Végétarisme et grossesse: y a t il un lien?
ou
?
N'oubliez pas que c'est dans les pays où on ne mange pas de viande, le plus souvent par nécessité, comme en Afrique, que la démographie galope le plus. A l'inverse;, les pays riches suralimentés en Mac Do et autres bidoches sont plus infertiles.
Devrions-nous trouver une correlation avec le regime vegetarien et la surfertilité ? Ne faut il pas plutôt étudier tous les paramètres? Evidemment que ce serait absurde d'affirmer sans prouver.
Un article du Telegraph, relayé après traduction par Metro, nous « apprend » à l'inverse qu’une certaine dame vegetarienne et stérile s’est retrouvée grâce à une 3ième FIV, enceinte de triplés a pu mener à terme cette grossesse après s'etre mise à la viande. Le journaliste semble convaincu qu'il y a là relation de cause à effet. C'est très contestable car rien ne le prouve.
On peut et doit aborder ce sujet sous 2 angles :
pPourquoi cet article ? Veut-on alarmer les postulants végétariens ?
Y aurait il une intention cachée de l’auteur qui, ainsi, ferait à peu de frais passer de manière subliminale l’idée que le végétarisme rendrait stérile, serait par extension un danger car "pas naturel" à ses yeux?
végétariens se sont sentis attaqués en tant que tels par ce titre tapageur. Il faut dire que leur image n'est pas au top en France. Les végétariens sont souvent mis à l’écart, considérés comme des empêcheurs de jouir en rond, jamais contents lors des repas. On leur pardonne mal leur façon de culpabiliser les « normaux » même sans rien dire car on sait qu’ils savent d’où vient la viande.
A eux seuls, ils représentent tout ce que vous n’avez jamais voulu savoir sans oser exiger le silence. Ils sont l’oeil de Caïn : la conscience. Donc le changement. Alors que le carnivore lambda est souvent attaché à la tradition, à la répétition, à résister à tout ce qui , en changeant, le menace de ne plus se reconnaître.
De plus, en France où la tradition gastronomique est terriblement basée sur le corps des animaux tués et ses produits, être végétarien(et encore plus vegan) est ressenti plus ou moins comme une menace d’éclatement moïque et ontologique du socius.
Cette peur archaïque est utilisée par les lobbies de l’élevage inquiets pour la rentabilité qui réifie les animaux et en fait des euros sur pattes. Ils ont réussi à obtenir une loi interdisant aux cantines de servir des repas végétariens, au détriment de la liberté de choix, du droit à l’objection de conscience, de la santé individuelle et de la planète. Certains appellent ça la vegéphobie. Jusque là, elle ne tue pas les végétariens, mais elle peut les tuer symboliquement en les excluant de la rencontre entre frères humains, les mêmes qui s’aiment et partagent le crime comme dans celui de l’orient express. C’est-à-dire, comme le disait Freud à propos du meurtre du père de la horde primitive que les vegatriens sont privés de l’identification aux frères humains par incorporation du corps du père abuseur et bestial tué par eux. ( lire Totem et Tabou de Freud)
2) La 2° approche est celle du pourquoi ce « miracle ».
Ne disposant pas d’autres éléments de l’anamnèse du sujet, ne sachant rien ni du conjoint, ni des parents de cette femme, je veux bien dans un 1° temps prendre à la lettre cette interprétation à peine voilée : elle est tombée enceinte du fait qu’elle s’est mise à manger de la viande.
Qu’est-ce qui, dans la viande fait donc office de fécondant ? La B12 ! nous dit joyeusement l’auteur. HA oui ? Mais si c’était vrai, en tant que végétarienne, elle n’en manquait pas.
Si on part de l’hypothèse que c'est somatique, alors, le fait de manger beaucoup, 6 repas par jour, plus gras, en un mot plus « Mac Do », fait grossir. Or on a constaté que les femmes très maigres peuvent avoir du mal à mener une grossesse à son terme.
Il faut aussi chercher ailleurs que dans le soma l’origine de cette grossesse enfin bien accrochée après des tentatives avortées. C'est donc là où je n’ai pas d’éléments que je vais indiquer le lieu de la vérité, dans les méandres du psychisme de la dame, dans son inconscient. Pourquoi le fait de manger de la viande a fait catalyseur de l’alchimie qui a rendu Mme enceinte des 3 embryons implantés ?
La psychanalyse nous apprend que l’interprétation, c'est le sujet qui la donne, ou au moins qui permet par son discours de savoir. Or là, nous n’avons rien. Donc, à part des généralités, du genre que l'on n’a pas d’enfants tant qu’on croit ne pas mériter d’être mère, et/ ou ne pas être assez idéale pour être maman comme sa maman, à part supputer que quelque chose s’est passée qui a donné cette autorisation d’être aussi bien que sa mère à cette femme, on a peu d’éléments. Reste quand même à dire que le désir d’enfants n'est pas l’envie d’en avoir. On peut avoir envie consciemment alors qu'on ne le désire pas inconsciemment. Et il y a aussi la confusion des sentiments, l’ambivalence. Et, un jour, on ne sait pas pourquoi, on devient comme sa mere, on peut s’identifier à elle et mener à bien sa grossesse.
Mon hypothèse est donc que cette femme est devenue végétarienne contre sa famille, contre sa mère carnivore, et que pour être comme les autres, à savoir parents, elle a cru devoir passer par ce rite initiatique qui la tire de l’adolescence à ses yeux et l’ouvre à l’âge adulte, celui de l’identification à sa mère, donc à sa capacité de l’être elle aussi.
C'est un exemple entre mille de la façon dont on peut lire ce fait.
Mais qui est certain, c'est que ce n’est pas anodin de vouloir ainsi imposer au lecteur l’idée que le végétarisme est dangereux.
Cela mène à la mise à l’écart des végétariens, qui, décidément, ne sont pas du groupe humain normal.
Comme chacun sait, le rituel alimentaire fait lien social.
C’est en cela que le végétarisme et encore plus le végétalisme peut déboucher sur un isolement contre lequel il est légitime de lutter. Les végétaliens(ceux qui ne consomment pas du tout de produits animaux) sont des hommes comme tout le monde, et veulent être respectés comme chacun et admis comme un parmi d’autres.
Le choix du végétalisme est un choix la plupart du temps éthique et basé sur une alimentation à la fois nutritive, saine et surtout non violente. Son « défaut » selon ses ennemis, mais sa grande vertu pour d’autres, est qu’il est porteur d’une révolution existentielle qui débouchera sur une autre façon d’être homme, où le politique serait en accord avec la morale.
La clinique nous apprend que, comme dans le cas cité, être mère n’est pas toujours automatique et peut resister à la science medicale.
En toute rigueur scientifique, la corrélation entre le
régime alimentaire de cette femme et la
réussite de sa troisième FIV nest en rien prouvée. Certes, il y a une coïncidence temporelle, mais
il n'est pas rare de devoir faire 3 FIV avant que l'une marche. Et si ce succès était en relation avec sa prise de nourriture carnée, ce ne serait en rien une règle generalisable extraopolable hors de son cas precis. il faudrait alors chercher ailleurs que dans la composition de la viande l'origine du petit "miracle", mais dans les méandres psychiques de mme.