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Psychanalyse et animaux.

barbarie-symptome et psychanalyse

L'horreur des camps nazis par les rescapés racontée comme jamais. ARTE.

26 Janvier 2011, 20:30pm

Publié par Jo Benchetrit

  Rediffusion imminente sur ARTE, à 14h45 jeudi 27/1/11  sinon, il y a encore la video là:

On peut voir sur Arte +7 : http://videos.arte.tv/fr/v ideos/auschwitz_premiers_t emoignages-3659158.htm

 

 

 

Mais il n'y a pas de mots.
Il est évident que seul les animaux ont un sort comparable. Du côté bourreau...La même horrible cruauté, la même indifférence sadique.
le même aveuglement devant la subjectivité d'autrui. La même croyance qu'on a raison de faire ça. La même stupidité de petits psychopathes sans envergure.
En un mot, l'horreur de l'humain  dans toute sa splendeur imbécile quand il se croit supérieur aux autres comme  le"pensent" les pires d'entre les  abrutis.
Avec en prime côté victime cette angoisse de ne pas savoir   ce qu'on vous veut et quand on va vous tuer.


 

Tetanisée par ce que je viens d'entendre, de voir,  je ne peux pas plus en parler.
Aussi je vous copie colle la presentation par Telerama .:

 

mercredi 26 janvier 2011 à 20h40 sur Arte
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SYNOPSIS
Emil Weiss consacre un nouveau documentaire à l'univers concentrationnaire, après «Sonderkommando Auschwitz-Birkenau» en 2007. Cette fois, ce sont des témoignages de quatre survivants d'Auschwitz, Suzanne Birnbaum, Robert Levy, Robert Waitz et Mark Klein, qui forment la trame de ce film. Ces récits ont la particularité d'avoir été recueillis dès la fin de la guerre en 1945. Ainsi, le phénomène d'«écran mémoriel», observé par les historiens dans certains témoignages tardifs, n'est pas présent. Entremêlés de manière chronologique, ils rendent compte du quotidien à Auschwitz. S'appuyant sur un plan précis du complexe concentrationnaire, le film retrace le parcours de ces témoins, de leur voyage à l'évacuation du camp.

LA CRITIQUE TV DE TÉLÉRAMA DU 22/01/2011
 Documentaire d'Emil Weiss (France, 2010). 80 mn. Inédit.

Pour l'historien, la mémoire des anciens déportés est une alliée précieuse ; mais une alliée que les années rendent souvent capricieuse. Avec le temps, les souvenirs des rescapés se colorent d'influences, d'omissions et de reconstructions - « chacun répondant inconsciemment à l'attente d'un récit comportant passages obligés et réflexions sur le "trauma" et l'importance de témoigner pour les générations futures ».

Les mots d'Annette Wieviorka, conseillère historique d'Emil Weiss sur ce documentaire remarquable, justifient le choix exclusif de témoignages recueillis en 1945. Quatre récits de rescapés, précis et dénués de pathos, répondant pour chacun au besoin impérieux de dire « la réalité de l'événement dans toutes ses dimensions, afin que nul ne puisse la mettre en doute ». Sélectionnés et montés de façon à être fondus dans un unique discours à quatre voix, ces propos articulent une évocation clinique du destin réservé aux déportés d'Auschwitz - de l'arrêt du convoi jusqu'à la mort, dont peu réchappèrent.

Finement associés à de puissantes images fantomatiques des restes du complexe concentrationnaire, ces témoignages précoces entretiennent avec elles des relations fertiles, qui permettent de cerner au plus près l'organisation du système des camps. En cela, Auschwitz, premiers témoignages est une vraie réussite.

François Ekchajzer


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Georges Mandel, ou quand Petain a fait assassiner un "coupable" d'être à la fois juif et bien plus intelligent que lui.

24 Janvier 2011, 22:23pm

Publié par Jo Benchetrit

http://www.histoire-en-questions.fr/vichy%20et%20occupation/francais%20contre%20francais/personnalite2.jpg


Intelligent, honnête, travailleur, consciencieux jusqu'à l'épuisement, sans indulgence pour la médiocrité, dévoué corps et âme à sa mission de ministre de son pays, la FRANCE, trop parfait pour être aimé des flemmards qui l'entouraient, mais forçant le respect jusqu'à son assassinat, même par ses ennemis, tel était Mandel, haï comme juif et comme  trop clairvoyant par les minables dont le chef, Petain, qui a fini par lui ôter la vie.

La fille de Mandel, 14 ans, très proche de son papa,  attendait qu'il  soit libéré de la prison petainiste  dès que les allemands auront perdu la guerre, ce qui ne saurait tarder été 1944 .
A la place, elle a appris son assassinat par la milice, ces sortes de gens minables et violents, qui, comme on les connaît encore, se font jouissance d'avoir un ascendant sur des plus valables qu'eux.

Je viens de voir sur la  5 le film sur Georges Mandel  de Claude Goretta, avec une superbe interprétation de Jacques Villeret.* Pour ceux QUI ONT UNE FACHEUSE TENDANCE À OUBLIER, CE   FILM REDONNE UNE IMAGE REELLE DU BARBARE PETAIN qui l'a envoyé au camp de Buchenwald.

Je suis en colère contre les pétainsites qui l'ont assassiné mais aussi contre des gens qui, comme Mitterrand ont osé continuer à lui rendre hommage( en  mettant des fleurs sur sa tombe), malgré qu'il savait TOUT, y compris le vel d'hiv!!! Et aussi contre moi qui ai voté pour cet   individu en 81 pour cause qu'il se disait de gauche, et contre tout ceux qui veulent redorer le blason du sinistre criminel PETAIN, le traître dont on peut dire qu'il avait des côtés vraiment débiles et terriblement mechants, comme tout raciste.


Est ce que Mandel explique Sarkozy? ce ne serait pas impossible car visiblement, Sarko l'admire.


CHERCHANT DE LA DOC SUR Mandel, JE SUIS TOMBÉE SUR çA (evene). =

 

Georges Mandel, le moine de la politique
Georges Mandel, le moine de la politique
de Nicolas Sarkozy
[Biographie]
Editeur : Grasset

Publication : 18/5/2005

Informations [pratiques]

Prix éditeur : 19.9 euros - Prix Fnac.com : 18.91 euros



Georges Mandel (1885-1944), le plus proche collaborateur de Clémenceau, plusieurs fois ministre, fut un des grands symboles de la République. Sa fin tragique - il fut fusillé en forêt de Fontainebleau par la milice... - donna encore plus de relief à une existence qui n'en manquait guère. Cet homme était habile et courageux ; il fut insulté comme personne et se battit avec obstination pour que la vie parlementaire et le service public soient aussi exemplaires qu'il était possible dans le contexte tumultueux de la Troisième République. A travers cette bio Nicolas Sarkozy a voulu rendre hunhommeà unhomme politique largement méconnu et dont le destin fut toujours, pour lui, un exemple et une source d'inspiration.

 


  1885-1944

...

12
(Une vie bien "bourgeoise")

Au rez-de-chaussée du 67 de l'avenue Victor-Hugo, on était accueilli par un immense portrait de Richelieu. L'essentiel de la décoration était constitué de livres. Ceux-ci s'entassaient par milliers. Ils étaient pour leur majorité consacrés à l'histoire et surtout aux biographies.
Mandel aimait à rechercher dans la vie des autres des enseignements pour son quotidien. Il rêvait aux destins qu'il lisait, imaginant qu'un jour son tour viendrait aussi. Peu de romans, quelques essais.

La demeure était bourgeoise, sans luxe ostentatoire. Deux domestiques administraient la maisonnée et une institutrice suivait les études de Claude.
On vit ainsi accrochés aux murs de l'appartement de l'avenue Victor-Hugo, où Mandel emménagea en 1936, des tableaux aux signatures illustres: Le Château d'Ornans de Gustave Courbet, un Utrillo de la période blanche, deux Canaletto, un Boucher ou encore du mobilier ancien de l'école française.
Même si les cours de l'époque n'étaient pas ce qu'ils sont aujourd'hui, ces achats témoignaient d'une réelle aisance financière.

Ce ne sera pas le moindre des tourments qui seront imposés à Mandel que de savoir son appartement entièrement saccagé et pillé. La demeure de l'avenue Victor-Hugo était plus spacieuse que celle de l'avenue Mozart. Mandel avait fort peu besoin de rangements puisqu'une mémoire quasi infaillible lui permettait de retrouver dans l'instant le moindre document.

Bien que résidant dans le 16e arrondissement de Paris, à deux pas de la Chambre des députés, Mandel avait coutume d'aller séjourner régulièrement au Ritz, le palace de la place Vendôme. Il y avait ses habitudes.
Olivier! le célèbre maître d'hôtel, lui faisait tenir dès son arrivée l'habituel jus d'orange, accompagné d'une sole grillée.

Pourquoi cet attachement au Ritz? On sait que Georges Mandel n'y attachait guère d'importance. Était-ce pour lui un lieu de calme et de tranquillité? Il l'avait tout autant dans ses confortables demeures.
Cela lui permettait-il de résoudre des problèmes ponctuels de domesticité? Ceux-ci devaient revenir avec une singulière régularité, si l'on en juge par la fréquence de ses passages.

En fait, l'explication la plus vraisemblable des séjours à l'hôtel Ritz réside dans la possibilité qu'il y avait pour lui d'entamer une véritable double vie avec Béatrice Bretty, tout en préservant la petite Claude.
Ibidem, pp. 216-217

13
(1939. Ministre des colonies)

Quelques mois après son arrivée rue Oudinot, Mandel pouvait être satisfait du travail accompli. Les colonies étaient désormais coiffées par un état-major, un plan de défense spécifique leur était consacré et, mieux encore, mis en œuvre, une armée avait été levée, des réalisations spectaculaires d'infrastructures engagées et, enfin, un début d'industrialisation était amorcé.

L'administration, de son côté, avait été remotivée. Les services du ministère des Colonies tournaient à vive allure. Le bilan de Mandel était si positif et tranchait à ce point avec les habitudes du passé que personne ne s'y trompait. Les services de propagande du Ille Reich, d'abord. Ils accusaient à longueur de colonnes Mandel d'être le « metteur en scène de la guerre ».

