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Psychanalyse et animaux.

Etude sur la contradiction entre la vision des animaux selon qu'ils sont des animaux de compagnie ou destinés à la boucherie.

25 Décembre 2011, 15:26pm

Publié par Jo Benchetrit

 

Tout cela vise à se déculpabiliser, à mettre son surmoi et son moi en accord, à laisser faire son ça, comme on dirait chez les freudiens.

 Mais au fond, ils semblent en général bien en paix déjà, leur désir de ne pas  avoir ayant bien  verrouillé tout ça.  Seule peut être la honte pourrait faire quelque chose. Mais pour cela il faudrait que l’opprobre sociale soit suffisante, ce qui n’est pas le cas.
A ce sujet, j’enrage car j’ai aperçu chez Drucker  le dompteur du cirque Pinder. Ils ont droit à bcp de pub ces gens là, et même si il avait l’air gêné, il n’ a pas conspué, évidemment.
Le pol cor veut qu’on se taise et laisse les tortionnaires tranquilles. A ce sujet, il faut écrire ,bcp, de ci, de la, chez Drucker à europe 1 et aux maires qui admettent chez eux des cirques avec animaux ; un boulot fastidieux, à plein temps, que le nôtre et qui vise à redonner une reconnaissance de la subjectivité des animaux et une conscience morale aux humains.

Chaque animal est quelqu'un. un alter ego. une personne qui voit le monde de sa fenêtre et qui ne veut que ce qu'on souhaite nous aussi: le plaisir de vivre et qui ne veut pas de déplaisir.  Le dévoiler devrait suffire si l'homme est bon et juste  peu informé.    Seule peut être la honte pourrait y faire quelque chose. Mais on en voit bcp que nous informons et qui continuent. 
 
  
Pour cela il faudrait que l’opprobre sociale soit grande, ce qui n’est pas le cas,
la norme étant sur l'inverse de ce que nous souhaitons. Mais que cela ne nous décourage pas; il faut évidemment enfoncer le clou...
dial:

David Chauvet:


La conclusion que nous devons tirer de cette étude me parait claire : il faut informer les gens sur la conscience animale, sur leur intelligence et leurs sentiments. Plus on le verra les animaux comme les personnes qu'ils sont, plus on comprendra l’aberration qu'il y a dans le fait de les manger. 





Richier:


Remarquable étude (http://www2.psy.uq.edu.au/~uqbbast1/Bastian et al PSPB in 
press.pdf), par un groupe de chercheurs en psychologie australiens et 
anglais dont les thèmes de recherche sont passionnants : 
http://www.psy.uq.edu.au/directory/index.html?id=1529#show_Activities 
http://www.kent.ac.uk/psychology/people/loughnans/ 
http://www.psych.unimelb.edu.au/people/staff/HaslamN.html 

Cette étude (une série de 3 expériences, bien résumées dans le compte-rendu 
français) vise à objectiver les procédés cognitifs par lesquels nous dénions aux 
animaux leurs capacités mentales, lorsque ça nous arrange, en l'occurrence quand 
on les bouffe (cf la théorie de la dissonance cognitive de Festinger). Ceux 
qui lisent l'anglais gagneront à consulter in extenso l'introduction, les 
méthodologies et les résultats de chaque expérience, et la discussion 
générale. 

Ceci renvoie à ce que le militant français David Chauvet appelle la 
"mentaphobie". 
Ceci évoque aussi la terminologie alimentaire des anglophones (les auteurs 
y font brièvement allusion dans leur intro), qui diffère des noms d'animaux 
vivants pour les gros mammifères : beef vs cow, 
veal vs calf, pork vs pig, mutton 
vs sheep. On notera que les termes alimentaires viennent du français 
(paraît que ça remonte à l'invasion normande de l'Angleterre, au XIe 
siècle). 

Au sujet de ça:http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2011/12/12/comment-concilier-gout-pour-la-viande-et-amour-des-animaux/#comment-1344 

Comment concilier goût pour la viande et amour des animaux ?

