Bordères-Louron. Jugé pour avoir laissé mourir de faim 57 bovins
Jean-Paul Soulé avec son avocate, Me Chevallier./Photo DDM, Joël Boyé. « J'ai été dépassé. » Voilà, en substance, comment Jean-Paul Soulé, éleveur de Bordères-Louron, justifie, à la barre, la mort de 57 bovins, sur son exploitation, de décembre 2008 au 8 mai 2009, date de la macabre découverte, suite à un appel anonyme.
Le technicien de l'ex-Direction des services vétérinaires (DSV) n'avait jamais vu ça. Il raconte « l'odeur insoutenable, perceptible depuis la route, le bruit du silence. Tous les animaux étaient morts dans l'étable ». Et en état de putréfaction.
« Les photos soulèvent le cœur », souligne la présidente Gadoulet. Les vaches sont mortes de faim, certaines la tête entre les cornadis, le regard pointé vers les boules de foin qu'il suffisait d'approcher. L'éleveur indique qu'il lui manquait « les bras » pour le faire. Suite au décès accidentel et soudain de son père, le 16 décembre 2008, avec lequel il exploitait la ferme.
Après le décès de son père, il confie avoir continué, au début, à nourrir les 80 bovins du cheptel, avant de baisser les bras. Tout en refusant cependant l'aide que des gens du village lui ont proposée. Les beuglements des animaux à l'agonie, « non », il ne les entendait pas depuis sa maison située à 400 m des étables. L'odeur non plus « n'entrait pas dans la maison ». Cependant « oui », il a vu ses vaches souffrir et, « si », ça lui faisait pitié. La présidente lui demande ce qu'il faisait de ses journées. « Je m'occupais des autres bêtes. » 34 bovins installés dans un autre bâtiment et qui lui appartenait à lui seul.
Oreilles coupées
« Pourquoi les vaches avaient les oreilles coupées », interroge la présidente ? « Je sais pas », répond l'éleveur. « Pour faire disparaître l'identification des animaux », estime le technicien de l'ex-DSV.
« Vous auriez pu les vendre », lui intime la présidente Gadoulet qui confie ensuite sa gêne au sujet du comportement incohérent du prévenu. « En abandonnant ses vaches, il détruit son patrimoine ». Et à 1.000 € la vache, ça fait 57.000€.
Me Abadie, partie civile pour la SPA de Paris, estime, elle, que Jean-Paul Soulé « a protégé son patrimoine, les 34 vaches qui lui appartiennent, mais il n'a pas soigné les vaches de l'héritage de son père », à partager avec sa mère et sa sœur.
Parties civiles : l'interdiction de détenir des bêtes demandée
Pas moins de onze associations de protection des animaux se sont portées partie civile dans ce dossier de mauvais traitement d'animaux. Toutes demandent la requalification des poursuites en « actes cruels » par abandon.
L'avocate de l'Œuvre d'assistance aux bêtes d'abattoirs (OABA) estime que l'on se trouve dans le cadre d'un « désintéressement durable d'animaux, justifiant une citation sur abandon ». Elle estime que l'on ne peut plus « faire confiance à M. Soulé ». Et elle demande au tribunal de lui interdire la détention d'animaux, la confiscation du cheptel qu'il possède actuellement. Les avocats des autres parties civiles abondent dans le même sens, soulignant le caractère intentionnel de l'abandon des animaux. « Nous n'avons aucune garantie que, face à d'autres difficultés, il n'ait pas le même comportement », indique Me Joseph Mesa.
La substitut Yaouanq ne suit pas la demande de requalification en « actes de cruauté », estimant que les éléments du dossier n'en apportent pas la preuve. Pas plus qu'elle ne retient l'interdiction de détention d'animaux. Elle veut donner « une deuxième chance à cet homme fragile, qui tremble à l'audience ». Et requiert 5.000 € d'amendes dont 3.500 € avec sursis.