Les populations de nos colonies non plus qui, dès l'annonce de la guerre, répondirent en grand nombre à l'appel de la France. Les déclarations d'allégeance furent parfois poignantes. L'empereur d'Annam Sa Majesté Bao Dai déclara: « Notre nation fait partie intégrante de l'Empire français. Notre devoir est tout tracé. Nous nous rangeons au côté de la France pour lui apporter le concours de toutes nos énergies dans cette lutte gigantesque. »
Le roi du Cambodge envoya aux armées françaises ses deux fils et son neveu: « Nous sommes prêts à lutter au côté de la France contre un peuple basant son hégémonie sur la force et l'inégalité des races. »

Les manifestations de plus grand attachement à la mère patrie eurent lieu dans les territoires africains sous mandat. Au Togo, au Cameroun, au Sénégal, ce fut par dizaines de milliers que les plus jeunes rejoignirent l'armée française. Six mois après le début de la guerre, six cent mille hommes venus des colonies étaient ainsi à la disposition de la métropole.
Les réserves restaient considérables. L'état-major les évaluait à près de deux millions d'hommes, s'ans pour autant désorganiser l'économie coloniale. Mandel avait bien travaillé. Ce sera, hélas, insuffisant.
Ibidem, pp. 231-232

14
Ving-trois jours place Beauveau

A défaut d'avoir réussi à préparer la France à la guerre, à la doter de l'industrie et des structures nécessaires, Georges Mandel essaya, tout au long des quelques mois précédant le déclenchement du conflit, de mettre en place les hommes qui pouvaient encore symboliser le sursaut.

Dans cet acharnement à réveiller la France, il était décidé à saisir toutes les occasions. La première lui fut offerte par l'élection présidentielle du mois d'avril 1939. Albert Lebrun hésitait à se représenter. Mandel en profita pour pousser son candidat, Jules Jeanneney.
Ce dernier présentait de nombreux atouts: il avait été membre du gouvernement Clemenceau de 1917 et était resté fidèle aux enseignements de l'illustre président du Conseil. Il était par ailleurs président du Sénat, ce qui offrait l'avantage de revenir à cette tradition la plus ancienne de la IIIe République : le président de la Haute Assemblée était un locataire naturel de l'Élysée.

Hélas, la manœuvre échoua. Daladier, qui savait que jamais Jeanneney ne l'appellerait à Matignon, réussit in extremis à convaincre Albert Lebrun de se représenter. De surcroît, le président du Sénat n'avait ni l'envie ni la santé lui permettant de postuler à la magistrature suprême.

Lebrun fut réélu avec un score somme toute modeste. Ainsi, et à la différence de Clemenceau, Georges Mandel ne sut ou ne put jamais être un « faiseur » de présidents de la République. Une carte essentielle venait de lui échapper.
Ibidem, p. 247

15
(Juillet 1940. L'échec de l'accord avec les Anglais)

Les parlementaires du Massilia purent regagner la France le 18 juillet. Tous sauf un : Mandel. Le nouveau ministre de la Justice, Raphaël Alibert, avait décidé d'engager contre lui des poursuites pour « atteinte à la sûreté extérieure de l'État ». L'affront fait à Pétain avait laissé des traces.

Les éléments à charge étaient limpides: Mandel avait partie liée avec les Anglais et, ensemble, ils préparaient un complot. On tenait là le moyen d'éliminer politiquement un adversaire gênant. Convoqué à Rabat, il y fut arrêté. C'était la troisième fois en moins d'un mois. De ce jour, Mandel ne connaîtra plus la liberté.

Plus encore que Pierre Mendès France et Jean Zay, Mandel était visé par la clique de Vichy, tout entière vouée à sa perte. Pour la première fois, on vit ce dont était capable ce régime. Mandel essuya les plâtres.
Ibidem, p. 284

16
(Seul avec les Blum, à Buchenwald)

Le sinistre camp de Buchenwald fut la dernière étape de Mandel dans les geôles allemandes. Les conditions de vie y étaient moins pénibles que dans sa précédente prison.

Il avait été installé en bordure du camp dans « une petite maison d'officier ». Le régime qui lui était réservé n'avait rien de commun avec la situation des déportés «de droit commun ». Pourquoi y a-t-il été envoyé?

Le motif racial ne faisait aucun doute. Buchenwald était un camp de concentration (camp de « triage ») pour opposants au régime nazi. Mais Mandel, bien qu'israélite, était un otage trop précieux pour qu'on le sacrifie aux chambres à gaz! Il ne fut pas le seul dans ce cas: Léon Blum, dorénavant, partageait son sort. Le leader socialiste était juif lui aussi.

Mandel était heureux d'avoir quitté l'enfer d'Oranienburg. Non pas, loin s'en fallait, que la vie soit devenue plus aimable à Buchenwald. Mais il avait retrouvé un compagnon avec qui il put avoir de longues conversations. Elles témoigneront de son évolution politique.
Il pouvait de nouveau correspondre avec ses proches, et notamment sa famille. Enfin, luxe suprême, il disposait d'un vieil appareil de radio.

Cependant, sa famille lui manquait par-dessus tout. Béatrice Bretty n'était toujours pas à ses côtés. Elle aurait pu venir à Buchenwald. Sa vie n'y aurait pas été mise en péril puisqu'elle n'était pas juive.
Mandel souffrit cruellement de cette absence. Il écrivit à sa fille: « Ta mamoune ne se décide toujours pas à venir. »

Pourquoi Béatrice Brett y n'a-t-elle pas répondu à cet appel? Pour Mandel, il s'agissait d'une nouvelle blessure. D'autant qu'il avait sous les yeux l'attachante proximité entre Léon Blum et son épouse.
Ibidem, p. 303

17
(7 juillet 1944, l'assassinat dans la forêt de Fontainebleau)

Mandel fut rapatrié d'Allemagne en avion. Le vol s'effectua sous la responsabilité des Allemands. L'avion se posa à Reims. Après un bref arrêt, une automobile l'emporta vers Paris.
Il passa d'abord deux jours dans un service allemand de la Gestapo, square du Bois-de- Boulogne. Il fut convenablement traité.

Le 7 juillet, il fit son entrée à la prison de la Santé, escorté depuis Berlin par un officier allemand, le Dr Schmitt. Ultime indulgence du destin: le directeur de la prison était un ancien subordonné de Mandel lorsque ce dernier résidait place Beauvau au ministère de l'Intérieur. Cette circonstance lui permit de bénéficier d'un traitement de faveur pour son retour dans les prisons françaises.
On l'installa dans la meilleure cellule. On lui fit porter des draps propres, et, suprême luxe, on lui autorisa la visite d'un médecin.


Le contact retrouvé avec ses compatriotes lui rendit sa superbe: « Jusqu'au bout, la forme aura été respectée. Je ne vous en remercie pas moins de vos bons offices. Tant que je serai dans vos murs, on ne me tuera sans doute pas... Mais, je ne crois pas qu'on me laissera longtemps sous votre protection. »

Mandel voyait juste. Son séjour à la Santé ne devait durer que quelques heures. Dans l'incroyable confusion qui régnait alors au sein du régime de Vichy, ordres et contrordres se succédaient, des informations étaient dissimulées, des initiatives se prenaient. Les rumeurs couraient, enflaient, s'entrechoquaient. Au-delà des faits et des exécutants, il sera difficile de distinguer parmi les responsables ceux qui savaient parce qu'ils décidaient et ceux qui ignoraient parce qu'ils avaient choisi de subir.

Le 7 juillet vers le milieu d'après-midi, Knipping, le plus proche collaborateur de Darnand, arrivait à la Santé. Il décidait du transfert de Mandel à la prison des Brosses près de Vichy. Agissait-il de son propre chef? Était-il sincère lorsqu'il évoquait cette destination? Pourquoi un tel empressement?

Cette précipitation ne disait rien de bon à Mandel. Lorsqu'il prit congé du directeur de la prison, il laissa tomber: « Mourir n'est rien. Ce qui est triste, c'est de mourir avant d'avoir vu la libération de son pays. »
Trois véhicules de la Milice l'attendaient. Dans la première voiture, où fut placé Mandel, se trouvaient quatre miliciens : Mansuy, Boéro, Néroni et Lambert, ses assassins.
Ibidem, pp. 309-310

18
(Morale ?)

Mandel avait dû trop longtemps se battre pour exister. Il continua à le faire alors que c'était devenu inutile.
On lui avait refusé trop longtemps sa chance pour qu'il soit en mesure de comprendre lorsque enfin on la lui offrit.
Il fut finalement le seul à ne pas voir toutes les étapes qu'il avait su franchir.
Il fut le dernier à ne pas croire en lui, en son influence.
Quand enfin il comprit, il était déjà trop tard.

Ce fut injuste. Ce fut cruel. Mais ce fut! Il fallait la passion. Mandel l'avait. Il fallait la contenir, Mandel ne le sut pas toujours.
Elle emporta tout sur son passage, ne laissant que le souvenir d'un destin qui aurait pu être achevé.

Mandel laisse finalement sa vie comme un exemple, son œuvre comme un regret, son rôle comme une trace. Il effleura l'Histoire. Il aurait pu la faire.
Ibidem, pp. 322-323

 

   
*Jacques Villeret, de son nom de naissance Jacky Boufroura, est un acteur français d'origine algérienne et tourangelle né le 6 février 1951 à Loches (Indre-et-Loire) et mort le 28 janvier 2005 à Évreux (Eure) des suites d'une hémorragie interne hépatique.


 


 

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Un film édifiant: LOIN DU PARADIS, passé ce soir 16 janvier 2011 sur ARTE, fait en 2002

16 Janvier 2011, 23:30pm

Publié par Jo Benchetrit

 

                                                                                      Réalisé par

 Il est très bien, ce film. Il est très bien léché depuis l'image somptueusement datée années 50, vert et rouge géniaux, presque une BD, jusqu'au jeu des acteurs, en passant par des dialogues minimums et pudiques, au final. Les personnages centraux, le petit couple aufaux paradis,  lui et elle, comme son ami noir, comme l’amie intime, se montrent pleins de contradictions. Chacun est seul.

Elle est antiraciste, il est homo mais raciste comme tout le monde et ce choix de son mari, elle lui demande de s'en débarrasser, de se soigner comme tous le monde le lui aurait dit.  Etre antiraciste n'est pas évident pour le mari homo et être anti homophobe n'est pas la réponse spontanée pour la femme non raciste.

