INRA suite. Filmer pour dénoncer l'horreur, quelle méthode choisir? "Shoah" ou "Nuit et Brouillard" ?
"Shoah" ou "Nuit et Brouillard" ?
Dans le débat entre ceux qui disent qu'il ne faut pas montrer et ceux qui disent que montrer c'est informer, c'est faire ressentir, je dirais que Shoah n'a pu transmettre un savoir sur ce qui fut vécu sans doute que parce que notre imaginaire était déjà ensemencé par le déjà vu de "Nuit et Brouillard" . Est-ce que ce que nous avions vu dans ce film n'a pas permis un accès au Réel, ne serait-ce qu'en montrant des piles de petites chaussures dans les camps de la mort? A condition que l'image comme la métaphore ne finisse par s'user, je pense que les 2 sont nécessaires .
Il n'est pas simple de convoquer notre imaginaire pour reconstituer ce qui s'est passé en en faisant un objet mental.
Il faut bien dire que les vêtements volés aux personnes dénudées avant "la douche" sont très évocateurs peut-être encore plus que les empilements de cadavres.
Un cadavre décharné, nu, offert à la vue comme cette chose qu'il fut pour l'obcenité nazie, chose gênante, terrifiante, trace d'un crime que l'assassin voulait comme nous (se) cacher au plus vite, ne suscite pas la même compassion que les chaussures qui nous évoquent des images d'enfants jouant et riant pacifiquement et qu'on a ravis brutalement à leur mère et à leur insouciance pour plonger dans l'enfer de cette souffrance que nul, sinon des psychopathes criminels pervers, ne peut imaginer vouloir qu'on l'impose dans le réel à un enfant. C'est--à-dire autre part que dans un fantasme pervers dont le névrosé lamda n'est pas coupable.
Mais les hommes ont des défenses et s'habituent à l'horreur et peuvent finir par ne plus la voir, comme cela se passe avec les atrocités faites aux animaux. Comme cela est arrivé aux polonais qui vivaient près du ghetto ou des camps et qui, dans Shoah, ont même parfois pu apprécier qu'on les débarrasse de ceux qu'ils vivaient traditionnelement comme des "en-trop".
Suite de mes réflexions après la projection d'hier à la Villette " Des cochons et des hommes" de Bruno Thomé, dans le cadre de l'exposition "Bêtes et Hommes" , on peut dire que le réalisateur Thomé fait avec "bonheur" la synthèse entre les 2 méthodes. D'une part, il nous montre, qui est proprement insupportable tant ce qu'il transmet là est affreux. D'autre part, son style d'interview ne peut pas ne pas évoquer le Shoah de Lanzman, par ses longs plans sur le visage de la tortionnaire en chef, la caméra guettant une émotion, trouvant quelque chose comme un sourire intérieur, une jouissance inconnue de la femme bourreau ( merci la sensibilité féminine, rions!) de l'AGRI bien-être(SIC).
Sous un sigle digne de "la liberté par le travail", (pour les béotiens cette cynique annonce forgée sur la grille du camp de la mort attendait les prisonniers otages des nazis à leur arrivée à Auschwitz ), "l'AGRI bien-être" (de l'INRA) est un camp de torture .
Tandis que nous sommes mis largement à l'épreuve si nous sommes "humains" comme je le suis, espérant lire sur le jeune et pas laid, ni beau visage (un visage sans âme est un visage sans visage) du bourreau femelle en chef auquel obéissent sans état d'âme (ont-ils une âme?) les 2 exécutants, esperant désespérement une émotion compassionnelle qui n'y vient pas pour qu'elle fasse arrêter ça, longue attente vaine tandis que se fait torturer sur ses ordres un cochonnet pleurant comme un bébé humain. Bébé qu'il est et qui a mal d'une douleur intolérable et d'une terreur complète, entre les mains des 2 bourreaux qui le maintiennent cruellement en ayant poasser une ferraille autour de sa machoire supérieure qui doit le blesser, durant de longues minutes avant qu'arrive une seringue destiéne sans doute à l'injection qui stresse encore plus ou à à une prise de sang, les plans évitent presque tout le temps les exécutants et la petite victime suppliciée qui tente de se dégager, en vain, des mains sans scrupules qui empêchent toute fuite.
Dans le film, on peut voir côté jardin paisible, chez elle sans doute, une jeune et pleine de douceur philosophe de la mouvance antispéciste, Florence Burgat, qui est payée par cette institution, une des plus contestable de France, l'INRA, la pire, puisque c'est d'elle que viennent les perfectionnements de la rentabilité de l'élevage industriel, de la reification aveugle des vivants donc l'INRA enterre notre HUMANITE.
Or, sous l' influence de ce haut lieu de la science appliquée, les élevages concentrationnaires , sont, selon mme Porchet de l'INRA également, de plus en plus "inhumains". Qui s'en étonnerait?
