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Psychanalyse et animaux.

Evolution des mentalités des hommes par rapport aux bêtes: de pire en pire!

8 Juin 2005, 22:00pm

Publié par josette benchetrit

 

    Histoire des conceptions de l'animalité dans la philosophie occidentale : quelques repères.
    Florence Burgat
    INRA STEPE, 65 Boulevard de Brandebourg, 94205 Ivry/Seine.

    Pour le sens commun, l’animal échappe à la question éthique. Cet état de fait a un ancrage philosophique profond et visible dans le schéma dominant, dans l’histoire de la philosophie occidentale moderne, selon lequel la mise en place de critères de distinction entre l’homme et l’animal (propre de l’homme) sert à exclure l’animal du champ de la communauté morale.

    L’animalité est d’ailleurs pensée comme l’envers de l’humanité, voire son repoussoir, ainsi que le langage ordinaire en témoigne (ce qui est mauvais en l’homme est nommé son “animalité”, ce qui est pervers et cruel, sa “bestialité”).

    Corps sans âme, l’animal est un bien saisissable ; c’est ainsi que l’on pourrait résumer les implications juridiques de l’humanisme métaphysique.

    Le débat philosophique critique de cette conception porte, de l’Antiquité aux pensées les plus actuelles, sur la non pertinence des performances cognitives à fonder les droits moraux. C’est la notion de sensibilité (capacité à ressentir le plaisir et la souffrance) qui, pour tout un courant, est en elle-même fondatrice de droits. Tel est, schématiquement, le cadre du débat.

    Notre exposé vise simplement à donner quelques repères historiques et thématiques des conceptions de l’animalité de l’époque présocratique à nos jours. Cette esquisse fait apparaître l’ancienneté et l’ampleur de la réflexion sur le statut et le traitement des animaux.

     Si la protection des animaux est volontiers réduite à un phénomène de société, ce souci a en réalité des racines fort anciennes. Il est faux de croire que cette préoccupation est une attitude récente et qu’elle est l’apanage des sociétés d’abondance ou d’une sensibilité urbaine ignorante de la vie animale.

    Voici, pour mémoire, les thèmes divers qui jalonnent cette histoire :

    L’Antiquité grecque (VIème-IVème siècle av. JC) : transmigration des âmes ; parenté entre les vivants ; apologie du végétarisme ; condamnation du sacrifice animal ; première classification des animaux ; devoir de justice envers les animaux ; restriction du devoir de justice aux seuls êtres humains.

    La philosophie médiévale (Vème-XIIIème) : problèmes théologiques posés par la souffrance animale ; statut de la créature.

     La Renaissance (XVIème) : humanisme et scepticisme ; “cousinage” entre les êtres vivants ; rêve de domination de la nature et des animaux par la science.

    Le XVIIème siècle : dualisme des substances ; mécanisation du vivant ; problèmes théologiques posés par la souffrance animale ; débat sur l’âme des bêtes ; empirisme contre innéisme ; critère de la différence entre l’homme et l’animal.

     Le XVIIIème siècle : empirisme et critique du cartésianisme ; perfectibilité chez les animaux ; souffrance animale et droits des animaux ; fondements de l’utilitarisme moral ; les hommes n’ont aucune obligation envers les animaux.

    Le XIXème siècle : la pitié envers les êtres souffrants ; extension des devoirs moraux au monde animal.

    Le XXème siècle : l’animal est un pur organisme mu par des pulsions ; l’animal entretient des relations dialectiques avec son environnement : il a un comportement ; le vouloir-vivre comme fondement de l’éthique ; être capable de souffrir : une qualité qui donne des droits. 

    Unité Physiologie de la Reproduction des Mammifères Domestiques | Retour "Ethique"

Création : Décembre 1999
Copyright © 1999, INRA, Tous droits réservés

 

Je vous ai collé ça, qui schématise bien l'involution et l'évolution de l'éthique et donc des hommes.

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