Et même l‘amie dévouée se révèle une femme aussi limitée que les harpies qu’elle prétendait combattre pour défendre son amie, dès qu’elle a su que le jardinier noir avait écouté son amie, donc l‘avait approché de « trop » près pour son esprit imbécile.

Quant au personnage très positif, l'amoureux jardinier noir, il prefere  passer à côté de son bonheur, de son amour pour cette femme tant la haine de sa communauté comme de celle des   enfants blancs qui ont agressé sa fille lui en ont fait passer toute envie. Il ne sera donc pas l'amant de cette Lady Chatterley.

Au final, on pourrait dire, pour le joke, donc très serieusement,  qu'aucun de ces personnages n'est ni tout blanc, ni tout noir...Mais victime de ses points aveugles, de ses lâchetés, et triomphe dans  sa grandeur , parfois. 

En chacun, les limites de sa réflexion sont celles de sa jouissance.
Désespérant. Mais évident: voir au delà des apparences, notre devoir, voir le semblable  malgré les différences est le message.

 

Ils ont eu à subir le regard rejetant des "gens biens".
C'est celui de la haine et du desir de mort.

Etre mis au ban, en effet, c'est la mort sociale.


Quand vous voudrez voir ce regard de haine, pas dur: prenez une gamelle pour  nourrir les chats du quartier, ou des graines pour les oiseaux.

 
Aussi, l’anti raciste comme l’antispéciste ont à souffrir de la même chose : la fermeture mentale de leurs semblables à tout ce qui n’est pas leur ego. Ce qui n’est pas ego  n’est pas égal, selon leur vision étriquée et ce qui n’est pas égal …est inferieur..

Oui, l'homme est un être dangereux lorsqu'il est conventionnel.

C'est à dire quand il oublie de penser sans égal, pas lui-même, sans s'aimer plus que ça. Quand il oublie de s'oublier.


 

 

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A Stéphane Hessel: Indignez vous sur vous.

16 Janvier 2011, 14:38pm

Publié par Jo Benchetrit

http://www.mediapart.fr/files/imagecache/300_pixels/Pierre%20Puchot/Stephane_Hessel.JPGIl est toujours plus facile de plaire en brossant le peuple   dans le sens de notre parano commune, qui veut rejeter la culpabilité sur un bouc émissaire qu’en lui disant :

"Vous êtes des barbares." Ou simplement, mais déjà ô combien lourd : "Vous avez tort." Ou même, en vous associant en toute rigueur: "nous devrions changer d'urgence."
En ce sens le titre d’Hessel est vendeur, du fait qu'il attire notre attention sur ce qui ne va pas…chez l’autre. Un titre comme « Indignez vous  sur vous » serait il aussi porteur ? Ben  je parie que non. Et pourtant ce serait bien plus utile.

Or tout le champ de la  défense des animaux est inverse car il consiste à dire à chacun d’entre nous qu’il est coupable. On peut évidemment changer, mais pour cela, il faut d’abord accepter de reconnaître  notre faute, et l’homme est le plus souvent trop faible et complaisant avec le pire en lui pour le faire. Il se trouve toutes les excuses pour ne pas changer.
Alors, si vous voulez être aimé, si vous voulez qu'on vous suive pour le meilleur et si vous en avez envie, surtout pour le pire, faites comme Hessel, de ce qu'on n'ose pas appeler du populisme, de la démagogie, car il faut l'aimer tous ensemble et haïr ceux qui  sont désignés par le socius, et lui comme les méchants, et ce, en même temps ! L'homme est un animal grégaire. 
Dites aux gens qu'ils sont le petit chaperon rouge et qu'on connaît le méchant loup. Que ce loup puisse avoir pour nom Sarkozy, comme il l’a montré chez Ceylac ce matin (car Ceylac recevait Hessel et à la question :  à qui ne serreriez-vous pas la main ? il a dit : « au président »), ça ne peut que plaire au peuple qui prend Sarko (Attention, je ne suis  pas sarkoziste non plus!) pour responsable du pire en France. Le but est de vous déculpabiliser.

Hessel, pour s’endormir, se dit un poème.
Mais pour nous endormir, c’est pas difficile. il connaît la chanson.Alors, tandis que certains nous compte comme des moutons, nous oublions de  nous reveiller, ce qui est un comble quand on nous affirme que le petit livre d'Hessel est censé nous...reveiller.
Je voudrais bien moi aussi vous brosser dans le sens de la parano, mais je ne peux pas.
Pourtant mon projet le voudrait.
Changer chacun  d’entre vous afin que des milliards d’animaux soient epargnés mériterait plus de strategie.

Mais pour cela, je ne voudrais pas vendre mon âme au diable. Desolée. Je suis une rebelle depuis trop longtemps pour passer dans le camp du  pousse-au-jouir "tous ensemble".

Attention, je ne dis pas qu’Hessel   ait tort en tout. Au contraire. Mais sur certains sujets, il prend le mal comme extérieur à l’homme alors  qu'il est son intimité même. Nous ne pourrions en guérir qu’en l’éradiquant en nous, pas en disant : c’est la faute à…

Et là, c'est la faute à qui, selon vous:

Je ne pige pas bien l’analyse d’Hessel sur ce qui s’est passé à Gaza. Je ne pige pas bien non plus que des palestiniens intégristes, au nom de la guerre sainte contre les impies, les « chiens » juifs continuent à bombarder Israël sans que les pays prompts à « s’indigner » contre Israël n’y trouve   rien   à redire.
Des blessés et morts,  animaux ou animaux humains amputés et infirmes à vie ou 
morts pèseraient-ils moins lourds que d'autres si ils ne sont qu' israeliens (on a montré à la télé des chats éventrés en Israël , mais on sait que la guerre est ignoble pour tous les animaux) ?
 Victimes,  humaines ou pas, n’attirent donc la compassion que du côté palestinien ?

Etre juste pour une position juste peut être taxé de racisme !

Etre simplement pour un seul camp, si c’est les palestiniens est vu comme normal,  et anti raciste ! Or il me semble aussi malvenu d’être d’un seul   côté, Israélien  ou palestinien. Suis- je normale ? Ben non. La norme est donnée par le politiquement correct et pas par le bon sens, ou par l’exercice de la  pensée. La norme, en ce sens est sur HESSEL.
Mais, me direz vous, Hessel est à moitié juif.
Et alors ?
 ça change quoi ?
On peut être juif et avoir tort (vous voyez que je ne suis pas raciste ! Rions !). De plus, après tout, dire qu'il est juif n’est pas respecter la réalité d’un désir, celui de ne pas l’être. La famille de son père d’origine juive  était convertie au protestantisme. Sa mère, on le sait, n’était  pas juive. J’avoue que je men ficherais si ses prises de position pour le moins peu neutres sur Israël n’étaient pas étayées par cette conviction qu'il dit avoir, d’être « au moins à demi juif ». Vouloir qu’on taxe un pays attaqué qui se défend, sans l’avoir fait durant 8 ans de patience, de crimes contre l’humanité  me semble très dur, très partisan, très condamnable.

Etes vous certain que vous accepteriez qu'on vous fiche des coups durant des années sans réagir ?  Serait-ce juste qu'on vous envoie en taule pour brutalité si vous finissez par vous défendre ?
Je ne prends parti  pour personne. Je prends toujours partie contre. Et contre quoi ?
Si vous me connaissez vraiment, vous le savez.
Contre ce mot qui soulève mon coeur :

L’INJUSTICE.

Je peux me battre pour défendre une personne que je n’aimerais pas si il est victime d’injustice, de diffamation, de lynchage.
Je n’ai pas d’ennemi  autre  que ce qui est pourri en chacun. Faites-en autant et le monde ira mieux.

Stéphane Hessel, vous respirez pourtant ce qui est le meilleur…alors, une fois de plus, j’ai le sentiment que quelque chose râte pour qu'on puisse aimer tout à fait quelqu'un.

Mais cela n’a sans doute aucun rapport avec ses prises de position. Certes, un berlinois (Stéphane avait 10 ans quand  ils se sont installés dans les années 20 en France) a dû être élevé dans une ambiance antisémite, mais pas plus qu’un français de l'époque.

Une fois de plus, je ne comprends pas les humains.  

Mon 1° ennemi est l'injustice. C'est elle qui m'indigne et j'essaie de ne surtout jamais l'être.

Vous êtes très dur et injuste, parfois, M.Hessel. Pensez y quand vous poussez les gens à agir. Surtout en désignant un peuple dans votre collimateur. Certes, vous dites être non violent...espérons que les gens qui vont agir sous votre suggestion retiendront cela.

Et pourtant , ma grégarité me donnerait envie de vous aimer.

 


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Guadeloupe, après les inondations, il faut se mettre aux normes.

7 Janvier 2011, 00:42am

Publié par Jo Benchetrit

il est temps de s'en occuper. La guadeloupe doit etre en securité comme en metropole. Pourquoi ne pas envisager que les antillais aient des droits et des devoirs comme partout? 

Au fait,  à quand la fin des infâmes combats de coqs? A quand une aide pour les amis des animaux qui essaient d'eponger la souffrance là bas? 

Guadeloupe : 1 million d'euros d'aides

 

Par Europe1.fr

Publié le 6 janvier 2011 à 22h39 Mis à jour le 6 janvier 2011 à 22h40

La ministre chargée de l'Outre-mer, Marie-Luce Penchard, a annoncé jeudi à Pointe-à-Pitre, à l'issue d'une réunion avec les maires des communes touchées par les inondations qui ont fait cinq morts au début de la semaine, le déblocage d'un premier crédit d'un million d'euros pour cofinancer, à parité avec les collectivités concernées, le nettoyage des cours d'eau.

Au cours de cette réunion, qui s'est tenue dans un climat très consensuel selon plusieurs participants, Mme Penchard a également proposé aux élus guadeloupéens le lancement de "projets structurants" des réseaux d'adduction d'eau et de traitement des eaux usées pouvant bénéficier, avec l'accompagnement de l'Etat, de financements européens.

Elus et ministre ont, selon des participants à la réunion, souhaité s'inscrire dans le long terme en exprimant, selon un communiqué du ministère de l'Outre-mer, "la volonté collective d'arrêter rapidement un plan de prévention du risque naturel" constitué par les inondations. 

