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Psychanalyse et animaux.

Genocide des juifs.Les enfants.Shoah.Solution finale.Nazisme.Celine.

26 Novembre 2012, 15:12pm

Publié par Jo Benchetrit

Certes, Sade était un sale type! Mais avouez que par rapport aux nazis les amis de Celine au style soi-disant  superbe, les  enfants mis au four vivants ou fracassés contre les murs etc... ça fait amateur.

Lire ensuite l'infâme Celine épanoui dans toute sa vilenie dans Bagatelles pour un massacre.

tout est à lire mais juste ceci peut suffire: 
Extrait:

LE MEURTRE DES ENFANTS

 

 

 

 

 

 Dans le bois de bouleaux qui jouxte le camp d'extermination d' Auschwitz - Birkenau, des déportés attendent d'être acheminés vers la chambre à gaz.

 

 

 

 

 

La "Solution finale" était le nom de code nazi pour la destruction délibérée, programmée, des Juifs d'Europe

 (Création du  site, le 25/4/2011)

 

Gérard Méchoulam. Fondateur et directeur éditorialiste. Tous droits réservés.

 

 

 

LE MEURTRE DES ENFANTS

 

    Les enfants furent des victimes des Nazis particulièrement vulnérables. On estime que plus d'un million d'enfants juifs fut exterminé en Allemagne et en Europe occupée.

 

Dans les ghettos nombreux furent les enfants qui moururent en raison du manque de nourriture, de vêtements ou de soins. Les Nazis considéraient que les enfants des ghettos étaient improductifs. Ils n'étaient en général pas utilisés pour le travail forcé ce qui augmentait leurs risques  d'êtres déportés plus tôt vers les camps de concentration et les camps d'extermination. Les enfants juifs furent parmi les premières victimes lorsque les Allemands et leurs collaborateurs cherchèrent à détruire les communautés juives en assassinant par fusillades ou en déportant vers un camp d'extermination.

 

 

 

Enfants déportés vers Chelmno

 

Après la sélection à Auschwitz et dans les autres camps d'extermination, la majorité des enfants était envoyée directement dans les chambres à gaz. Il n'avait aucune chance d'être sélectionnés pour le travail. Quelques enfants des camps, en particulier des jumeaux, furent utilisés pour les expériences médicales  nazies. Des enfants furent également abattus par les SS et les forces de police en Pologne et en Union soviétique. Les présidents des Conseils juifs (Judenrat) étaient contraints de prendre des décisions déchirantes pour remplir leurs quotas d'enfants destinés à la déportation. Janusz Korczak, célèbre pédiatre polonais et directeur d'un orphelinat dans le  ghetto de Varsovie, refusa d'abandonner les enfants dont il avait la garde. Il les accompagna dans le transport jusqu'à Treblinka , où il fut assassiné avec eux.

 

 

 

Sieg Maandag, jeune Juif hollandais survivant, 

marchant sur un chemin bordé de cadavres, à Bergen-Belsen, vers le 20 avril 1945.

 

Malgré les persécutions, de nombreux enfants trouvèrent des moyens de survivre. Beaucoup d'enfants firent passer clandestinement de la nourriture dans les ghettos. Certains enfants ou adolescents participant à des mouvements de jeunesse furent actifs dans la résistance ; d'autres participèrent à des évasions vers des camps de familles de partisans. Certains non-Juifs fournirent des cachettes aux enfants juifs et parfois, comme dans le cas d' Anne Frank, à d'autres membres de leurs familles. Kindertransport (Transport des enfants) fut le nom non officiel donné à une opération de secours qui amena des milliers d'enfants juifs réfugiés d'Allemagne nazie et des territoires occupés par l'Allemagne en Grande-Bretagne entre 1938 et 1940. En France occupée, par exemple, les habitants du Chambon-sur-Lignon cachèrent des enfants juifs, les sauvant ainsi de la déportation.

 

Source : Copyright © United States Holocaust Memorial Museum, Washington, D.C.

Translation Copyright © Mémorial de la Shoah, Paris, France

 

TUEURS D' ENFANTS

 

 

 

Femmes et enfants juifs hongrois arrivent au camp d'extermination 

d'Auschwitz-Birkenau le 26 mai 1944 pour y être gazés

 

    "Les monstres hitlériens du camp d'Auschwitz ont tué des centaines de milliers d'enfants, du plus jeune âge jusqu'à seize ans. Généralement, ils les envoyaient dans les chambres à gaz dès l'arrivée des convois. Seule une minorité d'adolescents valides se voyait retenue pour les travaux du camp.