Cela s'appelle le "paradoxe de la viande". Dans les pays riches, les très nombreux adeptes du régime carné appartiennent aussi à la catégorie de personnes qui répugneront à faire du mal à un être vivant doté d'un esprit. Par ailleurs, 50 % environ des foyers français et plus de 60 % des foyers américains comptent un ou plusieurs animaux de compagnie, parfois considérés comme des membres à part entière de la famille. On les soigne, on consacre une partie de son budget à les nourrir, on leur parle et on les pleure quand ils disparaissent. Même si manger de la viande est rarement vu, sauf dans le cas des végétariens, comme un choix moral, les carnivores, qui savent parfaitement comment steaks et côtelettes arrivent dans leurs assiettes, doivent donc atténuer la dissonance existant entre leurs pratiques culinaires, leur amour des animaux et leur dégoût de l'abattoir.

Quelle stratégie adopter pour défendre un modèle alimentaire et culturel remis en cause par le végétarisme et la notion selon laquelle les animaux ont des droits (sans compter que la production de viande est de plus en plus souvent montrée du doigt comme un facteur important de l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre) ? Comment se débrouille-t-on pour disjoindre la viande de l'animal, pour déguster une bavette d'aloyau bien saignante sans penser au bœuf dont elle a jadis fait partie ou un travers de porc caramélisé sans que l'image de Babe, le gentil cochon devenu berger, vous revienne à l'esprit ? C'est pour répondre à ces questions qu'une équipe australo-britannique de psychologues a mené une série de trois expériences dont les résultats ont été publiés récemment dans la revue Personality and Social Psychology Bulletin. Ces chercheurs sont partie de l'hypothèse selon laquelle il serait plus facile de consommer de la viande en attribuant peu ou pas d'esprit à l'animal dont elle provient. Il est en effet plus facile de dissoudre le conflit moral né du paradoxe de la viande en rapprochant les animaux des choses (et peut-être de l'animal-machine de Descartes), ce qui rend leur ingestion moins embarrassante...

Le premier test, très simple, a donc consisté à demander à un panel d'Australiens d'évaluer les capacités mentales et le caractère comestible d'une petite ménagerie de 32 animaux, aussi bien sauvages que domestiques, parmi lesquels se trouvaient 20 mammifères (étant donné qu'on les voit comme les plus proches des humains sur le plan mental) mais aussi 3 oiseaux, 2 poissons, 3 crustacés, 1 amphibien, 1 reptile, 1 mollusque et 1 insecte. On apprend ainsi avec plus ou moins d'étonnement que le chien, surnommé le meilleur ami de l'homme, est considéré comme le plus pourvu de capacités mentales, légèrement devant notre frère gorille. Ces deux espèces font partie d'un groupe peu comestible parce que doté d'un esprit, qui comprend également, pour des raisons assez évidentes d'image, le chat, le dauphin, le cheval (l'hippophagie n'est pas bien vue dans le monde anglo-saxon même si l'Australie exporte de la viande de cheval...), le lion, l'éléphant et le loup. Sans trop de surprise non plus, on trouve dans la catégorie des animaux à esprit soi-disant faible ou limité un groupe assez compact composé des espèces les plus commercialisées chez les bouchers, volaillers et poissonniers occidentaux : vache, mouton, poulet, poisson, homard, crevette et crabe.

Le deuxième test, réalisé auprès d'un autre panel, était un peu plus subtil. Chaque "candidat" devait regarder deux fiches composées d'une image (une vache dans un pré, un mouton dans un pré) et d'une description. La moitié des personnes interrogées voyait l'image de la vache associée au texte suivant "Cette vache va être déplacée vers d'autres enclos où elle passera le reste de sa vie à manger de l'herbe avec d'autres vaches" et celle du mouton accompagné du moins bucolique "Cet agneau va être conduit à l'abattoir où il sera tué, découpé et envoyé aux supermarchés comme viande pour humains". Comme vous l'avez deviné, l'autre moitié des sondés disposait d'un questionnaire aux légendes interverties. Après lecture des fiches, il fallait évaluer les capacités mentales des deux animaux. En conformité avec les résultats de la première étude, qu'il soit vache ou agneau, l'animal destiné à la boucherie se voyait attribuer des capacités inférieures à celui qui passerait le restant de sa vie à s'ébattre dans les folles prairies de l'insouciance chères à Pierre Desproges.