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Pétitions pour soutenir les animaux. Contre le rodeo,etc.

7 Janvier 2011, 00:37am

Publié par Jo Benchetrit

Merci de signer et de transférer :
 
Pour enfin bannir le rodéo des usages américains - attention si vous téléchargez les mini-photos sur votre PC où elles apparaitront en plus gros, les images sont violentes :
 
Pour faire interdire la chasse à courre "en boite" ( dans des enclos sans espoir de s'en sortir ) des renards et coyottes dans l'Indiana :
 
Une nouvelle pour faire interdire les usines à chiots aux USA :
 
Pour faire fermer un monstrueux élevage de veaux à Alamosa dans le Coloçrado :

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Faut-il manger les animaux ? Un livre-événement très bien accueilli par la critique.

6 Janvier 2011, 22:37pm

Publié par Jo Benchetrit

"C'est un livre sur la honte d'être un homme." Olivier Cohen, l'éditeur français et ami de Safran Foer  :http://tinyurl.com/2v75xcc

Je propose  un voyage au bout de cette nuit de notre conscience qui fait de ce monde sous notre tyrannie une abomination: le champ infini de nos perversions qui se satisfont sans la limite de la loi morale sur des êtres à notre merci d’une maniere que l’imagination échoue à reconstruire. Il nous fallait quelqu’un comme Jonathan Safran Foer pour que le discours sur l’horrible catalogue des tortures infligées aux animaux puisse trouver son destinaire, vous-qui-n’en-voulez-rien-savoir.
Ce voyage est celui que je propose, au coeur de l’infiniment proche. je ne l’ai pas ecrit, il l’a fait. 

Faut-il manger les animaux ? Jonathan Safran Foer, sa bonne chère est triste

18 octobre 2010 - Le Temps

Albertine Bourget

«Eating Animals», le dernier livre du jeune prodige américain, peut convertir quiconque au végétarisme. Voici pourquoi

Insupportable, ce Jonathan Safran Foer. Passe encore que, à 30 ans et des poussières, ce diplômé de Princeton ait publié deux romans traduits en des dizaines de langues, Tout est illuminé et Extrêmement fort et incroyablement près. Que son écriture divise la critique, qui le considère comme un génie absolu ou un snob prétentieux. Qu'il ait épousé une autre étoile montante de la littérature américaine, Nicole Krauss, et que le couple vive, where else, à Brooklyn. Mais que ce romancier décide de s'éloigner de la fiction pour se pencher sur le fait de manger de la viande, qu'il rassemble ses réflexions dans un ouvrage-réquisitoire contre l'élevage industriel, Eating Animals, et que ce livre soit un phénomène, qu'il ait converti au végétarisme des centaines de lecteurs, voilà qui dépasserait presque les bornes.

Les Américains aiment manger. Enormément. Ces dernières années, par le biais de films comme Food, Inc., ou de livres (The Omnivore's Dilemna1 ), des voix se sont élevées pour faire réfléchir la nation à ce qu'elle ingurgite, à la manière dont cette nourriture arrive sur la table et aux conséquences sur la santé et l'environnement.

Les Américains aiment aussi les récits de vie qui racontent comment l'auteur a soudain vu la lumière et changé sa vie. En témoignent les best-sellers récents Mange, Prie, Aime d'Elisabeth Gilbert ou L'Année où j'ai vécu selon la Bible de A. J. Jacobs. Condition sine qua non du succès: une bonne dose d'humour pour faire passer la pilule et le message.

L'humour est bien présent dans Eating Animals, paru l'année dernière en anglais et bientôt disponible en français sous le titre hélas réducteur «Faut-il manger des animaux»2. Après avoir évoqué l'attachement qu'il a pour son labrador, Safran Foer s'interroge sur ce qui nous empêche de croquer chiens et chats tout en avalant sans complexe des cochons si intelligents, ou des poussins. Comme l'on suit le cheminement de l'auteur, végétarien inconsistant depuis des années, dans sa volonté de se décider définitivement, l'ouvrage est éminemment personnel: il comprend nombre d'anecdotes sur son identité juive, les souvenirs liés aux repas de son enfance ou l'influence de la naissance de son fils dans son cheminement.

Mais Eating Animals est bien plus qu'un témoignage autobiographique. La quête personnelle sert de toile de fond à une enquête méthodique, son réquisitoire est soutenu par une avalanche de statistiques sur la manière dont les animaux sont transformés en chair à pâtée. «Je ne suis ni journaliste, ni historien, ni philosophe», rappelle Safran Foer. Il est pourtant un peu de tout cela: ce diplômé en philosophie a passé trois ans à se plonger dans des ouvrages spécialisés, à interviewer des chercheurs et à sillonner son pays, du Missouri à la Californie, pour rencontrer des éleveurs et visiter des abattoirs.

Le consommateur sait vaguement que les conditions d'élevage actuelles sont la plupart du temps déplorables. Sait-il qu'aux Etats-Unis, chaque employé doit abattre 2000 têtes de bétail par jour? Que 250 millions de poulets mâles nés de poules pondeuses sont passés à la poubelle chaque année aux Etats-Unis puisqu'ils ne servent à rien? Que poules et cochons sont bourrés d'antibiotiques pour survivre aux maladies engendrées par leurs conditions de détention? Que les becs des poulets sont tranchés à vif et les vaches dépecées vivantes? Etc., etc. De la déshumanisation de l'élevage à grande échelle, de la pollution qui en découle, du sadisme des employés comme système de défense pour supporter leur travail. De la cruauté, de la moralité, de l'animalité, l'auteur n'élude rien, sans jamais servir d'autre chose que les mots.

Ce livre tend un miroir inconfortable au lecteur, et son auteur espère que ce dernier ne détournera pas le regard. «La personne qui fait l'effort d'agir pour son rêve d'innocence doit-elle vraiment être vue avec commisération? Est-ce vraiment elle qui est dans le déni de réalité?» répond l'écrivain à ceux qui voient les végétariens comme d'irréalistes rêveurs. S'il ne fait pas mystère de ses propres conclusions, son ouvrage ne peut être résumé à un simple plaidoyer pour le végétarisme. Amateur d'un steak juteux et des tablées autour de la dinde de Thanksgiving, Safran Foer sait trop bien combien nous aimons le goût de la viande et à quel point ce que nous mangeons est constitutif de notre humanité, de notre histoire. Ce qu'il demande, c'est: quelles sont nos limites à l'obtention de ce plaisir? Moraliste, certes. Mais capable de laisser la parole à des éleveurs soucieux du bien-être des animaux qu'ils élèvent dans le but d'en faire de la viande, pour lesquels il éprouve respect et affection. Empathique, assurément.

La crédibilité littéraire de l'auteur renforce évidemment l'engouement envers le livre. Outre-Atlantique, l'écrivain a été invité à débattre par les reines du talk-show que sont Oprah Winfrey et Ellen DeGeneres. Dans un article pour le site d'information «The Huffington Post», l'actrice Natalie Portman, végétarienne depuis des années, a raconté comment le livre avait fait d'elle une vegan. Logiquement,

Olivier Cohen, l'éditeur français et ami de Safran Foer, n'a eu aucune hésitation à publier l'opus, qui s'inscrit totalement, selon lui, dans l'œoeuvre déjà amorcée par l'écrivain, même s'il suppose que le lectorat «va probablement être surpris, d'autant que chez nous, il y a une vraie frontière entre la fiction, l'analyse et l'autobiographie.»

Eating Animals a déjà été vendu dans vingt-deux pays. Si les chiffres et les situations présentées se réfèrent aux Etats-Unis, quiconque lira l'ouvrage et vit dans un pays riche ne pourra que s'interroger sur son propre rapport aux animaux, à la nourriture et à ce qu'il est prêt à accepter – ou pas. Et ne verra plus jamais son assiette de la même façon. 
«C'est un livre sur la honte d'être un homme», résume Olivier Cohen. Un livre émouvant et impitoyable. Décidément, ce Jonathan Safran Foer est insupportable.

1. The Omnivore's Dilemma: A Natural History of Four Meals, de Michael Pollan, paru en 2006 chez Penguin, non traduit en français.

2. Faut-il manger des animaux?, à paraître en janvier 2011 aux Editions de l'Olivier.

http://tinyurl.com/2v75xcc

 

Voici quelques autres  articles sur le livre de Jonathan Safran Foer:

1. le magazine litteraire,

2.le Point

3.Le temps

 

 

Et j e passe sur des tas d'autres. Accueil etonnant pour un livre qui amene la revolution que je prone, du moins sur le plan des animaux qu'on mange..

 

A La télé:

Et ça aussi sur le jeudi végé de Gand  

http://www.arte.tv/fr/Comprendre-le-monde/arte-journal/3621786.html

 


 

ARTE Journal - 4 janvier 2011

http://www.arte.tv/fr/3627082.html
Sur 20 mn:

http://www.magazine-litteraire.com/content/editorial/article?id=18089

Cette année, les éditions Gallimard souffleront leurs cent bougies. Le Magazine Littéraire reviendra, tout au long de ces mois, sur cette aventure intellectuelle et éditoriale qui constitue sans doute le cours le plus intérieur de notre littérature contemporaine. Pour autant, il ne faudrait pas que cet événement en éclipse un autre : les vingt ans des éditions de L’Olivier, portées par Olivier Cohen, qui a su construire une maison à son image. Or, justement, L’Olivier publie, en cette rentrée de janvier, un livre exemplaire de sa démarche : faire connaître de jeunes auteurs, sélectionner le meilleur de la littérature américaine, provoquer le débat.

Cet ouvrage est celui de Jonathan Safran Foer (1) : Faut-il manger les animaux ? Nous avons déjà souligné ici combien les écrivains disposent d’une bonne longueur d’avance - les philosophes restant des carnivores - sur la question des rapports entre l’humanité et l’animalité. La place de l’animal est à reconsidérer. Et, encore une fois, seule la littérature rend aux bêtes la parole qu’elles n’ont pas.