Me Chevallier, conseil de l'éleveur, plaide « le choc psychologique violent » subit par Jean-Paul Soulé, suite au décès de son père. « à l'issue duquel, il a eu un comportement irrationnel. Il n'a pas eu la force de faire face. » Elle écarte « l'hypothèse de la mesquinerie familiale » et souhaite que l'on reste sur la qualification « de mauvais traitement à animal ».
Le jugement a été mis en délibéré au 30 septembre prochain.
donc:
Le verdict a été rendu cet automne : 5000 euros
d'amende dont 3500 avec sursis = 1500 euros effectifs !!
Sans commentaires.........
et aussi ceci:
Haute-Savoie : un éleveur dépressif laisse périr son troupeau
zoom
Archive Dominique Gutekunst
Un éleveur dépressif et en situation précaire a laissé mourir de faim son cheptel de 18 vaches, retrouvées en état de putréfaction en Haute-Savoie, un «cas isolé» néanmoins symptomatique du malaise des agriculteurs, a-t-on appris mardi de source judiciaire et syndicale.
Saisis par une voisine de l'éleveur se plaignant d'odeurs pestilentielles, deux inspecteurs de la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) se sont rendus le 9 avril sur l'exploitation située aux Clefs, petite commune montagnarde en zone de production du reblochon, a expliqué à l'AFP Hélène Lavignac, directrice départementale.
Dans l'étable étaient enterrés 18 cadavres de vaches dans le fumier, qui ont été envoyés à l'équarissage lundi, a-t-elle précisé.
Non nourries depuis plusieurs semaines, les vaches sont mortes affamées, a précisé une source judiciaire confirmant une information du Dauphiné libéré.
Dépressif et en situation précaire, l'éleveur, un cinquantenaire qui n'a pas vraiment fourni d'explication, a été hospitalisé.
La DDPP va remettre son rapport au parquet d'Annecy, qui doit décider d'éventuelles poursuites contre l'éleveur notamment pour mauvais traitements à animaux, contravention passible d'une amende de 750 euros par bête.
En décembre dernier, lors d'un contrôle de routine de l'élevage, la DDPP avait déjà constaté l'état «très moyen» de ce cheptel et recommandé à l'éleveur de «nettoyer son étable et de nourrir plus régulièrement ses animaux», a précisé Mme Lavignac.
La situation «catastrophique» découverte le 9 avril a surpris les inspecteurs, aucun signe précurseur ne laissant présager une «dégradation aussi rapide», a assuré la responsable.
La DDPP exclut «tout risque sanitaire» l'éleveur ne produisant plus de reblochon depuis l'été dernier.
«C'est un cas isolé, une personne en dehors du système. Quand les agriculteurs ont des difficultés économiques, ils se serrent la ceinture pour nourrir leur troupeau», a souligné le président des JA de Haute-Savoie, Guillaume Burgat-Charvillon.
Mais il juge ce cas néanmoins «symptomatique des difficultés économiques, d'un malaise de la profession» qui touche tous les agriculteurs.
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Chine · Un zoo laisse 11 tigres mourir de faim
Un zoo chinois serait responsable de la mort de 11 tigres de Sibérie, une espèce en voie d'extinction. Les bêtes seraient mortes de faim. (LCN)
je ne sais pas si on a pensé à une sanction en chine dans un cas semblable;
mais là, on punit vraiment et à juste titre la mère indigne:
Décès d'une fillette: la mère condamnée
AFP
09/04/2010 | Mise à jour : 12:25 Réactions ()
Une mère âgée de 30 ans a été condamnée hier soir à Metz à 15 ans de réclusion pour avoir laissé mourir sa fille de 2 ans au terme d’une longue agonie, faute de soins et de nourriture, a-t-on appris vendredi auprès de l'avocate de la partie civile.
L’accusée, mère de trois autres enfants, a en outre été déchue à vie de ses droits familiaux, au terme d’un délibéré particulièrement court d’à peine 1h30, a précisé à l'AFP Me Nathalie Marchegay, avocate des services sociaux. L'accusation avait requis une peine de 20 ans.