La demande mondiale et locale est de plus en plus grande, les consommateurs de plus en plus radins, donc les élevages sont de plus en plus impitoyables et réifiants, malgré le concept de bien-être revendiqué par les mêmes consommateurs. Elle dit qu'en 2001 il y avait encore des infirmeries dans les élevages alors qu'à présent, en 2008, il n'y en a plus, et que la bête boiteuse sera abattue immédiatement.
Cet élevage et les abattoirs ne sont, on le sait, que basé sur le profit d'où l'animal étudié à l'INRA par des vétérinaires absolument sadiques et aussi peu soucieux de lui que le sont les médecins tortionnaires pour les hommes de notre histoire , est exclu en tant que personne sensible, consciente et souffrante et est réifié.
Cet élevage industriel est programmé minutieusement et avec une froideur qui réveille en moi la certitude que chaque homme abrite son barbare interne qui ne demande qu'à épanouir, comme il s'est épanoui dans le nazisme, qui est, comme on le sait, la 1° grande extermination humaine scientifiquement programmée.
Cette extermination qui suivit l'apparition des 1° élevages industriels, nécessita rassemblement, transports, puis abattage de masse. Sachez que dans le film de Lanzman, Shoah, le chef du camp d'extermination Auschwitz se vante auprès de Lanzman de sa rentabilité: il allait jusqu'à gazer, (il preferait dire "traiter") assure-t-il, "dans les bons jours",18.000 personnes(Les nazis prenaient des termes comme mannequin ou marionnette, poupée, enfin un terme destiné à chosifier) par jour. Il disait ça avec les yeux brillants de fierté du bon gestionnaire de sa société, expliquant froidement à quel point c'était une prouesse.
Même fierté chez les éleveurs industriels qui exportent de plus en plus dans les pays dits émergeants (qui s'immergent dans la même boue pulsionnelle que nous), et pressurisent ainsi de plus en plus cruellement leurs animaux esclaves sous les bons conseils de l'INRA et de ses chercheurs vétérinaires aux dents aussi longues qu'eux.
La demande augmente mais tel l'infatigable Sisyphe, la mouvance anti-spéciste continuera avec les autres justes à s'opposer aux criminels.
Puisse ce modeste battement d'aile de papillon arriver à destination pour que nous ayons enfin tous conscience de la nécessité vitale de foudroyer la dérive perverse de notre humanité rendue indigne par sa mégalomanie égocentrique.
Help pour eux. Help pour nous, car au final, je pense, nous aussi serons incapables de vivre dans un monde sans aucune humanité.
Dans le débat entre ceux qui disent qu'il ne faut pas montrer et ceux qui disent que montrer c'est informer, c'est faire ressentir, je dirais que Shoah n'a pu transmettre un savoir sur ce qui fut vécu sans doute que parce que notre imaginaire était déjà ensemencé par le déjà vu de "Nuit et Brouillard" . Est-ce que ce que nous avions vu dans ce film n'a pas permis un accès au Réel, ne serait-ce qu'en montrant des piles de petites chaussures dans les camps de la mort? A condition que l'image comme la métaphore ne finisse par s'user, je pense que les 2 sont nécessaires .
Il n'est pas simple de convoquer notre imaginaire pour reconstituer ce qui s'est passé en en faisant un objet mental.
Il faut bien dire que les vêtements volés aux personnes dénudées avant "la douche" sont très évocateurs peut-être encore plus que les empilements de cadavres.
Un cadavre décharné, nu, offert à la vue comme cette chose qu'il fut pour l'obcenité nazie, chose gênante, terrifiante, trace d'un crime que l'assassin voulait comme nous (se) cacher au plus vite, ne suscite pas la même compassion que les chaussures qui nous évoquent des images d'enfants jouant et riant pacifiquement et qu'on a ravis brutalement à leur mère et à leur insouciance pour plonger dans l'enfer de cette souffrance que nul, sinon des psychopathes criminels pervers, ne peut imaginer vouloir qu'on l'impose dans le réel à un enfant. C'est--à-dire autre part que dans un fantasme pervers dont le névrosé lamda n'est pas coupable.
Mais les hommes ont des défenses et s'habituent à l'horreur et peuvent finir par ne plus la voir, comme cela se passe avec les atrocités faites aux animaux. Comme cela est arrivé aux polonais qui vivaient près du ghetto ou des camps et qui, dans Shoah, ont même parfois pu apprécier qu'on les débarrasse de ceux qu'ils vivaient traditionnelement comme des "en-trop".
Suite de mes réflexions après la projection d'hier à la Villette " Des cochons et des hommes" de Bruno Thomé, dans le cadre de l'exposition "Bêtes et Hommes" , on peut dire que le réalisateur Thomé fait avec "bonheur" la synthèse entre les 2 méthodes. D'une part, il nous montre, qui est proprement insupportable tant ce qu'il transmet là est affreux. D'autre part, son style d'interview ne peut pas ne pas évoquer le Shoah de Lanzman, par ses longs plans sur le visage de la tortionnaire en chef, la caméra guettant une émotion, trouvant quelque chose comme un sourire intérieur, une jouissance inconnue de la femme bourreau ( merci la sensibilité féminine, rions!) de l'AGRI bien-être(SIC).