Jonathan Safran Foer a été l’élève de Joyce Carol Oates à Princeton. Il est déjà l’auteur de deux romans majeurs, Tout est illuminé et Extrêmement fort et incroyablement près . Dans son dernier ouvrage, il met tout le poids de son talent littéraire au service d’un vibrant plaidoyer contre l’élevage industriel et l’abattage des animaux. J’écris « plaidoyer », et déjà le mot se dérobe : car Safran Foer est plus dans la peau de Truman Capote que dans celle d’un avocat. Ce qu’il nous donne à lire et donc à voir n’est pas seulement juste : c’est, au sens propre, hallucinant. Bien sûr, l’actualité, avec la crise de la vache folle, ses destructions et ses bûchers d’animaux, a ouvert une large brèche dans les esprits ; mais il s’agit ici de bien davantage. Je ne suis pas sûr que, dans cet éditorial, il soit bienvenu de présenter des extraits de Faut-il manger les animaux ? et de s’appesantir sur les becs et les groins tranchés à vif, les yeux arrachés, les poux de mer... Vache, veau, porc, poisson, rien n’est épargné - c’est l’arche de Noé à l’envers. Pour ma part, je ne crois pas être sorti indemne de la lecture de cet essai. D’autant que les acteurs de ce massacre (ouvriers, bouchers, éleveurs, propriétaires...) ne sont pas sur le banc des accusés. Aucune moraline dans ces pages. Lorsqu’il doit tracer le portrait de l’un des tortionnaires, l’auteur écrit simplement : « Il parle fort et sans détour. Il est du genre à réveiller tout le temps les bébés qui dorment. » Tout est dit.

Si l’on s’attache à la question de l’industrialisation, on se souvient, comme l’a écrit Élisabeth de Fontenay, que ce sont les abattoirs de Chicago qui ont inspiré la division du travail à Henry Ford, antisémite notoire, adepte et ami d’Hitler. Voilà pourquoi Isaac Bashevis Singer, Elias Canetti et Vassili Grossman ont placé au coeur de leurs oeuvres « une interrogation pressante sur la manière pogromiste, nazie, qu’ont les hommes de traiter les bêtes ». Que nous apporte ce livre ? Bien plus qu’une défense et illustration du végétarisme. Un retour à ce que Blake appelait le « chant de l’innocence » de l’agneau par opposition à l’ordre terrible (fearful symmetry) du tigre. Dans une publication récente, Cécile Guilbert définissait ainsi ce champ trop souvent laissé en jachère : « L’innocence, cette contrée sans mémoire, d’où le mal est absent et qui n’a d’autre objet que la pure et indéfinie faculté d’être (2). » À ce souci, le romancier américain répond par une question : « La personne qui fait l’effort d’agir pour son innocence doit-elle vraiment être vue avec commisération ? » Son essai nous fera-t-il suffisamment honte pour que, comme le disait Kafka, le souvenir nous revienne ?

Joseph Macé-Scaron 

 

Le point:

Le Point.fr - Publié le 05/01/2011 

L'écrivain Safran Foer livre le récit des horreurs observées en trois ans d'enquête dans les élevages industriels et les abattoirs.

Les Américains aiment les animaux. Vivants (46 millions de chiens et 38 millions de chats domestiques, 170 millions de poissons en aquarium), en liberté dans la nature (voir le très beau Into the Wild de Sean Penn), mais aussi souvent pour les abattre. Morts et mangés chaque année : 35 millions de boeufs, 115 millions de porcs et 9 milliards de volailles.

Longtemps, Jonathan Safran Foer, 33 ans, écrivain mondialement célébré pour ses romans Tout est illuminé et Extrêmement fort et incroyablement près, n'a pas aimé les animaux et a mangé de la viande. Sans penser à ce que cela signifiait et à la façon dont un animal était réduit à un quantum de calories. Puis il a découvert que cela n'allait pas de soi, sous le coup de deux révélations personnelles : une grand-mère qui, mourant de faim, refusa de manger du porc ; un fils qu'il découvrit, ébahi, se jeter sur le sein maternel... Il s'est alors demandé : quel sens cela a-t-il aujourd'hui de manger des animaux ? Pour en tirer, aujourd'hui, non un pamphlet ou une polémique, mais un essai, au sens de Montaigne.

La nourriture lie entre eux les membres d'une famille et les générations, ce qu'on appelle une culture. Mais la viande ? Plus que toute autre nourriture, un aliment chargé de sens, "un mélange de terreur, de dignité, de gratitude, de vengeance, de joie, d'humiliation, de religion, d'histoire et, bien entendu, d'amour".

- Différence symbolique

La réflexion de Foer n'est pas radicale. Il ne considère pas que les animaux aient des droits sur les hommes, mais que l'homme a des devoirs envers eux. Non pas le devoir de ne pas les manger (il reconnaît le poids ancestral qui fait que, dans toutes les cultures, l'homme est un loup pour l'animal), mais de les traiter de façon digne à tous les stades qui précèdent l'ingestion de leur chair : reproduction, élevage, abattage. Il maintient la différence symbolique instaurée par toutes les religions : "Même si nous sommes comme eux, ils ne sont pas nous." Cela nous autorise-t-il à les tuer, à les faire souffrir, puis à les manger ? Depuis des millénaires, l'homme tue pour manger la chair des bêtes et considère qu'elles sont là pour ça. Vivre, c'est tuer, mais ne peut-on vraiment pas faire autrement ?

Ajoutant à l'interrogation d'un penseur du quotidien le style d'un grand écrivain, Foer livre ici le récit des invraisemblables horreurs observées en trois ans d'enquête dans les élevages industriels et les abattoirs. Après avoir lu son réquisitoire, mangeurs de viande, vous n'êtes pas obligés de plaider coupable. Mais, en mangeant du fried chicken au fast-food du coin, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.

Faut-il manger les animaux ? de Jonathan Safran Foer. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gilles Berton et Raymond Clarinard (éditions de l'Olivier, 336 p., 22 euros). 

http://tinyurl.com/255r8gw

 

Le temps:

Jonathan Safran Foer, sa bonne chère est triste

18 octobre 2010 - Le Temps

Albertine Bourget

«Eating Animals», le dernier livre du jeune prodige américain, peut convertir quiconque au végétarisme. Voici pourquoi

Insupportable, ce Jonathan Safran Foer. Passe encore que, à 30 ans et des poussières, ce diplômé de Princeton ait publié deux romans traduits en des dizaines de langues, Tout est illuminé et Extrêmement fort et incroyablement près. Que son écriture divise la critique, qui le considère comme un génie absolu ou un snob prétentieux. Qu'il ait épousé une autre étoile montante de la littérature américaine, Nicole Krauss, et que le couple vive, where else, à Brooklyn. Mais que ce romancier décide de s'éloigner de la fiction pour se pencher sur le fait de manger de la viande, qu'il rassemble ses réflexions dans un ouvrage-réquisitoire contre l'élevage industriel, Eating Animals, et que ce livre soit un phénomène, qu'il ait converti au végétarisme des centaines de lecteurs, voilà qui dépasserait presque les bornes.

Les Américains aiment manger. Enormément. Ces dernières années, par le biais de films comme Food, Inc., ou de livres (The Omnivore's Dilemna1 ), des voix se sont élevées pour faire réfléchir la nation à ce qu'elle ingurgite, à la manière dont cette nourriture arrive sur la table et aux conséquences sur la santé et l'environnement.

Les Américains aiment aussi les récits de vie qui racontent comment l'auteur a soudain vu la lumière et changé sa vie. En témoignent les best-sellers récents Mange, Prie, Aime d'Elisabeth Gilbert ou L'Année où j'ai vécu selon la Bible de A. J. Jacobs. Condition sine qua non du succès: une bonne dose d'humour pour faire passer la pilule et le message.

L'humour est bien présent dans Eating Animals, paru l'année dernière en anglais et bientôt disponible en français sous le titre hélas réducteur «Faut-il manger des animaux»2. Après avoir évoqué l'attachement qu'il a pour son labrador, Safran Foer s'interroge sur ce qui nous empêche de croquer chiens et chats tout en avalant sans complexe des cochons si intelligents, ou des poussins. Comme l'on suit le cheminement de l'auteur, végétarien inconsistant depuis des années, dans sa volonté de se décider définitivement, l'ouvrage est éminemment personnel: il comprend nombre d'anecdotes sur son identité juive, les souvenirs liés aux repas de son enfance ou l'influence de la naissance de son fils dans son cheminement.

Mais Eating Animals est bien plus qu'un témoignage autobiographique. La quête personnelle sert de toile de fond à une enquête méthodique, son réquisitoire est soutenu par une avalanche de statistiques sur la manière dont les animaux sont transformés en chair à pâtée. «Je ne suis ni journaliste, ni historien, ni philosophe», rappelle Safran Foer. Il est pourtant un peu de tout cela: ce diplômé en philosophie a passé trois ans à se plonger dans des ouvrages spécialisés, à interviewer des chercheurs et à sillonner son pays, du Missouri à la Californie, pour rencontrer des éleveurs et visiter des abattoirs.

Le consommateur sait vaguement que les conditions d'élevage actuelles sont la plupart du temps déplorables. Sait-il qu'aux Etats-Unis, chaque employé doit abattre 2000 têtes de bétail par jour? Que 250 millions de poulets mâles nés de poules pondeuses sont passés à la poubelle chaque année aux Etats-Unis puisqu'ils ne servent à rien? Que poules et cochons sont bourrés d'antibiotiques pour survivre aux maladies engendrées par leurs conditions de détention? Que les becs des poulets sont tranchés à vif et les vaches dépecées vivantes? Etc., etc. De la déshumanisation de l'élevage à grande échelle, de la pollution qui en découle, du sadisme des employés comme système de défense pour supporter leur travail. De la cruauté, de la moralité, de l'animalité, l'auteur n'élude rien, sans jamais servir d'autre chose que les mots.

Ce livre tend un miroir inconfortable au lecteur, et son auteur espère que ce dernier ne détournera pas le regard. «La personne qui fait l'effort d'agir pour son rêve d'innocence doit-elle vraiment être vue avec commisération? Est-ce vraiment elle qui est dans le déni de réalité?» répond l'écrivain à ceux qui voient les végétariens comme d'irréalistes rêveurs. S'il ne fait pas mystère de ses propres conclusions, son ouvrage ne peut être résumé à un simple plaidoyer pour le végétarisme. Amateur d'un steak juteux et des tablées autour de la dinde de Thanksgiving, Safran Foer sait trop bien combien nous aimons le goût de la viande et à quel point ce que nous mangeons est constitutif de notre humanité, de notre histoire. Ce qu'il demande, c'est: quelles sont nos limites à l'obtention de ce plaisir? Moraliste, certes. Mais capable de laisser la parole à des éleveurs soucieux du bien-être des animaux qu'ils élèvent dans le but d'en faire de la viande, pour lesquels il éprouve respect et affection. Empathique, assurément.

