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Psychanalyse et animaux.

Sur "Le Bateau Livre" de Frédéric Ferney, la belle et le homard. Séance lacanienne sur france 5. La Barbarie est le secret de la cuisine du genre Emmanuelle Maisonneuve.

11 Décembre 2005, 13:20pm

Publié par Jo benchetrit

 

Au bout de

l'atroce...l'horreur!

Les crustacés sont des êtres hypersensibles....Une fois plongés dans l'eau bouillante, leur combat contre la mort peut
durer plus de deux minutes. Une solution pour les étourdir consiste à
les plonger dans une solution concentrée salée avant de les ébouillanter.
Source: (Oeuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoir)

AH? mais certains scientifiques disent, après experiences, qu'aucune methode n'arrive à calmer leurs intenses douleurs car ils sont ainsi fait qu'ils ont l'équivalent de plusieurs cerveaux sur la surface de leur corps à différents endroits.

http://www.lobsterlib.com/ )


La meilleure et la seule manière de leur épargner la douleur est de ne pas les manger.


Homards ébouillantés
Les homards peuvent vivre plus d'un siècle et ont une vie sociale
complexe. Leur système nerveux sophistiqué les rend sensibles à la
douleur : les noeuds neuraux sont dispersés sur tout le corps et ne sont
pas centralisés dans le cerveau, ce qui signifie qu'ils sont condamnés à
souffrir jusqu'à ce que leur système nerveux soit complètement détruit.
Séparer la moelle épinière et le cerveau en coupant l'animal en deux
fait même sentir la douleur à chacune des parties encore vivante !

De
plus, le homard ne dispose pas du mécanisme dont disposent par contre
les humains (entre autres), qui fait qu'en cas de douleur extrême, le
choc intervient pour court-circuiter la sensation.

Texte sur les tribulations de l'oncroyable mais vrai homard Omar : http://psychanalyse-et-animaux.over-blog.com/article-1369889.html

*********************

À  une excellente émission littéraire de France 5, le 11.12.2005, "Le bateau-livre", présentée par Frederic Ferney, une auteur d'un livre de recettes(Emmanuelle Maisonneuve pour "les mots de cuisine") s'est vue apostrophée par l'animateur qui lui a dit sur le ton calme, suave  et prudent qui lui est habituel : "Il y a de la violence dans votre  cuisine, les homards dans l'eau bouillante, ça doit pas leur faire du bien, non? Et vous donnez la recette d'escargots fourrés de lard   et mis au feu sur le gril vivants.   Ça doit chatouiller au début, je pense, non? ajouta-il en baladant ses mains sur son pull . C'est violent comme cuisine, non?
Interloquée, elle n'a d'abord pas pu répondre et, visiblement  gênée, fut sauvée par un autre cuistot (Alain Passard, auteur de "Les recettes des drôles de petites bêtes", cuisine de légumes pourtant) qui essaya de tourner la question en dérision.
Alors la fille dit sans trop y croire, "On a des trucs pour les assommer avant". Lui: "Ah! Vous assommez les homards?"
Elle, visiblement très mal à l'aise: "Oui, on a des trucs." Si Frederic Ferney avait été un peu plus intrusif, il aurait pu la faire parler sur ces soi-disant trucs au sujet des escargots…et dévoiler ce qui en vrai se passe dans  sa tête quand elle est en acte, mais il choisit de survoler, ce qui, curieusement, donna encore plus de  relief à ses dits.
Une autre écrivain, au ton  neutre, sortit ceci qui ne l'était pas du tout : " Je croyais que pour vous tout ceci était banalisé, et que vous ne ressentiez rien de tout ça."
Les cuistots restèrent silencieux… Perplexes. Car, effectivement, pour eux tout ceci est  ordinairement banalisé. Et ils ont dû se sentir agressés comme jamais par ce dévoilement public et inattendu de leur Réel dont eux-mêmes n'avaient aucune idée. C'est ce que Hannah Arendt a appelé, pour sa relation du procès d'Eichmann, "la banalité du mal". Et qu'on peut traduire en termes lacaniens par la jouissance.
Rendons hommage à la démarche très intéressante et subtile de ce présentateur qui caresse les choses sans trop s'apesantir afin que vogue la galère et avance la pensée.
Ainsi, il ne fallait pas s'étonner que  la conversation très polie dériva ailleurs, laissant dans l'ombre ce qui, du métier de cuisinier ne doit jamais être dit, à savoir, l'immonde barbarie. Mais grâce à ce qui venait de se dérouler devant nos yeux, y compris par l'appui que l'autre écrivain lui avait apporté, la lumière l'avait balayé  et plus rien ne pouvait plus être comme avant. Ainsi, le bateau livre a son phare.