 

L'instruction a établi que les Allemands épuisaient les enfants de huit à seize ans à  de rudes tâches physiques, au même titre que les adultes. Les coups, les tortures, un labeur accablant, tout cela avait bientôt raison de chaque enfant ; et alors on les achevait.

 

Jacob Gordon, ancien prisonnier, médecin de Vilnius : "... Début 1943, cent soixante-quatre garçons ont été sélectionnés à Birkenau et placés à l'hôpital où ils ont été mis à mort par des injections de phénol dans le coeur."

 

Waltraud Bakasch, de Düsseldorf (Allemagne), ancienne détenue : "... En 1943, pendant que nous faisions une clôture autour du crématorium n°5, j'ai vu de mes propres yeux des SS jeter au feu des enfants vivants."

 

Voici maintenant ce que les enfants sauvés par l'Armée rouge disent eux-mêmes des souffrances infligées par les bourreaux fascistes.

 

Le jeune Sami Mudianoc, né en 1930, habitant de la ville de Rhodes (1) (Italie) :"... On nous faisait travailler à quinze ou vingt enfants : nous tirions avec des cordes des chariots pleins de différentes cargaisons, surtout des cadavres que nous transportions dans un block spécial où ils étaient déposés, puis emportés au crématorium. Nous travaillions de quatre heures du matin jusqu'au soir. Fin octobre 1944, un Allemand qui faisait une inspection nous a punis parce que le block n'était pas propre. On nous a alignés à l'extérieur, à cent cinquante, et conduits dans les bains où on nous a complètement déshabillés et arrosés d'eau froide avant de nous ramener au block dans cet état. Résultat, beaucoup d'enfants sont tombés malades."

 

Le petit Andrea Lerinciakos, neuf ans, natif de la ville de Kles (Hongrie) :"... Une fois conduits au camp, block 22, nous avons été battus, surtout par les femmes allemandes chargées de veiller sur nous. Durant mon séjour au camp, le docteur Mengele m'a fait plusieurs prises de sang... En novembre 1944, tous les enfants ont été transférés au camp A, le "camp tsigane". A l'appel, l'un de nous manquait. Alors, Brandl, chef du camp des femmes, et son assistante Mandel nous ont fait sortir à une heure du matin et nous sommes restés dehors, en plein gel, jusqu'à midi..."

 

Quant aux enfants nés au camp, les SS les prenaient à leur mère et les tuaient. Les femmes qui présentaient une grossesse en arrivant au camp se voyaient isolées sur-le-champ dans une baraque spéciale pour un accouchement prématuré provoqué. En cas de résistance, les femmes enceintes passaient à la chambre à gaz.

 

Sofia Isaakovna Fljaks, Cracovie, ancienne détenue :" ...De nombreuses femmes arrivées au camp en août 1944 avaient des enfants de cinq à douze ans. Tous allaient au crématorium avec leurs mères dès leur entrée au camp. J'étais enceinte de sept mois. A l'examen, le médecin SS König a constaté ma grossesse et m'a envoyée au block V-3 (Birkenau). Nous y étions soixante-cinq, dans le même cas. Trois jours plus tard, on m'a fait une piqûre à la cuisse pour provoquer un accouchement avant terme. Les injections ont été renouvelées quatre jours durant. Au cinquième jour, j'ai accouché d'un enfant qui m'a été retiré. Il y a eu quatorze cas comme le mien pendant mon séjour au block. Nouveau-nés et prématurés étaient emportés, on ne sait où."

 

 

 

Enfants juifs rescapés  à Auschwitz-Birkenau

 

Parmi les rescapés d'Auschwitz examinés par les médecins, on compte 180 enfants dont : 52 de moins de huit ans et 126 de huit à quinze ans. Tous sont arrivés au camp dans le second semestre 1944, c'est-à-dire qu'ils y ont séjourné de trois à six mois. Tous ont subi un bilan médical qui a révélé 72 cas de tuberculose, 49 cas  de dystrophie alimentaire, 31 cas de gelure,etc."