La crédibilité littéraire de l'auteur renforce évidemment l'engouement envers le livre. Outre-Atlantique, l'écrivain a été invité à débattre par les reines du talk-show que sont Oprah Winfrey et Ellen DeGeneres. Dans un article pour le site d'information «The Huffington Post», l'actrice Natalie Portman, végétarienne depuis des années, a raconté comment le livre avait fait d'elle une vegan. Logiquement,

Olivier Cohen, l'éditeur français et ami de Safran Foer, n'a eu aucune hésitation à publier l'opus, qui s'inscrit totalement, selon lui, dans l'œuvre déjà amorcée par l'écrivain, même s'il suppose que le lectorat «va probablement être surpris, d'autant que chez nous, il y a une vraie frontière entre la fiction, l'analyse et l'autobiographie.»

Eating Animals a déjà été vendu dans vingt-deux pays. Si les chiffres et les situations présentées se réfèrent aux Etats-Unis, quiconque lira l'ouvrage et vit dans un pays riche ne pourra que s'interroger sur son propre rapport aux animaux, à la nourriture et à ce qu'il est prêt à accepter – ou pas. Et ne verra plus jamais son assiette de la même façon. «C'est un livre sur la honte d'être un homme», résume Olivier Cohen. Un livre émouvant et impitoyable. Décidément, ce Jonathan Safran Foer est insupportable.

1. The Omnivore's Dilemma: A Natural History of Four Meals, de Michael Pollan, paru en 2006 chez Penguin, non traduit en français.

2. Faut-il manger des animaux?, à paraître en janvier 2011 aux Editions de l'Olivier.

http://tinyurl.com/2v75xcc

 

Encore Le Point:

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Le Point.fr - Publié le 05/01/2011

Propos recueillis par Michel Schneider

Dans "Faut-il manger les animaux ?", l'écrivain Safran Foer livre le récit des horreurs observées en trois ans d'enquête.

- Le Point : Pourquoi ce livre ?

Jonathan Safran Foer : J'écris toujours sur ce que je ressens, sur ce qui me soucie, sur le futur, plus que sur le passé. Sur mes peurs.

- Est-ce un essai ou une oeuvre de fiction ?

La fiction, l'imagination sont pour moi le meilleur moyen d'exprimer ce que je ressens, ce que je pense. C'est une fiction réelle, si vous voulez. Truman Capote parlait de "roman sans fiction" ; je définirai mon livre comme une fiction non romanesque.

- Y a-t-il des liens avec vos deux romans précédents (Tout est illuminé et Extrêmement fort et incroyablement près ) ?

On écrit toujours un seul et même livre, mais dans ce cas, l'imagination seule ne suffisait pas à exprimer ce que je voulais dire. Il y a bien de l'imagination dans ce livre, mais c'est celle des gens qui fabriquent la viande industriellement. J'ai mené dans le monde souterrain de l'élevage des animaux de boucherie et dans les abattoirs une enquête de trois ans. Si j'avais écrit un roman, on l'aurait pris pour un roman de science-fiction tant les gens qui organisent ce système déploient une imagination folle pour arriver à leurs fins. Très souvent, tandis que je me documentais par des ouvrages scientifiques ou des rapports officiels, je me suis interrompu en disant à ma femme : "Lis ! C'est absolument incroyable !" Dans un roman, on ne m'aurait pas cru.

- Vos conclusions ?

Je ne conclus pas, j'expose. Manger de la viande pollue la planète, contribue à la dégradation climatique et à l'extension de la faim tout en ruinant nos santés. La situation du poisson n'est pas moins préoccupante : les scientifiques disent que, si l'on continue la pêche comme aujourd'hui dans 240 ans, il n'y aura plus de poissons sur cette planète. Il y a eu un changement radical. Depuis des millénaires jusqu'à il y a une cinquantaine d'années, l'homme, pour élever des bêtes et manger leur chair, imitait la nature. L'invention de la nourriture carnée industrielle est fondée sur l'idée que la nature est un obstacle à la productivité. Il n'y a plus de fermiers, mais des managers, des usines d'élevage, d'abattage, de découpe et de conditionnement dont les responsables n'ont plus aucune notion de ce qu'est un animal. Ils n'ont qu'une pensée : comment gagner plus en dépensant moins, et s'ils pensent que des animaux malades leur feront gagner plus que des animaux sains, ils le font.

- Savez-vous qu'un poulet dans la nature vit dix ans et celui que vous mangez au McDonald's, 45 jours ? S'il vivait plus longtemps, ses pattes se casseraient sous son poids.

Sur tout cela, nous pouvons quelque chose.

- Vous parlez de cruauté...

Selon un rapport, une fois sur trois, un animal est abattu dans des conditions cruelles en infligeant une souffrance inutile. La cruauté n'est pas le fait de ceux dont le métier est d'abattre des animaux. Je crois plutôt qu'ils sont pris dans une situation impossible. Comme les fermiers, d'ailleurs, ils ont sans doute vécu avec des animaux, mais les conditions de l'abattage, la productivité font qu'ils doivent procéder le plus vite possible quelle que soit la souffrance infligée aux animaux. Ils sont aliénés au processus et aux produits. Ce qui me fait le plus plaisir, c'est que les réactions les plus favorables à mon livre sont venues de fermiers. Ils aiment les animaux et s'en tiennent aux techniques ancestrales. Les fermes industrielles n'ont qu'une idée : se débarrasser des agriculteurs.

- N'êtes-vous pas moralisateur, au-delà du constat du désastre environnemental annoncé ?

Je ne fais aucune recommandation. Mais l'aspect moral existe. La façon de traiter les animaux que nous mangeons dégrade notre être moral. Schopenhauer disait que l'homme est le moins animal parmi les animaux parce que le seul à tuer non pour manger mais pour tuer. Et le problème n'est pas seulement la viande, c'est le problème des animaux. Les bananes, les jeans, le lait de soja, le papier utilisé pour imprimer votre magazine, l'écran de votre ordinateur, partout il y a de l'animal dans ces objets. Il est difficile de ne pas penser à l'impact de nos consommations sur l'ensemble du règne animal. Je ne reprends pas les thèses extrêmes de certains mouvements végétariens qui effacent la barrière des espèces en considérant que les animaux sont des humains. Je m'inscris dans la tradition juive où "manger et raconter des histoires sont deux choses inséparables" et toute histoire a une visée ou une préoccupation morale.

- Que faire ?

C'est toute la chaîne qu'il faut changer : les modifications génétiques, les régimes alimentaires que l'on inflige aux animaux d'élevage, leur abattage. À chacun sa réponse et chacun peut faire le choix qui compromet le moins les valeurs et les objectifs qu'il s'assigne. Je ne dis pas qu'il est immoral de manger de la viande. Simplement, que chacun doit savoir ce qui se passe. Ma seule recommandation : ouvrez les yeux.

Avez-vous rencontré des menaces, des pressions ?

À peine quelques coups de fil anonymes, mais ce qui m'a indigné le plus, c'est justement l'absence de réaction de la part des élevages industriels et des grands groupes travaillant à la transformation de la viande en aliments. Comme s'il ne fallait pas répondre, comme si tout cela allait de soi, comme si seul le silence autour de leurs pratiques leur permettra de les continuer. Moins il y a de gens qui savent, plus ils vendent.

- N'êtes-vous pas idéaliste et utopiste ?

Mes amis et mes parents, tout le monde mange de la viande, il ne faut jamais demander aux individus de changer leur être ; mais leur comportement, oui, un peu. J'en appelle simplement à un autre mode de consommation. Nous avons d'autres sources de calories beaucoup plus riches pour certains légumes que la viande, beaucoup moins consommatrices d'énergie. Peut-être n'est-il pas nécessaire de manger autant de viande et de cette viande-là. On n'aura jamais des élevages parfaits, des abattoirs paradisiaques, mais on peut améliorer les choses. J'ai espoir dans les jeunes générations. Il y a de plus en plus de jeunes qui deviennent végétariens. Pour mon fils, ce sera beaucoup moins difficile de ne pas manger de viande que pour moi. Je peux tout à fait imaginer un monde dans lequel 25 ou 30 % des gens ne mangeront plus de viande. Il s'agit d'un processus à long terme. D'efforts à faire chacun pour soi : renoncer à manger tous les jours de la viande n'est pas y renoncer totalement et définitivement. Ce qu'il faut, c'est chasser de nos têtes l'idée que tout cela n'a aucune importance, aucune incidence ni sur nos santés ni sur l'environnement. De petits actes individuels cumulés peuvent changer le système.

- Est-ce que votre livre ne peut pas avoir des effets pervers ?

Si vous interdisez aux gens de manger de la viande, ce que je ne fais pas, cela peut entraîner une consommation accrue de la part de certains, tout comme l'interdiction du tabac a pu amener certains qui ne fumaient pas, ou plus, à reprendre. Mais c'est très minoritaire. Dans l'ensemble, des restrictions produisent une réduction de la consommation des produits qui intoxiquent le corps.

- Votre livre ne s'adresse-t-il pas aux plus riches, aux plus instruits ?

Il est vrai que les pauvres ne peuvent pas manger de la bonne viande élevée et abattue correctement, mais dans tous les menus de tous les restaurants, il y a des plats végétariens qui sont toujours beaucoup moins chers que la mauvaise viande et aussi riches en protéines.

- Et vous, quels choix faites-vous ?

Plus de viande, rarement des oeufs. Le plus difficile, ce sont les produits dérivés du lait, le fromage. 

- Vous avez un chien. N'y a-t-il pas un brin de cruauté à garder un chien dans un appartement new-yorkais ?

J'ai écrit un chapitre pour recommander la meilleure façon de manger des chiens. Mais c'était de l'humour à la Swift. Je pense que vous avez raison : en général, les animaux domestiques ne sont plus tout à fait des animaux, mais enfin, on ne les élève pas pour les manger et on ne les tue pas en les gardant en appartement.