Sous un sigle digne de "la liberté par le travail", (pour les béotiens cette cynique annonce forgée sur la grille du camp de la mort attendait les prisonniers otages des nazis à leur arrivée à Auschwitz ), "l'AGRI bien-être" (de l'INRA) est un camp de torture .
Tandis que nous sommes mis largement à l'épreuve si nous sommes "humains" comme je le suis, espérant lire sur le jeune et pas laid, ni beau visage (un visage sans âme est un visage sans visage) du bourreau femelle en chef auquel obéissent sans état d'âme (ont-ils une âme?) les 2 exécutants, esperant désespérement une émotion compassionnelle qui n'y vient pas pour qu'elle fasse arrêter ça, longue attente vaine tandis que se fait torturer sur ses ordres un cochonnet pleurant comme un bébé humain. Bébé qu'il est et qui a mal d'une douleur intolérable et d'une terreur complète, entre les mains des 2 bourreaux qui le maintiennent cruellement en ayant poasser une ferraille autour de sa machoire supérieure qui doit le blesser, durant de longues minutes avant qu'arrive une seringue destiéne sans doute à l'injection qui stresse encore plus ou à à une prise de sang, les plans évitent presque tout le temps les exécutants et la petite victime suppliciée qui tente de se dégager, en vain, des mains sans scrupules qui empêchent toute fuite.
Dans le film, on peut voir côté jardin paisible, chez elle sans doute, une jeune et pleine de douceur philosophe de la mouvance antispéciste, Florence Burgat, qui est payée par cette institution, une des plus contestable de France, l'INRA, la pire, puisque c'est d'elle que viennent les perfectionnements de la rentabilité de l'élevage industriel, de la reification aveugle des vivants donc l'INRA enterre notre HUMANITE.
Or, sous l' influence de ce haut lieu de la science appliquée, les élevages concentrationnaires , sont, selon mme Porchet de l'INRA également, de plus en plus "inhumains". Qui s'en étonnerait?
La demande mondiale et locale est de plus en plus grande, les consommateurs de plus en plus radins, donc les élevages sont de plus en plus impitoyables et réifiants, malgré le concept de bien-être revendiqué par les mêmes consommateurs. Elle dit qu'en 2001 il y avait encore des infirmeries dans les élevages alors qu'à présent, en 2008, il n'y en a plus, et que la bête boiteuse sera abattue immédiatement.
Cet élevage et les abattoirs ne sont, on le sait, que basé sur le profit d'où l'animal étudié à l'INRA par des vétérinaires absolument sadiques et aussi peu soucieux de lui que le sont les médecins tortionnaires pour les hommes de notre histoire , est exclu en tant que personne sensible, consciente et souffrante et est réifié.
Cet élevage industriel est programmé minutieusement et avec une froideur qui réveille en moi la certitude que chaque homme abrite son barbare interne qui ne demande qu'à épanouir, comme il s'est épanoui dans le nazisme, qui est, comme on le sait, la 1° grande extermination humaine scientifiquement programmée.
Cette extermination qui suivit l'apparition des 1° élevages industriels, nécessita rassemblement, transports, puis abattage de masse. Sachez que dans le film de Lanzman, Shoah, le chef du camp d'extermination Auschwitz se vante auprès de Lanzman de sa rentabilité: il allait jusqu'à gazer, (il preferait dire "traiter") assure-t-il, "dans les bons jours",18.000 personnes(Les nazis prenaient des termes comme mannequin ou marionnette, poupée, enfin un terme destiné à chosifier) par jour. Il disait ça avec les yeux brillants de fierté du bon gestionnaire de sa société, expliquant froidement à quel point c'était une prouesse.
Même fierté chez les éleveurs industriels qui exportent de plus en plus dans les pays dits émergeants (qui s'immergent dans la même boue pulsionnelle que nous), et pressurisent ainsi de plus en plus cruellement leurs animaux esclaves sous les bons conseils de l'INRA et de ses chercheurs vétérinaires aux dents aussi longues qu'eux.
La demande augmente mais tel l'infatigable Sisyphe, la mouvance anti-spéciste continuera avec les autres justes à s'opposer aux criminels.
Puisse ce modeste battement d'aile de papillon arriver à destination pour que nous ayons enfin tous conscience de la nécessité vitale de foudroyer la dérive perverse de notre humanité rendue indigne par sa mégalomanie égocentrique.
Help pour eux. Help pour nous, car au final, je pense, nous aussi serons incapables de vivre dans un monde sans aucune humanité.
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