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Psychanalyse et animaux.

Menteurs, les pêcheurs continuent de répandre la mort et la terreur dans les mers. Filets dérivants interdits mais...encore!

8 Octobre 2005, 22:00pm

Publié par Jo benchetrit

Il n'y a pas moyen de sauver les animaux sous prétexte que les hommes seraient prioritaires. Cet article le montre: il a semblé indispensable au rédacteur de donner le chiffre des hommes qui vivent

"grâce à "ce"péché".

Nous apprenons aussi la façon de masquer les tueries de dauphins aux contrôles.

Voici donc un article sur notre espèce qui a de quoi nous rendre encore bien pessimiste .

http://www.nouvelobs.com/articles/p2135/a278213.html

Environnement

Le péché des pêcheurs

Interdits pour des raisons écologiques, les filets maillants dérivants
continuent d'être utilisés. En toute illégalité

Les filets maillants dérivants, immenses engins de pêche de 9 kilomètres de
long sur 60 mètres de haut, utilisés pour pêcher le thon et l'espadon, sont
des catastrophes écologiques. On les met à l'eau à la tombée de la nuit et,
quand on relève ces gigantesques pièges au petit matin, on trouve un peu
n'importe quoi dans les filets. Des thons certes, mais aussi des bébés
dauphins, des tortues, des requins, des cachalots ou des globicéphales morts
noyés, des oiseaux de mer... On a dénombré jusqu'à 74 espèces différentes
dans un même filet, dont certaines sont des espèces en danger. Les
organisations internationales comme l'ONU s'en sont émues. L'Union
européenne a décidé l'interdiction des filets maillants dérivants depuis
janvier 2002. Les pêcheurs qui emploient désormais d'autres méthodes ont été
indemnisés. Même les derniers récalcitrants qui les utilisent pour traquer
le saumon en mer Baltique devront y avoir définitivement renoncé au début de
l'année 2008.
Partout... sauf en Méditerranée où deux Etats font de la résistance :
l'Italie et la France, où le gouvernement a instauré en août 2003 un permis
de pêche spécial pour une catégorie de filets baptisée « thonaille » ou «
courantille volante ». Laquelle n'est rien d'autre qu'un filet dérivant
relié d'un côté au bateau et, de l'autre, à une ancre flottante. Il fallait
une certaine mauvaise foi pour prétendre qu'avec cette ancre flottante on
n'avait plus affaire à un filet dérivant. C'est d'ailleurs l'avis du Conseil
d'Etat qui, en août dernier, a déclaré illégal le décret sur la thonaille
pris par le gouvernement français. Nouvelle offensive de nos gouvernants
auprès de Bruxelles : ils viennent de tenter, avec les Italiens, grands
amateurs d'espadon, de faire revenir la Communauté européenne sur
l'interdiction des filets maillants dérivants. La décision sera rendue ce
mois-ci. Sera-t-elle favorable ? Pas sûr, tant la réputation de la France
sur ce sujet n'est pas fameuse à Bruxelles. Nous venons d'être condamnés par
la Cour de Justice européenne à une amende sans précédent de 22 millions
d'euros pour avoir dérogé depuis quinze ans aux règles communautaires qui
interdisent de commercialiser du poisson trop petit. Une pratique
catastrophique à terme: les poissons trop jeunes ainsi capturés n'auront pas
l'occasion de se reproduire et c'est tout l'avenir de la ressource
halieutique qui est ainsi menacé.


En attendant, 70 bateaux français qui font vivre, ne l'oublions pas, 300
familles, continuent illégalement de tendre leurs longs pièges mortels en
Méditerranée. Et de capturer de temps à autre, en dépit des avertisseurs
sonores dont ils ont équipé leurs filets, des dauphins et autres cétacés.
Combien au juste ? On ne sait pas. Certaines estimations, qui datent d'avant
l'interdiction de ce genre de filets, parlaient de 500 dauphins tués par an,
d'autres, aujourd'hui, de 50. Il faut dire que les pêcheurs qui n'aiment pas
se faire contrôler avec ce genre de prises expédient les cadavres à la mer.
Jadis on les lestait d'une pierre. Aujourd'hui, on leur retire les poumons :
on est sûr alors qu'ils ne remonteront jamais. Tous les dauphins ne sont pas
menacés d'extinction. Mais le grand dauphin, qui fréquente les eaux corses,
lui, est sérieusement en danger. Il ne resterait plus que 200 indi-vidus
vivants.
Les petits bateaux qui utilisent les filets dérivants ne sont pas les seuls
à faire des dégâts. Les gros navires senneurs - une autre forme de filet -
sont plus mortels encore pour les dauphins ou les cachalots. Mais eux, pour
l'instant, ont la bénédiction de Bruxelles.


Gérard Petitjean

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