Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Psychanalyse et animaux.

Végétariens, traîtres à l'humanité? Jésus, les juifs et le repas fondateur, la cène primitive.

22 Juillet 2007, 08:54am

Publié par Jo Benchétrit

"Ceci est mon sang, ceci est ma chair , prenez-en", dit le Christ.
"Non merci", répondirent certains qui, du coup, furent traités de traitres.
Je vous renvoie pour en comprendre quelque chose au texte de Freud, Totem et Tabou.

Le refus de manger de la chair animale exclue du groupe des hommes, me disent  les végetariens.
D'où cela vient-il? Bien-sûr, on peut invoquer le refus de ça-voir sa culpabilité, et celle-ci est mise en relief par ceux qui "ne mangent pas de ce pain-là".
Les végétariens sont considérés comme traîtres à l'humanité, sinon, les mangeurs d'animaux ne prendraient pas autant de peine pour  les ridiculiser ou à présent les faire passer pour terroristes... et j'en passe.

Mais il y a quelque chose d'encore plus ancré, c'est du moins mon hypothèse:
Refuser le repas commun, c'est refuser ce qui sert de colle au groupe humain. On touche sans doute ici au pilier de la civilisation, à son fondement lors du repas totémique. Donc le végétarien refusant la viande, refuse le  partage que l'on sait si important du repas avec les autres humains.
 Mais le partage de quoi, en réalité ?
Et le partage pourquoi?
Il s'agit de l'identification entre  frères. 
Ce repas  n'est autre  que
l'ingestion du père après son meurtre par ses fils révolté par son arbitraire et sa confiscation des objets de jouissance, les femmes en l'occurence.. La cène y trouve tout son sens, et le Christ est le seul à en avoir eu l'intuition en y fondant une religion, en répétant ce meurtre de manière symbolique, qui dépasse sa représentation imaginaire par le sacrifice réel  des animaux -totems. Le christianisme est la seule "vraie" religion disait Lacan, puisque se qui relie les gens(relier est la fonction de la religion) est bien ce meurtre du père et son ingestion. Jésus, ce freudien avant l'heure en a été lui-même réellement occis, come par pûnition d'avoir osé remplacer la chair par du végétal.
Imprudence du Christ qui s'est du coup offert en sacrifice réel.
Difficulté pour les juifs qui ne veulent pas voir en lui Dieu le père, et qui de ce fait furent mis au ban de l'humanité.
Car ne pourrait-on pas voir là une sorte d'explication de l'antisémitisme?
Celui qui ne veut pas partager le repas totémique de ce fait s'exposerait à la barbarie humaine.

 
 

Commenter cet article
E
En lisant ce texte, je pense à une autre scène biblique et je me pose la question de savoir pourquoi "Dieu" agrée t-il Abel, éleveur de moutons et pas Caîn et ses légumes? On présente Abel qui tue des moutons comme le bon et Abel qui ne tue pas comme un méchant.
Répondre