 

(1)- Occupée par l'Italie elle fut restituée à la Grèce en 1947. (N.d.T)

 

TUERIES D' ENFANTS AU VILLAGE DE TSYBOULIEVO

 

     Au village de Tsyboulievo, dans le district de Vinnista, il y avait environ trois cents familles juives. L'hiver 1941-1942 fut rude. Les femmes étaient expédiées au travail entièrement dévêtues, et les vieillards les pieds nus. Un jour, les Allemands sélectionnèrent quelque cents enfants qu'ils emmenèrent dans un champ. Quelques instants plus tard, les policiers revinrent et annoncèrent aux mères : "Allez chercher vos chiots." Les mères se précipitèrent dans le champ en criant. Elles découvrirent, dans une fosse, les corps de leurs enfants.

 

Au printemps de 1942, on exécuta tous les Juifs. On les conduisait hors du village, on les déshabillait et on les fusillait. Les enfants étaient enfermés dans des cages posées sur des charrettes. Ils étaient enterrés vivants.

 

Tamara Arcadievna Rosanova abrita un Juif dans sa cave. Les Allemands mirent le feu à sa maison. Rosanova échappa à la mort par miracle.

 

Nadia Rosanova raconta :

 

"Doucia Kapitovskaïa fut menée avec son fils sur le lieu de l'exécution. Le mari de Doucia, un officier, était au front. L'enfant avait huit mois. Doucia jeta son fils par-dessus les têtes des Allemands en direction des passants et leur cria : "Mes amis, sauvez mon fils ! Que lui, au moins vive !"

 

L'enfant tomba sur la route. Un Allemand s'avança, souleva l'enfant par une jambe et alla lui éclater la tête sur la ridelle d'un camion."

 

MEURTRE  A DJANKOÏ

 

   Les Allemands emmenaient des groupes de gens, des enfants et des vieillards détenus au camp, près d'un fossé antichars qui se trouvait non loin de la ville. C'était l'hiver, il y  avait de la neige, les gens avaient faim, ils étaient malades et se traînaient à peine. On les pousse. Un enfant de trois-quatre ans reste en arrière. Un Allemand le frappe avec une matraque en caoutchouc. L'enfant tombe, se relève, et après avoir couru quelques pas, il tombe à nouveau. La matraque en caoutchouc s'abat à nouveau sur sa tête.

 

On les fait mettre en rang près du fossé et on entreprend de les fusiller. Les enfants s'enfuient de tous côtés. Les Allemands sont fous de rage et se mettent à courir après les enfants, à leur tirer dessus ; ils les attrapent et, les saisissant par les pieds, leur tapent la tête par terre.

 

Extraits de l'ouvrage " Le livre noir" Textes et témoignages réunis par Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman. Solin / Actes Sud.1995. "Le Livre Noir" sur l'extermination scélérate des juifs par les envahisseurs fascistes allemands dans les régions provisoirement occupées de l'URSS et dans les camps d'extermination en Pologne pendant la guerre de 1941-1945.

 

LA DÉPORTATION DE 4000 ENFANTS DE DRANCY A AUSCHWITZ

 

    Georges Wellers est né en Russie en 1905. Il était chef de laboratoire à la Faculté de Médecine de Paris quand il a été arrêté par la Gestapo en décembre 1941. Interné à Drancy de juin 1942 à juin 1944, il s’est occupé des enfants arrêtés dans la grande rafle du Vel’dHiv. le 16 juillet 1942. Ces enfants ont été déportés à Auschwitz et gazés dès leur arrivée avec leurs infirmières vers la fin du mois d’août 1942. Déporté à son tour à Auschwitz, puis à Buchenwald, Georges Wellers a été libéré par les Américains en avril 1945.

 

Dès 1946, il a consigné ses souvenirs dans un récit sobre et précis, De Drancy à Auschwitz. Il a publié depuis de nombreuses études sur la déportation et l’extermination des Juifs, qui font autorité par l’étendue de leur information et par leur rigueur scientifique.

 

 

 

Camp transitoire de Drancy.

 

« Dans la deuxième moitié du mois d’août on amena à Drancy 4 000 enfants sans parents. Ces enfants avaient été arrêtés avec leurs parents le 16 juillet. Deux jours plus tard, les parents et les enfants furent envoyés de Paris au camp de Pithiviers. Là, on sépara les enfants des parents. On déporta les parents directement de Pithiviers et on envoya les enfants par groupe de 1 000 mêlés à 200 grandes personnes étrangères à Drancy.

 

Ces enfants étaient âgés de deux à douze ans. On les déchargea des autobus au milieu de la cour comme de petites bestioles. Les autobus arrivaient avec des agents sur les plates-formes, les barbelés étaient gardés par un détachement de gendarmes. La majorité des gendarmes ne cachaient pas leur sincère émotion devant le spectacle ni le dégoût pour le travail qu’on leur faisait taire.