- Votre prochain livre ?

Ce ne sera pas un essai. Je préfère le roman. Il y a là une liberté beaucoup plus grande. C'est comme une drogue excitant les émotions. Nous avons tous besoin de drogues. C'est la mienne. Les essais donnent un autre type de plaisir, celui de la démonstration, de la conviction. Mon prochain livre parlera de l'Amérique aujourd'hui. Je suis très intéressé par les jeunes, les étudiants, et effrayé par la terrible solitude dans laquelle Facebook ou Twitter les plongent. Je montrerai le virtuel comme nouvelle réalité et ses effets dévastateurs sur la réalité psychique. Internet nous rend moins créatifs, moins heureux et plus seuls, enfermés de l'intérieur, alors que nous croyons être au monde. Nous devenons comme des fichiers, on nous ouvre, on nous ferme. On ne lit pas ce qu'il y a dedans, la terreur, la souffrance, la pensée, le mystère de l'autre.

- Savez-vous pourquoi Facebook est en bleu ?

Mark Zuckerberg souffre d'achromatisme et la seule couleur qu'il distingue est le bleu. Il y a quelque chose d'effrayant quand vous pensez que 500 millions de personnes écrivent tous les jours sur des pages bleues parce qu'un homme, quelque part, un jour, a souffert de cette affection. Mais après tout on peut aussi rêver du processus inverse : 500 millions de personnes par leurs petites décisions pourront faire bouger un système mondialement dominant, celui de l'agroalimentaire d'origine animale.

Faut-il manger les animaux ? de Jonathan Safran Foer. Traduit de l'anglais (États-Unis) par Gilles Berton et Raymond Clarinard (éditions de l'Olivier, 336 p., 22 euros).

http://tinyurl.com/2wgr8se

Le monde des livres:1)

LE MONDE DES LIVRES | 06.01.11 | 11h00 

Adieu dinde, foie gras, saumon fumé ? Quelques jours seulement après les agapes de fin d'année, la lecture du dernier livre de Jonathan Safran Foer risque de provoquer des haut-le-coeur chez un certain nombre de lecteurs, y compris - et surtout - parmi ceux qui ne se sont jamais vraiment posé la question du végétarisme. Faut-il manger les animaux ? C'est à partir de cette question, simple en apparence et pourtant révolutionnaire, que l'écrivain américain s'est livré à un impressionnant travail d'enquête et de réflexion. Connu jusqu'ici pour deux romans qui avaient mis en évidence la force de son écriture et la vigueur de son imagination, ce jeune auteur (il a 33 ans) s'est attaqué, cette fois, à un sujet extra-littéraire, totalement dénué de poésie.

Son livre, cependant, n'est pas un essai classique. Bien qu'il ait amassé des quantités de données considérables, bien qu'il se soit rendu sur le terrain pour visiter des élevages (y compris de nuit, à l'insu des propriétaires), bien qu'il ait interrogé de nombreux acteurs du secteur aux Etats-Unis, Jonathan Safran Foer n'a pas écrit un livre de journaliste, pas plus qu'un traité scientifique. Et pas un livre de philosophe non plus, bien que les questions d'éthique y tiennent une place importante. Cet ouvrage "hybride", selon sa propre expression, est l'essai d'un écrivain non spécialiste, qui s'est senti concerné par un problème banal et très largement ignoré : avons-nous le droit de faire souffrir et mourir des êtres vivants pour notre plaisir collectif, alors que notre survie n'est pas en jeu ? Pouvons-nous sans "honte" supporter la cruauté, mais aussi les problèmes sanitaires qu'engendre une recherche de productivité (et donc de profit) frénétique ? L'intention de Foer n'est pas de convertir la terre entière au végétarisme (qu'il pratique lui-même) ni d'édicter des règles intangibles, mais d'attirer l'attention sur cette question. Avec ses moyens d'écrivain, sa subjectivité, ses imperfections, son pouvoir d'invention. Une attitude dont la juriste Marcela Iacub souligne l'intérêt, mais aussi les limites, reprochant à Foer de ne pas prendre la question morale suffisamment au sérieux.

D'abord, il y a les chiffres. Effarants. Certains placés en tête des différents chapitres : "Le secteur de l'élevage industriel participe au réchauffement planétaire pour 40 % de plus que l'ensemble des transports dans le monde." D'autres glissés à l'intérieur du texte : "En tout, le monde élève aujourd'hui 50 milliards de volailles" par an. Puis vient le commentaire : "Chaque année, on oblige 50 milliards d'oiseaux à vivre et mourir de cette façon-là." Cette "façon-là", il faudrait être sourd, aveugle ou habiter sur Mars pour ne pas en connaître au moins les grandes lignes : l'empilement d'animaux dans des espaces ridicules, le bricolage de leur code génétique à des fins de productivité, leur surconsommation de médicaments "non-thérapeuthiques" (c'est-à-dire administrés de manière entièrement préventive), la manière dont ils sont transportés, puis abattus comme s'ils n'étaient pas des êtres vivants, mais de vulgaires objets. "Les animaux sont traités juridiquement et socialement comme des marchandises", constate l'auteur. Tout le monde le sait. Tout le monde l'ignore.

D'où l'utilité d'un travail d'écrivain. Car au-delà des statistiques, très frappantes, c'est l'orchestration des faits qui donne au livre sa force de conviction et son originalité. L'auteur ne se contente pas d'aligner des chiffres, il les met en scène en les croisant avec sa propre histoire, son rapport au judaïsme, le fait d'être devenu père et son admiration pour sa grand-mère, cette femme qui, étant jeune, a erré dans l'Europe envahie par les nazis. Pour elle, écrit Safran Foer, la nourriture est "un mélange de terreur, de dignité, de gratitude, de vengeance, de joie, d'humiliation, de religion, d'histoire et, bien entendu, d'amour."

Dominé par l'emploi de la première personne, ce texte ne prétend pas faire autorité sur la question, mais seulement rendre visible et presque palpable le drame de la "chair torturée". Pour reprendre la formule du peintre Paul Klee, Foer ne peint pas la réalité, il cherche à la "rendre visible ".

"Je suis le lieu ouvert où s'entremêlent la raison et l'émotion." De passage à Paris pour quelques jours, l'écrivain new-yorkais ne se cache pas d'avoir voulu "convaincre" en rédigeant cet essai. Mais à sa manière, en visant seulement une forme d'efficacité. Ce qu'il voudrait, c'est que les gens s'alimentent "un peu différemment", suggère-t-il très sérieusement. Entendez : en ayant conscience de ce qu'ils mangent et en prenant leurs distances avec les excès de l'élevage industriel. Reste que, pour "convaincre" (et quelles que soient les paroles plus ou moins lénifiantes dont il use pour éviter de heurter ses lecteurs ou de les faire fuir par trop de radicalisme), il emploie les grands moyens.

D'abord, en plongeant au coeur des problèmes éthiques, qui font appel à la conscience du lecteur, à son sens des responsabilités. "Nous vivons une situation étrange, écrit-il dans son livre. Nous sommes pratiquement tous d'accord pour dire que la façon dont nous traitons les animaux et l'environnement est importante, et pourtant rares sont ceux parmi nous qui prêtent une grande attention à notre principale relation aux animaux et à l'environnement."

Ensuite en montrant de quelle manière, aux Etats-Unis (son champ d'investigation principal), la toute-puissance des forces économiques a réussi à créer des enclaves de non-droit, à l'intérieur desquelles les éleveurs peuvent bafouer en toute impunité les règles en vigueur. Le département de l'Agriculture, indique-t-il par exemple, "exclut les poulets de son interprétation des dispositions de la loi sur les méthodes d'abattage ". Enfin, en suscitant la peur : l'énumération des problèmes sanitaires engendrés par l'élevage industriel et ses conséquences sur la santé humaine ont de quoi faire froid dans le dos.

En bon romancier, Safran Foer sait faire surgir les images les plus saisissantes, solliciter les émotions de son lecteur, conduire une enquête comme un véritable récit. Pourquoi, dans ces conditions, n'avoir pas choisi la forme romanesque ? "Je n'aime pas les romans qui ont un objectif politique, explique-t-il. La fiction, dans ces cas-là, devient un moyen, alors qu'elle doit être une fin." Il est concentré, le regard malicieux derrière les lunettes d'écaille qui ne parviennent pas à le vieillir. "Sans compter que l'imagination à l'oeuvre dans ce livre n'est pas la mienne : c'est celle de l'industrie. Beaucoup des choses que je décris dépassent ce que j'aurais pu imaginer. Si je les avais incorporées dans un roman, personne ne m'aurait cru !"

De fait, la description des hangars ultra-sécurisés où perchent des milliers de volailles qui ne verront jamais la lumière du jour, celle du bain électrique qui les attend à leur arrivée dans les abattoirs, puis de la "soupe fécale" où sont plongés les poulets morts, celles des précautions que prennent les éleveurs pour se protéger des regards indiscrets, tout cela ferait bonne figure dans un livre de science-fiction - ou dans un roman d'horreur. Seulement c'est là, sous nos yeux, dans nos assiettes, jour après jour. S'il ne va pas jusqu'au bout des questions qu'il soulève, Safran Foer a au moins le grand mérite de faire en sorte que nous ne puissions plus être protégés par notre ignorance.

Raphaëlle Rérolle

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FAUT-IL MANGER LES ANIMAUX ? (EATING ANIMALS) de Jonathan Safran Foer. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Gilles Berton et Raymond Clarinard. L'Olivier, 360 p., 22 €. 

http://tinyurl.com/2byzflr



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video sur la vie des poulets de kfc. Ne mangez pas l'agonie. Ne soyez pas tortionnaires.

2 Janvier 2011, 20:47pm

Publié par Jo Benchetrit

Video sur la vie des poulets de kfc.. : 
http://www.youtube.com/watch?v=4yHtUvIpLOc 

 


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Sauvetage de homards.

2 Janvier 2011, 20:30pm

Publié par Jo Benchetrit

http://lapergoladebelem.eklablog.com/sauvetage-de-homards-en-bretagne-sur-fr3-le-20-mars-2010-a1091826#

 

Martine a bien décrit notre aventure pour le sauvetage de homards devant la camera de FR3.

