire qu’il  n’est pas dans une problématique de simple satisfaction de besoin. Dans la pulsion, il y a déjà langage, déjà demande, et toute demande est demande d’amour, jamais tout-à-fait satisfaite.  Les bébés pleurent déjà de rage de sentir leur impuissance contrecarrer leur fantasme de toute-puissance, car déjà ils ressentent bien que leur mère n’est pas tout à eux. Cela ne veut surtout pas dire qu’il faille laisser pleurer le  bébé, mais qu’il faut l’entendre comme indice que la fusion ne va pas de soi comme on voudrait le croire. 

 Quant aux mères qu’on perçoit comme fusionnelles, qui ont le détachement difficile, disons, et je ne parle pas  là de détachement spacio-temporel, mais celui de leur action sur le psychisme du petit, ce qui se manifeste par leur insistance à tout gérer de ce qui touche à lui, jusqu’à la façon   dont les autres vont s’adresser à lui, elles sont elles-mêmes souvent de véritables tyrans. Ce qui signifie qu’elles-mêmes sont régressées au stade de la toute-puissance du bébé. En effet, croyant en leur toute-puissance elles associent finalement une omniprésence (dans le psychisme de l’enfant, et ce, même durant leur absence) à une omniscience qui ne laisse aucune place à l’Autre, le tiers qui pourrait en savoir plus sur le bébé. Leur relation fermée, on peut la qualifier d’abusive et d’« incestueuse » à leur enfant. Je ne parle pas ici, au contraire, de ce qu’on appelle depuis le roman de Philippe Roth, « la  mère juive » qui, elle, jouera de son dénuement, de sa fragilité, de son incomplétude essentielle, ce qui signifie de sa castration, comme arme culpabilisatrice. Les mères juives étant des  mères qu’on ne peut quitter, elles pourraient ressembler à la mère fusionnelle, mais chez elles, le tiers existe. Pour être plus clair la mère fusionnelle se complète avec son enfant-phallus, alors que la mère juive , aimante à l’extrême, inquiète, certaine que sa tentative de fusion est vouée à l’échec, ne peut que pleurer sur ce désespérant état d’incomplétude auquel « on » la condamne. Je ne voudrais pas qu’on croie que la mère juive est nécessairement une femme  juive. C’est une catégorie clinique qui, avouons le, flirte bien avec l’hystérie.

 Comme dit Roth, « ce pourrait être l’épicier italien du coin. » Mais   les mères que j’ai appelé ici fusionnelles sont phalliques, incastrables et peu « aimables ». Elles sont dans la pulsion de maîtrise, ce qui ne signifie pas qu’elles ne sont pas dans l’amour. Et si elles ne fabriquent pas toujours de la psychose, preuve que l’Autre existe un peu malgré tout pour certaines, elles   finiront parfois carrément abandonnées de leurs enfants qui, eux, pourront avoir du mal à continuer à les aimer alors qu’ils se sentent niés en tant que sujets. Ceci   prouve qu’elles ne furent pas si mauvaises mères, au fond…et paradoxalement, puisqu’elles  auront parfois permis, ce que chaque mère doit souhaiter : l’autonomie de leur progéniture.  Mais une autonomie pas toujours facile   sans  recours à la psychanalyse pour assumer sans se sentir un monstre le choix de ne pas rester la chose de sa maman fusionnelle. Et là, nous sommes plutôt dans la problématique d’une perversion. Rappelons que la perversion est une structure qui lutte contre la castration maternelle. C’est pour cela qu’une femme est, pour un pervers, phallique. Mais  comme le pervers n’est pas fou, il dénie la castration et remplace le phallus par un quelque chose, parfois un fétiche. Ici, la femme perverse se complète de l’enfant dans la réalité  là où la femme névrosée se contente de rêver quelle l’a.

Tout ça démontre que la fusion mère-enfant ne va pas de soi et que, lorsqu’elle réussit, elle est en fait plus une calamité qu’une source de bonheur pour l’enfant.

Cela ne nous empêche pas de prendre cette période comme étalon –or de «la »   jouissance à retrouver, ce qui prouve la force de l’imaginaire.

 

Je découvre pour la psychanalyse de l’homme  une autre voie royale que celle du rêve, et non décelée par Freud : son rapport aux autres animaux. Pourquoi ? Mais tout simplement parce que c’est un champ non légiféré par la loi des hommes, la loi sociale, donc non sujette au refoulement, à la censure, à la honte. Le sentiment de culpabilité n’y a pas vraiment cours, et dans  certains coins du globe ou partout avec certains animaux, n’y a pas du tout droit de cité. Or, nous dit Freud dans Malaise, la culpabilité c’est de l’angoisse sociale. Donc de la simple honte.