 

Les tout-petits ne connaissaient souvent pas leur nom, alors on interrogeait les camarades, qui donnaient quelques renseignements. Les noms et prénoms ainsi établis étaient inscrits sur un petit médaillon de bois, qu’on accrochait au cou de l’enfant. Parfois, quelques heures après, on voyait un petit garçon portant un médaillon avec le prénom de Jacqueline ou de Monique. Les enfants jouaient avec les médaillons et les échangeaient entre eux.

 

 

 

Fillette endormie, photographiée dans le camp de Drancy, 

peu de temps avant sa déportation vers Auschwitz

 

Chaque nuit, de l’autre côté du camp, on entendait sans interruption les pleurs des enfants désespérés et, de temps en temps, les appels et les cris aigus des enfants qui ne se possédaient plus.

 

Ils ne restèrent pas longtemps à Drancy. Deux ou trois jours après leur arrivée, la moitié des enfants quittaient le camp, en déportation, mélangés à 500 grandes personnes étrangères. Deux jours plus tard, c’était le tour de la seconde moitié. La veille de la déportation les enfants passèrent par la fouille, comme tout le monde. Les garçons et fillettes de deux ou trois ans entraient avec leur petit paquet dans la baraque de la fouille où les inspecteurs de la Police aux Questions Juives (PQJ) fouillaient soigneusement les bagages et les faisaient ressortir avec leurs objets défaits. On installa près de la porte de sortie une table où, toute la journée, des hommes volontaires refaisaient tant bien que mal les paquets des enfants. Les petites broches, les boucles d’oreilles et les petits bracelets des fillettes étaient confisqués par les PQJ. Un jour, une fillette de dix ans sortit de la baraque avec une oreille sanglante parce que le fouilleur lui avait arraché la boucle d’oreille, que, dans sa terreur, elle n’arrivait pas à enlever assez rapidement.

 

Le jour de la déportation, les enfants étaient réveillés à cinq heures du matin, et on les habillait dans la demi obscurité. Il faisait souvent frais à cinq heures du matin, mais presque tous les enfants descendaient dans la cour, très légèrement vêtus. Réveillés brusquement dans la nuit, morts de sommeil, les petits commençaient à pleurer et, petit à petit, les autres les imitaient. Ils ne voulaient pas descendre dans la cour, se débattaient, ne se laissaient pas habiller. Il arrivait parfois que toute une chambrée de 100 enfants, comme pris de panique et d’affolement invincibles, n’écoutaient plus les paroles d’apaisement des grandes personnes, incapables de les faire descendre : alors on appelait les gendarmes qui descendaient sur leurs bras les enfants hurlant de terreur

 

Dans la cour. ils attendaient leur tour d’être appelés, souvent en répondant mal à l’appel de leur nom ; les aînés tenaient à la main les petits et ne les lâchaient pas. Dans chaque convoi, il y avait un certain nombre d'enfants qu’on ajoutait pour terminer : c’étaient ceux dont les noms étaient inconnus. Ces derniers étaient marqués sur la liste par des points d’interrogation. Cela n’avait pas beaucoup d’importance : il est douteux que la moitié des malheureux bambins ait pu supporter le voyage, et les survivants étaient sans doute détruits dés leur arrivée.

 

Ainsi il a été déporté de Drancy en deux semaines 4 000 enfants sans parents. Cela se passait dans la seconde moitié du mois d’août 1942 ».

 

11400 ENFANTS JUIFS DÉPORTÉS DE FRANCE ENTRE 1942 ET 1944

 

Grâce aux efforts de Serge Klarsfeld, historien et président des Fils et filles déportés juifs de France, unis à ceux du Mémorial de la Shoah et du Ministère de l'Education nationale, les enseignants peuvent désormais accéder à la liste des 11400 enfants juifs déportés de France entre 1942 et 1944.

 

Cette liste comprend les noms, prénoms, l'adresse d'arrestation et la date de déportation de ces enfants ainsi que les photos ou documents qui ont pu être retrouvés.

 

Serge Klarsfeld s'est attaché à restituer, en plus d'une identité, un visage et une histoire aux 11400 enfants déportés de France entre 1942 et 1944, pour le seul fait d’être nés juifs. 

Il a reconstitué les listes des convois, rassemblé des milliers de photos envoyées par des familles dispersées dans le monde entier. 