F.Ferney avait réussi, en peu de mots, peu de gestes, avec des litotes pour décrire l'horreur, un exploit que les défenseurs d'animaux pourraient lui envier, celui d'avoir pu   mettre le spectateur et les participants invités au bon endroit pour   dévoiler   ce que l'anamorphose du réel dissimule du fait de la banalité de l'acte barbare. C'est ce que j'appelle la grâce.
Ainsi,  une brèche a pu s'entrouvrir dans la pomme du narcissisme, pomme interdite à toucher, d'ordinaire, pour que subsistent les pratiques les plus honteuses de notre belle espèce..

Bien des humains confondent le bien avec ce qui leur fait du bien et divisent le monde en deux : les "j'aime" et les "j'aime pas". Sous-entendu, ce que j'aime est bien. Le reste, on peut l'éliminer.
C'est ainsi, il faut le dire que le jeune enfant raisonne : ce qui est bon objet est intériorisé et le mauvais est éjecté, et fantasmatiquement ou réellement détruit.
C'est ce qu'on appelle les processus primaires. C'est beaucoup dire que de parler ici de raisonnement !
Car, en fait, la raison n'est pour rien lorsque la pensée est asservie à l'affect forcément moïque et au principe de plaisir, donc au final, à la pulsion de mort non sublimée.

Ce qui fait que certains confondent le bien et le mal, c'est qu'ils manquent de capacité de se tenir à distance de leur ego. Leur narcissisme en fait des pommes non coupées en deux, non ouvertes vers le symbolique. Ce qui est particulier, c'est que cette maladie narcissique est une chose banale en ce qui concerne le rapport aux (autres) animaux.
C'est ainsi que, lorsque le bon ou le beau est confondu avec le bien, on nage aussi en pleine confusion morale, n'en déplaise aux platoniciens. caar la morale est transcendante. Mais les notions du beau et du bon relèvent plus du goût et des couleurs, notions subjectives et donc relatives.

Et cela même si accorder ses actes à ce bien universel et transcendant est objectivement beau et s'accorde avec le vrai du réel dont on peut dire qu'il dicte le bien. Savoir ce qui se passe dans le réel, c'est la porte de l'éthique.
Hélas, loin d'être un animal de raison, l'homme est une bête de passion, et les rares moments où il raisonne, il ne va que bien plus rarement aux racines des choses, de peur de se retrouver face à face avec lui-même, sous l'image étrange et familière du bourreau qui s'ignore d'ordinaire. Il ne tient pas à se reconnaître là, et serait prêt à casser l'impertinent miroir plutôt que d'avoir à assumer l'image hideuse qu'il y rencontre.

La subtilité de F.Ferney résida precisément dans la rapidité avec laquelle il  l'a montrée, cette image, puis enlevé au plus vite, ce miroir, avant que nos cuistots-écrivains n'aient eu le temps de s'en saisir pour les réduire en miettes.

C'est exactement pour cela que les séances de Lacan étaient courtes.
 

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J
mais ce que tu ids dans ton blog ù'a inquiété sur le fait que les victimes du racisme y sont pour quelque chose alors que ustemebt, non. ce qui est vrai c'est que l'on a ten,dance à geraliser à patrir d'une mauvaise experience.Mais c'est aussi pârce que cet exeù^ple rejoint nos prejugés. Ainsi, le raciste va isoler un trait et dire, je l'avais bien dit, ils sont bien tous comme ça.<br /> j'espère que tu vas reussir à perdre tes prejugés afin de mieux te laver cette faute d'avoir pu être ça.
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D
Au sujet de mon article sur american history x, je ne défends rien, mais en taznt qu'ancien nazi, je comprends les actes et les raisons qui poussent à hair. Il ne suffit que d'un seul être pour que l'on généralise. C'est commun à chacun. Pour ma part c'est suite à plusieurs agressions et à des skin qui m'ont sauvé que j'y suis bêtement entré. J'ai compris mon erreur, mais même si je ne pardonne pas ce que l'êtreme droit peut faire, j'ai la faculté de les comprendre. C'est assez chiant et compliqué en même temps, mais crois moi je n'en suis plus!
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J
Rien n'est facile, dès lors quon touche aux habitudes. l'homme aime à transgresser.<br /> De plus. <br /> nous sommes des bêtes complexes mais, au moins, celui qui craque, au lieu de magret(animal gavé) devrait choisir filet.
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T
je suis végétérienne par conviction, mais il m'arrive de "craquer" sur un bon magret, où une belle entrecôte.... (2 fois par an) et après je culpabilise....
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