 Ça  veut dire quoi ? Freud l’a décrit dans Malaise : l’homme n’a majoritairement pas intégré la morale ( qui demande de commencer par envisager ses devoirs avant ses droits). Sans  le regard réprobateur du socius, l’homme serait en permanence sans le frêle vernis de civilisation avec les autres hommes ce qu’il est avec « les bêtes »  comme il dit ! En  effet, s’il a le pouvoir dans une zone de non-droit, l’être prétendu humain est un être immoral. Donc, un homme dévoilé. C’est ainsi que ce qui se perçoit dans sa relation aux animaux  est bien souvent une objection logique à ce qu’il prétend être, prétention illusionniste qui a tout d’une imposture et qui se résume en un mot qui épuise toutes les vertus morale : un humain.

Il est bien entendu décevant de réaliser que sans la limite du jugement des autres l’homme est un être extrêmement peu scrupuleux.

Ce qui montre bien que l’opprobre sociale ne  va pas jusqu’à la façon dont on agit avec les bêtes, c’est que nul, ou presque, ne se scandalise que l’on traite le bétail  si mal que c’est normalement  insupportable à tout homme de subir cela !    L’homme peut être pour les autres hommes ce qu’il  est pour les autres animaux, à savoir barbare ou du moins sans scrupule ce qu’on  observe dans des expressions comme : « on est traité comme du bétail ».

Parfois pris de lucidité, l’homme va inventer des prétextes à de telles injustices. Le tour de Descartes, son animal-machine et donc insensible, est la plus « parfaite » construction défensive que l’homme se soit donné pour répondre à toute objection de sa conscience et continuer à ne pas placer ce rapport sous l’égide de la loi.

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Celui  qui est, si on en juge par de nombreux indices et en particulier par son rapport dénié  à son animalité, et délié de toute entrave éthique aux autres animaux, et à ferait le mal sans s’en sentir mal, au contraire. qui, n’en doutez pas, d’être ce qui est écrit par l’homme et modifiable n’est pas la LOI au point de vue psychanalytique et peut, selon l’époque ou son objet, être perverse. La LOI psychanalytique se résume dans l’interdiction de l’inceste et nous verrons en quoi cette loi devrait donner plus que sa gestalt -- sa forme—, son essence à toutes celles qu’on écrit.

C’est ce que je vous propose d’étudier ensemble par une psychanalyse d e l’être prétendument humain.. le fait que nous soyons des milliards, à ce jour proches de 7 milliards mais notre espèce hélas, et en dépit du danger qu’elle représente sur la nature, ne cesse de croître.

D’abord, qu’est-ce que la méthode psychanalytique ?

La  clinique psychanalytique est un arbre : elle part du foisonnement des branches d’un discours débridé par l’association libre et dans l’idéal--bien difficile à atteindre, sinon impossible--délesté de toute auto-censure pour en arriver au tronc de l’interprétation. Et les racines, me direz-vous ? Les racines, c’est-ce d’où tout vient, si on est strictement déterministe, et sans quoi le reste n’existerait pas. Sans doute si nous voulons pousser la comparaison, nous y trouverons l’inconscient, ce qui ne se voit pas mais qui est révélé par l’interprétation, qui peut être une déduction, par construction de l’analysant qui a atteint un point d’où il le perçoit comme une évidence, et, en même temps, une chose incroyable. « C’était donc ça ! » en est la couleur affective.

Mais on sait que les racines se font sans cesse, de même que les branches vivantes du discours se modifient, que le tronc aussi change…La vie n’est pas figée, mais l’arbre, lui, reste en place au même endroit.

L

Nous partirons donc du discours, ce qu’on dit des animaux, pou arriver au tronc : la signification de tout ça, que Lacan appelle le ^point de capiton, ce qui veut dire que l’on a atteint un lieu d’où tout s’eclaire. Il y a une autre image, celle du panopticone, ce d’où tout se voit, mais surtout celle, encore plus juste comprend tout à coup  mais où t

 

 

 

 

 

Rien ne manque, sinon le manque, à l’homme, hélas ! dans son rapport aux animaux.

Le manque qui manque est le manque de   ce qui se passe à la fin de l’oedipe, l’acceptation du manque pour vivre en tant que sujet désirant. Et par cela même, l’intégration, que dis-je, l’assimilation par la 1° identification, celle par ingestion du père imaginaire tué symboliquement.