Pour parvenir aux résultats publiés dans cette « liste des enfants déportés de France », il a fallu mener des recherches dans de nombreuses archives départementales, confronter des documents, compiler, s’immerger dans les fichiers de la Préfecture de Police et dans les fichiers des camps de Drancy, Pithiviers, Beaune la Rolande. Il a fallu également collecter les actes de naissance en France en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne. 

 

Depuis 2005, les noms et les visages des enfants juifs déportés de France sont dans l’exposition permanente du Mémorial de la Shoah. 

 

Aujourd’hui, cet immense travail est à la disposition des enseignants pour les aider à mener des travaux de recherche avec leurs élèves.

"J’ai conçu le Mémorial des enfants Juifs déportés de France comme un instrument de mémoire... Demain, telle plaque commémorative sera apposée ; telle reconstitution de l’existence éphémère d’un enfant juif sera proposée par un instituteur ou un professeur à ses élèves pour leur faire comprendre l’antisémitisme meurtrier du IIIe Reich et de ses complices de Vichy » Serge Klarsfeld

 

LES "ENFANTS DU CHEMIN NOIR" 

 

 

 

Voie ferrée dans le camp d'extermination de Treblinka

 

"Nous marchions sous un soleil ardent dans un champ où le lupin poussait dru. Le bruissement des feuilles mortes et le craquement des cosses se fondaient en un son triste, presque mélodieux. Décoiffant sa tête chenue et tremblante, notre vieux guide s'est signé et a dit :

 

 - Vous marchez sur des tombes.

 

Nous marchions sur la terre du camp de la mort de Treblinka où les allemands acheminaient les Juifs de tous les coins d'Europe et des territoires occupés de l'URSS. 

 

Ici, les Allemands ont exécuté des millions de gens. Un chemin noir, terrible, fend les champs de Treblinka : noir parce que recouvert de cendres humaines sur une distance de trois kilomètres.

 

Des tonnes de cendre arrivaient dans des chariots. Des enfants prisonniers de onze à treize ans, l'étalaient sur la route. On les appelait : les "enfants du chemin noir".

 

Par une journée gelée de février 1943, un convoi de marchandises, avait amené au camp de la mort de Treblinka, entre autres "passagers", soixante garçons. C'étaient des enfants Juifs, de Varsovie, Vilnius, Grodno, Bialystok et Brest. A la descente du convoi, on les avait séparés de leur famille ; les adultes allaient au camp de la mort, et les garçons au "camp de travail".

 

Le Hauptsurmführer  Van Eipen, Allemand de Hollande  chef de ce camp, a pensé qu'il trouverait toujours le temps d'exterminer ces garçons et qu'il valait mieux, en attendant, les faire travailler. Aussi a-t-il donné l'ordre à l' Untersturrmführer Fritz Preifi de les prendre sous son commandement.

 

Preifi a sélectionné seize petits parmi les plus chétifs, cachectiques, bleuis par le gel, et les a confiés au borgne Swiderski. 

 

Le borgne  Swiderski avait vécu naguère à Odessa, mêlé à de sombres affaires. Au camp, c'était le "spécialiste du marteau".

 

Après avoir aligné les enfants, Swiderski a sorti un marteau de sa ceinture puis, crachant dessus comme un menuisier avant d'enfoncer un clou, a entrepris de les tuer par des coups portés entre les deux yeux. Les corps fragiles s'effondraient sur la terre gelée. Rapidement, facilement, la vie s'éteignait en eux. Les garçons sanglotaient avec retenue. Et c'était plus terrible encore qu'une plainte à gorge déployée. Les prisonniers adultes, qui avaient vu mille et mille morts, se cachaient les yeux de la main. Un petit garçon roux aux yeux bleus, les cheveux frisés couleur de cuivre doré, a protesté :

 

 - C'est une mauvaise mort. Vous feriez mieux de nous fusiller.

 

 - Vous fusillez ? a répété Swiderski en montrant son oeil aveugle, le droit, je ne sais pas viser.

 

Il a levé le marteau pour tuer le garçon roux, mais Preifi a arrêté le bourreau Et le garçon roux est sorti des rangs.

 

Extrait de l'ouvrage : " Le livre noir" Textes et témoignages réunis par Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman. Solin / Actes Sud.1995.

 

"Le Livre Noir" sur l'extermination scélérate des juifs par les envahisseurs fascistes allemands dans les régions provisoirement occupées de l'URSS et dans les camps d'extermination en Pologne pendant la guerre de 1941-1945

 

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