 Je vous invite à voir son blog, toujours intéressant et sensible. elle adore et sait prendre des photos.
Si le coeur vous en dit, je copie colle son article, de peur qu'un jour elle ne l'efface. Hélas, je ne trouve plus la video.:

Aujourd'hui sur France 3 régions (Ouest,Rhône Alpes,Auvergne)

"Au petit bonheur la France"
 
diffusion nationale plus tard.
diffusé samedi 20 Mars parmi d'autres reportages
celui que nous avons fait
une amie et moi même au mois d'Avril 2009.

*******

Jo (une amie de la protection animale) m'a demandé si je serais ok pour sauver un homard...
réponse ,oui bien sur on part quand ?

Il a fallu quelques semaines pour que la chaîne organise tout.
et surtout trouver le lieu,car il fallait que ce soit dans la bonne période.
Où ?
Le lâchage se ferait dans un lieu discret afin bien sur que des abrutis n'aient pas envie de les voler pour ...enfin vous comprenez beurkkk!

Et puis la Bretagne fut choisie,cool,
bon ok mais où en Bretagne ?
Apres recherches divers Lorient fut choisi.

Donc l'hôtel réservé,et j'ai demandé si je pouvais venir avec mon pirate
qui serait comme sa maman sur nos terres ho bonheur !
D'accord,la production accepte que Diwan vienne aussi,bien sur je garantissais que mon pirate était de noble éducation .

Les dates du 16 au 18 Avril 2009, furent décidées.

Nous voilà en route pour la gare Montparnasse et faire la connaissance de la personne qui sera avec nous car l'équipe technique nous rejoindra dans la nuit ...étant sur un reportage du même thème.
Nous voilà parti pour Lorient,dans le train on a parler de ce qui devait se faire et surtout comment.

Nous ne sommes pas des pro de la télé mais motivées par le but.

***

 

La Cause Animale...

 

Arrivée l'hôtel superbe je dois le dire ,
les chambres cool,mon loulou était ravi.
Dîner dans un resto calme et chaleureux,Diwan sage .

Une petite balade vers le marché en reconnaissance après le dîner,
et nous avons vu un panneau d'un grand Monsieur de la mer.

La Cause Animale...


Le lendemain matin debout 8h tranquillement
dans la salle à manger nous y avons retrouvé l'équipe,
des hommes vraiment super,
pro dans leur boulot gentils et grâce
à cette équipe ces journées furent géniales.
(je ne citerai pas leurs noms)

Nous avons parlé du programme de la matinée .
on nous a équipé de micro sur nos vêtements pour que le preneur de son puisse enregistrer...caméra,
et le complice (De la production) qui lui nous posait des questions
afin de mettre en route le dialogue entre le public,
les commerçants,et nous.
Tournage dans le marché auprès des gens en général
mais bien sur les poissonniers là où se trouvaient nos protégés
et leurs congénères dans une souffrance innommable !

A l'entrée une affiche (chien interdit)
mais bon c'est la télé donc mon pirate est entré
toujours sage si,si.

Voir tous ces animaux comme ça suffoquant
sur la glace d'eau douce bien sur pinces attachées voir brisées,
crabes morts ,les uns sur les autres...
un étale il y avait une machine pour ébouillanter ces animaux quelle horreur!!!
Jo et moi allions de l'un à l'autre et bien sur le public
se demandait ce qui se passait,
Jo qui s'y connaît mieux que moi en homard
a parlé et elle ne mâchait pas ses mots.

Je regardai afin de choisir le homard qu'il fallait...
hélas certains n'auraient pas survécus  donc on ne pouvait les prendre,
mais il fallait aussi que ce soit des homards bretons.

La Cause Animale...


Car il y avait des homards du Canada,
hélas on ne pouvait les prendre ,
les eaux de nos régions sont trop chaudes.

Nous parlons durant un long moment
avec tout le monde afin de les sensibiliser
sur le sors des animaux en général
mais là sur les animaux que l'on dit crustacés
et fruits de mer (je déteste ce mot pour les désigner)

Et nous retournons vers la dame qui a cette saleté de machine
mais qui parle volontiers de son boulot,
et avoue que ça n'est pas facile de les tuer .

Bon cela dit cultiver un potager bio serait
meilleurs pour tous surtout pour les animaux !

Notre amie de la production
nous autorise à acheter non pas 1 mais 2 homards.
YOUPI !

Nous demandons si ce sont des mâles et des femelles,
la dame dit qu'il ne reste que des mâles.
sinon nous prenions un couple.

Bien on paie 72€ les 2.

Ensuite nous devons les mettre dans un carton
ou une caisse pour ne pas les stresser plus.
Un monsieur gentil (vendeur de fruits  et légumes) cool,
nous a donné un carton et des feuilles
que j'ai posé dessus pour la lumière.


*Voici des bébés homards:

*cliquer sur la photo et vous aurez la vidéo de l'émission*

La Cause Animale...



*les voici adultes:

La Cause Animale...


Nous avons marché un peu dans les lieux
afin toujours avec le complice de la chaîne entamé conversation entre le publique et nous pour connaître leur avis
sur notre démarche quelque peu insolite.

Certains très agressifs comme un poissonnier où ses animaux étaient plus morts que vifs.
Le publique curieux et surpris que l'on achète des homards
pour les relâcher.
On nous a même demander le lieu,sûrement pas !

Ensuite nous décidons de partir les relâcher maintenant,
le stress est ressentis avec violence sur les animaux
et ça peu les tuer ce qui entre nous n'était pas le but.

 

 

La Cause Animale...

 

 

Toujours en tournage nous choisissons un lieu hors de la ville bien sur.
Le Fort bloqué (un fort de Vauban)
à quelques km de Lorient.

La Cause Animale...

Nous trouvons un endroit rocheux
où les gens n'iront pas,parce que trop escarpé...

La Cause Animale...



Dans la voiture j'avais le carton avec nos petits sur les genoux,
Jo avait Diwan qui se faisait dorloter .

Durant le trajet j'ai remarqué que leurs couleurs commençaient à changer,
ils étaient calme mais si je le effleurais ils réagissaient doucement
avec leurs antennes...
épuisés ils l'étaient ça oui
car cela faisait plus de 10h qu'ils avaient été retiré des leur vie océane.

nous arrivons donc ,
Jo avec une partie de l'équipe papote bien,
mais ne peut crapahuter sur les rochers avec les petits .

La Cause Animale...


Nous mouillons ensemble sur la plage les homards,
et là ils commencent à "mousser",
ils évacuaient la merde qu'ils avaient respiré et ingéré,les pauvres !

Puis leurs couleurs deviennent jaune orangées sur les bords des pattes
et du bleu nuit ça passe au bleu Lapis lazuli.
Absolument magnifique !!!

La Cause Animale...


Nous coupons les élastiques de leurs pinces,
Jo va parler de notre action avec l'équipe
pendant que moi et les autres allons vers l'eau,
quand je dis eau c'est la mer ,la vraie 
qui vient se fracasser sur les rochers
nerveuse pas dévastatrice comme si elle savait.

Avec le complice de la chaîne nous continuons de parler
de ce que nous faisons et surtout pourquoi ...
doucement je prend un des homards une main dessous
et l'autre dessus sans gants ,
pas de mouvements violents de sa part
je lui parlais en même temps.
Le met dans l'eau vers une petite crique
où les vagues ne les secoueront pas trop.

Il réagit mais ne va pas vers la mer,
on le comprend ça demande du temps pour reprendre vie .

Je le lâche,et je fais de même avec son copain,
une vague plus direct et hop ils sont retournés,
je vais dans l'eau si,si
je les reprend leur parle toujours,
et les remet à l'eau au moment où les vagues sont loin...
nous attendons,regardons.
De l'eau jusqu'aux genoux,
mais heureuse de la chance d'avoir pu faire quelque chose
et non plus en paroles...
nous avons été tranquilles tout le temps ,
personne  pour venir voir.
De toute façon on n'aurais pas laisser le gens fouiner là.

La Cause Animale...


voilà,Jo et mon pirate attendaient
que je revienne pour dire comment ça allait
inquiète de ses petits on la comprend.

La Cause Animale...


Nous sommes reparti moi avec des photos (et oui)
et aussi des émotions sur ces journées particulières.

La Cause Animale...


J'espère recommencer un jour télé ou non
le but est de faire prendre conscience aux humains
qui ont hélas perdu leur humanité,
que les animaux nous sont supérieur dans divers domaines
et un que je retiendrai,
l'empathie qu'ils ont les uns envers les autres,
et pas seulement envers leur espèces propres !

J'ai beaucoup appris sur ces animaux,
et mes convictions en matière de protections animale
sont encore plus fortes et ma détermination aussi.

Notre devise :
* LE MONDE N'AVANCE QUE GRÂCE A CEUX QUI S'Y OPPOSENT *

Sera mienne et celle de ceux qui lutterons
pour que l'animal ne soit plus la chose au service de l'humain dénaturé,
mais vivant libre ...
protégé par nous,oui,toujours !

Tant qu'un connards maltraitera un animal,
il nous trouvera en face de lui !

Merci mes amies (is) de m'avoir lu
si vous avez des questions
j'essaierai d'y répondre au mieux
toujours dans l'intérêt de ceux que nous protégeons...
les animaux !

 

La Cause Animale...

 

 

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Très bonne année 2011.

1 Janvier 2011, 11:01am

Publié par Jo Benchetrit

http://1.bp.blogspot.com/_7VrJdGxyo7k/RgTuzgmk6dI/AAAAAAAAAao/CX4T4HltyAM/s400/cigale_fourmi.jpg

      On pourrait souhaiter ceci, en dehors des voeux indispensables :

que tous et chacun, nous acceptions de penser au delà de nos œillères, au sujet de nous, de nos pseudo-pensées qui ne sont bien souvent que des préjugés qui bloquent tout progrès, que ce soit sur les hommes, ou sur les autres espèces animales.

Ceux à qui nous nous adressons, le plus  souvent prennent pour injure une invitation simple à réfléchir à un problème commun: la façon dont nous considérons les animaux.

Nous ne pouvons avancer qu'en laissant tomber nos  œillères. Mais comment parler aux êtres pour qui toute contradiction éthique est une atteinte à leur être profond?
En fait, ils ne se trompent pas. C'est bien à leur être que nous nous adressons quand nous disons: "regarde ce que tu fais."
On est ce que l'on fait.

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