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Psychanalyse et animaux.

taureaux du Berry élevés pour les corridas: L'état (nous) payons la prime à la torture au prix fort.

16 Septembre 2007, 19:41pm

Publié par Jo Benchetrit

Investigation du CRAC : Il est scandaleux de ponctionner les deniers publics pour subventionner une activité illegale.
De l'argent en FRANCE, IL Y EN A DONC TANT QUE CA?
on devrait plutôt s'occuper du trou de la sécu, non?


Je transmets:
 
 
 
COMMUNIQUE DE PRESSE
 
 

Subventions aux élevages : la prime à la torture… dans l’Indre !

 
 

En février 2007, Yvonne Landrin, adhérente du CRAC, Comité radicalement anticorrida, apprend par Internet, sur un site pro-torture — pardon, procorrida ! —, que l’élevage de bovins appelé Ganaderia Peralta a été indemnisé à la suite de l’abattage de 435 animaux pour cause de tuberculose, entre le 19 octobre et le 17 novembre 2005. La SCEA (Société civile d’exploitation agricole) Viento verde, sise à La Seigneurie, sur la commune de Vicq-Exemplet, a donc reçu de l’État français la somme de 875 187,57 euros. Belle subvention ! Il s’agit d’un élevage berrichon de taureaux dits « de combat ». Étonnant, non ? Que ne ferait-on pour de l’argent…

 

Pour un total de 435 animaux, la prime d’abattage aurait dû s’élever à 504 965 euros. En tenant compte des majorations de 50 % permises par l’administration en fonction de critères de « génétique et de performances », on arrive alors à 757 448 euros. Mais ce n’était manifestement pas suffisant, puisque le total de la subvention fut de 875 187,57 euros, soit une augmentation de 73,3 % par rapport à l’indemnité de base.

La prime à la torture en quelque sorte… Une moyenne de 2 012 euros par animal, veaux compris. Tout cela payé par le contribuable, bien entendu !

 
Des experts très discutables…
 

Pour justifier ces majorations aberrantes, la DSV (Direction des services vétérinaires) de l’Indre apporte un argument de poids : des experts ont été consultés. Lesquels ? Impossible de le savoir dans un premier temps, et pas plus dans un second temps, malgré l’intervention de la CADA (Commission d’accès aux documents administratifs). Car il a fallu faire intervenir cette Commission, qui dépend directement du Premier ministre, pour avoir accès à des documents publics : en l’occurrence, le rapport d’expertise de l’élevage Viento verde… Et qui sont donc les heureux élus, experts au nom de la République ? Des éleveurs de taureaux « dits de combat ».
Dans le monde de la mafia des arènes, on aime rester « entre soi ». Alain Tardieu, éleveur de taureaux, est donc nommé « expert » au côté d’André Mauget (spécialiste de l’AOC, Appellation d’origine contrôlée, « viande de taureau de Camargue », chargé de mission au parc naturel du même nom, à la retraite depuis début 2007) par arrêté préfectoral du 3 octobre 2005.
Dans leurs conclusions du 2 novembre 2005, les experts précisent : « Nous avons essayé de transposer la subjectivité de la renommée d’un élevage… à la triste réalité de l’abattage total. » Et, plus loin : « Nous avons également voulu être justes avant d’être généreux »… Si ces experts avaient été « généreux », on aurait dépassé le million d’euros ? Et, pour finir, les experts balaient d’un revers de main les textes existants : « La spécificité de ce mode d’élevage en extensif et l’originalité de cette race “brava ” impliquent que la grille proposée par l’arrêté du 30 mars 2001 ne peut pas être prise en compte »… Les propriétaires d’élevages extensifs « classiques » apprécieront. Une fois de plus, le monde de la tauromachie contourne les règles pour pouvoir « pomper » allégrement les fonds publics.

 
Un parcours étonnant…
 

Avant d’être abattus pour cause de maladie, les animaux de cet élevage avaient, pour ceux destinés à être torturés à mort, un parcours tout à fait particulier. Chaque année, 50 à 70 de mâles étaient envoyés en Andalousie sous l’appellation « toros bravos ». Certains revenaient pour être massacrés en France. Les autres enfin étaient gardés comme reproducteurs ou envoyés à l’abattoir. Triste parcours pour ces taureaux berrichons… Mais un parcours lucratif pour les propriétaires !

 
 
Un scandale moral et financier
 

Ce cas particulier d’un élevage de taureaux dits « de combat », bien loin des zones contaminées par la barbarie des arènes, est finalement tout à fait exemplaire. On retrouve les différents ingrédients du mundillo, ce tout petit monde de la tauromachie : l’opacité des transactions et, en corollaire, la grande difficulté pour obtenir des informations ; des sommes d’argent très importantes reçues par un tout petit nombre d’acteurs (de l’argent public, ne l’oublions surtout pas !) ; l’autocontrôle du système : un éleveur élevé au rang d’expert fixe le prix de la torture ; l’approximation de l’appréciation (« transposer la subjectivité de la renommée »), toujours au bénéfice des acteurs de la mafia des arènes… Quand on sait que 10 à 20 % maximum des bovins issus de ces élevages seront payés au prix fort pour être martyrisés dans des arènes, pourquoi cette augmentation de 73, 3% par rapport à l’indemnité de base ? Cette affaire « Peralta » constitue un véritable scandale, et on peut s’étonner que les services vétérinaires indriens aient cautionné une telle utilisation des fonds publics, apparemment sans se poser de questions. Tous les éleveurs berrichons pourront espérer qu'ils montreront désormais le même empressement à leur égard en cas de problèmes dans leurs troupeaux.

 
Yvonne Landrin, adhérente du CRAC
Jean-Pierre Garrigues, ex-président du CRAC
Tél. 06 75 90 11 93
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