Pour le troisième et dernier test, les auteurs de l'étude ont mis au point un dispositif complexe en plusieurs étapes. Les "cobayes" étaient recrutés pour un sondage très vague sur "le comportement des consommateurs". On leur demandait, pour commencer, de bien vouloir participer à une étude indépendante de ce qui allait suivre, au cours de laquelle ils regardaient l'image d'une vache ou d'un mouton broutant dans un pré avant d'évaluer ses capacités mentales. S'ensuivait un test de 20 minutes où les personnes effectuaient une tâche sans rapport, histoire de faire diversion. Après quoi, les participants étaient informés que l'étude sur la consommation allait commencer. Ils devraient écrire un texte décrivant la production d'un aliment qu'on leur demanderait de goûter ensuite : pomme (pour établir un groupe témoin), rôti de bœuf (pour ceux qui avaient évalué les capacités mentales du mouton) et gigot d'agneau (pour ceux qui avaient donné leur avis sur l'esprit de la vache). Afin de rendre le scénario réaliste, on mettait devant chacun un plat contenant l'aliment en question. Une fois le texte rédigé, les expérimentateurs, prétextant vouloir mettre à profit le temps nécessaire pour aller chercher des assiettes et des couverts, demandaient à ceux qui avaient vu une vache au début d'évaluer les capacités mentales du mouton, et vice-versa. Là encore, les résultats sont conformes avec les tests précédents. Ceux qui devaient goûter la pomme ont jugé de manière équivalente vache et mouton. En revanche, ceux qui s'étaient préparés à manger du rôti de bœuf ont trouvé que le bovin était moins doté d'esprit que le mouton, tandis que ceux qui avaient le gigot d'agneau sous le nez ont jugé que les vaches étaient nettement plus intelligentes que les moutons...

Toutes ces expériences semblent donc montrer que, pour mettre son âme en paix et résoudre le paradoxe de la viande, le carnivore humain "démentalise" les animaux de boucherie (alors même qu'il "anthropomorphise" les animaux de compagnie). Ce déni d'esprit, disent les auteurs, n'est probablement pas le seul outil dont il dispose dans ce but : le poids de la tradition culturelle est sans doute aussi présent, ainsi qu'une faculté à occulter le lien viande-animal. Ces psychologues suggèrent également de reproduire ce genre de tests dans les pays où l'on mange les animaux, tabous chez nous, que sont le chien et le chat.

Leur travail peut être perçu comme un argument de plus en faveur du végétarisme. Mais c'est un argument à double tranchant : pourquoi ne pas considérer le végétarisme comme le déni d'esprit et de souffrance fait aux plantes ? Depuis quelques années en effet, des botanistes étudient très sérieusement la possibilité que les végétaux, même privés du système nerveux des animaux, aient développé à leur manière une certaine intelligence...

Pierre Barthélémy

 

 

 

montrer que, pour mettre son âme en paix et résoudre le paradoxe de 
la viande, le carnivore humain "démentalise" les animaux de boucherie (alors 
même qu'il "anthropomorphise" les animaux de compagnie). Ce déni 
d'esprit, disent les auteurs, n'est probablement pas le seul outil dont il 
dispose dans ce but : le poids de la tradition culturelle est sans doute aussi 
présent, ainsi qu'une faculté à occulter le lien viande-animal. Ces 
psychologues suggèrent également de reproduire ce genre de tests dans les pays 
où l'on mange les animaux, tabous chez nous, que sont le chien et le chat. 
Leur travail peut être perçu 
comme un argument de plus en faveur du végétarisme. Mais c'est un argument à 
double tranchant : pourquoi ne pas considérer le végétarisme comme le déni 
d'esprit et de souffrance fait aux plantes ? Depuis quelques années en effet, 
des botanistes étudient très sérieusement la 
possibilité que les végétaux, même privés du système nerveux des animaux, 
aient développé à leur manière une certaine 
intelligence... 
Pierre Barthélémy 

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